Ah, mais je le connais, ce film événementiel… Trinville se met à faire de la pub !
Enfin, de la pub bien choisie, c’est là la clé.
Quand je vois mes drôles et drôlesses, surtout les deux grands de 13 et 15 ans, je me dis, mais pu—naise, qu’est-ce qu’ils sont déjà occupés du matin au soir, alors que moi j’avais la grande liberté. Liberté aussi de ne pas faire mes devoirs, certes, qui un jour m’a pêté dans la figure comme on dit, mais surtout je passais une partie de mes après-midi à l’air, dehors, avec des copains ou avec mon frère (ce qui était moins apprécié, vous vous en doutez : il était plus jeune que moi). Et ce n’est pas pour autant qu’on n’ait pas appris à travailler - enfin, sauf moi, mais c’est pour ça certainement que je ne travaille que le dimanche, et en semaine je bois le café avec des vieilles mamies… - et ce n’est pas pour autant non plus qu’on ait tous été volés (les voleurs nous auraient ramenés avant le crépuscule, et même payé pour qu’on les libère de nous - ça c’est vrai aussi !), voire avec un i de plus, ni qu’on ait tous fini drogués. Et pourtant, les années 80 n’étaient plus des années innocentes.
Mais à côté de cela, la génération de mes parents, heureuse jeunesse d’après-guerre, certes sans ordinateurs, sans télé pour la majorité, sans le confort des appareils électriques, par contre avec les corvées que tu décris, Philippe, du seau nocturne en passant par la vaisselle et la lessive bouillie sur le feu et retournée manuellement à l’aide des grandes spatules qui pouvaient accessoirement aussi servir au rappel de la Loi… et pourtant, ils avaient une jeunesse heureuse.
Et avec horreur j’imagine ce qu’on infligera, nous, à nos petits-enfants - aurais-je lu trop de 1984 et de Brave New World ?