La "Rue de Suède" revisitée en Marklin Digital

Bonjour,

Les travaux ont bien avancé pendant le confinement. Et la réfection de la pièce est motivante pour la suite. Ca commence à ressembler à quelque chose.

bonjour Heureusement pour toi que Dame Muriel et Maître Levy n’étaient pas inflexible😅
superbe en tout cas et bonne continuation
Sincèrement Mark

Les négociations ont été âpres mais sont soumises à une clause de confidentialité.
L’essentiel est que le prolongement de la ligne eût été possible.
Prochaine grosse étape : le dépôt.

Bonjour Manu,

De bonnes réalisations techniques et de belles réalisations modélistiques.
Bravo.
J’apprécie également l’illustration de ton travail au travers d’un scénario agréable à lire.
Bonne continuation.
Pascal

Électricité 

[ Basse tension ] ● Épisode 267 - L'embranchement de la STPM est une longue voie partiellement noyée dans un sol en béton. Cette section noyée n'est ni fiable électriquement ni esthétique. Je décide de la refaire en totalité et profite de cette occasion pour installer un dételeur. Des clous seront utilisés pour le rail central. 


![Logo astuce](upload://gJaO2sAjV5yWazELqbh288L6tDy.png)

La STPM est une entreprise de travaux publics qui dispose de deux embranchements dans la zone industrielle Nord : l'embranchement E1, objet des présents travaux, est situé au fond à gauche et dessert une cour béton avec un entrepôt. C'est la voie de stockage la plus longue de la ZI. L'embranchement E2, situé devant à gauche, donne accès à une remise équipée d'un portique. C'est une voie courte. 

Photo 1691 : plan de ZI Nord. Source : letraindemanu sur Canalblog.

La situation actuelle

La voie noyée n'est pas facile à reproduire en trois rails du fait de la présence du rail central composé de picots. Si notre ami belge Pascal Hubert (Réseau « Les Robertmonts » a décrit une excellente technique de voie noyée à partir de la voie C, elle est difficilement transposable en voie K.  Ma première idée a été de remplacer la voie K Märklin par de la voie Jouef en code 100, voie sur laquelle j'avais collé un rail central. Le tout avait ensuite été noyé dans une dalle en plâtre. Le résultat n'a pas été probant car peu fiable et surtout assez inesthétique. J'ai donc profité de mes récents travaux d'infrastructure (pont mobile et module Ouest) pour refaire complètement cette voie. 

Photo 1692 : l'ancienne voie noyée dans la cour béton. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Notre ami breton Vincent m'a récemment déposé des coupons de voie K pour le dépôt. Parmi eux, un rail dételeur (Märklin 2297) qui trouvera sur cette voie du fond un emplacement de choix pour faciliter les manoeuvres.

Démontage de l'ancienne voie

A ce stade donc, il me faut donc remplacer la voie sur ses 2/3. Pour mémoire, ma voie K a été posée sur une couche de Dépron® 6 mm (au lieu du liège) et collée exclusivement à la colle vinylique (colle blanche) non diluée. Ce choix, fait il y a trois ans, s'avère judicieux pour ces travaux de réfection sans dommage. Les travaux sont réalisés avec un disque à tronçonner monté sur la Dremel.

La voie K est sectionnée à la disqueuse perpendiculairement, à 14 cm de la sortie de l'aiguille qui la relie à la voie d'évitement. Puis, toujours à la disqueuse, je découpe la dalle béton de part et d'autre de la voie noyée. La dalle étant en plâtre, la découpe va générer de la poussière. Le travail se fait donc avec la disqueuse dans la main droite et l'embout d'aspirateur dans la main gauche. Sur la partie de voie non noyée, la découpe est simplement réalisée avec un gros cutter de bricolage. C'est moins poussiéreux.

Avec un tournevis plat, je décolle le Dépron® qui supporte la voie. Cette opération est aisée.

