Bonjour ,
Je ne peux m’empêcher de remonter ce poste pour le compléter par l’article paru dans le TMM (TrainMiniatureMagazine) n° 107 d’octobre 2011 qui consacre deux pages à l’aventure "Viroinval 1956"de Pascal et André.
Je reproduit le texte de l’article signé André et Pascal HUBERT(sans les photos) et entièrement redactylographié pour éviter les foudres de la censure !!
Bonne lecture !!
*VIROINVAL 1956
Quoi de plus beau qu’un père et un fils travaillant de concert sur un mini-réseau et qui terminent dans le « top 10 », encore bien ? Pascal et son fils André ont construit ensemble « Viroinval 1956 », le mini-réseau qui a obtenue la 8ème place à notre 2ème concours. Mais comme d’habitude, laissons-leur la parole.
L’idée de participer au concours de mini-réseau a germé petit à petit dans nos têtes …
Nous étions toujours admiratifs en parcourant les expositions devant la qualité et la beauté des réseaux exposés … La découverte du génial réseau modulaire des Saroulamapoul dans TMM et les conversations enthousiastes avec ces modélistes passionnants et ouverts rencontrés à diverses occasions… L’envie de faire et de voir autre chose qu’un petit train avalant à l’infini sa planche de bois … L’envie de penser, d’imaginer, de commencer et surtout de terminer un projet de réseau, certes petit, mais enfin finalisé … Et puis cette question posée par un petit garçon à son papa, un soir d’octobre 2008 au sortir de la Nekkerhal : « Papa, pourquoi pas nous, la prochaine foi ? » On en parla à la maison, la famille sourit à l’idée folle de ce projet, mais la famille nous a soutenus et nous avons donc attendu avec patience l’annonce du prochain concours.
Le projet est simple : nous souhaitions évoquer notre région dans ce qu’elle a de plus caractéristique : la terre, le bois, l’eau et la pierre, que l’on retrouve partout sur le réseau, soit dans leur état naturel, soit travaillés par la main de l’homme. Nous voulions également créer un nouveau monde, tout en empruntant des images à la réalité : la petite gare de Nisme est un superbe bâtiment en pierre du pays : c’est lui que nous voulions reproduire. Les rivières coulents à flot chez nous et nous inventions sur le champ le « Vir » et le « Oin », ce dernier devant évidemment être enjambé par un typique petit pont de pierre, sans oublier bien sûr le tunnel de Frimoye, la Roche aux Faucons et la petite route pavée. L’intitulé de Viroinval s’imposa alors d’office à nous, même si cela n’a (presque) rien à voir avec l’entité communale homonyme. Quant à l’année 1956, le 19 août vers 17h34, au passage du train omnibus, elle nous permettait de poser un cadre purement fictif au petit monde que nous avions l’ambition de faire jaillir de nos têtes et de nos mains. A notre connaissance, et sauf erreur de notre part, le site de Viroinval 1956 n’a pas encore été reproduit dans la réalité…
Ce mini-réseau habite un traditionnel caisson en contreplaqué de 12mm, éclairé par un néon fixé dans la partie intérieure du bandeau. Trois plaques de Styrodur de 20mm, superposées et collées, forment la base sur laquelle le réseau va se construire. Ce matériau offre le triple avantage de la rigidité, de la légèreté et de la facilité avec laquelle il se laisse retravailler. La superposition de trois plaques permet de créer aisément des reliefs négatifs.
Le plan est très simple : un chemin de fer à voie unique traverse le décor de part en part, une voie d’évitement permettant le croisement de deux trains en gare, tandis qu’une courte voie en tiroir s’enfonce dans les bois et permet l’une ou l’autre manœuvre. De part et d’autre du réseau, un fiddle yard à deux voies sur plateau coulissant permet de varier un trafic ferroviaire, qui se voudrait le plus réaliste possible. En bref, tous les ingrédients sont réunis pour « jouer au petit train électrique » pendant deux jours … Et tout compte fait, c’est la raison d’être de notre réseau.
