A la suite de la présentation de mon réseau Bruxelbourg, plusieurs d’entre vous m’ont demandé de faire un tuto à propos de la construction d’immeubles en carton plume. Voici à titre d’exemple les phases de construction de la façade de l’immeuble dit “continental” qui ferme la place de Brouckère au centre de Bruxelles.
C’est une façade très tarabiscotée. Cela signifie que la réalisation d’une petite façade de maisonnette par la même technique sera encore bien plus simple.
Commençons par le commencement: l’original à reproduire.
Il s’agit de l’immeuble à colonnes portant l’enseigne Coca-Cola. Il est vu là au milieu des années 50, époque du réseau. Comme l’immeuble existe toujours, j’en ai pris plusieurs photos et estimé (c’est du modélisme, pas un concours d’architecture) la largeur à la base.
A partir de cette estimation, en redressant les photos à l’aide de photoshop, je calcule toutes les cotes de la façade: hauteur totale, hauteur de chaque étage, dimensions des portes et fenêtres, des toitures, etc. Je trace directement les cotes calculées au 1/87è au feutre noir sur une photo imprimée en A4 sur papier ordinaire.
Dans notre cas, la base fait 172 cm et la hauteur du sol au faîte du toit, 279 mm.
Je découpe 4 rectangles de carton plume de 2 mm faisant donc 172 x 279 mm.
Pourquoi 4 rectangles? Parce que pour cette façade, il y aura 4 couches.
De l’arrière vers l’avant: une couche de fond, une couche qui portera les peintures simulant l’arrière des fenêtres, une couche comportant les découpes des portes et fenêtres. Pour une façade simple, on s’arrête là. Ici, il y a en plus une avancée de la façade au niveau des colonnes. il faut donc une quatrième couche.
Les toitures sont toujours traitées à part. Je commence donc par découper le haut de mes quatre couches pour y marquer le fronton.
Ce qui nous donne ceci:
Nous voyons là l’une des couches posée à l’endroit où se trouvera la façade sur le réseau afin d’avoir tout de suite une impression des rapports de volume.
Les deux couches arrières sont collées l’une sur l’autre à la colle à bois. Le carton plume n’est pas pelé. A ce stade, il faut impérativement mettre “sous presse” (un gros dictionnaire) pendant le séchage car autrement, la colle en séchant se rétracte et fait plier l’ensemble qu’il sera ensuite difficile de redresser.
Pendant que cela sèche, nous pouvons découper les portes et fenêtres dans la troisième couche. Pour ce faire, leurs cotes sont dessinées au crayon à leurs emplacements respectifs et les découpes sont faites au cutter (j’utilise un stanley) avec une lame neuve qu’il faudra changer dès qu’elle semblera glisser un peu sur le carton avant de le trancher.
Une fois ces découpes terminées, la couche découpée est posée sur les deux autres encollées et le tracé intérieur des portes et fenêtres est dessiné. Sur la couche n°2, on peint en noir-anthracite les emplacements que l’on a dessiné en débordant un peu. En fonction de ce que l’on veut faire apparaitre à la fenêtre, on peint des voilages, des rideaux, etc. Pour ce faire, j’utilise de la peinture acrylique très dilués que j’applique de bas en haut avec la tranche d’un pinceau plat.
A nouveau, pendant que ça sèche, on découpe les éléments en relief de la quatrième couche que l’on colle sur la troisième (celle qui a été découpée des portes et fenêtres) et on peint l’ensemble au ton souhaité pour sa façade. Ici, ce sera de la pierre de taille.
Une fois que tout est sec, on colle l’ensemble des couches 3-4 sur l’ensemble des couches 1-2, on presse pendant que ça sèche et au final, on obtient ceci:
En fait, sur la photo, nous avons déjà un peu d’avance: une fois cet ensemble peint et collé, nous passons à la réalisation des châssis de fenêtres. Ceux-ci sont réalisés en profilés Evergreen découpés au chopper et collés à la super glue gel sur le fond des fenêtres (couche 2). Dès que l’on met en place ces châssis, la façade prend vie - si j’ose dire.
La suite un peu plus tard…