La "Rue de Suède" revisitée en Marklin Digital

[size=150]Premiers branchements électriques sur le module[/size]

Épisode 20 - La voie est posée et patinée. Il est temps de m’attaquer à la première phase du câblage électrique.

Maintenant que la voie est définitivement posée, il est possible de concevoir la première étape du câblage. Et cela nécessite d’être soigneux et ordonné. Car jusqu’à présent, je n’ai que l’alimentation traction à connecter. Mais à l’avenir de nombreux accessoires électriques viendront se greffer : moteurs, signalisation ferroviaire, éclairage public, illumination des bâtiments, …

Faire un plan électrique soigneux

Même sur une surface aussi réduite, le câblage va rapidement se densifier et se compléxifier. Les risques de pannes seront nombreux - et forcémenent proportionnels au volume d’accessoires - et seront autant de réparations qu’il faut envisager. Il convient donc de faire un plan soigneux que l’on complète au fur et à mesure de l’évolution, en adoptant un code couleurs invariable.

  • Rouge : le positif ou la phase du courant traction. Pour mon module, le câble rouge alimente le rail central ;

  • Noir : le négatif ou le neutre du courant traction. Dans mon cas, le câble noir alimente les deux files de rails (hors zone de retrosignalisation) ;

  • Jaune : positif ou phase en courant " accessoires " ;

  • Marron : négatif ou neutre “accessoires” on/off

  • bleu : négatif ou neutre des " accessoires " à impulsion.

Voilà pour le début.

[size=85]Photo 63 : le feeder traction est installé dans des peignes de reliures pour un câblage plus ordonné. On voit ici les liens permanents et les connections.Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

Quelques outillages

Point besoin de faire un plan rigoureux si le câblage physique est bordélique. Il faut donc quelques matériels pour travailler proprement. On trouve cela facilement dans toute GSB (Grande Surface de Bricolage dans notre jargon modélistique) :

-un tournevis adapté aux dominos,

-un dénudeur

-une pince coupante,

  • et le fer à souder.

Voilà pour les outils. Il faut également du petit matériel :

  • Trois barrettes de dominos pour câbles de section 1,5 ;

  • vis pour fixer les dominos par paires ;

  • Cinq mètres de câbles rouge et noir section 1,5 en câble rigide ;

  • Une pochette de 50 liens permanents (serflex©) et 50 bases adhésives (vérifier les compatibilités) ;

  • Dix peignes de reliure et un marqueur fin indélébile (en papeterie).


[size=85]Photo 64 : connections de la voie d’évitement au feeder traction.Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

Le feeder traction

Voici arrivé le moment où je vais apprécier mon choix en faveur d’un réseau sous forme de modules. J’ai pris quelques années et je ne suis plus aussi souple. Passer des après-midi allongé sous le réseau c’était fun il y a vingt-cinq ans. Ce n’est plus trop mon truc. Et c’est à cet instant que j’apprécie mon choix de module. Maintenant, plus de contorsions. Je bascule mon module d’un quart de tour et me voici assis confortablement face à mon plan de travail.

Je commence par tracer au crayon l’axe de la voie sous le plateau, en évitant les aiguillages pour laisser la place aux éventuels moteurs sous table. Sur ce tracé, je fixe des peignes de reliure en plastique d’est en ouest par sections comprises entre les différents débouchés de fils (photo 63 en haut de page). La longueur des peignes est ajustée avec de simples ciseaux.

Ensuite je repère tous les câbles rouges et noirs qui viennent des voies. On en trouve à chaque extremité du module soudés aux deux voies de transition, sur la voie principale et la voie d’evitement ainsi que sur chaque embranchement. À chaque débouché du plateau, je conserve une dizaine de centimetres des fils et les range en boucles maintenues par un lien Serflex© fixé sur un support adhésif. Les extrémités ont été dénudées et étamés. Les fils sont ensuite munis d’un domino grâce auquel il sera relié au feeder (photo 64 Ci-dessus).

Je poursuis en fixant le boitier digital Marklin, prises vers la face spectateurs à une dizaine de centimètres en retrait de la face avant pour permettre des branchements aisés. Je l’installe au centre du module dans l’axe est-ouest, ce qui me permet de garder en main la Mobile-Station en tous points du module avec son câble de 170 cm (photo 65 ci-dessous)

[size=85]Photo 65 : Le branchement de la mobile-station 2 Märklin digital. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

A ce stade donc, la centrale digitale est installée, les peignes sont en place et tous les débouchés de câbles sont traités. Je vais donc installer le feeder.

