Le nouveau réseau de la CIC

bas tout n est pas plat en Belgique lol

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Réseau ho : la végétalisation du relief négatif

Épisode 353 • La structure du relief négatif sur le réseau Ho est désormais prête à recevoir son habillage végétal. Choisir de bons produits et un travail minutieux sont nécessaires pour obtenir un résultat pleinement satisfaisant.


Pour ces travaux, nous avons besoin de plusieurs substances techniques et de nombreux produits de décor. Il convient de choisir des produits de qualité car ce décor est en avant-plan et est donc particulièrement visible du spectateur. Il est préférable de prévoir une quantité suffisante pour traiter toute la surface de façon harmonieuse en une seule séance.

Photo 2945 : Réseau ho, végétation sur le relier négatif des modules de la gare. Source : letraindemanu.fr

Les produits de décor

• De la terre naturelle : collectée lors de promenades, les teintes varient en fonction des lieux de prélèvements. Elle est ensuite tamisée au chinois de cuisine puis stérilisée au four traditionnel. Matière gratuite, faites vous plaisir pour les couleurs ;

• Du sable naturel : stérilisé au four puis tamisé par passes successives, le sable naturel permet d’obtenir différentes granulométries du sable très fin (pour les pistes, les fonds de rivières,…) ainsi que des graviers de différentes tailles (éboulis, petits rochers,…).

Photo 2946 : Réseau ho, Graviers et petits rochers obtenus en tamisant du sable naturel. Source : letraindemanu.fr

• Des tapis végétalisés (type MBR Model, MiniNatur, Heki,…) : Alternative efficace aux techniques électrostatiques. Pour les parties plates du terrain (dans mon cas, essentiellement donc en haut près de la voie et en bas, à la limite de la façade avant). On peut opter pour deux ou trois références d’herbes hautes ou plus rases à choisir en fonction de la saison représentée. J’ai opté pour les tapis de marque MBR Model 55-1004, 55-1010 et 55-1011. D’un excellent rapport qualité /prix et disponibles chez de nombreux détaillants pour le réassortiment, ils sont de surcroît très agréables à travailler. Les références suggérées sont de dimensions suffisantes pour travailler les 240 cm de longueur de mes quatre modules. Rien ne se perd : les chutes de découpes sont conservées pour des travaux ultérieurs.

• Des flocages en filet non tissé (type Heki-flor) : il s’agit de flocages présentés en filet. On en trouve d’excellente facture chez d’autres fabricants comme Woodland Scenics. Disposés sur un volume (mousse, fibres,…), ils permettent de représenter des buissons. Sur des parois rocheuses ou des murs, ils figureront harmonieusement de la végétation envahissante, grimpante ou tombante. J’ai opté pour des variantes de vert plus ou moins foncé ;

• Du flocage mousse : d’une texture en flocons semblable au flocage précédent, il est livré sans filet. A vous de le parsemer où bon vous semble pour varier les teintes, soit sur les flocages tissés pour renforcer leur volume, soit dans des interstices de roches ;

• De la fibre synthétique : sert à confectionner des volumes (arbres, buissons,…) qui sont ensuite recouverts de flocages. Il faut bien-sûr choisir des teintes en rapport avec la couleur des flocages. J’ai opté pour la poly fibre Woodland Scenics FP178. On peut aussi utiliser d’anciens lichens synthétiques de années 80′ puisqu’ils seront recouverts de flocage en filets.

Du flocage fibre : N’ayant pas d’appareil électrostatique, ce flocage sera utilisé en petites quantités pour masquer quelques points difficiles à traiter avec du tapis végétalisé.

Photo 2947 : Poly fibre Woodland Scenics, Tapis végétal MBR Model, Lichen Faller et Flocage Heki. Source : letraindemanu.fr

• Petites branches d’arbres naturelles : Collectées en forêt, ces petites branches ont été stérilisées au micro-onde (pas au four classique au risque d’obtenir des bois brûlés). Elles représenteront des branchages morts éparses.

Les produits techniques et ustensiles

• Colle vinylique (colle à bois) : Prévoir un pot de 1 kg. Sera utilisée pure ou diluée selon les besoins ;

• Colle en bombe ;

• Vaporisateur (ou mieux, brumisateur) ;

• Seringues de 5ml avec aiguilles intramusculaires (vertes) ;

• Alèses absorbantes (ou papiers publicitaires posés sur un sac poubelle) ;

• Feuilles de papier aluminium ou feuilles de papier cuisson ;

• Pots à verrines (avec angles).

Mise en place de la terre

On travaille module après module. La terre naturelle est déposée à sec sur les parties plates du terrain à l’aide d’un petit godet avec des angles pour un travail plus précis. Au besoin on tasse un peu avec une chute de carton calendrier. Elle est ensuite humidifiée au brumisateur. Dans un autre pot (type pot de yaourt en verre), on prépare un mélange 50% colle vinylique + 50% eau chaude + 2 gouttes de produit vaisselle. On mélange bien. Cette solution est ensuite déposée en goutte-à-goutte sur la terre humide avec l’aiguille intramusculaire montée sur la seringue. C’est finalement la même technique que pour poser du ballast.

Pose du tapis végétal

Le tapis est découpé, au fur et à mesure, en petits morceaux aux dimensions souhaitées. Le morceau est humidifié au verso puis encollé avec de la colle vinylique diluée. Il est ensuite posé sur la terre fraichement encollée. Avec la seringue et l’aiguille, on injecte délicatement de la colle diluée dans les « racines » du tapis.

Buissons

La forme des buissons est à base de fibre synthétique ou d’anciens lichens synthétiques. Les fibres (ou anciens lichens synthétiques) sont humidifiées au brumisateur puis encollées sur leur base à la colle non diluée déposée avec un pinceau dédié. Elles sont mises en place.

De la colle en bombe est ensuite appliquée sur le buisson en prenant garde de ne pas en pulvériser sur le décor avoisinant. On découpe du flocage en filet de façon irrégulière puis on le place sur le matériaux. On injecte ensuite de la colle diluée dans le buisson avec la seringue.

Si le buisson se trouve au dessus d’une barre rocheuse, le flocage en filet peut déborder sur cette dernière pour figurer une végétation envahissante. On pulvérise alors préalablement de la colle en bombe sur la partie de rocher concernée.

Les terrains pentus

Si la pente est trop abrupte, on laisse la roche nue.

En revanche, sur les pentes plus douces, il est possible d’aménager de la végétation. Le terrain est préalablement encollée au pinceau avec de la colle vinylique diluée pour permettre à la terre d’adhérer et de ne pas s’accumuler en bas de pente. On y dépose un lit de terre puis quelques graviers. Les graviers sont déposés du bas vers le haut pour éviter qu’ils ne roulent vers le bas. On peut ajouter des branchages si des buissons sont à proximité. On travaille ensuite comme précédemment (brumisation et encollage en goutte à goutte).