Photos 1693 et 1694 : L'ancienne voie a été retirée et décaissée. Source : letraindemanu sur Canalblog

Travaux préparatoires sur site

La voie ainsi décaissée, je passe un coup de papier de verre sur la planche pour retrouver une surface propre. Je découpe dans le décor, au cutter, l'emplacement nécessaire au moteur du dételeur. 

Préparation de la voie.

Dans un coupon de voie fléxible voie Märklin K de 90 cm, je découpe une section de 60 cm. Elle sera noyée sur 50 cm.

La partie translucide et mobile du dételeur est ensuite légèrement poncée. Cette opération est réalisée en position levée à l'aide d'un petit tournevis plat. Surtout n'utilisez pas la commande électrique car une action trop prolongée risque de cramer la bobine. Ce ponçage permet de dégager un peu les picots de cet élément lorsque l'élément mobile est au repos en position basse.

Sur cette nouvelle section, je soude des câbles d'alimentation : deux au rail central, avant et après le dételeur ; quatre autres sur les rails de roulement pour le retour de masse.

Dans du carton-mousse de 3 mm, je découpe deux bandes de 50 cm de long sur la largeur de la voie. Le carton-mousse n'est pas pelé. Les bandes sont collées à la colle vinylique pure l'une sur l'autre, puis sous la voie. On met sous presse avec des grosses boites de conserve.

Dans du carton de 1 mm d'épaisseur, je découpe des bandes de 4 mm de large, largeur entre les picots centraux et les tirefonds. On vérifie qu'un wagon passe sans encombre. Les bandes sont ensuite collées à la Colle 21 cyanoacrylate : une petite goutte déposée avec la canule de la marque sur chaque traverse, de part et d'autre des picots centraux, sur une longueur de 50 cm.

Puis j'applique de l'enduit de lissage en tube entre les bandes, sur les picots centraux. Avant séchage complet, j'insère les futurs clous dans l'enduit pour tracer les trous. Je retire les clous puis je laisse sécher. Une fois sec, un léger ponçage à grains fins améliore l'apect.

Photos 1695 à 1697 : Préparation de la voie K. Source : letraindemanu sur Canalblog

Pose de la nouvelle voie

La voie est ensuite collée à son emplacement. Le plus délicat est de bien régler la jonction entre la nouvelle voie avec son dételeur et l'ancienne. Avec un wagon, je vérifie que le roulement est impeccable. Puis la voie est fixée avec quelques vis pour voie C. On laisse sécher. 

J'applique ensuite une peinture acrylique gris béton sur l'entrevoie réalisé : 50% blanc + 25% ombre naturelle + 25% ocre claire. Le tout dilué avec un peu d'alcool à 70°. On laisse sécher.

Photos 1698 et 1699 : Intégration de la nouvelle voie à son emplacement. Source : letraindemanu sur Canalblog

Des clous pour le rail central

Avec un micro-forêt monté sur la Dremel, je perce la planche en me servant des trous précedemment préparés dans l'enduit. Puis j'insère un clou à tête plate dans les trous. Attention, car ces clous vont donc dépasser sous le réseau. Les têtes de ces clous doivent être très légèrement au dessus du plâtre pour que le frotteur des locos puissent entrer en contact. 

Les clous sont ensuite soudés à un cable électrique qui est ensuite connecté au feeder traction. Les câbles de masse le sont également.

Photos 1700 à 1704 : Mise en place de la nouvelle voie de la STPM. Source : letraindemanu sur Canalblog

J'ai profité de l'occasion pour appilquer la meme technique à la sortie de l'aiguillage vers l'Ouest, sur cette portion où toutes les locomotives plantaient allègrement. J'ai également changé l'élément de voie de transition. Avec cette nouvelle installation, les engins de traction roulent désormais sans problème.

Photo 1705 : Réfection du rail central et remplacement de l'élément de transition en sortie Ouest. Source : letraindemanu sur Canalblog.

