Episode 441 • Le réseau s’agrandit. La numérisation des signaux et aiguillages devient pertinente pour commander des itinéraires. Digitalisation à moindre coût.
- L’ancien système digital Märklin à la rescousse
- Le matériel nécessaire
- Les accessoires à commander
- Notices à télécharger
A sa création, le nouveau réseau modulaire ne devait être numérisé (système digital) qu’exclusivement pour la traction, c’est à dire pour la commande individualisée des engins moteurs. A cet effet, la Mobile Station™ 2 (MS2) Märklin (ou Trix en 2 rails, c’est le même produit), très abordable, était largement suffisante pour mon modeste parc moteur (une dizaine d’engins), puisqu’elle peut commander 40 machines avec 32 fonctions chacune (voir : choix de la centrale digitale). C’est déjà pas mal pour un réseau personnel.
A contrario, même si la MS2 permet la commande d’accessoires via un keyboard intégré, celui-ci n’est absolument pas ergonomique et surtout ne permet aucune programmation d’itinéraires.
Pour mémoire, on appelle Keyboard un tableau de commande qui permet de piloter, individuellement, chaque accessoire numérique, tel qu’une aiguille (« tout droit » ou « dévié ») ou un signal (« rouge » ou « vert », voire d’autres états selon la centrale).
En revanche, on appelle itinéraire une commande unique qui permet d’activer successivement plusieurs aiguilles et signaux. Comme en réalité, la centrale permet de verrouiller un itinéraire en interdisant la création d’un nouvel autre itinéraire, s’il est conflictuel (un accessoire commun aux deux itinéraires ne peut pas avoir deux états différents), tant que le premier n’a pas été annulé. En cela, la MS2 Märklin / Trix ne le permet pas.
Jusqu’à lors, tous mes accessoires étaient donc commandés par un tableau de commande et de contrôle (TCC) analogique via de simples inverseurs ou interrupteurs depuis un banal transformateur Fleischmann 6735. C’est simple et peu onéreux. Mais cela ne peut convenir que pour un petit réseau avec peu d’accessoires.
Photo 3687 : le Mémory Marklin 6043. Source : Märklin.fr
Avec l’agrandissement du réseau et l’intensification du trafic, cette commande devient vite fastidieuse puisqu’il faut commander chaque appareil individuellement. Et comme c’est une commande manuelle, la conflictualité n’est bien-sûr pas sécurisée.
La possibilité de créer des itinéraires devient rapidement pertinente. Mais il faut alors investir dans un autre type de centrale, de gamme nettement supérieure. La Central Station™ 3 (CS3 ou CS3+) Märklin prend en charge la création d’itinéraires mais coute un bras et est hors de mon budget (environ 700 €, les centrales de même gamme d’autres marques sont dans la même gamme de prix). Il me fallait donc une solution intermédiaire moins onéreuse.
L’ancien système digital Märklin à la rescousse
Dans ma précédente vie de modéliste (1975/2000), j’ai connu les prémices du digital avec Märklin qui en fût le précurseur, comme de nombreuses innovations technologiques d’ailleurs, n’en déplaise aux 2 raillistes (fumigène, dételage à distance,…).
A cette époque, le système digital était composé de plusieurs éléments qui se juxtaposaient (voir les composants en détails sur le site Al1Marklin):
- le transformateur (6002), indispensable alimentation électrique,
- la centrale informatique (Central Unit puis Control Unit 6021) pour centraliser toutes les informations,
- le pupitre de commande des locomotives (Control 80 puis Control 80f 6036),
- le pupitre de commande des accessoires (Keyboard 6040),
- et le pupitre de commande des itinéraires (Memory 6043).
Ce système avait l’avantage indéniable d’être modulable et donc d’être moins brutalement onéreux : on achetait que ce dont on avait besoin et on pouvait étaler l’investissement dans le temps au fur et à mesure de l’agrandissement du réseau, même si au final le coût était semblable (en monnaie constante).
Ne souhaitant pas me ruiner dans une coûteuse centrale moderne (les autres marques ont des tarifs similaires), sans oublier les décodeurs nécessaires pour chaque accessoire, j’ai décidé de m’équiper en matériel digital Märklin de 1ère génération avec des produits d’occasion de cette époque.
L’idée est finalement assez simple :
- Profiter d’une centrale moderne (la MS2) pour la seule commande des locomotives ;
- et utiliser du matériel digital d’occasion pour la seule commande des accessoires.
Deux systèmes numériques vont donc se côtoyer sur mon réseau.
Bien-sûr, il est absolument impératif que ces deux circuits électriques digitaux, provenant de deux centrales différentes, ne soient jamais en contact l’un avec l’autre, sinon adieux les centrales. Mais mes accessoires (moteurs d’aiguilles et signaux) n’ont aucune liaison électrique avec la MS2.