Les rochers

Les rochers sont en écorces naturelles peintes. La végétation naturelle étant par nature envahissante, il est possible d’insérer du flocage dans les interstices.

Quelques images du résultat obtenu

Photos 2948 à 2957 : Végétalisation du relief négatif sur les Modulinos 01 à 04 du réseau Ho. Source : letraindemanu.fr

Les quatre premiers Modulinos du nouveau réseau modulaire sont désormais terminés. La gare Saint-Gisèle sur le réseau de la CIC peut désormais accueillir dignement ses usagers.

Il ne me restera plus qu’à nettoyer et repasser un voile de peinture noire sur la façade et installer un éclairage avec bandeau supérieur.

Je vais donc pouvoir envisager de nouveaux modules.

Emmanuel

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Superbe, non seulement le décor, mais ta littérature est aussi un vrai plaisir.

J’ai des questions point de vue colle. Tu mentionnes la colle à bois “vinylique”, j’utilise de la Patex à bois “traditionnelle” blanche car j’ai eu des soucis au séchage avec la nouvelle formule qui reste un peu jaune en séchant. Utilises-tu une autre marque?

Pour la colle en bombe, j’ai également eu de mauvaises expérience en collant du flocage sur du Poly Fibre de Woodland Scenic. Elle laissait un voile blanc. Quelle marque utilises-tu?

Cordialement,

MarcD

Bonsoir,
Pour ma part j’utilise de la colle vinylique blanche que l’on trouve dans les magasins de loisirs. Elles deviennent transparentes en séchant et ne jaunissent pas dans le temps. De plus on peut les teinter avec de la peinture acrylique ordinaire.
ROZ

Pour la colle vinylique, c’est une simple colle à bois de chez leroy-Merlin et la colle en bombe est de marque 3M.

Comme l’a précisé @TroisRoz , la colle blanche peut etre teintée avec des peintures acryliques.

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Vidéo : le réseau Ho de l’AMFP RATP menacé de destruction

Episode 357 • L’Amicale des Modélistes Ferroviaires du Personnel de la RATP (AMFP RATP) présentait au public son immense réseau Ho à l’occasion d’un week-end portes ouvertes. Une œuvre aujourd’hui menacée de destruction pour cause d’une éventuelle expulsion.


Cette association, créée en 1978, a la particularité d’être rattachée au Comité Régie de l’Entreprise RATP. Ses membres sont donc essentiellement des passionnés, agents et salariés de l’opérateur historique de transports en commun parisien, ainsi qu’aux membres de leur famille. Essentiellement car, s’il y a bien quelques adhérents extérieurs, les places sont rares car soumises à un quota du fait de ce statut. L’association est affiliée à la Fédération Française de Modélisme Ferroviaire (FFMF).

Photo 2978 : Le viaduc est l’un des nombreux ouvrages d’art sur le réseau de l’Amicale Modélistes Ferroviaires Personnel RATP à Saint-Maur-des-Fossés. Source : letraindemanu.fr

Cet article a été publié dans la rubrique "Manifestations ferroviaires en tous genres"

Tuto vidéo : le centre de secours sapeurs-pompiers de Cour-Cheverny

Episode 361 • L’artisan Minifer propose en Ho une caserne de sapeurs-pompiers. En vidéo, retour d’expérience sur ce modèle inspiré du centre de secours de Cour-Cheverny, auquel j’ai ajouté une extension pour en faire un véritable centre de secours


La caserne de sapeurs-pompiers proposée par Minifer est inspirée du bâtiment de Cour-Cheverny, commune de 2900 âmes dans le Loir-et-Cher (41) au sud de Blois. Cet édifice assez moderne et fonctionnel d’une ville du centre de la France est assez passe-partout et pourra donc convenir à la plupart de nos villes rurales et suburbaines de nos réseaux Ho.

Profitons de cette maquette pour découvrir davantage le centre de secours original et mieux connaître le maillage des sapeurs-pompiers afin de les reproduire sur nos réseaux le plus fidèlement. Retour à Cour-Cheverny.

Photo 3046 : La caserne de sapeurs-pompiers proposée à l’échelle Ho par l’artisan Minifer. Source : Minifer.fr

Pour des questions de surface, Minifer a fait le choix de proposer un bâtiment en fond de décor à trois stalles qui correspond plus à un centre de première intervention (CPI) ou un poste avancé ¶. Le site réel de Cour-Cheverny est un centre de secours (CS) et compte six stalles. Son armement (effectif humain et dotation matérielle) est donc supérieur.

Photo 3047 : Le centre de secours de Cour-Cheverny dans le Loir-et-Cher (41) ayant servi de base au modèle proposé à l’échelle Ho par l’artisan Minifer. Source : jerem4505 sur Skyrock.com

Quel centre choisir ?

J’avais, dans un article précédent, déjà évoqué les casernes de sapeurs pompiers. Je vous invite à vous y reporter.

La plupart des modélistes ferroviaires sont souvent friands des reproductions des véhicules de sapeurs-pompiers. Car, autant en miniature qu’en grandeur nature, ces véhicules sont d’une grande diversité et souvent spectaculaires. La qualité de reproduction et la miniaturisation de l’électronique permettent aujourd’hui aux modélistes les plus pointilleux de présenter la plupart des feux spéciaux sur les véhicules Ho et même N. Les scènes reproduites, d’une grande fidélité, sont alors un point d’attraction incontournable pour le spectateur. Les modélistes ferroviaires sont sans doute ici dépassés par les modélistes à l’échelle 0 (1:43e), particulièrement fervents de ce parc automobile spécialisé.

Photo 3048: Le centre de première intervention en Ho dans la ZI nord, réseau de l’auteur en 2019. Source : letraindemanu.fr

Si les scènes d’accidents (avec gyrophares) ou d’incendies (avec volutes de fumées et leds rougeoyantes) sont les plus fréquentes sur nos installations, la reproduction des centres d’incendies et de secours n’en est pas moins intéressante pour présenter, sur un minimum de surface, une grande diversité d’engins. De surcroît tout propres, donc sans besoin de les patiner.

Pour autant, tout comme notre collection de matériel ferroviaire, il y a lieu de garder à l’esprit un minimum de cohérence historique et surtout opérationnelle.

