Bonsoir à Tous,
Un petit peu de théorie (pas si facile à vulgariser) au sujet des micro-switches afin de déterminer d’un simple coup d’œil l’adresse encodée sur les décodeurs de locomotives 6080, 6090, 60902 mais comme vous allez vous en rendre compte, elle est également valable pour les décodeurs des K83 6083 / 60830 ainsi que les décodeurs des K84 6084 / 60840.
Pour les K83 et K84, il faut encore multiplier la valeur de l’adresse obtenue sur le clavier de codage (micro-switches) par 4 (vu qu’il y a 4 sorties) ce qui nous donnera l’adresse de l’accessoire connecté à la quatrième sortie, l’adresse de la 3ême sortie sera obtenue de la même façon, mais en retranchant 1 au nombre trouvé, idem pour l’adresse de la deuxième sortie, mais cette fois en retranchant 2 et finalement pour la pour la première il faudra retrancher 3.
Et pour, une fois n’est pas coutume, contredire Jean-Louis, les 80 adresses de bases sont également disponibles pour les K83 et K84, donc ça marche jusqu’à l’adresse 320. D’ailleurs, les possesseurs de CS2 ont dû le remarquer sur la page « Keyboard »
Si sur le clavier de codage on obtient l’adresse 4 (2,4,5,7=ON), le K83 (ou le K84) aura comme adresses pour les sorties les valeurs 13, 14, 15 et 16
(4 x 4) -0 = 16 pour la quatrième sortie
(4 x 4) -1 = 15 pour la troisième sortie
(4 x 4) -2 = 14 pour la seconde sortie
(4 x 4) -3 = 13 pour la première sortie
Bon allons-y pour la théorie qui nous donnera également lieu de faire un peu de calcul mental….
Au premier abord, on constate qu’il y a 8 commutateurs à deux positions (ON ou OFF) donc si je fais le calcul 2^8 = 256 possibilités. Oui, mais seulement si le chip Motorola utilisait le binaire. Or il n’en est rien sur ce type de décodeur, car le chip est utilisé en mode « trinaire », donc nous avons à faire à des « trits » et non des bits. Ce qui fait qu’au final on se retrouve avec 3^4 = 81 possibilités (3x3x3x3=81).
En fait il faut utiliser des paires de 2 commutateurs pour définir une valeur. Cette dernière peut prendre les valeurs suivantes : 0, 1 ou 2.
Lorsque le 1er commutateur de la paire est sur OFF et le deuxième commutateur est sur OFF, la valeur est 2
Lorsque le 1er commutateur de la paire est sur OFF et le deuxième commutateur est sur ON , la valeur est 1
Lorsque le 1er commutateur de la paire est sur ON et le deuxième commutateur est sur OFF, la valeur est 0
Les deux commutateurs de la paire ne sont jamais sur ON en même temps
Par exemple, l’adresse 1 est codée comme suit :
La valeur de la première paire est 1 (1=off, 2=on)
La valeur de la deuxième paire est 0 (3=on, 4=off)
La valeur de la troisième paire est 0 (5=on, 6=off)
La valeur de la quatrième paire est 0 (7=on, 8=off)
Lorsque l’on ajoute toutes ces valeurs ensemble, on obtient 1 + 0 + 0 + 0 = 1
Pour l’adresse 2, le codage est le suivant
La valeur de la première paire est 2 (1=off, 2=off)
La valeur de la deuxième paire est 0 (3=on, 4=off)
La valeur de la troisième paire est 0 (5=on, 6=off)
La valeur de la quatrième paire est 0 (7=on, 8=off)
Lorsque l’on ajoute toutes ces valeurs ensemble, on obtient 2 + 0 + 0 + 0 = 2
Facile, me direz-vous . En fait non, ce n’est pas si simple, j’ai volontairement occulté un paramètre qui est très important, que je nommerais le coefficient.
La première paire de commutateur possède le coefficient le plus faible et la valeur de chaque commutateur est élevée à la puissance 0. Pour rappel, l’élévation d’un nombre à la puissance 0 donne toujours 1 (10^0 = 1, 1^0 = 1, 2^0 = 1).
Sur la seconde paire de commutateur on élève la valeur de chaque bit à la puissance 1.
Sur la troisième paire de commutateur on élève la valeur de chaque bit à la puissance 2.
La dernière paire de commutateur possède le coefficient le plus fort et la valeur de chaque commutateur est élevée à la puissance 3.
Donc voici maintenant la partie la plus difficile à comprendre :
Comme je l’ai mentionné quelques lignes plus haut, pour chaque paires de commutateurs on peut avoir des valeurs comprises entre 0 et 2.
Si la valeur est 0, la valeur de la paire sera toujours 0.