On appelle feeder un câble de distribution de forte section - un câble de 0,75 suffit même si j’ai opté pour du 1,5 - qui traverse le module d’est en ouest. Il assure une homogénéité dans la puissance du courant qui le traverse, même s’il y a des pertes en fonction de la distance parcourue et de la section. Ce feeder est relié par un domino aux câbles qui viennent du boitier digital. C’est tout au long de ce feeder que seront connectés les fils précédemment préparés. Ce feeder, qui suit le tracé de la voie en faisant attention toutefois d’éviter les aiguillages (place d’éventuels moteurs sous table), est rangé dans les peignes de reliure.

Je démarre de l’est, c’est a dire de la gauche du module, là où la voie est au plus proche du spectateur (photo 66 ci-dessous). A cette extrémité, je prévois une barrette de dominos d’au moins 6 prises : il faut dès à présent penser à l’alimentation traction des coulisses ou extensions. En complément du plan, je note des informations au marqueur indélébile à proximité des câbles. Les plus exigeants peuvent même numéroter chaque câble à chaque extrémité. C’est un peu fastidieux et cela alourdit la facture en bagues numérotées.

Tous les fils qui sont connectés dans une même prise de domino sont soudés entre eux au préalable.

Je répète l’opération à chacune des jonctions jusqu’à l’extrémité ouest.


[size=85]Photo 66 : Les connections Est du module. Extrémité gauche. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

J’ai choisi les dominos pour les connections. Faciles à trouver et aisés à l’emploi. En plus c’est le meilleur rapport qualité/prix.

Désormais le circuit électrique “traction” est achevé et connecté proprement. A priori il est définitif. Je vais maintenant pouvoir dégourdir les bielles de ma petite 050.

Un dernier mot sur la connection de la Mobile-Station. La prise multipoles est un point sensible dont il faut absolument éviter l’arrachement accidentelle. Il sera fixé plus tard. En attendant, prudence.

Emmanuel

[size=150]Pourquoi créer une compagnie ferroviaire ?[/size]

Épisode 21 - La surface disponible ne me permet que la circulation de trains courts où les manoeuvres prédomineront. Le thème d’une ligne desservant des emprises industrielles permet et justifie la création d’une compagnie ferroviaire qui donnera de la cohérence à l’exploitation future.

Justifier la cohabitation des matériels

Lorsqu’on pratique comme moi le modélisme à l’affect (photo 69 ci-dessous), on se retrouve vite confronté à un problème de cohérences historiques en achetant son matériel roulant. Eh, oui, je le reconnais bien volontiers, j’ai toujours acheté mes engins de traction sur des coups de coeur. Rien de rationnel par définition. On succombe à un modèle pour sa forme atypique, sa livrée attrayante, ses spécificités technologiques et surtout son rapport qualité/prix. Parfois, c’est aussi simplement un onéreux et superbe cadeau d’un être cher. Alors, rapidement, on se pose la question de comment permettre la cohabitation d’engins de tractions ou de matériels tractés qui ne se sont jamais rencontrés, historiquement ou géographiquement, dans la réalité ? On peut toujours s’affranchir de ces réalités, mais le spectateur, même néophyte, ne pourra que constater ces anachronismes qui nuisent à l’harmonie générale et plus encore si le décor est particulièrement soigné.


[size=85]Photo 69 : la BR 050 avec tender-cabine, une production emblématique de Märklin, une de mes locomotives préférées. Source : Märklin.fr[/size]

Préservation de patrimoines ferroviaires

La solution souvent retenue est de suggérer qu’une association ou un cercle fictif gère du patrimoine ferroviaire historique. Cela permet donc la circulation de matériels anciens, en particulier des locomotives à vapeur, dans un environnement plus ou moins moderne.

L’avantage de cette formule, nonobstant la cohabitation cohérente recherchée pour le spectateur, évite également la patine du matériel concerné afin de lui garder toute la superbe qui lui est due. Option de choix pour le modéliste collectionneur qui peut ainsi justifier du matériel rutilant sans risquer de le decôter par des travaux de patine.