A suivre : réfection des abords de la nouvelle voie de la STPM

Emmanuel

Bonjour Manu,

Bravo pour la voie noyée, c’est une difficulté majeure pour le système Märklin. Je n’avais pas pensé aux clous…

J’avais vu une méthode à peu prés similaire à base de picots de chez Conrad inclus dans une plaque cuivrée pour circuits électriques, mais qui impose de tout construire (voir le sujet ici :https://stummiforum.de/viewtopic.php?p=980361#p980361), donc beaucoup plus compliquée à réaliser…

ça avance vite sur ton réseau, les équipes mettent les bouchées doubles !!!

Bonjour Manu,

J’ai repris ton fil depuis le début et je suis vraiment admiratif devant ton travail, ton ingéniosité et ton talent. C’est banal mais je te le dis quand même: un tout grand bravo. Continue de nous montrer tes techniques, c’est très inspirant et formateur.

Pour ce qui concerne la reprise de cette voie, la voie flexible était nécessaire puisque cet ITE n’est pas strictement rectiligne. Une voie flexible en 2 rails aurait été plus économique, mais je n’en avais pas sous la main. La technique des clous est pleine d’interêt. J’ai hésité à utiliser de clous avec des têtes plus petites du fait de la présence d’un trou sur certains skis de locomotives (trous d’accès généralement à un vis de fixation châssis/caisse). Mais je pense que des têtes plus fines doivent être possibles pour être plus discrètes. J’essaierai sur les PN.

Je suis en train de refaire l’ enduit de part et d’autre de la voie pour terminer son insertion esthetique

Bonjour Manu,

Toujours plaisir à découvrir ton travail. Coup de coeur pour la photo 1678, c’est d’un réalisme !

A+

Manu

Effectivement, vue de cette entrée latérale, la gare a un certain cachet. Dommage que le Polyglass de facade reflète les véhicules de pompiers et l’entrepôt du fond…

Merci de ta visite.
Manu

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Électricité du réseau : et la lumière fut

Électricité 

[ Éclairages bâtiments ] ● Épisode 268 - Après la reprise d'alimentation de la nouvelle voie de la STPM, poursuite des travaux d'électricité avec la réfection complète des éclairages des bâtiments et des lampadaires dans la zone industrielle Nord. 


Intégration de la nouvelle voie de la STPM

La nouvelle voie de la STPM vient d'être posée et câbléeJe termine son intégration en rebouchant la dalle béton de part et d'autre des rails. A cette fin, je commence par combler les trous entre la nouvelle voie et la dalle en place avec des chutes de carton-mousse collées à la colle vinylique. Puis je découpe des bandes de 9 mm de large dans du carton de 1 mm d'épaisseur. Elles sont collées à la Colle21 cyanoacrylate sur les extrémités des traverses, le long de la face externe des rails. Je fais de même sur le passage à niveau qui donne accès à la cour intérieure. Enfin, j'étale de l'enduit de rebouchage en tube sur ces bandes. Une fois sec, l'enduit est poncé au papier de verre à grains fins puis peint à la peinture acrylique gris béton (50% blanc + 25% noir + 25% ocre claire). 

Il ne me reste plus qu'à reprendre un peu le ballast et la végétation sur ce secteur.

Photo 1706 et 1707 : intégration de la nouvelle voie voie Märklin K et réfection de la cour en béton. Source : letraindemanu sur Canalblog

Reprise des éclairages

L'ancien tableau de commande a été démonté lors des travaux de rénovation de la pièce du réseau. Il va donc me falloir en construire un nouveau, plus compact, plus ergonomique et plus esthétique. De plus, de nouveaux besoins en raccordements électriques se sont fait jour au gré de l'implantation des bâtiments, des éclairages publics et autres animations lumineuses.

Photo 1708 : reprise complète des éclairages des bâtiments et des lampadaires dans ZI Nord. Source : letraindemanu sur Canalblog

Tous ces éclairages ne sont pas identiques puisque l'on trouve des éclairages à ampoules, des éclairages à leds avec résistance intégrée (rubans de leds, lampadaires Faller,..), des éclairages à leds sans résistance d'origine (lampadaires de la gare,..) ainsi que des leds clignotantes. A noter que certains éclairages sont à base de blanc froid (tubes néons dans la réalité) et d'autres à base de blanc chaud (lampes à incandescence). 

