Tu me rappelles de vieux souvenirs, c’est une ligne que j’ai empruntée, dans les années 80, plusieurs fois par an, pour faire AR Geneve-Fribourg.
A qui le dis tu ? Ces vues sur Lausanne me rappellent là seule fois où j’y suis allé en train, probablement un de mes plus épiques souvenirs ferroviaires …
C’était en mars 1984, je rentrais d’Afrique à bord du Céphée. A Cherbourg nous étions quelques uns de l’équipage à prendre le turbo-train en direction de Paris St-Lazare puis ensuite pour moi c’était gare de Lyon et direction Dijon où mon père devait m’y attendre .
Mais voilà, comme le turbo-train était bondé en seconde classe, nous avons pris le wagon-bar à l’abordage, quitte à voyager debout, autant s’appuyer sur quelque chose de solide et être certain d’avoir assez de munitions pour se rendre jusqu’à Paris.
Résultat, nous étions un peu désorientés à l’arrivée gare St-Lazare et on trouvait les quais aussi brumeux que ceux de Brest la nuit … Je me rend ensuite gare de Lyon et saute dans le Paris-Milan qui devait faire un arrêt à Dijon aux alentours de minuit.
Et ce qui devait arrivé arriva, je m"endors comme une masse et vers deux ou trois heures du matin un type avec un drôle d’uniforme gris qui n’avait rien d’un gars de la SNCF me demande mon billet, à la vue de celui-ci il devient tout bizarre et s’exclame (Avec l’accent typique du canton de Vaud ):
“Mais monsieur ! Ici c’est Lauuusaane ! Fallait descendre à Dijon !”
“Ah ? Lausanne ? en Suisse ?”
“Vous l’faites exprès ou bieeen ?”
Bref, il y avait gourance sur l’escale comme l’aurait dit un vieux premier-maître que je connaissais … Du coup, n’ayant plus d’espèces, celles ci ayant principalement disparues dans le terrible combat de la voiture-bar du Turbo-train, me voici obligé de signer une reconnaissance de dette internationale pour avoir mon billet qui me ramènerait à la frontière (ni plus près, ni plus loin).
C’est en attendant mon train pour Dijon, à Vallorbes je crois, que les contrôleurs sympas que j’avais été voir me laissèrent embarquer dans le train sans qu’ils ne réclament quoique ce soit, d’après eux je n’étais ni le premier ni le dernier militaire à me retrouver en Suisse de cette manière !
Comme j’avais toujours mon vieux Zénith sur moi, voici les deux seules photos que j’ai prise là-bas, mais que je garde très précieusement, telles des reliques; quand on revient de deux ans en Afrique, toute cette neige et le froid qui va avec, çà fait tout drôle …
http://www.acton-atvs.net/photos/lausanne01.jpg
http://www.acton-atvs.net/photos/lausanne02.jpg