Solution aussi pour le modéliste débutant, aux moyens modestes, ou ne voulant tout simplement pas se lancer dans des patines parfois hasardeuses. On peut en effet tout autant justifier la splendeur d’un bâtiment voyageur en imaginant que ce patrimoine immobilier est également entretenu par la même association, ce BV pouvant alors recevoir un espace musée, inspiré du vrai "Rosny-Rail", avec des mannequins Preiser en tenue d’époque, un espace billeterie pour les trains spéciaux, et pourquoi pas y associer une placette où des amateurs de voitures anciennes viendraient à se réunir, comme cela existe Esplanade Saint-Louis à Paris. Tout peut y être présenté neuf puisque parfaitement entretenu.

A l’inverse, toujours dans l’esprit de cette conservation de vieux matériels, on peut aussi figurer des installations minimalistes, voire certains bâtiments délabrés, l’association fictive ayant vu fondre ses subventions publiques pour causes budgétaires et axant prioritairement sa trésorerie sur l’entretien du parc roulant.

Mais si cette démarche peut justifier la circulation de convois voyageurs sous la forme de trains touristiques ou historiques remplis de petits Preiser ou Noch nostalgiques, elle reste plus compliquée pour justifier un trafic de marchandises (photo 70 ci-dessous).


[size=85]Photo 70 : Le plan des voies de mon module 1 avant la pose de mon dernier aiguillage. Une desserte industrielle s’impose. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size].

L’uchronie

Pourquoi alors ne pas pratiquer l’uchronie ? L’uchonie est un style littéraire très utilisé en modélisme ferroviaire qui consiste, à partir d’un événement historique ayant réellement existé, à lui attribuer un développement différent. En quelque sorte, on réécrit l’histoire sur une base utopiste et l’on crée un monde parallèle. Dans mon esprit, il va donc falloir permettre la coexistence notamment de matériels roulants qui, tant historiquement que géographiquement, n’ont jamais pu se cotoyer.

Dans ce monde utopique qu’est mon futur module, je me plais à imaginer qu’en 1981, lorsque François Mitterrand inaugura le Train à Grand Vitesse, il décida dans le même temps de développer aussi le trafic marchandises alors sur le déclin, malgré l’opposition des organisations patronales de transports routiers qui s’inquiétaient de cette concurrence ferroviaire. Mais le gouvernement de Pierre Mauroy proposa une loi qui permettait de créer des compagnies ferroviaires régionales sous le statut de societés à économie mixte pour exploiter des lignes concédées par notre opérateur national.

Ainsi est née la “Compagnie Industrielle et commerciale” pour gérer une cinquantaine de kilomètres de voies - dans une région qu’il me reste à définir en fonction de l’architecture de mes futurs bâtiments - à vocation de dessertes industrielles. La compagnie racheta alors quelques matériels à des sociétés de transports ferroviaires - *Cela me permet de justifier tous mes achats futurs quels que soient l’époque ou la compagnie ! *- Contractuellement, elle s’engagea à développer la desserte industrielle de proximité en étoffant l’offre de cabotage, à maintenir un service public aux usagers voyageurs en élargissant les plages horaires, et à préserver le patrimoine en entretenant la 050 TA 23 qui était entreposée jusqu’alors dans les locaux de "l’association départementale pour la préservation de la 050 TA 23".

Ainsi la CIC s’est-elle vue confier, par le Conseil général voulant redynamiser l’activité économique, la desserte de nombreuses entreprises qui justifient un transport de marchandises de plus en plus conséquent, les liaisons cantonnales de voyageurs pour desservir les marchés, foires et salons et son implication dans l’essor touristique avec dessertes saisonnières.

Voila qui devrait justifier la cohabitation de matériels hétéroclytes même s’il me faudra affiner cette réflexion au fur et à mesure de l’avancement de mes travaux et de la constitution de mon parc roulant.

Jouer au train

Chacun pratique le modélisme selon ses aspirations. Il y a les contemplatifs qui aiment admirer leurs compositions se dérouler sous leurs yeux. Il faut déjà disposer d’un réseau suffisament spacieux et de matériels en conséquence. Pour ce qui me concerne, j’ai toujours eu une forte aspiration pour l’aspect ludique avec une nette préférence pour les manoeuvres : “faire mes aiguilles”, gérer ma signalisation, dételer, dispatcher, composer les rames, …

Pour pimenter le jeu, je vais m’inspirer des pratiques de nos amis Anglais et Américains avec leurs “Car cards” depuis 1961. Loco-Revue y a d’ailleurs consacré un article signé de Philippe Cousyn dans le numéro 836 de mars 2017 (photo 71).


