La "Rue de Suède" revisitée en Marklin Digital

Bonjour,

Manu, la voiture 3 essieux DB date d’après 1957 (apparition du logo keks DB), et pour les voitures SNCF la fin de la 3ème classe date de 1956. La cohabitation des marquages est impossible. Mais bon, le tout est de se faire plaisir ! :slightly_smiling_face:

Oui, il y a quelques anachronismes. C’est comme ma Bruhat bleue et crème qui est trop récente pour l’époque de base du réseau. Mais dans la mesure ou la plupart du parc roulant m’a été offert par des modélistes mécènes qui soutiennent la compagnie, la CIC s’adapte à ces dons. L’essentiel est de pouvoir transporter les nombreux voyageurs qui fréquentent la ligne. Et ces usagers sont ravis de l’arrivée de cette voiture modernisée plus confortable que les voitures à portières latérales.

Bonsoir Manu,

Tes réalisations sont toujours très motivantes et donnent vraiment envie de passer soi-même à l’action !

J’ai hâte de pouvoir faire de même…

Bonne continuation !

Amicalement,

Fred

Patine d’une locomotive à vapeur série T12

Patine (locomotive)

[ Parc moteur ] ● Épisode 275 - La locomotive-tender T12 est essentiellement destinée au trafic voyageur sur les petites lignes. Destinée à la traction de la navette ouvrière, je décide de la patiner pour avoir une rame homogène. La patine devra donc être moins prononcée que mes locomotives précédentes. Une technique sans aérographe et donc accessible à tous


![logo tuturiel](upload://mo3yIf5pJIwoVLARN66flHbZdma.png)

J'ai déjà patiné deux locomotives à vapeur : la Br 38 et la Br 80. Immatriculées à la DB, il s'agit de locomotives " tout métal " en livrée noire sur châssis rouge. Le résultat m'a plu même s'il était un peu prononcé. Si de tels outrages du temps sont en effet acceptables sur des machines anciennes terminant leur longue carrière en se voyant confier la traction de rames peu prestigieuses, des trains de travaux et des services de manoeuvres, les machines destinées à une utilisation plus régulière ont une patine un peu plus soft. 

Photo 1782 : La Br 38 (ex P8) et la Br 80 de la compagnie ont été patinées. Source : letraindemanu sur Canalblog

Comme toujours pour des travaux de patine, j'ai voulu trouver sur internet quelques modèles réels. Pas facile, car soit les photos sont anciennes et donc en noir-et-blanc, soit elles sont plus récentes en couleurs mais avec des modèles préservés donc impeccables. Je me suis donc inspiré d'autres types d'engins.

Photos 1783 et 1784 : La locomotive à vapeur Märklin 36741, type T12 prussienne avant travaux de patine. Source : letraindemanu sur Canalblog.

La locomotive-tender de type T12 et d'origine prussienne est une référence Märklin (36741) plus récente offerte par Pascal. La caisse plastique est en livrée verte à liserés rouges, châssis et roues rouges. Je commence par séparer la cabine et les caisses à eau du reste de la locomotive. Il y a quatre micro-vis sous le châssis. Il faut être méticuleux pour ne pas abîmer le décodeur qui se trouve dans la soute à charbon.

Jus crasse


Photo 1785 : : La locomotive à vapeur Märklin 36741, type T12 prussienne avant travaux de patine. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Je débute mes travaux de peinture par l'application d'une première couche de « jus crasse acrylique.» [1]. Avec une seringue, je prélève 4 cc de mon jus crasse préalablement secoué dans son flacon d'origine et le verse dans un petit godet en plastique, godet avec couvercle hermétique [2]. J'ajoute la même quantité d'alcool à 70° et je mélange bien. Je passe absolument partout avec des pinceaux  plats à poils souples de différentes tailles. On n'oublie pas l'intérieur de la cabine de conduite, les tranches des hublots et fenêtres, la chaudière, les platelage, tampons, ainsi que les roues, bielles,... Je laisse secher une journée pour estimer si une seconde couche sera nécessaire car ces peintures acryliques foncent en séchant.

Photo 1786 : : La locomotive à vapeur Märklin 36741, type T12 prussienne après application d'une première couche de jus crasse. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Seconde couche de jus crasse

Le lendemain, je décide de passer une nouvelle couche de jus crasse, mais cette fois en ne passant que sur les endroits en creux et en relief : lignes de rivets, tuyauteries, ... bref, tous les endroits où s'entasse la crasse. Pour cette seconde couche, j'utilise la même dilution que la veille. Puis, le reste de ma solution est à nouveau diluée a l'alcool à 70° pour obtenir un jus très clair. Je l'applique sur l'ensemble de la locomotive. S'il y a un loupé, c'est rectifiable avec de l'alcool a 70° sur un coton-tige tant que ce n'est pas sec. Je laisse sécher une journée, puis j'applique une couche de vernis mat en bombe. Il y a lieu de protéger l'embiellage et les phares avant application du vernis. On laisse sécher à nouveau.

A ce stade, cette première phase de patine au "jus crasse" est irréversible après séchage.

Photo 1787 : : La locomotive à vapeur Märklin 36741, type T12 prussienne après application d'une seconde couche de jus crasse. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Terres à décor

Je vais d'abord travailler avec du blanc " brun argile calcinée " (Artitec 70.012) que j'applique sur les surfaces où l'eau coule (caisse a eau, ...).

Puis, j'applique un " brun roux " (Artitec 70.009) en insistant sur les bas de caisse, chassis, boisseaux de tampons,...

Ensuite, j'applique une " ombre naturelle " (ABE 678) sur l'ensemble de la locomotive en n'oubliant pas le poste de conduite. je profite de l'occasion pour en appliquer sur les deux personnages (chauffeur et mécanicien) fournis avec le modèle.

Photo 1788 : : La locomotive à vapeur Märklin 36741, type T12 prussienne après une première passe de terres à décor. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Je poursuis avec une une application de " noir poussière " (Heico 67.013), en insistant sur le dessus de la locomotive et le tender.

Je termine avec l'application d'un " noir " standard (ABE 661) en insistant là encore sur le dessus de la machine et surtout le tender.

A ce stade, toute cette patine à la terre à décor est réversible sous de l'eau du robinet (caisse uniquement) en cas de loupé. Sur la chaudière, c'est réversible avec de l'eau au coton tige et au chiffon.

Vernis en bombe

Il y a lieu de protéger l'embiellage et les phares avant application du vernis.

L'application du vernis risque d'atténuer voire d'anéantir tout le travail de patine. C'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé. Rien de grave, il suffit de recommencer en accentuant un peu les passes.

Et voici le résultat final :

Photos 1789 à 17992 : : La locomotive à vapeur Märklin 36741, type T12 prussienne après patine. Source : letraindemanu sur Canalblog.

