Je sais que pour certains ce n’est pas vraiment un train pour d’autres c’est le mauvais souvenir des 18kms de voies en béton au bord de la route en direction d’Orléans, mais je trouve que l’Aerotrain mérite sa place dans l’histoire du chemin de fer qu’il a failli révolutionner.
Les débuts
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Jean BERTIN, polytechnicien, fonda après avoir été ingénieur à la SNECMA, la société de recherche et de développement qui porte son nom : ceci dans le but de jeter un pont entre la science et la technologie industrielle.
L’activité de la société débuta dans la réalisation de silencieux pour moteurs à réaction.
C’est en 1957, au cours de la mise au point d’un de ces équipements, que Louis DUTHION, ingénieur de la société, mit en évidence un phénomène imprévu et pourtant connu en France depuis 1910 : l’effet de sol.
Découvert à la fin du XVIIIème siècle par le savant anglais YOUNG, il ne fut utilisé qu’en 1916 dans la construction d’un bateau à coussin d’air qui atteignit 75 km/h.
C’est en 1958 que la société BERTIN fut informée qu’un anglais nommé COCKERELL venait d’appliquer cette découverte, en tant qu’insulaire, à un véhicule amphibie : il y avait là découverte, ou plutôt redécouverte simultanée.
L’équipe française, quant à elle, se tourna vers les transports terrestres et petit à petit développa l’idée d’un train sur coussin d’air baptisé Aérotrain quelques kms de voie furent construits pour les premiers essais.*
La génèse de l’aerotrain du point de vue industriel
*A cette époque, la SNCF parlait d’élever la vitesse de certains trains de luxe de 140 à 160 km/h, alors que l’on pouvait voyager à 200 km/h à bord d’un engin simple et peu coûteux.
Les visiteurs se succédaient à Gometz où l’AEROTRAIN fonctionnait tous les jours. Ministres, journalistes, simples curieux, tous voulaient voir le train de l’avenir…
C’est dans le but de vérifier la tenue des coussins d’air à de plus hautes vitesses que le 01 fut équipé d’une fusée d’appoint conjointement au moteur d’avion, portant la puissance à 1700 Ch.
Le proto 01 à echelle 1/2 sur son rail
Il atteindra 303 km/h le 23 décembre 1966 devant Olivier GUICHARD et André SEGALA, Président de la SNCF.
A la même époque, la Direction Générale de la SNCF lance le projet C03, nom de code du projet « possibilités ferroviaires sur infrastructures nouvelles ». La genèse du TGV commençait.
les résultats fulgurants du 01 firent qu’il fut passé commande, le 18 décembre 1967, d’une voie d’essai de 18 km grandeur nature, pouvant être intégrée par la suite dans une ligne Paris Orléans.
Le contrat prévoyait un véhicule de 80 places pouvant assurer 250 km/h de vitesse de croisière sur une ligne prévue pour 400 !
Les travaux débutèrent rapidement et, en décembre 1968, 10 km de voie étaient déjà posés. La ligne de Gometz, quant à elle, verra encore un record battu. Par le prototype 02. Répondant à une commande de mars 1967, il était bien profilé, bi-place et propulsé par un réacteur Pratt Whitney de 1250 kg de poussée.
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(Le second proto monoplace)
Il atteignit les 300 km/h dès les premiers essais en mai 1968 et pulvérisa le record du 01 en atteignat 422 km/h, aidé par une fusée d’appoint, le 22 janvier 1969
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L’I80 et les premiers passagers
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(L’aerotrain I-80 dit Orleans)
L’AEROTRAIN I-80 destiné à la base d’Orléans, est présenté au public le 7 juillet 1969 au Bourget.
Il est transporté quelques jours plus tard à la base d’Orléans.
La mise sur voie est effectuée le 10 septembre, le 12, il atteint 200 km/h et le 13, 250 km/h. C’était là la vitesse maximum qu’il pouvait atteindre avec l’hélice carênée entrainée par deux turbines de 2200 Ch qui l’équipaient. Les progrès allaient aussi vite que l’AEROTRAIN