Enfin, tous ces éclairages ne devront pas s'allumer simultanément comme dans la réalité. Sans aller jusqu'a commander chaque ampoule séparément, ce qui deviendrait onéreux en câbles et interrupteurs, je vais regrouper les éclairages par secteur d'activité : Bâtiments de la STPM, Hôtel du Nord, entrepôt Walters, menuiserie, immeubles d'habitation, Société Laure Noirt, lampadaires de voie publique et éclairage du quai. Tous ces luminaires seront branchés sur du 12 v courant continu, sur la sortie traction d'un transformateur Fleischmann analogique. L'avantage est de pouvoir moduler éventuellement la tension de sortie et donc l'intensité générale de ces lumières. A ce propos, il y a lieu d'éviter une erreur fréquente sur nos réseaux avec des éclairages trop puissants par rapport à l'échelle de réduction. De fait, la plupart des lignes électriques devra être dotée de résistances pour abaisser la tension.

Photo 1709 : Entrepôt en demie-profondeur de chez Cités miniatures illuminé par deux soquets d'éclairages à leds blanc froids vendus chez Lapierre-Modélisme. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Préparer les éclairages

Si les ampoules à incandescence et les leds déjà équipées de résistance ne nécessitent pas de préparation particulière, les leds non pourvues de résistance doivent en être dotées sous peine de cramer la led au branchement. C'est le cas par exemple des réverbères proposés par Lapierre-Modelisme. Vendus avec une résistance de 560 Ohms, il suffit de souder de fil + sur ce composant électronique. Pour mémoire, il n'y a pas de sens à respecter. 

Astuce pour dénuder des fils très fins. Ces câbles cassent irrémédiablement si on tente de les dénuder mécaniquement. Il suffit de poser l'extrémité à dénuder sur une chute de tasseau en bois puis de poser furtivement le fer a souder chaud sur cette extrémité pour faire fondre la gaine puis tirer doucement sur le fil. La gaine plastique se retire alors facilement. Toutes les leds qui nécessitent une résistance sont ainsi équipées d'une résistance de 560 Ohms. 

Je commence par tirer le câble de masse commun à tous ces éclairages. Le câble choisi est un fil noir de 1,5 qui distribue tous les éclairages connectés par des dominos. L'autre extrémité des câbles est connectée à une barrette de dominos installée en bord de module pour le futur raccordement au pupitre.

Photo 1710 : L'Hôtel du Nord d'Architecture et Passion, coupé en deux bâtiments demie-profondeur, dispose d'une alimentation séparée pour le café avec deux soquets à leds blanc froid. Un seul est branché, le second est en secours, la maquette ayant été collée à son emplacement. Les éclairages des chambres sont à base de leds blanc chaud avec une résistance de 4,7 kOhms. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Les fils + de chaque secteur sont ensuite regroupés ensemble (par exemple les deux entrepôts de la STPM). Je me garde ainsi la possibilité d'ajouter d'autres éclairages à l'avenir (par exemple des lampadaires dans les cours des entreprises). Avec un câble d'essai, je teste chaque groupe d'éclairage pour choisir la résistance appropriée afin d'obtenir une luminosité pas trop puissante. Ces essais se font alors que la salle du réseau n'est pas éclairée. Lorsque la valeur de la résistance est bonne, je tire le cable + et l'équipe de la résistance en question. Toutes les connexions et raccordements sont soudés et éventuellement protégés par de la gaine thermorétractable. Ainsi, lorsque je connecterai mes branchements au pupitre, je n'aurai plus à me soucier de la tension.

