Bonjour,
Je sais que je prends le risque de m’attirer certaines critiques mais après tout, ta question sera peut-être le moyen d’élargir la réflexion
Avant de répondre à ta question, il faut avoir bien à l’esprit que dans un bus de rétro signalisation, il y a deux choses importantes à considérer : Le lien physique, le plus souvent un câble et le protocole selon lequel sont codées les informations.
Pour le lien physique, il y a eu chez Marklin des liaisons à fils plats, qui alimentaient en 5 volts les modules. Ce type de liaison posait pas mal de problèmes et Marklin est alors passé à une liaison de type Ethernet avec du câble blindé RJ45 et en a profité pour passer l’alimentation des modules (au travers du câble) en 12 volts.
En résumé donc, continuer à utiliser les modules 60880 et 6088x, xxest source de problèmes. La liaison en câble Ethernet, non compatibles avec les anciens modules, est-elle est très fiable. Voilà donc ce qui répond en partie à ta question.
Le deuxième point dont j’ai parlé est le protocole de communication. Pour le bus s88, Marklin utilise un protocole dit « série » dans le sens où les informations concernant l’état des capteurs (0 – libre / 1 actif ou occupé) sont envoyées les uns derrières les autres à la centrale. Un module de 16 capteurs envoie donc 16 bits d’états. S’il y a un second module, c’est au total 32 bits qui circulent, 48 bits etc. S’il y a beaucoup de module (capteurs) c’est de moins en moins rapide.
Alors, à quoi sert le Link 88. C’est tout simplement une passerelle entre le protocole série du bus s88 et le protocole dit « CAN » de Marklin qui est celui reconnu par la CS2 et la CS3 sur cette fameuse prise Ethernet.
Je mets volontairement « CAN » entre guillemets car Marklin a fait quelque chose d’assez intelligent qui est d’avoir le même protocole de communication, que la liaison soit en CAN ou en Ethernet.
Alors, la communication CAN. Elle est par exemple présente entre une CS2/CS3 et une MS2. C’est aussi en CAN que la MS2 échange avec sa Gleisbox.
Rapidement car il y aurait beaucoup à dire, le CAN est tout d’abord un bus différentiel ce qui le rend insensible aux perturbations électromagnétiques comme il y en a beaucoup sur nos réseaux. Il est rapide, 1Mb/s et très économique. Son protocole de communication inclus des vérifications sophistiquées qui font que le taux d’échec est de moins de 1 sur 1 milliard de messages.
Bref, ce bus que l’on trouve aujourd’hui dans toutes les voitures ou les avions (un Airbus 380 à 14 bus CAN) et chez Marklin pour d’autres usages est vraiment bien adapté aux réseaux de modélisme ferroviaire.
Mais ce n’est pas ce qu’a retenu Marklin pour la rétro signalisation.
Alors, pour faire simple, performant (et cher) il faut des modules S88-N, reliés entre eux en RJ45 et à la centrale par un Link 88 (lui aussi cher).
Et puis il y a la solution en DIY avec un bus CAN. C’est majoritairement le cas dans les grands réseaux en 2R et ce qui a été retenu par le NMRA et le MERG qui sont les principales organisations mondiales pour le modélisme ferroviaire mais principalement en 2R.
Je pense que ça répond à tes questions et que ça ouvre également d’autres perspectives, non commerciales celles-là.
Je répondrais volontiers si toi ou d’autres ont des questions plus précises.
Christophe