Aujourd’hui c’est lundi. Hier, j’étais fatigué.
Et puis, la tenacité de certains trolls aussi me fatigue.
Malgré tout, il ne faut pas se laisser gâcher le plaisir des petits trains !
Aujourd’hui, nous voyons rouge. Non pas les roues rouges (enfin, il me semble…), mais une carosserie rouge.
Dans le schéma de la DB des années 1950-1974, les locomotives diesel sont à peindre en rouge, le châssis en anthracite. (C’est un peu plus compliqué que ça, mais restons-en là.) A l’exception des V36 qui restent noirs, et des petits locotracteurs des différents types commençant par K. On en connaît surtout les Köf (Kleinlok, Ölmotor, Flüssigkeitsgetriebe - petite loco, on dirait locotracteur, moteur à huile, donc gasoil ou mazout, transmission hydraulique) des types II et III.
Mais restons aux gros machins.
Après le succès des bimoteurs V200.0, futures 220, et V200.1, futures 221, la technologie a fait bien des progrès. Il est possible maintenant d’avoir une puissance de 1600cv DIN dans un seul moteur. (Finalement, on en arrivera à 2500cv DIN, soit 1840kW.) Les nouvelles locomotives, à moteur central 16 cyl. en V, boîte de vitesses à deux rapports commutables à l’arrêt et transmission hydraulique puis cardans vers les essieux.
La nouvelle locomotive sera peu plus lourde que la V200, mais plus courte de 2m50. Déjà la présérie est dotée de moteurs 1900cv, mais la série restera intitulée “V160”. Plus tard elle deviendra 216. La 216 est dotée d’un chauffage à vapeur, elle ne peut pas chauffer des voitures à chauffage électrique ce qui lui fera quitter progressivement le service voyageurs.
La série comprendra finalement 215 machines plus les 10 de présérie, certaines sous-séries étant dotées de la “commande multiple” permettant la réversibilité et la composition d’unités multiples.
J’ai le souvenir de cette locomotive sur le réseau de mon père, tractant un train voyageurs en inox. Ces voitures, appelées “Silberling” (“argenté”), avaient été conçues pour le service à courtes et moyennes distances, et devaient remplacer des voitures datant du début du siècle dont les fameuses “boîtes de tonnerre”. D’ailleurs, pour Jean-Paul et sa E69 : il y avait longtemps un train composé d’une E69 et une seule voiture inox.
Il y avait des voitures avec poste de pilotage au bout du compartiment à bagages. Sur ces voitures on avait tenu à maintenir le passage vers la voiture suivante, ce qui rendait la cabine très petite et lui valait le surnom “Hasenkasten”, cage à lapin. Des séries suivantes eurent une cabine de pilotage inspirée par celle des nouveaux ET 420 pour la ville olympique, Munich. (Un tel modèle circule sur le circuit d’essai.)
Les voitures de mon père étaient en tôle, et la dernière avec la cage à lapin. Il avait le modele sans éclairage, ce qui est dommage…
Mon père n’a jamais su que la 216 025 fait partie des lots non aptes à la commande à distance et donc à la réversibilité…