La T12 a désormais un aspect plus réaliste dans ma zone industrielle. Un bon nettoyage des bandes de roulement à l'Eau écarlate avec un coton-tige. la locomotive roule parfaitement.

Emmanuel






[1]
Le " jus crasse acrylique " est composé de mes résidus de peintures précédentes, dilué à l'alcool à 70°, il est conservé dans un flacon en verre avec un couvercle hermétique. Cest dans ce pot que je rince mes pinceaux. J'ai donc plusieurs flacons de jus crasse en fonction des types de peintures (acryliques, peintures à solvants,...).
[2] Les godets en plastique utilisés pour mes travaux de peinture sont des petits pots de sauce soja de traiteur asiatique précieusement conservés.

 

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Bravo Manu ! Superbe patine pour cette locomotive très sympathique. Réalisation toujours très bien maîtrisée et rédaction didactique.

Bonne continuation,

Fred

Très belle réalisation, bravo :slight_smile:

Bonjour à tous,

J’espère que vous avez tous passé d’agréables vacances et que vous avez pu vous ressourcer malgré cette période un peu particulière.
Après cette pause estivale, retour aux travaux sur le réseau de la CIC.

Électricité du réseau : le tableau de commande et de contrôle

Électricité (basse tension)

[ TCC ] ● Épisode 276 - A cette étape, je vais reconstruire un tableau de commande plus fonctionnel et plus sécure pour le réseau. Je vais d'abord établir mon cahier des charges.


Lors des travaux de rénovation de la pièce du train, j'ai démonté le tableau de commande provisoire, beaucoup trop volumineux et pas très beau. Je décide d'en construire un nouveau, plus ergonomique et esthétique. J'en profite pour refaire l'alimentation 230 v de mon installation.

Photo 1793 : L'ancien tableau de commande du réseau. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Ce tableau électrique et le tableau de commande seront fixés sur l'armoire à roulettes qui se trouve sous le module ZI Nord.

Alimentation 230 V

Mon réseau commence à prendre de la place, s'agrandit et devient gourmand en électricité. En plus, tout cela est actuellement branché " à la sauvage " sur un prise multiple sur enrouleur avec des câbles qui traînent un peu partout. Je vais donc refaire toute cette installation électrique et la rendre plus sécure.

Je commence par poser au dos de mon armoire technique un boîtier pouvant accueillir deux disjoncteurs de 10 Ampères :

● un disjoncteur 10 A pour le réseau : alimenté par du câble de 2,5 mm², il distribue une prise alimentée en permanence pour l'éclairage des modules, une prise alimentée par interrupteur encastré dans le pupitre pour la centrale digitale et un troisième également avec interrupteur pour le transfo accessoires. Tous ces branchements sont en câbles de 2,5 mm². (Bleu =  neutre et Rouge = phase, pas de câble de terre puisque les prises des transformateurs n'en sont pas dotés).

Photo 1794 : Cablage de l'alimentation en 230V avec un disjoncteur alimentant trois prise. Source : letraindemanu sur Canalblog

● un futur disjoncteur 10 A qui alimentera trois prises de courant avec prises de terres pour la zone atelier.

Ces deux disjonteurs ne sont pas prévus pour fonctionner simultanément puisque l'arrivée de courant dans la pièce est en câbles de 1,5 mm² (10 A). 

Le cahier des charges du tableau de commande

Chaque réseau a ses spécificités : sa taille, son trafic, son automatisation partielle ou intégrale, son éventuelle numérisation et surtout son budget, sont autant de paramètres à prendre en compte par le modéliste désirant concevoir son tableau de commande et de contrôle (TCC) parfois aussi appelé tableau de contrôle optique (TCO). Plus le TCC est complexe, plus il coûte cher. Il faut donc se demander ce que l'on attend de son tableau. Les besoins d'un grand réseau de club ne sont évidemment pas les mêmes qu'un petit réseau personnel, car sur des installations collectives les tâches peuvent être réparties entre opérateurs et géographiquement. Les pupitres peuvent alors être segmentés par tâche et délocalisés.

Pour mémoire, si mon modeste réseau est digitalisé, le numérique n'est utilisé que pour la traction, c'est à dire la commande individuelle des engins moteurs avec une « Mobile Station 2® » (MS2) Märklin. Dénué de tout automatisme, je pilote donc mes locomotives exclusivement en marche à vue. Tout le reste est en analogique pour d'évidentes raisons économiques.

Sur mon réseau, je suis à la fois régulateur (composition des rames, respect des horaires), aiguilleur (traçage des initénaires), chef de gare, chef de dépôt  (mouvements) et conducteur (pilotage des locomotives sans automatisme). Je dois donc pouvoir tout assumer sur un seul pupitre même si j'envisage des séances de jeux à plusieurs opérateurs avec d'autres modélistes. Cette option nécessite d'avoir une (voire deux) Mobile Station 2 mobile(s) et non plus encastrée comme sur le pupitre initial.

Mon pupitre doit donc me permettre de :  

● commander et visualiser les signaux de la ligne : les nouveaux signaux à leds type CMS ne sont pas toujours très visibles lorsqu'on n'est pas dans l'axe de la voie. De plus, certains signaux ne sont représentés qu'au TCC (pas de signaux physique sur le réseau). La répétition de ces signaux sur le TCC doit donc me permettre de connaitre leur état pour le pilotage de mes engins moteurs ;

● commander et visualiser la direction des aiguilles motorisées. Cela ne concerne que les aiguilles principales, les autres restant manuelles ;

● gérer l'état de certains signaux en fonction de l'état de certaines aiguilles :  C'est le cas des cibles ouest de ZI Nord qui afficheront "voie libre" lorsque l'aiguille du dépôt dirige vers la pleine ligne et afficheront le "blanc" (marche en manœuvre) en direction du dépôt ;

● d'actionner les accessoires du réseau : passage à niveau et éclairages notamment.

● de commander les circuits en 230V : transfos, centrale numérique, éclairages des modules,...

■ il n'y a pas de commandes d'itinéraires (un seul bouton pour actionner plusieurs accessoires). Chaque appareil est commandé individuellement par des inverseurs. Pour réaliser des itinéraires en analogique, il me faudrait brancher mes signaux sur des relais bistables.

Que prévoir ?

Sur mon tableau de commande il me faut donc :

■ tension domestique 

● un interrupteur 230v pour la seule centrale : cet interrupteur doit aussi servir d'arrêt d'urgence traction, facilement accessible. Étant droitier, il sera donc à droite du tableau ;

● un interrupteur 230v pour le(s) transformateur(s) accessoires ;

● une prise de courant pour l'éclairage des modules.