Photo 1711 : L'éclairage du quai est assuré par trois lampadaires anciens à led blanc chaud et l'abri est équipé d'un soquet à led blanc froid, tous ces éclairages provenant de chez Lapierre-Modélisme. Au fond, l'usine Walter's est doté de deux soquets à ampoule et d'une applique à micro led blanc chaud. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Ainsi, le café (qui s'allume séparément du reste de l'hôtel), tout comme l'usine Walter's,  sont équipés d'une résistance de 2,2 KOhms, la menuiserie est à 1 KOhm, les chambres de l'hôtel, les lampadaires de rue, et les entrepots Laure Noirt sont à 560 Ohms. Les autres sont connectés sans résistance supplémentaire. 

Photo 1712 : La Société Laure Noirt comprend : un entrepôt Faller doté d'un soquet d'éclairage à ampoule, le stockage du charbon est équipé d'un soquet à led blanc froid, et le bureau doté d'un éclairage à led blanc chaud. Au fond, les chambres de la façade arrière de l'Hôtel du Nord sont équipéés de leds blanc chaud. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Les câbles sont ensuite soit insérés dans des peignes de reliure soit collés au pistolet à colle pour les ranger proprement. Tous ces branchements sont évidemment reportés sur un plan.

Photo 1713 : Ambiance nocturne dans ZI Nord. Source : letraindemanu sur Canalblog.

L'ensemble de ce travail d'électricité ne pose aucune difficulté sous réserve d'être méticuleux dans les branchements d'essais et dans la pose des câblages définitifs.

Emmanuel

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Très belle ambiance nocturne

Patine de la BB 67000 Jouef

Patine (locomotive)

Parc moteur ] ● Épisode 269 - La BB 67001 Jouef offerte par Errol n'a qu'une fonction décorative sur mon réseau. Bonne occasion de m'essayer à une première patine de locomotive diésel. 


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Si je me suis déjà lancé par le passé dans la patine de locomotives à vapeur avec la BR 38 et la BR 80 de la DB, je n'avais jusqu'à présent pas travaillé sur un engin diesel. La BB 67001 Jouef offerte récemment par Errol est parfaite pour cette nouvelle expérience. Cet engin moteur emblématique de l'histoire ferroviaire française conviendra parfaitement pour décorer ma nouvelle voie en surplomb et sa position statique pourra être justifiée par un carré fermé. 

Photos 1714 et 1715 : La BB 67001 fut produite par Jouef en 1974. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Une patine accessible à tous

Cette référence produite par Jouef en 1974 ne répond bien-sûr pas aux standards esthétiques actuels. De surcroît en 2 Rails, elle n'est pas compatible avec mon réseau Märklin et je n'envisage pas d'onéreux travaux de remotorisation ou de digitalisation pour ce modèle qui n'a qu'un objectif décoratif. Pour autant, malgré sa gravure d'époque, elle peut être améliorée esthétiquement avec une petite patine. Pour mémoire, je n'ai pas d'aérographe et je travaille donc aux pinceaux avec quelques acryliques et des terres à décor. C'est donc une séance accessible aux plus grand nombre d'entre-nous avec des moyens peu coûteux.

Osez les terres à décor !

Les terres à décor (TAD) sont des pigments de peintures très fins proposées en pots de différences contenances qui se travaillent de deux façons principales : en dilution (comme une peinture) ou à sec. Si la première option est assez semblable à la peinture (on mélange un peu de pigments à un diluant), la seconde méthode inquiète plus les néophytes car on travaille le produit brut. Pour autant, la technique se maîtrise assez rapidement et donne de jolis résultats. N'hésitez à sacrifier deux ou trois wagons d'occasion pour vous faire la main. Les terres à décor ne sont pas très chères d'autant qu'elles se conservent bien dans leur contenant d'origine et sont stables dans le temps. La variété de teintes proposée permet toutes les fantaisies. 

Quelques ustensiles 

Pour travailler avec les terres à décor, j'utilise des pinceaux exclusivement dédiés à cet emploi. Il faut des pinceaux à poils souples de différentes tailles, des petites brosses, des pinceaux blush et autres accessoires de maquillage. 

