Bonjour à tous,
L’hiver est long, froid et gris! Profitons-en pour transformer de belles Locos en 3 rails. J’ai récupéré d’occasion une 2D2 Jouef ( nez de cochon ) 5525 que tout le monde connait puisqu’elle est une des pièces maîtresses du musée de Mulhouse.
http://img811.imageshack.us/img811/1733/2d2jouef55255400etroco0.jpg
Cette loco Jouef, malgré tout, comme neuve est une de ces nouvelles " Made in China ". C’est ma première car j’ai longtemps hésité suite à leur mauvaise publicité lue ça et là.
Par contre j’ai été tenté car elle a une belle gueule, finement détaillée, et puis elle manquait à ma collection.
Voilà j’ai tenté l’aventure.
La transformation a été beaucoup plus rapide et aisée que ma dernière ( BB 9001 VB ). Il faut dire qu’elle a 1/2 siècle de moins !
Beaucoup de choses sont déjà prévues. Il n’y a plus qu’à installer en frotteur, percer un trou pour le fil et installer dans la prise NEM, prévue à cet effet, un décodeur lokpilot multiprotocol 52610.
Le démontage délicat car il y a énormement de pièces rapportées fragiles:
1- Retirer les 8 mains montoirs en commencant par dégager le bas ( du chassis) puis les faire pivoter vers le haut en passant par le capot, en s’efforçant de ne pas frotter sur la carrosserie (ne pas les retirer).
2- Après avoir enlevé le capot de toiture situé au dessus du sigle SNCF, débrancher les 2 prises blanches à l’aide d’une pince fine pricelle, c’est assez délicat!
Le capot qui est également difficile à retirer tient par 4 ergots situés aux extrémités. J’ai glissé les ongles du pouce et de l’index en exerçant une forte pression. Les ongles ont l’avantage de ne pas laisser de marques sur le plastique. Je conseille de donner un coup de mini lime, pas sur l’ergot mais dans l’ouverture pour que la prochaine fois cela se passe plus facilement.
3- Enfoncer des cure-dents ( ou des bandes de vieilles cartes plastiques ex.CB ) entre la caisse et le chassis, puis les faire glisser vers les extrémités afin de déclipser les 4 ergots qui se trouvent entre les bogies et les premiers essieux moteurs. ( voir photos).
Maintenant que vous avez accès au circuit imprimé :
1- Vous détortillonnez les fils afin de donner un peu de mou.
2- Vous dévissez les 2 vis du CI.
3- Vous dessoudez les 2 fils “track” d’un coté et vous les soudez de l’autre coté avec les autres.
Le track ainsi libéré sera utilisé pour le fil venant du frotteur (rouge).
4- Cette fois pas de problème pour le frotteur, il y a de la place! J’ai utilisé un 7164 de 50mm.
Pour ce faire il faut dévisser le dessous du carter engrenages ( 3 vis ) , puis très délicatement avec un petit tournevis très tranchant écarter les 4 petites pattes situées sur le coté du carter.
J’ai utilisé la même vis pour fixer le frotteur, mais avant j’ai fait un chanfrein dans le socle de celui-ci afin que la tête de vis (fraisée) rentre le plus possible.
Maintenant, il faut percer un trou dans la couvercle du carter ( facile! ) mais aussi dans le fond du carter métallique, (moins facile!), pour ce, j’ai enlevé l’essieu moteur qui gênait, en le faisant pivoter légèrement de biais, puis je me suis décalé à la limite de l’engrenage pour ne pas percer dans le moteur placé dessous ! ( Voir photo )
Attention! de ne pas perdre les 2 ressorts en corde à piano qui se trouvent là.
J’ai pas besoin de vous dire de bien retirer tous les copeaux métalliques qui se trouvent maintenant dans le carter. Car le graissage aux copeaux, c’est pas terrible !
D’ailleurs j’ai une anecdote à ce sujet. Il y a quelques mois j’ai acheté sur internet une magnifique BB 25000 Roco qui avait été transformée en 3 rails par un “professionnel”. J’achète les yeux fermés; A la réception je vérifie la “bête” ; Oh stupeur ! une ouverture a été pratiquée dans le couvercle du carter afin de permettre à l’extrémité ( carrée ) du frotteur de remonter librement car là il y a un manque de place. Cette ouverture a été pratiquée avec un forèt, agrandi avec un forèt plus gros et tous les copeaux sont restés dans la graisse du carter. Quand je dis tous les copeaux, il y en avait une trentaine, alors qu’il suffisait de démonter le couvercle et de le percer à part!? Le vendeur ( qui n’est pas bricoleur) m’a indiqué le service d’un des plus grands magasins de trains de la place de Paris. BRAVO ! ( Pour différentes raisons, je ne vous dirai pas le nom du magasin.)