■ tension réseau :

● alimenter et commander les éclairages et accessoires du réseau : 12v courant continu (CC ou DC en anglais). Il s'agit essentiellement de leds fixes ou clignotantes dans le décor (signaux lumineux, éclairages bâtiments, réverbères et passage à niveau). Ces câblages seront connectés à la sortie "traction" d'un transformateur Fleischmann. Ces différents éléments de décor seront commandés par des interrupteurs ( On/Off ) unipolaires (un seul circuit electrique) ; 

● alimenter et commander les aiguillages à solénoïde : 14v courant alternatif (AC). Ces câblages seront connectés à la sortie "accesoires" d'un transformateur Fleischmann. Chaque aiguillage doit être commandé par un bouton poussoir associé à un inverseur ( On / On ) multipolaire (plusieurs circuits electriques) pour agir aussi sur la signalisation.

● alimenter et commander les signaux : c'est la partie la plus complexe. Pour obtenir différentes combinaisons sans aucun relais, je dois utiliser des inverseurs multipolaires pour actionner plusieurs circuits en même temps. 

Le synoptique

Le synoptique est une représentation schématique de la ligne où sont reportés les voyants de contrôle : signaux et aiguilles notamment. 

Espace et volume

Mon tableau précédent était beaucoup trop grand (158 x 35 cm) par rapport à la taille du réseau. Totalement disproportionné !

Photo 1795 : Volumes du nouveau tableau de commande du réseau. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Cette fois, je vais concentrer les commandes et les rationaliser : En haut le synoptique et les voyants de contrôle, en bas les interrupteurs et inverseurs de commande.

Menuiserie

Toute la menuiserie est en bois de récupération (encombrants).

Les parois latérales sont en médium 15 mm reliées par quatre tasseaux de 35 x 15 mm. Fixation par colle blanche et vis.

Les dimensions hors-tout sont : 72 cm de largeur ; 35 cm de profondeur et une hauteur 32 / 65 / 170 mm 

La surface du pupitre en en MDF de 3mm (fond d'armoire).

L'ensemble du pupitre est peint dans la même couleur que l'armoire qui le supporte.

Agencement

Le pupitre principal est divisé en trois zones : 

- la partie gauche : rassemble tous les interrupteurs d'accessoires (éclairages bâtiments, lampadaires, ...)
- la partie droite : rassemble les interrupteurs 230 V
- la partie centrale : rassemble toutes les commandes des signaux et aiguillages.

Le pupitre supérieur est destiné au synoptique.

Photos :

Les trous sont percés : 13 mm pour les interrupteurs d'accessoires, 7 mm pour les boutons poussoirs, 6mm pour les inverseurs miniatures, 5 mm pour les leds principales, 3 mm pour les leds auxiliaires.

Peinture de base

Les pupitres sont peints à la peinture acrylique diluée à 40% : alternance de peinture puis de ponçage à plusieurs reprises pour avoir une surface la plus lisse possible.

Vernis

Avant la pose des marquages et étiquettes, je passe une couche de vernis incolore appliquée au rouleau.



Traçage synoptique


Le synoptique est tracé avec du filet décoratif pour automobile de marque Cadox (largeur 6 mm) dont l'adhésif est plus performant.

 

Je profite de ce filet pour séparer les différents groupes de commandes.



La partie la plus délicate est la peinture des cibles sur les pupitres. Pas évident. 

J'avais pensé les découper dans du carton de 1 mm, mais le problème est ensuite de percer les orifices des feux.  Une idée de réflexion pour nos artisans en laser-cut qui pourraitent peut-être réflechir à une planche toute prête découpée au laser ?

Lorsque tout est sec, j'applique à nouveau plusieurs couches de vernis.

A suivre

Emmanuel

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Électricité du réseau : câblage du nouveau tableau de commande

Électricité (basse tension)

[ TCC ] ● Épisode 277 - Nouveau poste d'aiguillage pour la Z.I. Nord. Après la construction du nouveau tableau de commande du réseau, il est temps de passer au câblage. 


Me voici arrivé à l'étape du câblage du nouveau pupitre de commande. C'est un travail qui ne pose pas de difficulté particulière mais qui devient vite un foutoir sans nom en raison du nombre de composants utilisés. Il faut donc s'organiser.


Photo 1800 : Électricité du réseau. Câblage du nouveau tableau de commande. Source : letraindemanu sur Canalblog

● les outils à prévoir

- une pointe de 3 mm : pour finir le perçage des orifices des leds 3mm ;
- une pointe de 5 mm : pour finir le perçage des orifices des leds 5mm :
- une lime ronde de 6 mm : pour finir le perçage des orifices des micro-inverseurs ;
- un fer a souder 40/80 watt avec une éponge humide (pour nettoyer la pane du fer entre chaque soudure) + soudure 60% en / 40% pb
- une pince coupante,
- un chargeur 3 V (trois volts) courant continu pour tester les leds sans résistance ;
- un chargeur 12 V courant continu pour les essais des branchements ;
- un tournevis d'électricité ;
- une pince à dénuder ;
- une pince à écrou (pour les écrous des inverseurs) ;
- des petites pinces (pour tenir les câbles lors des soudures) ;
- des ciseaux.

Photo 1801 : Électricité du réseau. Câblage du nouveau tableau de commande. Source : letraindemanu sur Canalblog

● Les composants

- leds 5 mm : Rouges, vertes, jaunes, violettes, blanches ;
- leds 3mm : mêmes couleurs ;
- Résistances : il faut prévoir une résistance pour chaque led. J'utilise du 18 KOhms (leds blanches), 10 KOhms (leds vertes), 5 KOhms (leds jaunes), 3,3 KOhms (leds rouges et violettes) ;
- inverseurs monopolaires (on/on) ;
- inverseurs bipolaires (on/on) ;
- interrupteurs monopolaires (on/off) ;
- Boutons poussoirs momentanés monopolaires (mom) ;
- des barrettes de dominos (petits modèles) ;
- des câbles électriques de différentes couleurs (prévoyez suffisamment pour respecter vos codes couleurs jusqu'à la fin des travaux).
- de la gaine thermorétractable (prévoir large, car on en consomme beaucoup pour protéger les soudures des résistances sur les leds. Peronnellement, j'en ai utilisé près de quatre mètres).

Pour mémoire, la façade supérieure du tableau est en MDF 3mm (fond d'armoire), peint et verni a raison de plusieurs couches alternées. La plupart des commutateurs sont repérés en façade avec une étiqueteuse type Dymo™. Les trous ont déjà eté percés, mais la peinture les a en partie rebouchés. Il faut donc les refaire à l'aide des pointes de 3 et 5mm. Tous les orifices sont repérés au verso puisque on travaille en "négatif".

