L’histoire “Der lustige Kaiser”, par exemple, y est aussi farfelue que véridique (à partir de la page 16). J’ai d’ailleurs récemment retrouvé quelques éléments d’archives qui me permettront de compléter mon récit. C’est pour bientôt. Il y a aussi, les agacements de Gottlieb Brotch, la dame à la verrue, Le quai en 1910 …et d’autres histoires que tu peux lire, si tu le souhaites.
Enfant, je venais souvent avec ma grand-mère du côté de la gare. On s’asseyait au bord de la route, un peu en contre-bas du passage à niveau. On regardait passer le train. Les roues de la locomotive, énormes, m’impressionnaient, surtout les bielles et les barres, avec leurs savants mouvements plein de mystère mélangé de grâce. Le machiniste actionnait alors le sifflet et nous nous trouvions noyés dans un brouillard de vapeur à l’odeur âcre. Les émotions que je ressentais alors résonnent encore en mon âme de leur écho.
Je dois beaucoup à mes grands-parents. Ils ont semé en moi une large partie de ce que je suis devenu.
Plus tard, sous le regard de Monsieur Masson, le dernier chef de gare, dont l’oeil noir de circonstance cachait, dans le fond, un complice amusé, notre bande de gamins jouait à déposer sur la voie quelques pièces de 50 centimes… Vous vous souvenez certainement des ces belles pièces cuivrées à tête de mineur… On les collectionnait ainsi, aplaties après le passage du train. J’en ai toujours une, symbole d’une époque à jamais révolue… Je la replace maintenant dans sa boite d’allumettes* Union Match *où tant de souvenirs sont enfermés.
Je m’appelle Jean-Jacques Roulin.
J’ai 54 ans. Déjà. Qui aurait pu croire que cela m’arriverait un jour ?
Je vis, seul, à Viroinval, dans la petite maison que m’ont laissée maman et papa.
Je marche sur le quai, lentement. Je viens de croiser Burkel et Snoek. Ils se sont salués. Ils ne m’ont pas vu. Suis-je une ombre ? Je prolonge la vie de leurs postes pour trois fois rien.
Des scories crissent sous mes pas.
Tantôt je serai à la maison. J’attendrai 19 h pour les nouvelles.
Je plongerai deux oeufs dans l’eau que j’aurai fait bouillir dans mon poêlon. Je les y laisserai une minute, précise. Je les casserai à peine cuits, dans mon bol. Le jaune, toujours le même. Ne pas oublier l’oignon que je dois hacher. Une cuillère à soupe d’huile, un peu de vinaigre.
Je m’assiérai, dos à la cheminée, face à la porte que jamais personne ne franchit. Je tremperai mes morceaux de pain dans mon bol. J’aime ce plat simple jusqu’à l’extase.
Je me sens vague, vide et vain. Qu’ais-je fait de ma vie ?
Monsieur Masson est est un homme qui a marqué le petit monde de Viroinval. Toujours le sourire aux lèvres, méticuleux dans son travail, précis comme un horloger : tous les trains partaient à l’heure dans la petite gare de Viroinval.
Il avait un ventre énorme, enveloppé dans un sempiternel gilet rouge tirant sur le bordeau. Comme bien des gens de mon pays, Monsieur Masson était un gros mangeur. Oh, des choses simples, bien sûr, que lui préparait avec tendresse et art consommé sa chère Madame Masson. Les incontournables boulettes à la Trappiste, qu’elle servait le mercredi midi avec les frites dorées tout juste comme il faut, et délicatement salées, ou encore la retirée du samedi… Ah, la retirée du samedi, un plat à la saveur exquise et à jamais perdue.
Ils étaient trois frères, les Masson. Le chef de gare, qui serait le dernier de Viroinval, était l’aîné. Venait ensuite Casimir, qui habitait à la rue des Thanasse. Puis le petit dernier, Arthur, qui avait hérité la bâtisse familliale des Hauts Culots.
Arthur était l’intellectuel chez les Masson. Il avait été au pensionnat, dans un Collège des bords de Meuse. Il avait une belle place, comme clerc principal, chez Maître Vandermeulen, le notaire de Valmarie. Il écrivait aussi des articles dans un journal local et s’essayait parfois à l’écriture de poésies et d’anecdotes du coin. Il en avait même écrit un recueil qu’on ne trouvait qu’à la librairie Burkel. J’en possède un, que je garde précieusement dans ma bibliothèque.
Non seulement tes histoires nous émerveillent, mais tu nous mets à présent l’eau à la bouche et nous donne l’envie de découvrir la gastronomie de ton Pays!
Non seulement tes histoires nous émerveillent, mais tu nous mets à présent l’eau à la bouche et nous donne l’envie de découvrir la gastronomie de ton Pays!
Denys
Bonjour Denys ,
:hs:
n’hésites pas à venir, surtout pour la trapiste
Il y a aussi le cramique, les boulets à la liégeoise et bien d’autres choses aussi :Coeur:
Non seulement tes histoires nous émerveillent, mais tu nous mets à présent l’eau à la bouche et nous donne l’envie de découvrir la gastronomie de ton Pays!
Denys
Bonjour Denys ,
:hs:
n’hésites pas à venir, surtout pour la trapiste
Il y a aussi le cramique, les boulets à la liégeoise et bien d’autres choses aussi :Coeur:
La Trappiste, je connais et apprécie, on en trouve en France, le reste pas encore, mais celà me tente!
Denys
Le cramique, c’est une brioche sucrée avec des raisins noirs.
Les boulets à la liégeoise, c’est des boulets avec une sauce composée de raisins secs, de sirop de liège, d’oignons, de vinaigre, d’eau et d’un peu de moutarde. Un délice.
J’ai des amis Francais qui habitent Courtry dans le 77 ème qui sont venus chez moi à la pentecote et quand ils sont rentrés en France, ils avaient pris 6 cramiques pour la famille et assez de bières spéciales que pour passer quelques années en prison pour traffic d’alcool
Ils doivent revenir faire un passage un de ces 4 à la maison pour se renflouer