Photo 1716 : Pinceaux dédiés à la patine aux terres à décor. Source : letraindemanu sur Canalblog

Jus crasse

Après démontage de la machine (Caisse, châssis, essieux et attelages), il faut protéger les vitrages avec un morceau de ruban adhésif ou un produit de protection dédié. Je débute par l'application d'une couche de "Jus crasse" sur l'ensemble de la caisse avec un pinceau à poils souples dédié aux peintures acryliques. Pour mémoire, ce "Jus crasse" est le reste de tous mes résidus de séances de peintures précédentes conservé dans un pot en verre avec un bouchon hermétique. C'est dans ce pot que je nettoie mes pinceaux. Ce jus est largement dilué dans de l'alcool à 70°. J'applique également ce jus sur les boogies et les flancs de roues.

Terres à décor à sec (TAD)

Après séchage complet, j'applique à sec une couche de TAD couleur Brun-roux (référence Artitec 70 009) sur le toit, la caisse (y compris grilles latérales) en insistant sur les bas de caisse, le châssis et les boggies. Sur le toit, l'application se fait d'une extrémité vers l'autre. Sur la caisse, du haut vers le bas. 

J'applique ensuite une couche de TAD Noir poussière (Référence Heico 67 013) sur le milieu de toiture en insistant sur les grilles de ventilateurs, les grilles de toiture, les trompes et d'une manière générale les creux et reliefs. Je fais de même sur les cabines de conduite et les plateaux de tampons. Sur la caisse, on insiste sous les bouchons de réservoirs et les manettes.

A cette étape, deux options s'offrent à vous : si le résultat ne vous convient pas, il suffit de nettoyer la caisse sous l'eau et recommencer. Si cette première phase vous convient, on fixe le tout avec un voile de vernis mat en bombe (gamme modélisme). Attention, ce voile va considérablement atténuer la patine. 

Après séchage, si la patine est trop atténuée, on répète les opération précédentes.

Avec une TAD Oxyde rouge (référence ABE 660) je travaille sur les boggies et les boisseaux de tampons. Je répète l'opération avec un peu de Rouille brune (référence Artitec 70 002). Je passe ensuite une couche de Brun roux sur ces memes endroits. Je termine avec une couche de Noir poussière. Un voile de vernis fixe le tout.

Je termine par l'application de TAD Ombre naturelle (référence ABE 678) sur l'ensemble de la caisse en insistant sur les creux et reliefs. Je fixe au vernis.

Terre à décor diluée

Je dépose un peu de TAD Brun roux dans un petit pot puis je la dilue avec un peu de mon jus crasse. j'applique ce mélange sur les flancs de roues.

Le résultat obtenu pour cette première tentative est peut-être un peu trop prononcé. Il me faudra avoir la main plus légère sur le prochain exemplaire. Néanmoins, la BB 67001 Jouef convient parfaitement pour cet usage purement décoratif et statique sur la voie surplombant la sortie Ouest de ZI Nord.

Photos 1717 à 1721 : Patine de la BB 67000 Jouef. Source : letraindemanu sur Canalblog

N'hésitez pas, vous aussi, à vous lancer dans ce type d'exercice. C'est plaisant et le matériel roulant s'en trouve bien plus réaliste.

Photos 1722 et 1723 : patine de la BB 67000 Jouef. Source : letraindemanu sur canalblog


Sur le site Réseau-train, vous trouverez un tuto sur une patine beaucoup plus travaillée sur la BB 67 321 Jouef, référence plus récente et détaillée. Une patine de ce type d'engin a également été décrite dans loco-Revue n° 818 de septembre 2015.

Bon travaux

Emmanuel

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Hello Manu,

Cette méthode sans recours à l’aérographe est pratique pour ceux qui ne veulent pas dépenser dans un équipement complet d’aréographie (mot purement inventé :grin:. Merci à toi de continuer à partager ton projet sur ce forum !!! Et tes patines sont superbes :+1: .

Cordialement, Mathieu

Oui, patine accessible à tous avec des moyens techniques simples et peu onéreux. Le résultat est intéressant et donne une belle allure au matériel.