Bon revenons à notre 2D2!
La suite est assez simple:
- Souder un fil ( rouge ) sur le coté du frotteur;
-passer ce fil dans les 2 trous et le souder sur l’autre “track” libre maintenant.
-Remettre en place essieux, ressorts, capot/carter et visser le frotteur avec la même vis ( d’origine ).
Emboîter le décodeur lokpilot 52610 dans la prise NEM de manière que la connection du fil orange soit en face du repère sur le CI.
Faire un essai avant de remettre la carrosserie, pour ma part:
1- sur mon banc d’essais numérique avec une 6021 Marklin.
- Je l’appelle sur son adresse usine “03”, vérifie ses fonctions ( différents éclairages) et programme une autre adresse si nécessaire.
2- Sur mon circuit analogique; les feux s’inversent aux changements de directions ( blanc et rouge ), lumière de cabine allumée.
Tout fonctionne! je remonte la caisse.
CE QUE J’EN PENSE ( mais c’est personnel, je ne suis pas un critique professionnel ):
En positif:
Le montage m’a paru pas trop difficile ( mais j’ai de l’expérience). Elle a de la gueule, elle est très détaillée. MAIS ce que j’ai le plus apprécié c’est qu’elle passe partout ( sur les aiguillages Marklin “K” ) sans dérailler et avec des boudins de roues aux nouvelles normes, c’est-à-dire réduit !?
En négatif:
- Le moteur est bruyant, on n’a pas besoin de la sonoriser, elle fait déjà le bruit d’une loco électrique!
- Mauvaise traction au niveau de l’adhérence avec une rame voyageur de 6 voitures, sur le plat cela va MAIS avec une montée (pente), terminé, elle patine!
Alors que la 2D2 Roco dont on parlera plus tard, sur la même pente et avec 9 voitures, elle monte sans broncher, juste un léger ralenti.
La raison, ce n’est pas le moteur, car si je mets un poids sur la loco, elle monte avec un ralenti.
Il lui manque du poids et 2 essieux bandagés de plus. Cela sera ma prochaine modif., du moins pour les essieux bandagés! - L’autre problème récurant sur cette loco est l’ajustement de toutes les pièces rapportées.
Déjà avec le capot de toit, il faut le retoucher, MAIS c’est la même chose pour toutes les pièces de la pochette de détaillages; Il faut tout repercer lorsque c’est un trou ( mais il faut avoir un forèt de 0,8 ). Le pire ce sont les 4 vérins de freins des 2 bogies avant, il faut retailler ( de 2/10) un carré de 1,2 mm de coté et là c’est très délicat! C’est pas normal! Je n’ai jamais eu cela avec toutes les locos Roco que j’ai modifiées et il y a toujours eu des pochettes de détaillages à monter. - Pour terminer le blanc des roues avant ne tient pas, il n’a pas été fixé par un vernis. Dès que l’on pose un doigt dessus, il part en morceaux !
Voilà! j’ai poussé mon coup de gueule. Mais maintenant que c’est fait, que le montage est terminé,
j’apprécie de la voir tourner sur mon réseau.
MAINTENANT, rapidement, je vais vous présenter mes 2 autres 2D2 ;
La première est une ancienne Jouef dont j’ai récupéré le châssis pour l’adapter sur une caisse RMA d’une 2D2 rare, la 502 ETAT devenue par la suite série 5400 SNCF dite “cyclope”. J’ai un coup de coeur particulier pour cette loco, car mon père la conduisait.
Lorsque j’ai transformé il y a 15 ans la loco Jouef en 3 rails, j’ai utilisé un vieil inverseur Fleschmann de récupération. A l’époque il marchait bien, mais depuis quelque temps l’inversion ne se fait plus correctement ( L’usure de la mécanique avec le temps! ). Je vais le changer contre un électronique Roco.
Il y a quelques mois j’ai rajouté des diodes pour les feux.
La dernière celle que je préfère puisque la plus détaillée, la plus performante,;
La 2D2 Roco 9105, 3 rails AC d’origine ref. 68470. ELLE EST PARFAITE ! Look, puissance, ralenti, finesse des détails, silencieuse et elle ne déraille pas!
A bientôt, cordialement.
Christian