Le maillage territorial des sapeurs-pompiers

Chaque service départemental d’incendies et de secours (SDIS) organise son maillage territorial selon les spécificités de ses habitations (densité au m², grande hauteur, établissements recevant du public, établissements de soins, musées,…) , des risques industriels (Sites Seveso, usines pétrochimiques, zones agricoles, zones forestières,…), des risques liés aux transports (ligne ferroviaires, autoroutes, remontées mécaniques,…), des risques naturels (inondations, éboulements de terrains,…) ainsi que de la topographie (Zone rurale, urbaine, montagnarde,…) et donc des accessibilités. Si la classification des centres d’incendies et de secours répond à une norme légale, les informations relatives à leur armement ne sont ici communiquées qu’à titre strictement généraliste, sous réserve des spécificités locales propres à chaque département.

:diamonds: Le centre de première intervention (CPI) : Centre permettant au moins un départ en intervention.

Unité opérationnelle de proximité, le CPI dispose d’un armement léger et d’un effectif réduit, généralement volontaire. Il doit être en mesure de faire partir, au moins, un équipage dans un véhicule. Dans un CPI, les pompiers volontaires répondent généralement à l’alerte par bip ou sirène.

Sa dotation en véhicules se limite souvent à quelques engins (souvent de moins de 3,5 t avec permis VL) : engin-pompe de faible capacité apte à débuter une lutte incendie (mais qui devra toujours être complétée des moyens extraterritoriaux du centre de secours (CS) de rattachement), ambulance et véhicule tout usage. Il peut aussi disposer d’autres véhicules légers type camionnettes comme véhicules de liaison. Il peut aussi partir pour renforcer en effectifs son CS de rattachement ou réaliser de petites interventions (épuisement, nids d’hyménoptères,…). Le CPI de Marcilly-sur-Maulne (37), aujourd’hui disparu, comptait en 1990 une douzaine de pompiers volontaires dont votre humble serviteur, un engin-pompe sur châssis Dodge, une Jeep et une motopompe remorquable.

Photo 3049 : L’auteur de l’article au centre de première intervention de Marcilly-sur-Maulne en 1994. . Source : Archives personnelle letraindemanu.fr

Outre des interventions diverses déjà présentées plus haut, nous étions souvent sollicités en reconnaissance sur des feux de bâtiments agricoles en l’attente des moyens du CS. A l’inverse nous pouvions être sollicités en renfort du CS sur certains accidents de la route comme lors d’une collision entre une bétaillère et un camion de produits surgelés. Outre les deux conducteurs grièvement blessés dans ce violent choc frontal pris en charge par les moyens du CS, nous avons dû assister les vétérinaires dans la prise en charge du bétail également blessé, pour beaucoup euthanasiés, et procéder à la sécurisation des héliportages médicalisés.

Néanmoins, le rôle d’un CPI est fonction de son opérabilité. Son armement et ses missions peuvent varier d’un département à l’autre. Le SDIS de la Dordogne dispose pour cela d’un site très explicatif qui vous permettra de mieux appréhender cette organisation territoriale. Sa riche iconographie vous permettra de mieux cerner l’armement des différents centres d’incendies et de secours (CIS).

Enfin, l’armement d’un CIS peut varier en fonction des saisons dans les zones touristiques, la population pouvant parfois être fortement multipliée dans certains territoires. De même, en particulier dans le sud et le sud-ouest en période estivale, les effectifs habituels peuvent être renforcés d’effectifs saisonniers pour lutter contre les incendies de forêt avec la constitution de groupes d’attaque pré-positionnés.

Photo 3050 : Le centre de première intervention de Saint-Martin d’Ablois (51). Source : Communauté de communes Paysages de la Champagne*

:diamonds: Le Poste avancé ¶ : s’il répond légalement à la norme du CPI, il se distingue de ce dernier par son accès éloigné ou compliqué et un renforcement donc plus long (route de montagne par exemple). Sa dotation est donc plus importante qu’un CPI. Ainsi, le PA de Saint-Sorlin d’Arves (73) est doté d’un engin-Pompe tout-chemin et d’un véhicule de secours à victime (VSAV = ambulance). Il dispose donc d’une certaine autonomie en attendant les renforts de son CS de rattachement. En saison, au PA de Saint-Sorlin d’Arves, l’équipage est de garde dans les locaux.

:diamonds: Le centre de secours (CS) : Le CS peut assurer simultanément au moins un départ en intervention pour une mission de lutte contre l’incendie ou un départ en intervention pour une mission de secours d’urgence aux personnes et un autre départ en intervention.

C’est le centre de proximité le plus polyvalent. Le CS défend une commune et éventuellement plusieurs communes limitrophes. Il doit être capable de faire face à toutes les situations en premier départ sur son territoire de compétence. Devant être en mesure d’assurer simultanément deux équipages dans deux véhicules, son effectif compte en principe une trentaine de sapeurs-pompiers volontaires et/ou professionnels et dispose d’un parc roulant plus étoffé. Un médecin et une infirmière peuvent compléter les effectifs pour contribuer à l’aide médicale urgente en complémentarité avec le SAMU. On y trouve donc un VSAV, voire deux si le CS couvre une zone touristique avec augmentation saisonnière de la population, un engin pompe urbain, un engin pompe rural ou tout chemin, un véhicule d’intervention diverse (VID) ou véhicule tout usage (VTU), plusieurs véhicules de liaison (VLCG chef de garde, VRM secours médical,…). L’engin de sauvetage aérien (échelle, nacelle,…) n’est présent que si le CS défend des immeubles de grande hauteur ou des sites à risques. De même l’engin de secours routiers n’est présent que s’il y a des moyens de transport à défendre ou des zones industrielles pour forcer les ouvrants.

:diamonds: Le centre de secours montagne (CSM) : C’est un centre de secours capable de faire face aux besoins spécifiques à la montagne, en particulier. Sans être forcément doté de secouristes spécialisés en milieu périlleux, son effectif spécialement formé par le GRIMP et son armement lui permettent de porter secours à des personnes en milieu raviné (accidents routier, randonneur en milieu escarpé, premiers secours en eaux vives, …). Ses pompiers sont donc formés et équipés pour l’utilisation d’agrès spécifiques (cordages) et des extractions et brancardages en zones escarpées. Leurs véhicules sont généralement des 4×4, y compris les véhicules de secours à victimes, et souvent munis de treuils. Le CSM peut être également doté de pompes portables autonomes pour établir des établissements inaccessibles aux engins routiers.

:diamonds: Le centre de secours principal (CSP) : Il assure simultanément au moins un départ en intervention pour une mission de lutte contre l’incendie, deux départs en intervention pour une mission de secours d’urgence aux personnes et un autre départ en intervention.

Il est donc à la fois un centre de secours pour la commune qu’il défend mais aussi centre de renfort pour les centres de secours qu’il supervise. En plus des équipages et engins précités dans le CS, mais en plusieurs exemplaires, on y trouve les engins des équipes spécialisées (Réserves d’air comprimé, sauvetage aquatique, secours routiers, secours en milieu périlleux, secours en montagne, postes de commandement, postes médicaux avancés,…). Son effectif de plusieurs dizaines de personnels est mixte : Sapeurs-pompiers professionnels encadrant des sapeurs-pompiers volontaires.