Je me suis donc rapproché de mes petits camarades du Forum 3 Rails pour trouver ce matériel. Dans cette petite communauté spécialisée, où tout le monde se connaît, parfois en vrai, les transactions sont toujours raisonnables, voire souvent bienveillantes et solidaires, et d’une parfaite sécurité.
Photo 3688 : De gauche à Droite, un Memory 6043, un Keyboard 6040, un Control Unit 6021 et un Control 80f 6036. Au fond le transformateur 52 VA, tous produits par Märklin. Source : letraindemanu.fr
Le matériel nécessaire
Pour ce système additionnel, il me fallait donc :
- Le transformateur 6002 pour alimenter la centrale,
- La Control Unit 6021 (centrale comportant aussi une commande intégrée des locomotives),
- Un Keyboard 6040,
- Un Memory 6043,
- Des K83 6083 (commande des appareils à impulsion type aiguille)
- Des K84 6084 (commande de circuits électriques pour les signaux lumineux)
- Des S88 6088 (utilitaire pour déclencher les itinéraires du Memory par contacts externes).
Pour mémoire, un Keyboard peut commander 16 accessoires et un Memory 24 itinéraires (chaque itinéraire pouvant commander 20 articles). On peut disposer au maximum de 4 Memory soit 96 itinéraires maximum.
En ce qui me concerne, le contrôle des locomotives ne m’est pas nécessaire actuellement pour ce niveau du réseau (piloté par la MS2) mais pourra m’être utile ultérieurement pour la gestion d’un niveau de parade futur au niveau -1. Un Control 80f m’a aussi été livré dans le lot, ce qui pourra me permettre de piloter deux locomotives sur le futur second niveau, d’autant que la Control Unit peut être complétée de boosters pour compléter la puissance et donc le nombre d’engins moteurs en circulation simultanée sur ce futur niveau de parade (la puissance de la MS2 au niveau zéro est plus réduite).
Les accessoires à commander
Le réseau au niveau zéro ne comporte aucune section de voie isolée (zone d’arrêt), ni aucune section de voie de commande (pédale de frotteur ou rétrosignalisation).
L’objectif est ici uniquement de pouvoir créer des itinéraires : action simultanée sur les signaux et aiguilles.
Ainsi, par exemple, un train en gare de Sainte-Gisèle sur voie principale doit partir vers la halle marchandise. Il faut donc :
- Mettre l’aiguille de sortie en position non déviée,
- Mettre l’aiguille d’accès au dépôt en position non déviée,
- Mettre l’aiguille d’accès à la voie 1 de la remise béton en position déviée,
- Mettre l’aiguille d’accès à la voie 2 de la remise béton en position déviée,
- Mettre l’aiguille d’accès à la voie d’accès à la halle en position déviée,
- Fermer les carrés violets du dépôt et des voies de la remise béton,
- Fermer les carrés en sens inverse (trains venant de la halle)
- Fermer le carré de la voie d’évitement de la gare
- et enfin ouvrir le carré de la voie principale de la gare.
Soit une douzaine d’accessoires à commander. L’itinéraire va permettre ces commandes avec un seul bouton poussoir au tableau de commande. A noter qu’un itinéraire peut être une composante d’un autre itinéraire.
Dans la mesure où aucune section n’est isolée (les itinéraires n’ont aucune influence automatique sur la marche des convois), c’est ensuite au machiniste, avec la MS2, de piloter sa locomotive en respectant la signalisation prescrite par l’itinéraire, comme dans la réalité. Cette installation permet donc des séances seul ou à plusieurs amis modélistes (qui se répartissent alors les rôles de machinistes et d’aiguilleurs).
Il va donc me falloir reprendre une bonne partie de l’installation électrique du réseau pour :
- Installer un 4ème feeder : le circuit digital 2 qui alimentera les décodeurs k83 et k84 ainsi que la traction sur le futur niveau -1,
- Recâbler tous les signaux et aiguillages sur ces décodeurs : 4 aiguilles par K83 et 2 signaux par K84 puisque chaque signal peut généralement présenter trois états (carré, voie libre et feu blanc de manœuvre)
- Fabriquer un nouveau tableau de commande pour déclencher les itinéraires par de simples poussoirs à impulsions.
Je viens, à cet effet, de commander sur Ali Express des connecteurs mâles/femelles à 15 broches qui me permettront des connexions rapides.
Tout cet ensemble ne m’aura coûté que moins d’une centaine d’euros et me permettra une exploitation bien plus réaliste. Sept fois moins cher qu’une CS3.
Je profiterai de ces travaux pour soigner le câblage et tout étiqueter à la Dymo après une mise en peinture des dessous des modules.
Emmanuel
Notices à télécharger
Notice Control Unit 6021 MärklinTélécharger
Mode d’emploi Keyboard Marklin 6040Télécharger
Mode d’emploi Mémory Märklin 6043Télécharger