Mieux connaitre le block automatique à permissivité restreinte (BAPR)

Signalisation

[ Trains réels ] ● Épisode 270 - En signalisation ferroviaire française, si le Block automatique lumineux (BAL) est généralement connu des modélistes, le Block automatique à permitivité restreinte (BAPR) l'est moins. De fait, il est peu représenté sur nos réseaux malgré ses nombreux atouts.


letraindemanu (1724) Block automatique à permissivité restreinte

Cet article a été publié dans la rubrique Histoire du Chemin de Fer

Patine des voitures voyageurs de la navette ouvrière

Patine (wagons)

[ Tutoriels ] ● Épisode 273 - Après plusieurs exercices de patine sur des wagons marchandises, je me lance aujourd'hui dans mes premières patines de voitures voyageurs. Ma navette ouvrière, composée de voitures à trois essieux, est donc prétexte à cette nouvelle expérience avec des moyens techniques et des produits accessibles à tous.


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La patine est un domaine qui interroge beaucoup de modélistes n'osant pas franchir le pas. Certains s'y refusent par peur de déprécier la valeur de leur collection. Ce fut mon cas lors de ma première période (1975/2002) par crainte de dévaloriser mon important parc roulant Märklin. D'autres n'osent pas se lancer par crainte de ne pas maitriser les techniques et les produits et craignent d'enlaidir leur matériel plus que de les enjoliver. Il n'est donc point question ici de relancer ce débat qui anime souvent nos réseaux sociaux. Pour autant, j'ai osé m'y aventurer depuis ma reprise en 2017 et je dois bien l'avouer, l'expérience est plaisante, voire grisante. En effet, depuis ma reprise, j'aborde le modélisme avec un esprit esthétique plus développé et surtout dénué de toutes contraintes de valeur financière. Désormais débarrassé de ce carcan pécunier somme toute très subjectif, je peux me concentrer sur le plaisir et l'épanouissement avec la satisfaction de découvrir de nouveaux apprentissages. C'est donc avec enthousiasme que je vous partage ma modeste expérience.

Bien-sûr, comme chacun, j'appréhendais ces techniques qui m'étaient inconnues et surtout je disposais de très peu de produits, contrainte budgétaire oblige. J'ai commencé à me faire la main sur quelques wagons marchandises de seconde main avec un assortiment de base de peintures acryliques et de terres à décor, le tout travaillé aux pinceaux. 

Voiture " trois pattes " modernisée Roco

Il s'agit d'une voiture modernisée dite " trois pattes " de la DB de marque Roco. Ces voitures sont issues de la transformation, au début des années 50, des « Länderbahnen », voitures à portières latérales. Ces voitures reconstruites circulaient accouplées par paires. L'exemplaire en ma possession m'a été offert récemment par Jeanne et Olivier. Il convient donc très bien pour compléter ma navette ouvrière comportant justement deux « Länderbahnen » immatriculées à la SNCF et offertes par Antoine, autre mécène de la compagnie, à l'été 2018. 

Les voitures voyageurs ont la particularité d'être vitrées et aménagées. Il faut donc les démonter pour les peupler de quelques usagers. Sur cet exemplaire Roco, le démontage est assez facile en écartant un peu le bas de caisse du châssis : il y a trois ergots par face. L'aménagement intérieur se désolidarise de la caisse par le dessous. J'y place une dizaine de personnages de récupération, largement amputés à mi-cuisse et collés à la cyanoacrylate Colle 21. Les plus motivés pourront profiter de cette occasion pour repeindre sièges et cloisons, voire y installer un éclairage intérieur à base de blanc chaud. L'aménagement est ensuite mis de côté. 

Il faut ensuite masquer les vitres pour les protéger des futures applications de vernis en bombe. J'utilise du scotch d'électricité (chatterton) découpé en carreaux de 11x11 mm. 

Photos 1760 à 1762 : Travaux de patine sur la voiture voyageurs modernisée à trois essieux Roco. Source : letraindemanu sur Canalblog. 