:diamonds: Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) : Généralement implanté conjointement à un CSP, souvent dans la ville préfecture, le SDIS est l’administration de direction générale qui opère sous l’autorité du préfet. Il gère le centre de réception (ou traitement) des appels au 112 / 18 (CRA/CTA). Le SDIS gère également les groupements spécialisés (Recherche et Développement, Service de santé et de secours médical, service Communication presse, le Groupement technique (bâtimentaire, automobile, matériel et radioélectrique), le Groupement recrutement et formation, les marchés publics,… Le SDIS passe toutes les conventions d’interventions avec les institutionnels extérieurs (SAMU, Forces de l’Ordre, concessionnaires de transports, d’autoroutes, SNCF, ERP à structures particulières que sont les zoos, les parcs d’attraction,…). Enfin, il est l’interlocuteur avec les autres SDIS voisins pour les interopérabilités sur les circonscriptions frontalières et dans les opérations de renforts occasionnels (sinistres majeurs, catastrophes naturelles) ou saisonniers (feux de forêts,…). Le SDIS contribue également aux missions internationales au sein de coordinations spécialisées lors de catastrophes majeures dans un pays tiers.

Retour sur le vrai centre de secours de Cour-Cheverny

Le centre de secours (CS) de Cour-Cheverny est assez représentatif d’une caserne rurale avec, au rez-de-chaussée, les garages des véhicules et au premier étage quatre appartements où sont logés quatre spaurs-pompiers. Son histoire, très ancienne puisqu’elle remonte avant la Révolution, est assez typique de l’évolution des sapeurs-pompiers de province, avec son histoire d’abord très locale puis, après-guerre, plus communale, avant d’être intégré à un système opérationnel départemental vers 1990. C’est donc une histoire assez récente somme toute. Le site d’actualités locales Lagrenouille retrace avec moult détails cette épopée humaine pleine de tumultes et de péripéties que je vous invite à découvrir. C’est une histoire pleine de saveurs qui témoigne de l’attachement de la population à ces corps de proximité emplis d’humanité.

Car, il est important de le rappeler, les sapeurs-pompiers sont, à 80% des effectifs, un corpus de volontaires profondément attachés à leur terre, si ce n’est natale, au moins celle qui les a vus grandir. Les sapeurs-pompiers de province sont, de fait, une composante historique de cette ruralité que les urbains ne peuvent pas comprendre tant ils sont redevables de corps militaires ou intercommunalisés, et donc dépersonnalisés.

Si nul parisien ne conteste l’expertise mondialement reconnue et justifiée de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris, aucun provincial ne contestera par ailleurs la proximité de ses corps de sapeurs-pompiers. Pour avoir, un temps, fait partie de ce corpus, je sais combien la parenté et la mitoyenneté sont importantes pour ces villageois profondément attachés aux liens sociaux.

Dans les moindres petites bourgades, les sapeurs-pompiers sont une composante ancestralement attachée aux villageois avec ce que cela comporte de proximité et d’attachement. Y compris affectif. Les sapeurs-pompiers sont viscéralement un point d’ancrage des habitants puisqu’ils composent cette ruralité auxquels ils appartiennent eux-mêmes. Dans ces milieux ruraux, on connaît ses pompiers, souvent enfants du village.

Photo 3051 : La manœuvre des sapeurs-pompiers de Cour-Cheverny le 23 août 1908. Collection : Leroux Doré. Source : Lagrenouille

Le bâtiment proposé par Minifer a été construit en deux temps : La première partie, comprenant trois stalles, date de 1966. La seconde partie, avec trois travées supplémentaires, fut agrandie en 1976.

En 2023, le Centre de secours de Cour-Cheverny est un bâtiment à seulement 5 stalles.

« A mon initiative, l’une d’elle a été condamnée en 2016 pour permettre la construction d’un vestiaire permettant d’accueillir dignement les éléments féminins venus compléter efficacement cette équipe historiquement masculine » me précise Freddy Leveau, Capitaine et chef du centre de secours de Cour-Cheverny.

« Le centre de secours de Cour-Cheverny compte aujourd’hui 35 sapeurs-pompiers, tous volontaires, dont 6 femmes. Plus de la moitié d’entre eux possèdent un permis poids-lourds pour armer le CCRM » me précise celui qui anime et supervise cette équipe motivée pour défendre son territoire contre les fléaux et calamités.

Ce capitaine est épaulé d’un lieutenant chef-adjoint, d’un infirmier Chef, d’un infirmier principal, de 5 adjudants, 5 sergents, 9 caporaux et 13 sapeurs. Le CS de Cour-Cheverny réalise quelque 600 interventions par an, soit le double de ce qu’il réalisait il y a près de vingt ans. Ainsi, en 2022, le centre de secours « est intervenu sur 46 accidents de la circulation, 416 secours à la personne, 53 feux et 77 opérations diverses, soit 592 interventions au total. Quatre pompiers du centre ont été envoyés en renfort sur les grands incendies de forêt de cet été, notamment en Gironde » rappelle Dominique Breton, correspondant à La Nouvelle République dans un article du 6 décembre dernier consacré aux festivités de la Sainte-Barbe. Le site La Grenouille s’était fait l’écho de ces renforts sur les feux de forêts en Gironde.

Désormais le CS est armé :

• d’un Véhicule de secours et d’assistance aux victimes *(*VSAV) à cellule cubique sur châssis-cabine Renault Master pour remplacer l’ancien VSAB (la cellule cubique à longue durée de vie peut ainsi être replacée sur un nouveau châssis moteur lorsque celui-ci est en fin de vie ce qui représente de sérieuses économies) ;

• d’un Camion-Citerne Rural Moyen (CCRM) dernière génération sur châssis Renault Truck pour suppléer aux antiques camions citernes feux de forêt ;

Photo 3052 : Le Camion Citerne rural Moyen (CCRM) dernière génération du centre de secours de Cour-Cheverny dans le Loir-et-Cher (41). Source : Freddy Leveau*

• d’un véhicule tout usage (VTU) sur base Renault Kangoo rallongé ;

• et d’un véhicule de liaison sur la base d’un Dacia Duster.

Photo 3052 : Le véhicule de liaison sur base Dacia Duster du centre de secours de Cour-Cheverny dans le Loir-et-Cher (41) A l’arrière plan, le VSAV à cellule cubique. Source : Freddy Leveau

Le CS de Cour-Cheverny est aujourd’hui équipé de moyens opérationnels modernes pour affronter tous les types de sinistres sur son territoire.