● Les différents circuits électriques

Le transformateur Fleischmann distribue :

- du 12 v courant continu sur variateur (0/12v) via la sortie traction. Le variateur est positionné au 2/3 de sa course. Il est ici exclusivement destiné à l'alimentation des accessoires d'éclairages : leds des signaux, lampadaires, éclairages des bâtiments,... Tous ces accessoires électriques sont au commun négatif. Ce sont donc les câbles positifs qui transitent par les interrupteurs.

- du 14 v courant alternatif permanent via la sortie accessoires. Il est destiné à l'alimentation des moteurs d'aiguilles à solenoÏdes. Tous ces acessoires sont à la phase commune (câbles jaunes dans la nomenclature Märklin). Ce sont donc les câbles du neutre (câbles bleus dans la nomenclature Märklin) qui transitent par le tableau de commande.

Le courant digital traction n'est pas concerné par le tableau de commande.

● Les éclairages de ZI Nord

ZI Nord comporte 10 secteurs d'éclairages classés par géographie : STPM, hôtel et café, studio de cinéma (Usine Walter), menuiserie, gare, Laure Noirt, réverbères de voie publique, immeubles résidentiels et signaux lumineux fixes (heurtoirs). Un feeder 12v + alimente les 10 interrupteurs monopolaires. Chaque interrupteur renvoie alors sur chaque ligne électrique. Un voyant témoin n'est ici pas nécessaire.

Le feeder accessoires 12v est prolongé aux autres modules. Ainsi, je pourrais confectionner des pupitres délocalisés pour les éclairages des prochains modules avec seulement deux câbles.

Photo 1802 : Électricité du réseau. Câblage du nouveau tableau de commande. A gauche les interrupteurs monopolaires des éclairages en 12v cc. Au centre le feeder du neutre 14 v ca qui alimente les boutons poussoirs des aiguillages.  Source : letraindemanu sur Canalblog

● Les signaux

Tous les signaux physiques ne sont pas encore achetés, mais tous leurs câblages sont déjà prévus. La ligne est exploitée sous le régime du Bloc manuel de voie unique (BMVU). Les signaux n'ont pas d'influence sur la marche des trains, le conducteur de locomotive doit donc !es respecter en marche à vue, d'où la nécessité d'une bonne lisibilité sur le synoptique. D'Est en Ouest, nous trouvons :

- Un disque protégeant l'entrée Ouest et pouvant présenter 2 positions : le disque (un feu jaune et un feu rouge) ou l'avertissement (un feu jaune) puisque ZI Nord est une gare d'arrêt général ; Par défaut, le disque est fermé.

- Le sémaphore de sortie Ouest pouvant présenter le sémaphore ou la voie libre ; Par défaut, le sémaphore est fermé (Ce sémaphore pourrait être remplacé par un carré comme cela existe dans la gare de Le Verdon sur la ligne du Médoc). Dans tous les cas, deux flèches blanches indiquent que le signal s'adresse aux deux voies.

- Les carrés de sortie Est peuvent présenter le carré (2 feux rouges), la voie libre (1 feu vert) ou le feu blanc de manoeuvre. L'avertissement n'est pas utilisé.

- Le carré Est qui protège le dépôt et la gare ne peut présenter que le carré ou l'avertissement.

- Le carré violet qui régule la sortie du dépôt ne peut présenter que le carré violet ou le blanc de manoeuvre.

- Les feux rouges routiers du passage à niveau.

Photo 1803 : Électricité du réseau. Câblage du nouveau tableau de commande. Les différents inverseurs et voyants de contrôle des signaux.  Source : letraindemanu sur Canalblog

Le câblage ne pose pas de soucis particulier puisque la plupart des signaux n'ont que deux positions.

Seuls les carrés de sortie Ouest nécessitent deux inverseurs monopolaires : le premier permet le choix entre le carré ou le départ, le second permet d'opter soit pour la voie libre soit pour le blanc de manoeuvre.

Au total, j'ai donc un inverseur par signal sauf pour les carrés de sortie Ouest qui nécessitent deux inverseurs par signal.

● Le PN

Les signaux routiers du PN ne sont que des leds. Un interrupteur bipolaire relié à une led rouge clignotante 3mm suffit à le commander. (Le second pôle sera utilisé ultérieurement pour un module sonore).

Sur les leds clignotantes, plus la résistance est élevée, plus l'intensité baisse et plus le clignotement est lent.

● Les leds du synoptique

Tous les signaux (sauf le PN) sont répétés sur le synoptique pour une bonne visualisation lors des séances de jeu, ce qui sera utile lors de séances à plusieurs joueurs. Chaque led est équipée de sa résistance (pour les valeurs voir la section composants ci-dessus). c'est le travail le plus fastidieux. 

● Cas particulier des aiguilles

Les aiguilles du réseau sont des moteurs à solénoÏdes type Märklin. Elles fonctionnent donc par des impulsions brèves. Afin d'avoir une répétition de leur position au synoptique, j'utilise pour chaque aiguillage un bouton poussoir associé à un inverseur à deux pôles. J'avais décrit le montage dans l'épisode 183 que je vous invite à lire.

Photo 1804 : Électricité du réseau. Câblage d'un aiguillage à solénoïdes avec répétition au tableau de commande. Source : letraindemanu sur Canalblog

Ce montage permet de visualiser la dernière position de l'aiguille même s'il ne permet pas de s'assurer de la course complète. Chaque aiguillage est répété par quatre leds :

- au tableau de commande, près des commandes, par une led rouge (ou jaune) pour la voie déviée et une led verte pour la direction pleine ligne ;

- au synoptique par des leds blanches indiquant la direction. Sur ces leds, deux résistances en série de 18 kOhms permettent d'atténuer les leds.

● Le 230 v

La partie droite du pupitre est destinée aux interrupteurs en 230 v : le premier pour la centrale digitale dédiée à la traction (arrêt d'urgence), le second pour le transformateur accessoires.

Après plusieurs jours de travaux, me voici en présence d'un beau pupitre de commande, bien plus compact, ergonomique et esthétique que le précédent.

Photo 1805 & 1806 : Electricité du reseau. Le nouveau tableau de commande installé sur son armoire mobile sous le réseau. Source : letraindemanu sur Canalblog

● Un mot sur mon fournisseur Lapierre Modélisme 

Pour des raisons budgétaires, j'ai récupéré un maximum de composants de mon ancien tableau de commande. Il m'a fallu néanmoins compléter ces fournitures. J'ai donc fait appel à mon fournisseur habituel pour ce type de produits : Lapierre Modélisme. Son site est bien architecturé et il est assez bien achalandé. 

Une mention particulière pour sa réactivité et son efficacité. Il est proche et à l'écoute de sa clientèle. Si une référence est manquante, n'hésitez pas à le contacter par mail, il saura trouver une solution.

C'est donc un fournisseur que je recommande bien volontiers pour son sérieux.

Emmanuel

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DU travail de qualité, très bien présenté.

Merci Pascal. Un seul regret : les cibles, pas faciles à peindre.