[size=85]Photo 71 : Extrait de Loco-revue n°836 de mars 2017[/size]

L’idée générale est de se confectionner des “fiches wagons” pour chaque matériel tracté, des “fiches locos” pour chaque engin de traction, des “fiches circulation” pour définir des cycles. Un dé permet de faire des tirages au sort sensé représenter les commandes des clients embranchés, un autre tirage au sort pouvant représenter des aléas à gérer : panne d’un engin de traction, indisponibilité d’un wagon, retard d’un train déjà en ligne, vache sur la voie,…

Là encore, il ne s’agit que d’une ligne directrice qu’il conviendra d’affiner au gré des réflexions et des lectures, mais sur laquelle je peux d’ores et déjà m’appuyer pour définir plus précisément le choix de mes industries embranchées - et donc leurs bâtiments et installations - et de la constitution de mon parc tracté.

Notre réseau est une pièce de théâtre dont nous avons rédigé le script.

Nous y dirigeons les acteurs que nous avons choisis selon un scénario que nous avons imaginé, dans un décor que nous avons pensé et construit. Nous y insérons tous les effets spéciaux digitaux que nous offrent la technologie moderne, tous les artifices qu’offrent les effets visuels et sonores pour plonger nos spectateurs dans un univers fantastique où se mêlent nostalgie et utopisme.

Emmanuel

[size=150]Un quai en carton plume pour ma zone[/size]

Épisode 23 - Aucune des voies de ma zone industrielle n’étant rectiligne ni symétrique, il me faut construire un quai sur mesure pour ma halte. C’est l’occasion pour moi de découvrir et travailler le carton plume.

La rue de Suède” originale de Yann Baude (voir épisode 4), qui sert de base à mon projet, est plus courte de 50 cm que mon module. La voie d’évitement y est exclusivement dédiée aux manoeuvres. Disposant d’une longueur supérieure, j’ai souhaité implanter une halte dont la vocation est d’assurer une desserte ouvrière justifiant un trafic voyageurs. La taille d’une simple halte est plus adaptée aux dimensions de mon module. C’est mon premier élément de décor entièrement “fait maison” et le premier patrimoine immobilier de la “Compagnie Industrielle et Commerciale

Cahier des charges

Il me faut donc un quai susceptible d’accueillir une rame courte : Autorail et sa remorque, locomotive tractant deux voitures de banlieue à boggies ou trois voitures à essieux. Le quai aura une longueur utile d’une cinquantaine de centimètres. La distance entre chaque extrémité du quai et les signaux futurs permet d’accueillir la locomotive sans engager le garage-franc des aiguillages. La largeur du quai à son extrémité Est est de 6 cm. Elle est suffisante pour l’installation ultérieure d’un abri de quai dont la position excentrée sera justifiée par la proximité de l’accès piétons venant de la future route.


[size=85]Photo 73 : Réalisation d’un gabarit en papier. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

En ligne droite, la distance entre le bord du quai et l’axe central de la voie est de 19 mm. Cette distance est portée à 22 mm dans les courbes qui sont au rayon de 902,4 mm.

Mon plan de voies n’étant ni symétrique ni rectiligne, il me faut donc le construire sur mesure.

Matériels nécessaires

• carton plume de 6 et 3 mm d’épaisseur,

• papier de verre grain 100

• plaque Faller 170602

• papier Canson® 224gr

• Cutter avec lame neuve, équerre et règle métalliques, colle vinylique et pinceau 12 mm, pointe à graver, crayon noir, élastiques, boites de conserves

• pinceaux brosse n°8, pinceau n°6

• terres à décor : Ocre foncé et noir poussière.


[size=85]Photo 74 : Collage des différentes couches avec mise sous presse faite maison . Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

Une construction simple et économique

Avec une feuille standard, je crée un gabarit en papier. On recommence autant que nécessaire jusqu’à obtention de la forme définitive (photo 73 en haut de page).