Car le CCRM est un engin assez récent et très polyvalent. Armé par 6 sapeurs (1 chef d’agrès, un conducteur et deux binômes), le CCRM est doté d’une boite de vitesse robotisée et d’une transmission 4×4 et est donc apte au tous-chemins catégorie 2. Sa tonne de 2700 litres + 200 l d’émulseur avec pompe de 2000 l/15 bars lui confère une ligne d’attaque en autonomie sur feu urbain, feu agricole et feu de végétation. Ses larges espaces de rangement permettent de stocker les matériels incendies, ainsi que les agrès de désincarcération légère et de sauvetage. Les traverses arrières avec assistance électrique permettent l’emport de deux chariots (dévidoir, chariot balisage ou chariot mousse). Le CCRM peut donc décaler aussi bien sur feu que sur du secours à victime, du secours routier,…

Photo 3054 : Le Camion Citerne rural Moyen (CCRM) dernière génération du centre de secours de Cour-Cheverny dans le Loir-et-Cher (41). Source : jerem4505 sur Skyrock.com

La page de jerem4505 sur Skyrock vous propose une iconographie complète sur ce véhicule.

Les pompiers sur votre réseau

Dans la mesure du possible, la taille et l’armement d’une caserne de pompiers sur votre réseau devra donc être en adéquation avec votre décor. Elle ne devra être ni sous-dimensionnée ni surévaluée au risque d’être caricaturale. Une petite bourgade rurale se suffira d’un CPI avec deux ou trois véhicules garés au pire dans un simple hangar avec un engin pompe et une camionnette tout usage. Un lac, un port ou une plage pourra justifier une équipe de sauvetage subaquatique avec camionnette et zodiac sur remorque. Une installation pétrolière ou chimique nécessitera des moyens lourds d’extinction avec engins pompes de gros tonnage, fourgon mousse grande puissance et des véhicules grands feux aptes à déployer des kilomètres d’établissement (les tuyaux). D’ailleurs, sur ces sites, l’entreprise dispose généralement de pompiers privés avec un engin pompe de premiers secours. Un parc d’attraction avec une grande roue motivera un engin échelle ou un bras avec nacelle.

Un train de renforts pompiers

Si malgré tout, vous souhaitez mettre en valeur une belle collection d’engins de sapeurs-pompiers sur un réseau de taille moyenne, rien ne vous empêche alors de vous confectionner une rame ferroviaire composée d’une voiture pour les personnels et de wagons plats chargés de véhicules de sapeurs-pompiers. Il pourrait alors s’agir d’un train affrétant un convoi de renforts à l’autre bout du pays comme le propose Miketrain2020 sur YouTube.

Le modèle Minifer

Il s’agit d’un bâtiment de fond de décor avec une faible profondeur (46 mm). S’il a l’avantage de prendre peu de place, vous n’aurez pas d’autre choix que de présenter les véhicules en partie sortis, ce qui somme toute n’est pas si rare, mais nécessite de disposer d’un peu de place sur le devant de l’immeuble sans empiéter sur la chaussée.

Le kit comporte 27 pièces. (letraindemanu Minifer notice caserne de pompiers)

Il ne nécessite qu’un outillage basique : X-Acto avec lame 11 neuve, colle vinylique, colle cyanoacrylate Colle21 avec canule métallique de précision et quelques peintures acryliques basiques

J’ai décidé d’agrandir cette caserne en y ajoutant trois stalles supplémentaires. Je me sers donc de la façade et des trois murs pignon d’origine pour confectionner trois pièces de même dimensions.

Le tutoriel vidéo ci-dessous revient plus en détails sur le montage de cette maquette.

En conclusion

La caserne de pompiers proposée en Ho par Minifer conviendra à tout réseau à partir des années 1960/1970. Le bâtiment, par son architecture, convient aussi pour représenter des services techniques municipaux.

La maquette est simple à monter et est donc accessible à tous. De même, il est assez simple de l’agrandir. Il convient de prévoir de quoi confectionner les parois intérieures, le plafond des garages, l’éclairage des stalles.

J’ai toutefois regretté l’absence de cheminée, des gouttières et descentes d’eau pluviales ce qui diminue son rapport qualité/prix (42€) au regard de la plupart des maquettes proposées par des artisans concurrents. Dans ma boite à rabiots, j’ai donc récupéré ces pièces, ainsi qu’une cheminée, un drapeau français et la devise républicaine.

Il n’y a que trois portes de garage pour mes six travées. Le centre de secours sera présenté avec des véhicules, donc les rideaux seront levés. Je découpe juste la hauteur nécessaire pour chaque travée en fonction de la hauteur des véhicules prévus. Les rideaux sont collés avec un peu de colle vinylique pour avoir un temps de mise en place plus long et un bon positionnement.

Le bâtiment est ensuite collé sur une planche de balsa de 1,5 mm d’épaisseur peint en gris béton et qui fait office de sol pour l’édifice et de trottoir où seront fièrement exposés les futurs véhicules d’intervention. Ceux qui voudront aller plus loin pourront représenter un sol intérieur carrelé comme dans la réalité.

La fragile enseigne «centre de secours» sera posée ultérieurement quand le bâtiment sera installé à sa place définitive sur le module.

La ville de Sainte-Gisèle est désormais défendue par un centre de secours digne de ce nom.

Photos 3055 à 3057 : Le centre de secours proposé à l’échelle Ho par l’artisan Minifer est désormais construit pour défendre la ville de Sainte-Gisèle sur le réseau modulaire de l’auteur. Source : letraindemanu.fr

A suivre :

• Retouches de peinture et patine du bâtiment
• Les véhicules d’intervention choisis pour armer mon centre de secours.

Emmanuel

• Remerciements particuliers au Capitaine Freddy Leveau, chef du centre de secours de Cour-Cheverny, pour les informations complémentaires communiquées sur son centre.

• Cet article ne présente pas de caractère publicitaire et a été rédigé en toute indépendance éditoriale sur la base d’un exemplaire acheté auprès du fabricant. Les informations techniques et tarifaires sont susceptibles d’évolution dans le temps.

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Quel reportage ! c’est édifiant. Merci

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Décalcomanies pompiers Tchoutchou : une vraie déception

Article 362 • Mon centre de secours s’apprête à recevoir ses nouveaux véhicules d’intervention. Pour diversifier ce parc automobile, j’ai acheté des décalcomanies sapeurs-pompiers de chez Tchoutchou. Une véritable déception !


Il est rarissime que je m’exprime négativement sur un produit de nos commerces spécialisés. Vraiment très rare. J’ai parfois des critiques acerbes sur des enseignes nationales ou internationales, mais il s’agit généralement d’entreprises capitalistes qui se foutent royalement de leurs employés, clients et fournisseurs. Je n’ai dans ce cas absolument aucun scrupule à torpiller ces acteurs du capitalisme barbare, complices du mondialisme sauvage et vecteurs de destruction sociale. Puisqu’eux-mêmes ne respectent pas l’humain, ils ne méritent donc absolument aucune mansuétude de notre part.