Bravo, comme toujours du boulot de pro :grinning:

Ambiance nocturne dans ZI Nord

Interlude

[ Décor ] ● Épisode 281 - Pour ce dernier billet du mois d'août, je vous propose une petite visite nocturne de Z.I. Nord.


Les travaux ont bien avancé dans la ZI Nord ces derniers mois. La prolongation de la ligne à l'ouest avec le pont mobile, la présence du module aveugle à l'est et la réfection complète du tableau de commande et de contrôle permettent désormais des circulations sur ce module à thème industriel.

Photo 1847 : Ambiance nocturne sur le réseau Ho dans ZI Nord. Source : letraindemanu sur Canalblog

Dernière navette de la journée

En cette chaude soirée estivale, les derniers passagers attendent l'arrivée de l'ultime navette de la soirée annoncée sur voie 1. Les immeubles du fond, avec leurs salons et chambres éclairés confirment que les Marcillais ont pour la plupart rejoint leur domicile en cette fin de journée de travail. 

Photo 1848 : Ambiance nocturne sur le réseau Ho dans ZI Nord. Les derniers passagers attendent l'arrivée de l'ultime navette journalière. Source : letraindemanu sur Canalblog.

La signalisation routière du passage à niveau s'allume annonçant l'arrivée imminente d'un train. La dernière navette approche. Sur le croisement, un Marcillais imprudent se fait verbaliser par la maréchaussée pour avoir garé son véhicule de façon irresponsable au beau milieu des voies. 

Photo 1849 : Ambiance nocturne sur le réseau Ho dans ZI Nord. La maréchaussée verbalise un Marcillais imprudemment garé sur le passage à niveau. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Alors que la plupart des entreprises sont désormais fermées, on travaille encore dans la société Laure Noirt, sans doute pour préparer les commandes de charbon et de fioul à livrer le lendemain chez les clients.

Photos 1850 et 1851 : Ambiance nocturne sur le réseau Ho dans ZI Nord. On prépare les commandes du lendemain dans l'entreprise Laure Noirt. Source : letraindemanu sur Canalblog.

A l'Hôtel du Nord, les clients se préparent pour la nuit alors que quelques ouvriers journaliers se sont réunis dans la salle pour partager un dernier moment de convivialité avant d'aller se coucher.

Photo 1852 : Ambiance nocturne sur le réseau Ho dans ZI Nord. Les clients se préparent pour la nuit à l'Hôtel du Nord. Source : letraindemanu sur Canalblog.

La navette ouvrière arrive enfin en gare sur voie 1. Composée de seulement trois voitures, dont deux voitures à portières latérales, elle est tractée par la 050 TA 23

Photos 1853 et 1854 : Ambiance nocturne sur le réseau Ho dans ZI Nord. Arrivée de la dernière navette journalière. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Un nouveau wagon de secours pour la CIC

Durant l'été, la CIC a reçu la visite d'Antoine, l'un des mécènes de la compagnie. A cette occasion, la ligne a été fermée quelques heures à la circulation pour permettre l'évolution de deux locomotives Märklin de prestige venues de leur dépôt d'attache dans le 92 : La 241 A 65 et la 241 A 002 sont ainsi venues dégourdir leurs bielles dans la zone industrielle pour le plus grand plaisir des Maircillaises et Marcillais. Un autorail Picasso était également du voyage.

Photo 1855 : Les 241 A Märklin Ho et l'autorail Picasso LS Modèles d'Antoine en visite sur le réseau de la CIC en juillet 2020. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Dans un tout prochain billet et en vidéo, je reviendrai plus en détails sur ces circulations d'exception.

Mais ces locomotives ne sont pas arrivées seules puisqu'à leur crochet étaient attelés plusieurs wagons : Deux wagons de transport de vrac, un wagon isotherme et un wagon-grue avec son plat ont ainsi été offerts à la compagnie par Antoine pour compléter le parc roulant de la CIC.

En ce soir d'été, la navette sur voie 1 a attendu l'arrivée du train grue, tracté par la BR80 et réceptionné sur voie 2, pour s'élancer sur la voie unique vers l'ouest. 

Photos 1856 et 1857 : Ambiance nocturne sur le réseau Ho dans ZI Nord. Source : letraindemanu sur Canalblog

Fin de journée estivale dans la zone industrielle. Et le mois de septembre s'annonce chargé avec de nombreux travaux de patine sur le matériel roulant, une rétrospective vidéo des circulations d'exception avec les 241 A, la poursuite des travaux dans le dépôt et la préparation des modules Sud.

Je vous souhaite à tous une excellente et prudente rentrée.

Emmanuel

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Merci Manu pour cette belle histoire.

On attend les vidéos.

Bon week-end.

Errol.

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Bonjour Manu,

Bravo pour ces très belles photos qui mettent bien en valeur de ton réseau.

Le tableau de commande est digne d’un vrai !

Amicalement,

Fred

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Bonjour Manu,
C’est extra !! Vraiment j’ai hâte de pouvoir circuler pour mon boulot et passer à nouveau te voir …
Vincent

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Bravo
De belle images avec une ambiance nocturne très bien rendue :+1:t2:

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Bonjour Manu, aussi beau de jour comme de nuit.
Belle ambiance.
Sincèrement Mark

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Bonjour Manu,
comme toujours un travail d’orfèvre ! quelle ambiance sur ces photos !!!
Bravo !!!

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merci les amis pour vos appréciations encourageantes. Après quelques jours de montage, je vous propose d’évoquer avec vous le son sur nos réseaux miniatures

Le son : quatrième dimension d’un réseau de train miniature

Ambiance sonore

[ Décor ] ● Épisode 282 - L'ambiance sonore d'un réseau de train miniature contribue à  améliorer substantiellement le réalisme global de l'atmosphère qui se dégage du décor visuel. Dans cet épisode, je vous propose de réaliser le montage de la bande son du réseau. 


Il existe depuis longtemps des accessoires pour produire des sons sur nos réseaux. En effet, qui ne se souvient pas des cloches mécaniques Märklin, quelque peu grossières, actionnées par une simple manivelle ? Ces cloches ont ensuite été électrifiées, leur moteur à solénoïde étant déclenché par un simple bouton poussoir qu'il fallait manipuler pour chaque tintement.

