Ligne 132 Bis. Un réseau modulaire

Bonjour,

Les réverbères sont issus du commerce. Ils sont repeints à l’acrylique verdâtre et rouillés à la terre à décor. Une surprise de la photo macro : la fibre qui squatte l’ampoule.

Je souhaite parler un peu du côté ouest du réseau, là où se situe une courte voie tiroir, destinée à garer une locomotive en attente, tout au plus deux wagons ou encore à charger quelques arbres, derniers vestiges des exploitations forestières typiques du pays, jadis florissantes, maintenant mourantes.

Le butoir est un classique Mârklin, voie C. La bosse, disgrâcieuse, située à l’arrière du coupon de voie a été tronçonnée à la Dremel. Il en a été de même avec les deux butoirs, de sorte qu’il ne reste que la traverse. Celle-ci a été repeinte au blanc sale acrylique non diluée. Avant que la peinture ne sèche, on a saupoudré un peu de terre à décor anthracite et ombre naturelle, sans lisser ni étaler avec un pinceau. Le but est de faire apparaître le grain et de créer un jeu d’ombres pour simuler une traverse de bois vieillie, crevassée et fissurée. Pour l’observateur courant et normalement situé en dehors du réseau (cas le plus fréquent), l’effet me semble correct.

Quelques photos pour illustrer mes propos.

Le relief est ici créé par collage de déchets de styrodur sur lesquels sont lissées des bandes de plâtre. Une peinture aux nuances “terriennes” recevra ultérieurement du thé noir pilé qui simulera le sol forestier, puis les arbres (Zeeschuim Heki).


Le site du butoir, encore dénudé.


On étoffe un peu, on ballaste… Le wagon sert d’étalon de mesure. Il ne faut jamais perdre de vue l’échelle des proportions.
Pour se faire une idée des lignes du réseau et des divers points de vue, les photos sont prises en plaçant l’obectif au niveau du regard d’un animal ou d’un personnage à l’échelle. Cela permet de se faire une meilleure idée des effets recherchés/obtenus et de pouvoir corriger le tir d’après les observations et enseignements tirés des photos.

Le photographe s’est approché, pour repérer les détails et les imperfections.

A vol d’oiseau. On multiplie les points de vue. On vérifie les effets.

On se rapproche encore…


Vue du site avec les premiers arbres.

… Avec les premières (mauvaises) herbes. Au ras du sol. Le point de vue du chien.

Le point de vue du chef de gare.

Un chargement de troncs d’arbres.

Amicalement,

Pascal :study:

Bonjour Hubep,

comme a chaque fois c’est superbe :smiley:

les mauvaises herbes sont de fabrication perso ou c’est des éléments du commerce ?

SEB.

bonjour

j’aime beaucoup ce que tu fait,super mignon ce petit réseau :appl: :appl: :appl:

amitiés philippe

Bonjour Pascal,

très beau boulot!

Tu pourrais rajouter deux taches de graisse sur le butoir, pour encore plus de réalisme.

Amitiés Jo

Salut Pascal :smiley:

que dire sinon que :cheers: :Coeur: :happy:

Amical bonjour du Québec :happy:

Amitiés

Serge

C’est comment dire…Superbe :exclamation: :exclamation: :exclamation:

Le charme et l’intérêt pédagogique (parmi d’autres) du projet de Pascal est l’ampleur de l’effet visuel et du réalisme au regard de l’économie de moyens mis en oeuvre.

Bonjour à tous,

André et moi vous remercions pour vos commentaires et pour vos questions. N’hésitez pas à nous critiquer et à nous conseiller.

Voici le site de la gare en phase de finalisation. On place des personnages, des fleurs, des arbustes. Les mauvaises herbes sont issues des gammes très réalistes produites par Noch, Heki ou Mininatur. Il est bien de mélanger les types, les tailles et les marques. Il s’agit d’apporter de la variété sur le réseau.

Entre les voies, on a placé des rails extraits de vieux coupons. Vous voyez qu’ils ont été passés à la rouille. On n’oublie pas les touffes de mauvaises herbes.

Le seul arbre “arificiel” issu complètement du commerce vient de l’assortiment Bush. Nous aimions un arbre fleuri sur le réseau… Notre amour de la paresse et de la *Dolce Vita *fut le plus fort, une fois de plus, nous n’eûmes pas envie de le fabriquer nous-mêmes… Nous reviendrons sans doute la semaine prochaine pour parler un peu et dévoiler la scène qui se trouve en dessous de l’arbre, et qui, d’ailleurs, se retrouve sur tous nos réseaux. :heart:

Les barrières de béton belges sont des Jocadis que nous avons repeintes. Le beige que nous avions fabriqué à l’époque tire bien trop sur le jaune. Bon, c’est comme ça. Il faut pouvoir accepter ses erreurs et son destin.

Amicalement,

Pascal :study:

Bonjour,

Merci à tous pour vos commentaires qui me font plaisir.

Johannes, tu les fais comment les taches de graisse sur les butoirs?