Je suis en revanche beaucoup plus circonspect vis-à-vis de nos artisans ou auto-entrepreneurs. La raison en est simple : le modélisme ferroviaire est pour moi une passion. Et seulement une passion. Il est pour ces micro-entreprises une activité économique. Et donc leur gagne-pain dans une période compliquée.

Même si tous mes avis sont exprimés en toute indépendance éditoriale puisque j’achète tous les produits que je vous présente (je ne dois rien à personne contrairement à certains influenceurs auto-proclamés), j’ai toujours fais preuve de modération lorsque je vous partage mes modestes retours d’expérience. Car, si je ne m’interdis pas de formuler parfois quelques observations constructives, notamment en vue d’améliorer ces produits en petites séries, en revanche, je ne m’autorise pas à dénigrer un petit acteur économique.

Ma politique éditoriale est donc assez simple : si j’aime, je promeus. Si je n’aime pas, je reste silencieux.

Pour autant, lorsqu’on dépense de l’argent, on est en droit d’attendre un minimum de qualité.

Des décalcomanies décevantes

Cette année, ma visite à l’exposition de Saint-Mandé était orientée sur la construction de mon futur Modulino 05 avec, comme point central, un centre de secours qui surplombera les voies menant au futur dépôt. C’est un module d’angle de 80 cm de long dont les voies seront cachées pour masquer le faible rayon de courbure. Le spectateur aura donc comme point essentiel ce centre de secours qui, de fait, doit être réussi.

J’ai acheté le bâtiment Minifer déjà exposé dans l’épisode consacré à sa construction et qui m’a donné pleine satisfaction. J’ai également acquis quelques nouveaux véhicules pour armer cette caserne de pompiers, que dis-je, ce centre de secours. Des véhicules « vierges » de toute inscription autant que possible pour justement pouvoir les personnaliser.

J’ai profité de cette déambulation pour acheter sur le stand de Lapierre-Modélisme, fournisseur qui a toute ma confiance, des décalcomanies spécifiquement pompiers que j’avais repéré sur internet il y a déjà quelques mois. Des décalcomanies produites en Ho par Tchoutchou, références 87/103 et 87/140.

letraindemanu (3059) décalcomanies sapeurs pompiers Ho  Tchoutchou

Photos 3058 et 3059 : Décalcomanies sapeurs-pompiers à l’échelle Ho de Tchoutchou. Source : letraindemanu.fr

Malheureusement, c’est une grande déception. C’est bien simple, ces décalcomanies ne collent pas ! Je voulais transformer mon Saviem SG3 en fourgon de secours routier avec la planche 87.103. Il est encore à ce jour un vulgaire camion de pompier puisque les sérigraphies «secours routier» n’ont pas adhéré au véhicule.

Photo 3060 : Fourgon incendie Saviem SG3 produit par Igra à l’échelle Ho. Source : letraindemanu.fr

J’ai donc tenté de transformer mon Renault Goélette en véhicule de secours routier avec les marquages de l’autre planche, 87.140. Là c’est l’inverse : Ca colle mais çà casse dès qu’il y a plus d’un mot. Pour le coup ma camionnette n’est sérigraphiée que d’un seul coté, c’est ballot. J’ai fini par retirer, ça faisait vraiment moche. Et comme il n’y a qu’une seule paire sur la planche çà m’oblige à m’acheter un nouveau jeu. Pas sots chez Tchoutchou, à 8 euros le jeu ! Faut-il un produit particulier ? Mais dans ce cas, il appartient au fournisseur de le préciser. Ce qui n’est pas le cas sur la fiche produit affichée sur son site.

Photo 3061 : capture d’écran du site Tchoutchou.fr, décalcomanies sapeurs-pompiers. Source : letraindemanu.fr

Pourtant, j’avais déjà utilisé des décalcomanies Haxo Modèle sur des wagons citernes avec succès. Et j’en étais très satisfait, ce qui d’ailleurs m’a incité à renouveler mon expérience avec ces nouveaux marquages sur des véhicules.

Alors, bien-sûr, comme la (double) planche ne compte qu’une seule paire de sérigraphie «secours routier», je peux m’assoir sur mon fourgon et tenter de lui trouver une autre fonction. Finalement, ce sera un véhicule de premiers secours. Mais ce n’est pas ce que j’avais initialement prévu.

Donc, vraiment très déçu. Va falloir que je trouve un autre fournisseur de décalcomanies.

Emmanuel

Un véhicule historique pour mon centre de secours Ho

Épisode 363 • Après la construction du centre de secours, il est temps de passer à sa dotation en véhicules. Commençons par un véhicule qui conviendra à tous quelle que soit l’époque.


La maquette Minifer et son extension offrent à la commune de Sainte-Gisèle un beau centre de secours à six travées. Il convient donc de l’armer en le dotant de véhicules cohérents.

Comme nous l’avons vu dans l’épisode précédent consacré à la construction du bâtiment, un centre de secours doit être en mesure de répondre à au moins deux demandes de secours simultanément en premier départ sur son territoire de compétence, ce qui suppose un parc automobile varié. Le réseau étant censé se situer historiquement dans la période 1960/1970, je vais essayer de respecter cette époque pour les véhicules de sapeurs-pompiers.

Photo 3062 : Le CCFL GMC de la ville d’Inguiniel (56) reproduit par REE. Source : letraindemanu.fr

L’histoire du CCFL GMC reproduit par REE

Sainte-Gisèle est une bourgade rurale. Il lui faut donc un camion citerne tout-chemin pour répondre aux incendies de bâtiments agricoles, de végétation et de feux forestiers. Mon choix s’est porté sur un Camion Citerne Feux de forêts Lourd (CCFL) sur châssis GMC (Général Motors Corporation) proposé en de nombreuses version par REE (Référence CB 075) dans sa livrée à cabine tôlée d’Inguiniel (56).

L’histoire, cette fois bien réelle, de ce véhicule du Morbihan en particulier est assez représentative de ce que fut l’épopée de nombreux services communaux de lutte contre l’incendie après-guerre.

Le GMC 6×6 est à l’origine un véhicule militaire commandé par l’Armée américaine qui voulait un engin de transport polyvalent, apte à transporter troupes, blessés, munitions et ravitaillement. Fabriqué à plus de 810 000 exemplaires entre 1941 et 1945, il arrive en France avec les Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale. Restés sur le territoire national après le conflit, nombre d’entre eux sont convertis en véhicules incendies dans un pays industriellement exsangue et dont le parc automobile des sapeurs-pompiers est dévasté. Même s’il existe quelques différences selon les équipementiers, le GMC est un Camion Citerne Feux de forêts Lourd (CCFL) avec une tonne de 3000 à 3500 l, une motopompe de 500 l/mn et un dévidoir de premier secours. Qui peut le plus, peut le moins, il est donc aussi apte à combattre des feux urbains.