Les modules sonores

Puis des modules électroniques ont été commercialisés. Avantage, ces électroniques restituent des sons enregistrés ce qui permet de diversifier leur contenu. Ces boitiers, vendus généralement avec leur petit haut-parleur, sont peu onéreux mais ont cependant deux inconvénients majeurs : leur faible capacité numérique, de quelques dizaines de secondes à quelques minutes, et leur coût si on multiplie les modules. Ce sont donc des produits essentiellement adaptés à des sons répétitifs et très localisés, telle une sonnerie de passage à niveau ou une cloche d'église. Même si des modules multi-pistes sont désormais disponibles dans le commerce, ils sont souvent thématiques (bruits d'animaux dans une ferme par exemple), mais chaque piste n'est souvent que d'une durée relativement limitée. La plupart des modules disponibles aujourd'hui permet d'enregistrer ses propres sons, mais a le même inconvénient de capacité et donc de durée. Ce ne sont donc pas des produits adaptés pour restituer une ambiance sonore d'atmosphère de longue durée. Ils sont utiles mais pas suffisants.

letraindemanu (1859) réseau ho cloche mécanique et sonnerie électrique Märklin

Photo 1859 et 1860 : Cloche mécanique et sonnerie électrique Märklin & module électronique sonore Busch. Source : internet

Les locomotives digitalsound

Depuis l'avènement du numérique dans le matériel moteur sous l'impulsion du constructeur Märklin dans les années 80, de nombreuses locomotives sont depuis proposées avec une sonorisation embarquée qui contribue à donner une nouvelle dimension au réseau. C'est un véritable progrès mais qui ne peut se suffire à lui-même. De plus, les différents sons, allant du bruit de la motorisation au sifflet en passant par différentes étapes de roulement, nécessitent des actions sur la console de commande, ce qui, en présence de nombreux engins motorisés, peut vite s'avérer fastidieux. Sans compter la cacophonie. Enfin, ces électroniques embarquées ne concernent que les engins de traction. Insuffisant pour restituer l'ambiance générale de ce monde miniature. Il faut donc compléter ces dispositifs individuels par un bruitage plus global. Enfin, le problème reste entier pour les réseaux analogiques.

Fabriquer sa bande son : accélérer le temps

Partant de ce constat et toujours dans le contexte d'un budget contraint, je vais confectionner une bande son spécifique pour mon réseau. L'avantage indéniable est que j'obtiendrai une ambiance personnalisée selon mes attentes et mes goûts. Le tout gratuitement. Le principe de base reste adaptable à votre installation. L'idée est de restituer la chronologie d'une journée complète sur une séance de jeu de quatre heures, soit un temps accéléré six fois. Ce choix n'est pas arbitraire : une heure se déroule en seulement dix minutes, ce qui est finalement assez court pour manœuvrer les wagons dans ZI Nord, thème majeur du réseau en devenir.

Vous pouvez bien-sûr choisir une accélération temporelle différente (en l'espèce plus rapide pour une séance de jeu sur trois, voire seulement deux heures), mais on se heurte rapidement à la réalité : la vitesse des convois. Même avec des distances compressées, notamment dans les coulisses, la vitesse à l'échelle dans les parties visibles ne correspond pas à la compression de temps. D'autant qu'avec des engins numériques et paramétrables individuellement, il est aujourd'hui possible de régler les vitesses des locomotives à l'échelle (A ce propos, je vous invite à visiter le site  user.telenet.ne qui propose un convertisseur à différentes échelles). De plus, il faut toujours à l'opérateur un temps incompressible pour réaliser ses manœuvres. Il faudra trouver des compromis spécifiques à votre type d'installation. 

Le changement d'échelle, le N par exemple, ne résout pas trop la problématique temporelle. En effet, le choix du 1/160 est dicté par deux critères : soit le modéliste n'a pas assez de place pour du HO et choisit le N ou Z pour compenser et la problématique est alors identique, soit il dispose d'une surface égale voire plus importante mais profite alors de la situation pour augmenter le linéaire visible (gare ou pleine ligne plus longue par exemple),  c'est à dire la partie la moins compressible temporellement.

Agrandir artificiellement le réseau

Nous sommes tous confrontés à la même problématique d'espace et notre réseau sera toujours trop petit. La bande son va ici permettre de l'agrandir artificiellement en suggérant une vie au-delà de notre installation. Ainsi, sur mon module ZI Nord de 200 x 50 cm, l'audio permet de suggérer des bâtiments non représentés comme l'église ou l'école, sensés se situer derrière les immeubles de fond de décor. Dans le même esprit, le montage sonore va donner vie à cette bourgade semi-rurale en évoquant les activités humaines quotidiennes : travail, marché,...

Photo 1861 : le module ZI Nord en août 2020. Source letraindemanu sur Canalblog

Sur cette bande son, ne vont figurer que des bruits d'atmosphère qui guideront le spectateur : bruits de la nature, brouhaha des activités humaines, vacarme automobile, sonneries d'école et cloches d'église,.... Les bruits de l'activité ferroviaire n'y seront pas inclus : la sonnerie de passage à niveau sera confiée à un module électronique, tout comme le bruitage de locomotives (pour celles dépourvues de sonorisation embarquée). Seuls quelques bruits de la gare pourront être insérés dans la bande son.

Logiciel de montage vidéo

Pourquoi utiliser un logiciel de montage vidéo pour fabriquer une bande son ? Simplement pour pouvoir incorporer des images, en l'espèce des titrages de temps qui faciliteront mes repérages sur les pistes.

Le logiciel utilisé est une ancienne référence Vidéodeluxe17® de chez Magix®, un logiciel vidéo très complet à un prix abordable. Il existe des versions bien plus récentes chez ce fabriquant. Il faut un peu de temps pour se faire la main sur tous ses outils, mais on y prend vite goût. En plus, ce logiciel sera utile également pour réaliser de jolies vidéos de votre réseau ou d'une exposition. Le logiciel peut accepter jusqu'à 32 pistes audio/vidéo, ce qui est très confortable. En attribuant un type de son par piste, cela facilitera le travail sur les différents jours de la semaine. Il me suffira de copier le fichier original intitulé " bande son lundi " et de retirer ou d'ajouter d'autres sons (par exemple bruit de marché le dimanche au lieu de bruits d'école) sans avoir à tout recomposer. D'autant que sur une bande son de quatre heures, les objets (les pièces de ce puzzle) de quelques dizaines de secondes, seront difficilement visibles à l'écran, sauf à augmenter la visibilité de la timeline en l'étirant. On travaille ici à l'image près, soit 25 images par seconde. J'affiche le compteur de durée qui me facilitera également le travail, en n'oubliant pas que cet afficheur est lui en temps réel (quatre heures).

Photo 1862 : Le logiciel de montage utilisé pour le montage de la bande son du réseau. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Je précise que la bande son en préparation ne concerne que ZI Nord. En effet, cette bande son sera remixée ultérieurement avec la bande son du dépôt : en stéréo, la bande son ZI Nord sera sur le canal gauche et la bande son dépôt sur le canal droit.  