Jus crasse

Le début des travaux de patine débute par une application de « jus crasse acrylique » [1]. De mon flacon en verre préalablement bien secoué, je prélève 2 à 3 ml avec une seringue que je verse dans un petit godet en plastique. J'ajoute la même quantité d'alcool à 70, diluant qui s'évapore vite et donc diminue les temps de séchage. Plus ce jus est dilué, plus la patine est subtile et donc facilement maîtrisable. Il faut bien attendre le séchage complet car ces peintures acryliques (de marque Pébéo) foncent en séchant.

J'applique une première couche sur l'ensemble de la caisse (du haut vers le bas sur les parois et du centre vers l'extérieur sur le toit), sur le châssis et les flancs de roues. Je laisse sécher puis j'applique une seconde passe. On doit obtenir un léger voile poussiéreux, sans plus. En effet, dans la réalité les voitures sont nettoyées régulièrement. Lorsque cette teinte vous convient, on applique un voile de vernis mat en bombe qui va faciliter l'accroche des terres à décor.

Terres à décor (TAD)

Je travaille uniquement avec des pinceaux à poils souples exclusivement réservés à ces produits. Les travaux sont réalisés sur une feuille de papier sulfurisé pour récupérer les pigments en surplus. Un assortiment de terres à décor en pots de 5gr est largement suffisant pour découvrir cet apprentissage.

Je commence par appliquer une TAD " Brun roux " (Artitec 70.009) sur l'ensemble du châssis. Je trempe le petit pinceau dans le pot, tapote sur le pinceau au dessus du pot pour faire tomber le surplus, puis tapote sur le pinceau au-dessus de la surface à traiter. Il faut vraiment déposer le TAD avec parcimonie car il ne faut qu'une très faible quantité pour travailler. Avec un pinceau plus gros, j'étale les pigments. 

Je fais de même en bas de caisse pour simuler les traces dues aux projections. Il faut y aller doucement. 

Je passe ensuite un peu de TAD " Rouille brune " (Artitec 70.002) sur les lames de ressors et les boisseaux de tampons. Je termine par une application de " Noir poussière " (Heico 67.013) en insistant sur les boîtes d'essieux. Le tout est fixé par un voile de vernis mat en bombe pulvérisé à une vingtaine de centimètres.

A ce stade, le vernis est susceptible d'amoindrir, voire anéantir la patine avec TAD. Rien de grave cependant, il suffit de recommencer.  Néanmoins, n'oublions pas que ces voitures voyageurs sont moins outragées par le temps simplement parce que plus regulirement nettoyées. Sur cette voiture donc la patine est volontairement légère.

Voitures à portières latérales Märklin 

Photos 1763 à 1765 : Patine des voitures à portière latérales SNCF Märklin 4204 et 4205. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Ces voitures sont plus compliquées pour y installer des usagers. J'ai donc du laisser l'aménagement en place pour y coller les personnages. Ayant eu la très mauvaise idée d'utiliser la cyanoacrylate, ses vapeurs ont terni certains vitrages. Dans ce cas, j'aurais du utiliser juste de la colle blanche. Je le saurai pour une prochaine fois.

Pour la patine, j'ai utilisé la même technique que celle utilisée sur la voiture précédente. J'ai juste un peu accentué le jus crasse pour avoir deux voitures un peu plus sales. 

Voila une petite rame pleine ce charme dont la traction conviendra très bien à la T12 offerte récemment par Pascal. Cette locomotive est d'ailleurs partie à l'atelier patine. En attendant, la Br 38 offerte par Christian et elle aussi patinée (voir la technique ici) assure la traction de la navette.

Photos 1766 à 1768 : La navette ouvrière avec des voitures à trois essieux patinées est tractée par la Br 38 DB Märklin également patinée. Source : letraindemanu sur Canalblog.

Emmanuel 

Du beau travail, Manu.

Bonsoir Manu.

Beau travail comme d’habitude!

Trouvait-on ces navettes,stp, par exemple sur les réseaux Nord et Est de la région parisienne?

Errol.

A l’Est, je pense qu’on a eu des voitures à portières latérales avec une livrée semblable. Au nord, pas sur