Photo 3063 : Une des premières photographies du CCFL GMC de la ville d’Inguiniel (56) reproduit par REE. On remarque l’immatriculation dans le Maine-et-Loire, preuve d’une mutation toute récente. On note également l’absence de gyrophare sur la cabine. Source : Sapeurs-pompiers d’Inguiniel sur Facebook

Le modèle d’Inguiniel est un exemplaire à cabine tôlée, équipée par Froger d’une tonne de 3500 l, d’une motopompe, d’un dévidoir de premier secours de 80 m, d’un porte-échelle et d’un treuil. Les tuyaux et agrès sont rangés dans la banquette coffre située derrière la cabine et dans les coffres de chaque côté de la tonne. Il fut racheté par la commune en 1969 pour équiper son corps communal de sapeurs-pompiers où il est resté opérationnel une vingtaine d’années. Certes un peu rustique, l’engin est robuste et répond aux besoins opérationnels vaillamment. Il participe notamment aux nombreuses et longues interventions lors des incendies de l’été 1976, caniculaire, au cours desquels 88 000 ha étaient partis en fumée. 500 ha de la forêt de Brocéliande, en Bretagne, avaient été détruits.

En 1987, on comptait encore plus de 1000 CCFL GMC en France dont 400 rien qu’en Gironde. Les SDIS considéraient qu’avec le prix d’un CCF neuf (120 000 équivalent euros), on pouvait rénover 3 GMC. C’est sa consommation de carburant de 100 l/100 km en PV qui signa finalement son arrêt définitif.

Il est ensuite réformé du service incendie en 1990, date à laquelle il est muté aux services techniques municipaux où il servira encore une décennie jusqu’en 2000. En fin de carrière, Il est alors cédé à l’Union départementale des sapeurs-pompiers du Morbihan (UDSP56).

letraindemanu (3064) le CCFL GMC à Inguiniel (56) en 2011 Source letelegramme

Photo 3064 : Rémy Bruchec et Henri Carréric, deux anciens pompiers qui ont eu l’occasion d’intervenir avec ce véhicule, notamment sur le feu important de 1976 à Lanvaudan. Le CCFL GMC de la ville d’Inguiniel (56) en 2011 avant sa rénovation. Source : Le T élégramme

A partir de 2011, les bénévoles décident de le restaurer. Ils se lancent alors dans la collecte de vieux papiers pour financer l’opération. 7000 euros et cinq années de travaux plus tard, le vénérable véhicule est remis à neuf dans sa livrée d’origine y compris son gyrophare de priorité orange d’époque (avant 1971). En 2016, il intègre le parc des véhicules sauvegardés par l’UDSP56, qui en compte une trentaine, en retournant dans son centre d’origine à Inguiniel, centre qui fête cette année-là son 80ème anniversaire. L’UDSP56 à en effet fait le choix d’un musée décentralisé en répartissant sa collection dans les centres de secours, au plus près des populations que ces engins ont protégées.

Consécration suprême, le véhicule d’Inguiniel est porté à l’inventaire des Monuments historiques (véhicules) en 2019.

Photo 3065 : Le CCFL GMC de la ville d’Inguiniel (56) en 2016 après restauration. Source : SPDU10 sur Skyrock

Le blog SPDU10 sur Skyrock vous propose de nombreuses autres photos de l’engin rénové.

Le modèle réduit proposé par REE est restitué avec une grande finesse. C’est vraiment un très beau modèle. Il conviendra (voir toutes les déclinaisons proposées par REE) à tous les centres d’incendies de nos réseaux Ho.

Compte-tenu de l’histoire du véhicule original, la référence d’Inguiniel pourra donc être présentée de 1969 à 1990 en opération et de 2016 à nos jours comme véhicule de collection, en statique ou en parade de véhicules anciens. Cela offre de belles possibilités de décor.

Photos 3066 et 3067 : Le Camion citerne Feux de forêts Lourd (CCFL) GMC de la ville d’Inguiniel (56) reproduit par REE (ref CB 075) et affecté au centre de secours de la ville de Sainte-Gisèle. Source : letraindemanu.fr

A suivre : les autres véhicules du centre de secours

Emmanuel

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Un camion de pompiers comme on les aime. beau véhicule…

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Oui, vraiment, cest une superbe reproduction a un prix raisonnable compte tenu de la finesse. J’envisage desormais la jeep.

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Pas de bol pour ta mésaventure :face_with_diagonal_mouth:
Par contre ton camion citerne CCFL est superbe !

Patine de la locomotive à vapeur Br50 à tender cabine

Épisode 364 • Dans cet épisode, je vais patiner la locomotive à vapeur Br50 à tender-cabine pour trains de marchandises. Retour d’expérience avec des techniques et des produits accessibles à tous.


Depuis que j’ai repris le modélisme ferroviaire en 2017, j’ai décidé de patiner mon matériel roulant. C’est à mon avis bien plus esthétique sur le réseau que de voir circuler des rames à l’aspect plastique tout rutilant qui leur confère un aspect « jouet ».

Photo 3069 : la locomotive à vapeur type Br50 à tender cabine de la DB (Märklin 37843) objet des présents travaux de patine. Source : letraindemanu.fr

« Et la valeur du matériel dans tout çà ? » me diront certains, en particulier les Märklinistes collectionneurs. N’ayant absolument aucune âme spéculative, je répondrai que je m’en tamponne. De toute façon, lorsque le Dieu des modélistes me rappellera près de lui, la valeur de mon matériel roulant n’aura plus aucune importance. Donc, autant que je me fasse plaisir maintenant. D’autant qu’une locomotive joliment patinée peut tout de même être revendue à un prix raisonnable si besoin, comme le prouve la mutation réussie de la Br38 ayant servi à budgéter l’achat de cette Br50 qui me tenait à cœur.

Comme mon parc marchandise est progressivement patiné, l’une des locomotive affectées à ces services moins prestigieux que sont les régimes ordinaires et accélérés, ma Br050 se devait d’être également patinée.

Je trouve sur Internet plusieurs photos couleurs d’une locomotive semblable pour me servir de modèle dont celle de Wikipédia qui est assez proche de ce que je souhaite obtenir comme résultat.

