Ooh, magnifiques photos, Jean ! Ça rappelle le bon vieux temps…
Pouah, ces grosses allemandes… Elles n’étaient pas aux normes antipollution actuelles, en tous cas ! Je me rappelle qu’elles stationnaient entre autres à Lausanne et Bienne, et à chaque fois qu’elles devaient être mises en service, c’était un branle-bas de combat.
Tout de suite après avoir été démarrées, un immense panache de fumée s’élevait dans les airs, et ça ne ratait presque jamais, les riverains craignant un incendie, appelaient les pompiers ! Tout au moins dans les débuts, après, nos braves hommes du feu prenaient l’habitude et rassuraient la populace…
Ces mastodontes avaient de temps à autre effectué des prestations voyageurs, notamment lors d’une finale de coupe suisse de football à Berne. Le FC Sion était présent, et les supporters de tout le Valais montaient au Wankdorf (aujourd’hui, on dirait “Stade de Suisse”, en français dans le texte) en car (près de 200 !) et en train. Trois convois reliaient Berne, un via le Lötschberg et deux par Vevey et Fribourg. Ils empruntaient alors le “Talus”, la ligne de Vevey à Puidoux-Cherbres, qui avait une déclivité de 40 pour mille (4 %). Cette ligne, sans block, ne voyait pour ainsi dire passer qu’un seul train navette composé d’une BDe 4/4 et d’une Bt légère ex-ABt, et quelques courts trains de marchandises locaux, notamment de Tgpps entre le moulin du Verney et celui de Rivaz. La caténaire datait de l’électrification de 1940 et n’était plus en mesure de supporter la consommation des 10’600 CV d’une Re 6/6 tractant un long convoi de 15 voitures UIC-X chargées de supporters ! Afin de soulager la ligne de contact, une paire de ces Am 4/4 était attelée en tête du train à Vevey, puis dételée à son arrivée à Puidoux-Chexbres, pour redescendre en solo chercher le second train. Ça sentait bon le Diesel dans les vignes du Lavaux…
Ça se passait avant 1995, depuis la ligne a entièrement été refaite : nouvelles voies, nouvelle caténaire et block de ligne.
Le surnom de ces ex-V200 auprès des cheminots, c’était “Mercedes” ; sauriez-vous me dire pourquoi ?
Bon dimanche, amicalement.
Stef