Episode 385 • Poursuite des travaux de patine sur le matériel roulant. Lors de cette séance, je travaille sur un wagon frigorifique avec des produits et techniques accessibles à tous.
Depuis ma reprise du modélisme ferroviaire en 2017, j’ai décidé de ne plus m’enfermer dans le carcan de la collectionnite et de l’hypothétique valeur de ce parc roulant. N’ayant aucune démarche spéculative et parfaitement conscient que ma passion ne devrait pas perdurer dans ma famille au-delà de ma propre existence, j’opte donc pour le plaisir simple : celui de faire circuler des rames esthétiquement proches de la réalité. Fini les wagons immaculés au plastique brillant.
Je travaille aux pinceaux avec des produits peu onéreux et facilement trouvables dans le commerce, la technique est ainsi accessible à tous.
Photo 3202 : Patine d’un wagon Ho frigorifique Roco. Source : letraindemanu.fr
RENDRE SON MATÉRIEL UNIQUE
Après quelques premiers essais sur des wagons couverts, des citernes et des plats, j’ai aussi tenté l’aventure sur des locomotives, à vapeur essentiellement. J’avoue avoir trouvé ces exercices plaisants en plus d’attribuer une esthétique unique à ces wagons vendus en grandes séries.
Si vous souhaitez tenter cette aventure, je vous invite à débuter sur du matériel d’occasion. Un vieux wagon couvert ou un tombereau sera idéal pour un premier exercice. Vous apprendrez ainsi à maîtriser les teintes et leurs dilutions, sachant que plus les peintures sont diluées, plus les couches appliquées sont subtiles et donc faciles à travailler.
Photo 3203 : Patine d’une locomotive à vapeur Dr50 de la DB et de wagons couverts Märklin. Source : letraindemanu.fr
MON PREMIER WAGON FRIGORIFIQUE
Jusqu’à présent, j’ai essentiellement travaillé que sur des wagons couverts et tombereaux à parois métalliques. De couleur ocre-brune, cette teinte foncée d’origine permet de mieux appréhender les travaux de peinture.
Les wagons isothermes ou frigorifiques sont de couleur blanche. La moindre erreur saute immédiatement aux yeux.
LE «JUS CRASSE»
Le « jus crasse » est la solution de nettoyage de mes pinceaux et de mes résidus de travaux de peinture précédents. J’ai donc deux jus crasse :
• le premier à base d’alcool médicinal à 70° pour mes peintures acryliques (Pébéo, Amsterdam,…),
• le second à base de white-spirit pour mes peintures à solvant (Humbrol,…). Ces jus crasse ont une teinte grisâtre.
Mon jus crasse étant une solution très concentrée, on ne l’utilise jamais pure. Il est impératif de la diluer à nouveau. Dans un pot de yaourt en verre, je verse 1/3 de jus crasse et 2/3 de diluant.
Après avoir démonté les essieux, j’applique une première couche de jus crasse sur le wagon au pinceau plat : du centre vers l’extérieur sur le toit, du haut vers le bas sur les parois. L’opération étant assez répétitive, je profite de cette étape commune à tous les wagons pour travailler sur huit wagons simultanément.
Photo 3204 : Patine d’un wagon frigorifique Roco. Source : letraindemanu.fr
Photo 3205 : Patine d’un wagon frigorifique Roco. Le wagon avant travaux de peinture. Source : letraindemanu.fr
On laisse sécher une bonne heure, le solvant s’évapore assez rapidement.
LE CHÂSSIS
Le châssis, les boisseaux de tampons et les flancs de roues sont passés avec un lavis rouille A. MIG 1004. Ce lavis est appliqué au pinceau. Cette peinture étant un lavis, il faudra appliquer plusieurs couches à 24h d’intervalle jusqu’à obtenir l’effet désiré.
LA CAISSE
Ici, se sont essentiellement les armatures et renforts rivetés que je cherche à mettre en valeur. Avec un pinceau fin, j’applique un lavis Fresh engine oil A. MIG 1408. En cas de débordement sur la paroi-même du wagon, on essuie sans difficulté avec un coton-tige. Là encore, il faut attendre 24h de séchage avant de considérer une seconde application.
Les tringleries et poignées sont peinte en gris aluminium avec une peinture Humbrol
Le toit est traité avec le même lavis, appliqué au pinceau plat du centre vers les bords, puis essuyé au coton-tige. Plusieurs passes sont nécessaires.
LE BAS DE CAISSE
Lorsque les travaux de peinture sont terminés, j’applique un peu de terre à décor ombre naturelle sur le bas de caisse et le châssis. L’application est faite avec un pinceau à poils souples spécialement dédié à la terre à décor. Le travail se fait sur une feuille de papier aluminium pour récupérer l’excédent.
Un voile de vernis mat en bombe est appliqué sur tout le wagon.
Les essieux sont remontés sur le wagon, une petite goutte d’huile déposée au cure-dent dans les logements des pointes d’essieux.
Photos 3206 à 3208 : Patine d’un wagon frigorifique Roco. Le wagon après travaux de peinture, attelé à la Br80 Märklin déjà patinée en gare de Sainte-Gisèle. Source : letraindemanu.fr
Emmanuel