Photo 3070 : la locomotive à vapeur type Br51. Source : Par Hugh Llewelyn — 051 724Uploaded by Oxyman, CC BY-SA 2.0

Le « Jus crasse »

La première étape de ces travaux est l’application de jus crasse. Pour mémoire, le jus crasse est la solution dans laquelle je nettoie mes pinceaux et reverse les résidus de mes travaux de peinture précédents. J’ai donc deux solutions différentes : l’une à base d’alcool à 70° pour mes peintures acryliques, la seconde à base de White Spirit pour mes peintures Humbrol. Ces solutions sont conservées dans des flacons en verre avec des couvercles hermétiques à vis (anciens bocaux à cornichons) de façon à ce que ces solvants volatiles ne s’évaporent pas. Ces jus crasse ont donc une couleur grisâtre qui donne un aspect poussière.

Photo 3071 : Le Jus crasse acrylique et le Jus crasse White Spirit pour la patine de mes locomotives et wagons. Source : letraindemanu.fr

Ces solutions étant très concentrées, elles ne s’utilisent jamais pures mais toujours diluées. Dans le cas de ma Br50, je dilue une dose de jus crasse acrylique avec trois doses d’alcool à 70°. Plus le jus est dilué et plus on travaille avec des nuances subtiles faciles a maîtriser. J’applique une première couche de cette solution avec un pinceau plat, sur toute la locomotive. Toute la caisse est traitée, y compris la face avant et la cabine

Toujours attendre le séchage complet avant d’appliquer la couche suivante car la peinture fonce au séchage.

La locomotive est ainsi recouverte d’un voile poussière. Celui-ci sera ensuite très atténué lors des étapes suivantes.

Photo 3072 : Le jus crasse appliqué sur la locomotive à vapeur type Br 050 à tender cabine de la DB (Märklin 37843). On peut comparer avec la Br01 non patinée juste à coté. Source : letraindemanu.fr

Peintures à effets

C’est ma toute première expérience avec ce type de peinture de marque Ammo.

J’utilise la référence MIG-1208 Rainmarks effects (traces de pluies) qui est une couleur blanchâtre. Je l’applique au niveau des trappes à eau du tender et sur le corps de chaudière pour simuler les traces résiduelles de tartre.

J’applique ensuite la référence MIG-1004 Light Rust Wash (lavage de rouille) sur les platelages, et le bas de la chaudière.

J’applique enfin la référence MIG-1408 Fresh Engine Oil (traces d’huiles) sur les embiellages, les boisseaux de tampons,

On laisse sécher une journée. Lorsque tout est sec, je pulvérise un voile de vernis mat en bombe sur tout l’engin après avoir protégé vitres, lanternes et embiellages. Ce vernis permettra une meilleure accroche des terres à décor à l’étape suivante.

Terres à décor

Les terres à décor vont finaliser la patine. Je travaille à sec, avec des pinceaux uniquement dédiés à ces travaux.

On applique de la terre à décor blanche (ABE 667) partout où l’eau coule et laisse des traces de tartre, c’est à dire aux mêmes endroits déjà peints avec la MIG-1208.

Partout où peut se développer de la rouille (corps de chaudière, cheminée, platelages, traverse porte-tampons, recoins …) j’applique différentes terres à décor. Successivement : Oxyde rouge (Artitec 70.003), puis Rouille brune (Artitec 70.002) et enfin Brun roux (Artitec 70.009).

Un peu de terre à décor Ombre naturelle (ABE 678) est passée en bas de caisse.

Du Noir (ABE 661) est appliqué sur le seul charbon du tender.

Enfin, du Noir poussière (Heico 67.013) est appliqué à peu près partout.

On fixe le tout avec un voile de vernis mat en bombe pulvérisé à une vingtaine de centimètres. Ce voile de vernis risque d’atténuer voire d’anéantir votre travail aux terres à décor s’il est pulvérisé trop près. Dans ce cas, ça m’est arrivé plusieurs fois, absolument rien de grave, il suffit juste de recommencer.

Un chauffeur et un mécanicien ont été ajoutés.

Ma Br50 est désormais apte au service.

Et voici le résultat en images

Photos 3073 à 3076 : Patine de la locomotive à vapeur type Br 050 à tender cabine de la DB (Märklin 37843). Source : letraindemanu.fr

Photos 3077 et 307 : les locomotives à vapeur type Br50 à tender cabine de la DB (Märklin 37843) et Br80 (Märklin 3604), toutes deux patinées, posent sur la voie 1 de la gare de Sainte-Gisèle. Source : letraindemanu.fr

Emmanuel

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Bonjour Manu, bonjour tout le monde,

Que voilà un bien instructif tuto. Je vais m’en inspirer grandement pour ma 150 Jouef et aussi la 141 du parc.

Cdlt

Claude papaciela

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Si c’est ta première patine, je t’invite à te lancer d’abord sur des wagons pas chers pour te faire la main. Il faut quand même en avoir fait quelques uns pour maîtriser les dosages. Et toujours travailler avec des lavis tres dilués. C’est plus long puisqu’il faut plusieurs couches (et bien attendre entre chaque couche car les acryliques foncent au séchage), mais c’est plus subtil et donc ça évite des ratages.

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Très beau résultat, bravo !

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Merci Manu du conseil, mais je suis du genre “père la prudence” et je tourne et vire avant de me lancer. J’ai regardé d’autres “experts” du ‘patinage’ et je consulte tjrs ! :smiley:

Cdlt,

Claude papaciela

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Bonjour les amis.

Quelques nouvelles du réseau de la CIC. Maintenant que les 4 premiers Modulinos de la gare sont terminés, début des travaux de construction du Modulino 05 qui sera un module d’angle.

La scie sauteuse est de sortie…

Je pense que d’ici à quelques semaines, jaurais besoin d’éléments de voie C car le Modulino 06 sera une annexe traction qui reprendra le même plan de voie que l’ancien dépôt pour réutiliser tous mes anciens bâtiments : 3 aiguilles standard à droite, 1 aiguille standard à gauche, et 4 moteurs.

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Les Aventuriers du Rail « Europe » : jouons au train en famille

Épisode 365 • Le train est ici prétexte à un jeu de société intergénérationnel.


Créé par le Britannique Alan R. Moon en 2004, le jeu «Les Aventuriers du Rail» est un jeu de stratégie et un jeu de plateau édité par Days of Wonder. La version « Europe » est une déclinaison. Il consiste à développer votre réseau ferré afin de rejoindre différentes villes d’une carte sur la base d’itinéraires secrets. Il s’agit donc d’un jeu de contrôle de routes qui sont en nombre limité. Accessible dès 8 ans, chaque partie oppose de deux à cinq joueurs sur environ 60 minutes.

Les règles sont simples sans être simplistes avec une importante dimension stratégique et le matériel est de qualité. (…)

Photo 3079 : Les Aventuriers du Rail Europe est un jeu de société intergénérationnel. Source : letraindemanu.fr

Cet article a été publié dans la rubrique “Divers”
Les Aventuriers du Rail « Europe » : jouons au train en famille

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