Ne travaillant que sur des pistes audio (la piste 1, seule piste images est mise en muet lors de l'encodage), le temps d'encodage est très court. L'encodage est la phase de mixage de toutes les pistes pour ne finaliser qu'un seul fichier final (un encodage de vidéo peut prendre plusieurs heures pour quelques minutes de film selon la capacité de l'ordinateur). Il m'a fallu par exemple près d'une heure pour encoder le film sur le train touristique de Soulac, film d'une durée de 12'10". L'encodage de la seule bande son ne m'aurait pris que quelques minutes.

Tout le travail se fait uniquement avec un bon casque audio. On travaille à la souris exclusivement avec un ordinateur de bureau ayant une bonne mémoire RAM et un processeur rapide. L'idéal est d'avoir deux écrans, surtout pour un film vidéo.

Piste 1 : la chronologie

Sur la piste 1, je me confectionne un titre d'une durée de dix minutes exactes. Je démarre de l'horaire minuit > 01 h00. Je démarre de minuit, car ce sera l'heure de début de travail dans le dépôt. Je duplique 23 fois pour obtenir 24 créneaux horaires mis bout à bout et je change chaque intitulé en conséquence. J'obtiens ainsi une bande visuelle de quatre heures m'indiquant chaque créneau horaire de la journée. La piste est ensuite verrouillée pour éviter toute modification indue.

Sur la photo 1863 suivante : la piste 1 est provisoirement occupée par un seul titrage de 4 heures qui fixe la longueur du film. La piste 2 est occupée par 24 titrages de 10 minutes mis bout à bout. Ces 24 titres sont ensuite groupés (c'est à dire soudés) pour former un élément indivisible qui peut être manipulé pour être placé sur la piste 1 en remplacement du titrage de 4 heures. Nous obtenons notre échelle de temps pour la suite du montage. Sur la photo, le curseur, ligne rouge verticale, est positionné sur la tranche 9 à 10 heures du matin.

 

La piste 2 : l'église, repère temporel

En milieu rural dans les années 60, les cloches d'églises indiquaient les heures, également souvent la nuit, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Cette cloche va donner une première indication horaire à vos spectateurs en plus de donner vie à votre diorama ou réseau. 

Je choisis donc une vidéo de cloche d'église à midi (pour avoir douze coups) et son Angélus. La bande son initiale est retravaillée dans l'interface audio pour un son de qualité. Le volume est abaissé : l'église n'étant pas visible sur mon réseau, elle est sensée être éloignée donc moins forte. Puis l'objet est dupliqué 23 fois pour obtenir 24 objets identiques. Ils sont placés en piste 2 au début de chaque heure. Bien-sûr, l'objet est raccourcis pour obtenir le nombre de coups de cloche correspondant à chaque horaire. L'objet complet n'est qu'à midi, heure de l'Angélus. La cloche à une résonnance finale à conserver pour chaque séquence. Pour les horaires précédents, je coupe les premiers temps : ainsi, pour 05h00 par exemple, je ne conserve que les cinq derniers coups et non pas les cinq premiers. Les douze séquences de la première mi-journée sont ensuite groupées (rendues indissociables) puis dupliquées pour ensuite les appliquer à l'identique à la seconde mi-journée.

La piste est ensuite verrouillée. 

La piste 1 (titres) est mise en muet afin de n'encoder que la piste 2. Ainsi j'obtiens un fichier son de quatre heures avec uniquement la cloche de l'église, l'idée étant de n'avoir qu'un seul fichier pour les 24 créneaux horaires. Cet unique fichier vient remplacer les 24 fichiers précédents sur la piste 2 qui est maintenant verrouillée pour éviter toute modification indue.

La piste 3 : l'ambiance rurale

La piste 3 est destinée aux bruitages de fond, un bruitage " ambiance rurale " avec des sons de la nature essentiellement puisque mon réseau se trouve en zone rurale. Il faudra rechercher des ambiances plus " urbaines " pour un réseau représentant une ville plus dense. On trouve ces bruitages facilement sur les plateformes vidéos. C'est ce temps de recherches qui est le plus chronophage. Vous pouvez également capter vos propres sons avec votre téléphone portable, pour peu de ne pas avoir de bruits parasites : souffle du vent dans le micro, froissement de vêtements, échanges verbaux avec votre voisin. Et puisque vous n'êtes pas intéressé par la captation vidéo, votre téléphone peut être tenu discrètement (dans une gare par exemple). Vous pouvez aussi simplement utiliser la fonction magnétophone, moins gourmande en espace mémoire. Pratiquant le montage vidéo depuis plusieurs années, je dispose d'une banque de sons post-production de plusieurs milliers de bruitages. Ils vont m'être utiles pour diversifier mon mixage.

Je télécharge les vidéos souhaitées via un convertisseur. Comme je ne suis intéressé que par la bande son, je télécharge en MP3, ce qui est très rapide, d'autant que les fichiers-sources sont souvent des vidéos de plusieurs heures. Les fichiers audio sont renommés et insérés dans un fichier dédié pour ce montage. Le montage lui-même, sorte d'énorme puzzle qui constitue un fichier spécifique au logiciel, y est également rangé et sauvegardé sous forme d'une copie de secours à chaque modification. En effet, le logiciel est gourmand en ressources et les plantages de l'ordinateur (ordinateur de bureau exclusivement) sont possibles d'autant si l'ordinateur est faible en mémoire RAM et processeur.

J'ai choisi des bandes différentes pour l'ambiance " nuit " et l'ambiance " jour ", qui se différencient essentiellement par les bruits des animaux. En zone urbaine, c'est la densité du trafic routier qui diminue. Dans une interface audio, le logiciel permet de travailler la qualité et de nombreux paramètres du son : élimination des bruits de fond (bruit de camera de captation,..), équaliseur, stéréo, écho, réverbération,... 

La bande son " ambiance " est à volume normal : c'est le son principal qui va servir de référence à tous les autres objets sonores. A ce stade, il est possible de n'encoder que la première minute afin de réaliser un test et estimer le volume sur le futur lecteur du réseau. Une fois le travail terminé, la piste est verrouillée.

Lorsque votre piste de quatre heure est compléte, il est possible de n'encoder que celle-ci (toutes autres pistes sont mises en muet). Ainsi, j'obtiens un fichier son de 240 minutes. Cet unique fichier est positionné en piste 3 en remplacement des fichiers précédents. 

A ce stade donc, j'ai déjà l'ambiance sonore générale de mon module ZI Nord. 

Séquence orage, sur la piste 4

Histoire de varier un peu les sons notamment de nuit, plus calme en activité humaine, je conçois une séquence orage avec pluie et tonnerre. Pour ce faire, je vais utiliser plusieurs pistes disponibles pour mixer les sons : tonnerre au loin, puis apparition de la pluie avec tonnerre se rapprochant pour devenir plus présent. Au loin, quelques chiens hurlent à la mort. Puis l'orage s'éloigne. 

