Bonjour,
Merci pour vos commentaires. C’est grâce à Ricky que j’ai pu réaliser cette patine. Le mérite lui revient donc.
Tout ce que dit Eric au sujet de Florennes est exact. Je suis surpris aussi, positivement, que Johannes connaisse ce si petit coin de Belgique.
Maintenant, il ne faut pas confondre Florennes et Florinnes. Ce n’est pas du tout la même chose, et pour ce faire, je me dois de raconter un épisode méconnu de cette catastrophe que fut la seconde guerre mondiale.
Fin août 1940, les Allemands construisent un aérodrome situé non loin du petit village de Florinnes, au croisement de la route menant à Corinne où ils établissent un dépôt de munitions. Ils construisent également une ligne de chemin de fer reliant la gare de Florinnes au dépôt de munitions ainsi qu’à l’aérodrome. Cette ligne a aujourd’hui disparu.
Ce que l’on sait moins, c’est que le site, commandé par le colonel (Oberst) Gottlieb von Zauberbach zu Sechs und Fünfzig, cachait également un centre de recherches très poussées sur les chauve-souris afin de développer un système efficace de radar pour équiper la chasse de nuit. 6 ingénieurs dirigés par le professeur Jürgen Schatzschwarzenkatze travaillaient dans deux grands bunkers abritant les élevages des précieux animaux. On peut toujours visiter les ruines de ces bunkers situés dans le bois voisin de Bainemounde.
Le 03 septembre 1944, tôt le matin, un convoi quitta l’aérodrome de Florinnes. Ce convoi fut assez vite dispersé par une attaque de Typhoon de la RAF. C’est alors qu’au lieu de prendre la direction de l’est, le camion et les deux voitures transportant les 6 ingénieurs, le professseur Schatzschwarzenkatze et le colonel von Zauberbach zu Sechs und Fünfzig et tout leur matériel de recherche arriva au beau milieu de la place du village de Florinnes qui s’apprêtait à accueillir les Américains.
Le premier moment de frayeur passé, après quelques pourparlers engagés avec le Maïeur Antoine Hulot, la petite troupe emmenée par von Zauberbach zu Sechs und Fünfzig se rendit au brigadier-chef Alfred Gillot et à ses deux gendarmes.
D’après certaines sources, le garde-champêtre de Corinne, Léopold Martin, aurait prêté main-forte à ses collègues de Florinnes.
Conscient de l’importance de la prise qui venait d’être effectuée au coeur de la Walonnie, le gouvernement belge de Londres dépêcha sur place le Commandant Henry qui mit l’équipe d’ingénieurs et tout leur matériel dans un endroit sûr tenu secret.
Longtemps, les services secrets tant russes qu’américains ont cherché la trace de von Zauberbach zu Sechs und Fünfzig et de Schatzschwarzenkatze sans se douter qu’ils s’étaient fondus dans la population locale sous les noms d’emprunt d’ Amédée Duruisseau et de Georges Lechat.
C’est grâce à leurs travaux et à leurs recherches que mon Royaume, encore à l’heure actuelle, est à la pointe du progrès en ce qui concerne l’étude du comportement social des chauves-souris.
En 1956, en remerciement des services rendus à la science, Amédée Duruisseau et Georges Lechat obtinrent la nationalité belge.
Voilà, c’est un peu long, mais je devais à la vérité historique de raconter cet épisode, d’autant plus qu’il y a sur ce forum plus d’un amateur avisé.
Amicalement,
Pascal ![study :study:](//media.3rails.fr/original/1X/5b21ade43915e30a825eacf29d7f04add4fbf037.png)