En tant que Märklinistes et adeptes du système « trois rails », nous avons opté naturellement pour la voie « C » de notre marque préférée, que nous avons patinée selon les méthodes traditionnelles (mélanges de brun et de rouille sur les flancs des rails et vieillissement des traverses par peinture puis brossage à sec de brun, de gris, de blanc) avant de les enfouir dans le sol et de les couvrir d’un mélange de ballast gris clair et rouille issu de la gamme GPP.
Le bâtiment de la gare est fabriqué avec du carton plume de 10mm dont une face est libérée de son bristol. Les pierres sont gravées une par une avec un ciseau à bois, avant d’être peintes et patinées jusqu’à l’obtention d’un mur en pierres bleues satisfaisant à nos yeux. Les pièces intérieures, éclairées, sont agencées à partir de photos récupérées dans de vieux magazines de décoration. Les corniches sont fabriquées dans des chutes de balsa, les solins sont en papier aluminium, les cheminées en plasticarte, les bues sont des pailles du « McDo » … Le petit pont de pierre est également une fabrication maison intégrale à partir de carton plume, notre matière première de prédilection.
Pour le reste, le fond de la rivière est constitué de sable et de gravillons récoltés dans le véritable Viroin, sur lesquels est coulée une coulée du résine qui simule le cours d’eau. Les rochers sont fabriqués en michepape, la route est en pâte à modeler, dans laquelle les pavés sont gravés un à un avec un petit outil que nous avons façonné dans la ferrure d’un vieux pinceau. Les arbres sont en écume de mer, floquée selon la méthode traditionnelle, le sol de la forêt est simulé avec du thé, la terre est reconstituée à partir de marc de café, les quais (encore du carton plume) sont recouverts d’un mélange de sable de la mer du nord et de brique pilée … Chacun l’a compris, cela nous a beaucoup amusés d’essayer de faire quelque chose … avec trois fois rien !
C’est également passionnant de pouvoir se rencontrer, père et fils, sur un tel projet. C’est un brassage d’idées, on rêve, on s’égare, on s’éclaire, on s’épaule, on se répartit les tâches, on collabore, on est complice, on rit des inévitables gaffes, on recommence le chantier qui s’écroule à nouveau pour enfin tenir la route … Petit à petit, les idées se transforment en maquette, en décors, en réseau. On sourit et l’on se repose à l’aube du septième jour, parce que l’on est content et fier de ce que l’on a pu réaliser ensemble !
Tout cela n’aurait pas été possible sans la patience aimante d’une épouse et d’une maman aux conseils judicieux, qui s’est même laissé prendre au jeu jusqu’à réaliser la patine des wagons et des voitures. Le concours, c’est aussi une mamy et nos filles/sœurs, à qui l’on a sous-traité divers petits travaux, dans la dernière ligne droite !
Depuis lors, un nouveau module intitulé « Tienne » est venu compléter « Viroinval 1956 », qui est ainsi devenu le premier maillon de notre réseau modulaire « Ligne 132bis ».
En nous inscrivant au concours de mini-réseau, nous n’avions aucune autre ambition que de participer à une grande exposition de modélisme. L’objectif que nous nous étions fixé au départ a donc été atteint. Ce concours est en effet une chance unique pour des modélistes de base comme nous de pouvoir montrer un jour à un public une de nos réalisations. En ce sens, les deux jours passés à Malines nous ont comblés. Quel plaisir de répondre aux questions, d’expliquer, de partager les expériences, les trucs ou les idées … On retrouve des amis, on fait de nouvelles connaissances, des liens se créent, se tissent et se prolongent : c’est aussi cela, ce concours. Le bénéfice est tel que nous n’avons guère hésité avant de nous lancer dans un nouveau projet pour 2012. Mais cela, c’est une autre histoire……
Texte : André et Pascal HUBERT*
A+,
Amitiés ,
Christian