Il faut faire plusieurs essais jusqu'à l'obtention d'une séquence cohérente. J'ai opté pour une séquence de 6 minutes 13, soit un orage d'un peu plus d'une demi-heure. Cette séquence est ensuite encodée (mixée) pour n'obtenir qu'un seul fichier final. Ce fichier est placé en piste 4. Le son de la piste 3 (ambiance rurale et animaux sauvages) sera abaissé sur ce créneau horaire, les animaux, en particulier les oiseaux étant plus discrets pendant l'orage.

Sur la photo 1864 ci-dessous, on voit le même type de montage pour une autre séquence. 

Séquence marché, sur la piste 4

La séquence marché va apporter une ambiance de longue durée puisqu'elle sera d'un peu plus d'une heure réelle pour représenter six heures fictives.

On trouve assez facilement de la matière sur internet, avec des commerçants qui interpellent des clients. Plus difficile est de trouver des crieurs avec des prix en francs. On peut aller chiner sur des documentaires d'époque plus ancienne qui, après téléchargement, devront être expurgés des séquences avec musique ou voix off. J'ai même trouvé des séquences de films avec des gendarmes qui contrôlent les commerçants ou les clients. On peut ajouter en début et fin de séquence des bruits de déchargements et de remballement des marchandises avec des bruits de camions et fourgons.

Tout cela est mixé pour n'obtenir qu'un seul fichier final de 1 heur 06 minutes, placé de 7 heures le matin à 13 h 30 en temps fictif. le fichier est positionné en piste 4 sur ce créneau horaire. Le volume de ce fichier est abaissé pour suggérer un brouhaha lointain.

Pistes 5 :  l'école, profondeur artificielle

La bande son concerne un jour de semaine. Pour un jeudi (années 60), un samedi après-midi, un dimanche ou un jour férié il faudra supprimer ces séquences école. Là encore, l'idée est d'apporter de la vie imaginaire dans le réseau, de lui apporter de la profondeur artificielle en suggérant des bâtiments non représentés physiquement et de donner des indications temporelles au spectateur. Je cherche donc des séquences de récréation prises en plan large (ce qui exclut toutes les vidéos prises par des ados dans la cour avec des échanges verbaux inappropriés). J'ai essayé de trouver une récréation de jeunes enfants pour suggérer une école élémentaire. 

Cette séquence téléchargée, on la travaille dans le bloc audio pour améliorer la restitution. Le volume est abaissé : comme l'église, l'école n'est pas visible, elle est donc lointaine, donc moins audible. L'objet est ensuite dupliqué pour obtenir trois séquences le matin (entrée à 8h30, récréation de 10h00 et sortie à midi) et trois séquences l'après-midi (entrée de 13h30, récréation de 15h00 et sortie à 16h30). 

Chaque séquence récréation est ponctuée de la traditionnelle cloche annonçant l'entrée en classe et la fin des cours (une sonnerie pour une époque IV ou un carillon électronique pour un réseau moderne. Ces sons officiels se trouvent sur internet sans problème). 

La séquence est mixée puis posée en piste 5 aux horaires voulus. Les volumes sonores sont là encore abaissés pour évoquer une école hors champs visuel. La piste est verrouillée.

Photo 1865 : La timeline lors du montage de la bande son du réseau. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Piste 6 : les pompiers, un peu d'action.

Ma ZI Nord est dotée d'un centre de première intervention (CPI) situé au premier plan du module. Il est armé d'un fourgon-pompe léger, d'une ambulance et d'un véhicule tout usage. Son effectif est de 16 sapeurs-pompiers volontaires qui " décalent " sur appel par sirène civile. En 2020, les pompiers sont alertés par bips et la sirène ne sonne qu'une fois par mois (essais mensuels) ou en cas de catastrophe majeure (accident technologique, catastrophe climatique). La sirène officielle n'est pas difficile à trouver. Plus compliqué est de trouver un avertisseur sonore pompier ancien à compresseur pneumatique qui n'a rien à voir avec l'actuel avertisseur électronique. Je l'ai trouvé dans ma banque de bruitage, mais vous pourrez en obtenir sur une séquence filmée d'un défilé de véhicules anciens. 

Ce CPI est actif : deux sorties par jour. J'intègre donc une séquence sirène vers 11h00 (pour ne pas interférer avec les bruits d'école) et 1m30 plus tard (soit 9 mn en temps accéléré) le bruit du deux-tons du véhicule quittant la caserne. C'est le temps qu'il faut aux pompiers pour se rendre à la caserne, s'équiper et partir en intervention. La séquence est renouvelée l'après-midi.

Ce départ en intervention peut être justifié par un accident de la route (avant la sirène) qui sera l'occasion d'ajouter un avertisseur ambulance ou véhicule de police. Attention cependant aux tonalités différentes d'un pays à l'autre et surtout d'une époque à l'autre. 

Photo 1866 : le centre de première intervention des sapeurs-pompiers dans ZI Nord. Source : letraindemanu sur Canalblog

Un travail long 

Ce travail est long car il est très chronophage en temps d'écoute. 

A ce stade, je dispose déjà d'une bande son de quatre heures qui restitue une ambiance générale (sons d'animaux ruraux, sons de météo) et quelques activités humaines (marché, école et pompiers).

Il me reste encore un gros travail pour évoquer toute l'activité industrielle de la zone, bruitages des véhicules en particulier. Ces séquences seront travaillées de la même façon que les séquences précédentes. Il faudra juste penser à l'aspect stéréo de ces animations : les bruits de la société Laure Noirt par exemple, auront une balance prédominant à droite alors que les sons de la STPM seront à gauche. Je travaillerai entreprise par entreprise pour faciliter le montage, chaque entreprise étant sur une piste différente pour faciliter les modifications ultérieures.

Les dernières pistes seront utilisées pour des sons plus globaux tel le trafic routier dans la zone. 

Il faut veiller à rester cohérent : par exemple utiliser un trafic sur route mouillée après l'orage et s'approcher au plus près de l'époque (bruits de moteur différent pour les véhicules, les klaxons,...).

Après cet exposé sommaire sur le logiciel, il ne vous reste plus qu'à laisser libre cours à votre imagination. Les possibilités sont infinies.

Emmanuel

Bonsoir Manu,

Très impressionnant ! Pour avoir commencé à réfléchir à la question, je sais qu’il y a beaucoup d’heures de travail minutieux derrière ton post : recherche des vidéos, compréhension de l’outil, constitution des bandes etc, etc …

Je pense comme toi que le son est une dimension très importante (et trop souvent négligée) sur les réseaux.

J’avoue que tu as poussé le concept très loin : je me contenterai de quelques vidéos converties en MP3 sur mon réseau…

Par contre, je suis bien intéressé de savoir comment tu vas diffuser le son : HP et amplification dédiée ou PC et enceinte connectée ???

Amicalement,

Fred