André (Belgique) :bball:

C’est facile: Je prends un wagon et je mets de la peinture noire brillante sur les tampons. Il ne faut surtout pas la diluer, l’effet de graisse asséchée est plus convaincant comma ca. Puis je pousse ce wagon contre le butoir plusieurs fois avec les tampons “graissés”. Les résultat est très réaliste et c’est l’affaire d’une minute.

Amitiés Jo

Salut Johannes,

merci pour le truc. On va essayer.

André (Belgique) :bball:

Bonjour,

j’ai des manies et des lubies. J’aime bien ce couple de personnages produit par Noch, au point de le placer sur chacun de mes réseaux.

On entre ici au coeur de l’intimité du réseau, dans ces petites scènes de vie non visibles au premier coup d’oeil, au deuxième non plus, d’ailleurs. Ces scènes, ces détails, même furtifs, sont nécessaires pour animer le réseau et y créer une ambiance.

[size=150]La fidélité et la vie

Bon mercredi.

Pascal :study:[/size]

C’est facile: Je prends un wagon et je mets de la peinture noire brillante sur les tampons. Il ne faut surtout pas la diluer, l’effet de graisse asséchée est plus convaincant comma ca. Puis je pousse ce wagon contre le butoir plusieurs fois avec les tampons “graissés”. Les résultat est très réaliste et c’est l’affaire d’une minute.

Amitiés Jo
J’adore ce genre d’astuce : le modélisme atteint ici son paroxysme !
Bravo JO

Bravo à vous aussi, André et Pascal
Bien à vous
Philippe
___www.trinville1962.fr

Bonjour

Le réseau est terminé, comme vous le savez, depuis le 10 octobre 2010. Il nous reste à dévoiler quelques détails et quelques scènes d’ambiance.

L’homme pressé à la 2 CV

André Huart était courtier en assurances à Viroinval, il faisait partie de cette catégorie d’hommes toujours pressés, jamais à l’heure.
M. Masson, le chef de gare, avait déjà sifflé le départ du train, quand on entendait dans un seul mouvement le brusque coup de frein de la 2CV, le dernier souffle du moteur si typique qui s’étouffait et le claquement de la fragile portière suivi de l’écho de la vitre à clapet toujours mal fermée.
André Huart courait alors le long de la bâtisse de la gare et attrapait de justesse, essoufflé, le dernier wagon qui atteignait déjà le bout du quai. Il s’affalait sur la dure banquette de bois, couvert de sueur, et saluait les autres passagers qui le considéraient d’un sourire parfois narquois, d’un soupir plaintif sur les trains qui ne savent pas attendre.

C’était ainsi, chez nous, en 1956.

Amicalement,

Pascal :study:

bonjour Pascal,

ça devient de plus en plus un grand oeuvre! les scenes sont preparé aimant. il y a beaucoup du charme.

merci pour les images

+A ueli

Ah les talents de conteur de Pascal… C’est la sonorisation donnée aux photos.

:cheers: :cheers: :cheers: :cheers:

Bonjour,

merci à tous pour vos commentaires sympas.

André (Belgique) :bball:

Le Père Edouard avait été ramené à la ferme à l’automne '44 par les Américains, physiquement brisé.
Fin mai, ou début juin, je ne sais plus, un bombardier s’était écrasé dans les bois du Vieux Sart. Les gamins du village en avaient fait un terrain de jeu et de chasse aux trophées. Ils ramenaient à leurs mères attérées et furieuses des morceaux de cokpit qu’ils appelaient des “micas”.
Au village, personne n’aurait jamais imaginé que le Père Edouard s’était occupé des aviateurs. Ils avaient passé deux nuits dans ses granges avant d’être évacués par le maquis.
Pourtant il avait été dénoncé. Les Allemands avaient encerclé la ferme et l’avaient emmené brutalement, laissant là sa femme et ses trois fils.
La Gestapo l’avait travaillé. Il n’avait laché aucun nom.
La guerre avait évolué durant l’été. Les hommes noirs partirent bien avant son sinistre train à destination de Buchenwald. En septembre, les résistants l’avaient trouvé mourant peu avant l’arrivée des Américains.
Je revois cette photo accrochée sur le mur clair près de la cheminée. Le Père Edouard, grand, droit, fier, un léger sourire aux lèvres, toise de son regard bleu vif le photographe qui le rend immortel. Sa main puissante tient fermement au col son robuste cheval ardennais.
Ma grand-mère s’approche doucement de moi et me murmure à l’oreille : “Je suis fière de ton grand-père”.

Amicalement,

Pascal :study:

Pascal, bonjour
Ouh là, c’est plus que du modélisme tout ceci.
La fiction devient réalité ou l’inverse : tout comme la mythologie c’est au lecteur de construire sa propre vérité enrubannée de légendes.
Bravo et merci pour ce texte si touchant
Amitiés
Philippe

Bonsoir Pascal

Où s’arrête l’imaginaire où commence le réel ? C’est le point commun entre tes photos et tes textes…
Merci de ce partage à la fois poétique, intime et touchant.

Amitiés