Si la valeur est 1, la valeur de la paire sera élevée par son coefficient que nous allons découvrir ci-dessous.
Si la valeur est 2, la valeur de la paire sera élevée par son coefficient et ensuite doublée.
Sur la première paire, donc les commutateurs 1 et 2, les valeurs possibles sont 0, 1 (1^0) ou 2 (1^0 + 1^0 = 2).
Sur la deuxième paire, donc les commutateurs 3 et 4, les valeurs possibles sont 0, 3 (3^1) ou 6 (3^1 + 3^1 = 6).
Sur la troisième paire, soit les commutateurs 5 et 6, les valeurs possibles sont 0, 9 (3^2) ou 18 (3^2 + 3^2 = 18).
Et enfin sur la quatrième paire, soit les commutateurs 7 et 8, les valeurs possibles sont 0, 27 (3^3) ou 54 (3^3 + 3^3 = 54).
Maintenant si on additionne 54 + 18 + 6 + 2 on arrive comme par hasard à 80.
….Je sais que ceux qui ont anticipé le déroulement de mon développement vont me dire qu’il y a un problème et j’y reviendrai plus tard…
Bon une petite pause pour digérer …. « c’est bien joli tout ça, mais je n’ai rien compris (et en plus il nous les gonfle celui-là avec ses théories) »
Pour mieux comprendre, voici un exemple en images.
Commençons par simple, prenons l’adresse 8 que l’on veut affecter à un aiguillage relié à un K83.
En premier lieu, il faut diviser l’adresse de l’accessoire par 4 pour trouver l’adresse du décodeur 8 / 4 = 2 (ça tombe bien, c’est un chiffre rond, mais ça veut surtout dire qu’il s’agira de la sortie 4 du K83)
Comment définir l’adresse 2 du décodeur :
Il faut déjà la transformer en base 3 ou « trinaire » (zut ça m’a l’air bien compliqué tout ça ).
Un petit peu de calcul mental. Je vous rassure tout de suite, on ne va pas calculer de nombre avec décimale, on ne s’intéresse qu’aux nombres entiers.
On commence par diviser 2 par 27
2 divisé par 27, ça ne marche pas, donc on met 0 et on retient 2
2 divisé par 9, ça ne marche toujours pas, donc on met 0 et on retient 2
2 divisé par 3, (il fait exprès) ça ne marche toujours pas, donc on met encore 0 et on retient 2
2 divisé par 1 ce qui nous fait 2
Si on retranscrit le raisonnement ci-dessus sur le clavier de codage, on aura en commençant depuis la fin :
Le résultat de la paire 4 = 0 (7 = ON, 8 = OFF)
Le résultat de la paire 3 = 0 (5 = ON, 6 = OFF)
Le résultat de la paire 2 = 0 (3 = ON, 4 = OFF)
Le résultat de la paire 1 = 2 (1 = OFF, 2 = OFF)
Et maintenant en mettant bout à bout ces 4 paires en commençant cette fois depuis la paire 1 on obtient :
Ce qui nous donne bien (3,5,7 = ON)
Bon on va maintenant compliquer un petit peu les choses, prenons comme adresse d’aiguillage la valeur 103.
103 divisé par 4 ça nous donne 25,75 on arrondi toujours au nombre supérieur donc il s’agit de l’adresse 26
Et si vous m’avez bien suivi, vous en aurez déduit qu’il s’agira de la sortie numéro 3 du K83.
Donc en base 3
26 / 27 = 0, reste 26
26 / 9 = 2, reste 8 (26-(2x8) = 8 )
8 / 3 = 2, reste 2
2 / 1 = 2
Soit 7 = ON
J’espère que ce petit exposé ne vous a pas trop pris la tête et si vous en avez le courage, de tester et mettre en pratique cette petite théorie.
Pour ce qui est des décodeurs 74460, j’y reviendrais dans un prochain article, mais pour finir, je vous dois encore une petite explication :
« Belle théorie, mais ça ne marche pas avec l’adresse 80 (317 à 320 pour les K83 et K84) me direz vous ».
Et bien oui, il s’agit en fait de l’adresse 0 (toutes les paires ont 0 comme valeur), c’est comme en grammaire, l’exception qui confirme la règle….
Et pour celles et ceux qui n’ont rien compris ou qui ne veulent pas se prendre la tête, voici un [ avec toutes les adresses y compris pour les décodeurs 74460.
A+
PS. Vu l’heure tardive à laquelle je publie cet article, j’espère que je n’ai pas laissé trainer trop de coquilles. Le cas échéant, vous voudrez bien m’en excuser.petit tableau récapitulatif](http://flanker.happypc.ch/downloads/Modelisme/Digital/Divers/AdressesDecodeurs.pdf)