Je reporte ensuite ce patron sur une plaque de carton plume de 6 mm d’épaisseur achetée 2€ sur un stand au marché. On en trouve dans tous les magasins d’arts graphique et dans le rayon arts graphiques de plusieurs grandes enseignes telles que Truffaut ou Zodio. Également appelé carton mousse, il s’agit d’un matériau solide et très léger comprenant une couche interne de mousse de polyuréthane revêtue de chaque coté de papier couché. Ce papier est pelable, même si pour cette construction je l’utilise tel quel. La découpe est réalisée délicatement et bien perpendiculairement avec un gros cutter à lame neuve. Le carton plume et plus encore le Depron© sont des matériaux fragiles. Les éraflures, les dérapages d’outils, les pressions de doigts peuvent laisser des traces indélibiles disgracieuses. Pour la découpe je maintiens la plaque entre le plan de travail et un planchette en medium.

Mon quai est ensuite posé à blanc à son emplacement. Je vérifie les cotes et surtout le libre passage des véhicules : locomotive à vapeur (empattement des bielles) et voiture “Bruhat” (empattement des marches centrales).

Lorsque que le gabarit est validé, je répète la découpe dans une plaque de carton plume de 3 mm. Superposées, j’obtiens ainsi un quai d’une épaisseur de 9 mm. Je rappelle en effet que dans ma zone, la voie est collée directement sur le sol en Depron©. Il n’y a donc pas de semelle de liège, ce qui diminue la hauteur de 3 mm. Je colle les deux plaques de carton plume avec de la colle vinylique enduite au pinceau 12 mm sur chacune d’elle, je place sous lests - des boites de conserves (photo 74 ci-dessus) - et je laisse sécher une bonne heure.

Habillage

Je découpe ensuite le même gabarit dans une feuille de papier de verre au grain 100 (photo 75 ci-dessous). Ce papier de verre est collé à la colle vinylique sur le quai de la même façon. Le grain représente le revêtement sablé.


[size=85]Photo 75 : Découpe du papier de verre. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

J’utilise ensuite une plaque de “parement pierres” en carton, référence Faller 170602. J’y découpe des bandes de 9mm de hauteur qui sont ensuite collées sur le pourtour du quai. Le temps du séchage, les bandes sont maintenues en place par des élastiques.

Voici venu l’étape un peu fastidueuse. Dans du papier Canson® 224g, je découpe des bandes de 8 mm de large. Pliées en deux dans le sens de la longueur, j’obtiens ainsi une équerre cartonnée de 4 mm par coté et de 29,7 cm de long. La pliure doit être franche. Remise à plat, je grave ensuite un trait vertical tous les 7 mm environ avec une pointe. Je passe alors un coup de crayon dans les stries gravées pour accentuer l’effet de profondeur. Je reforme l’équerrage.


[size=85]Photo 76 : Fabrication et patine des bordures. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

Avec le pinceau n°6, j’applique une patine à la terre à décor noir en accentuant sur l’un des cotés, celui qui sera sur le flanc du quai, coté le plus exposé aux salissures. Cette patine est réalisée avant collage afin d’éviter que de la terre à décor noire ne vienne trop salir le papier de verre (photo 76 ci-dessus). Ces équerres sont ensuite collées sur tout le pourtour du quai à l’exception du coté Est qui est traité ultérieurement (futur accès piétons). Pendant le séchage, les bandes sont maintenues en places par des chutes de carton plume et des élastiques (photo 77 ci-dessous).


[size=85]Photo 77 : collage sous presse des bordures. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

Les bordures en place, je patine à sec le revêtement du quai à la terre à décor ocre foncé : Dépose parcimonieuse au petit pinceau et brossage au pinceau brosse n°8. Il faut faire plusieurs passes légères jusqu’à obtenir la teinte recherchée. Les patines sont réalisées à sec, des lavis de peinture acrylique diluée risquant de ramollir et gondoler ces pièces fragiles.

Quelque touches de noir sont appliquées de ci de là avec une prédominence aux extrémités et sur les bords.


[size=85]Photo 78 : Le quai terminé. Il ne reste plus qu’à le mettre en place et l’équiper. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

Je finis le travail avec une couche de vernis mat en bombe qui va fixer définitivement les pigments, protéger la patine de la poussière et permettre l’usage de colle cyano pour fixer les ouvriers Preiser - dans ma zone, c’est le plein emploi - et les équipements futurs : abri de quai, bancs, bacs à fleurs, lampadaires, composteurs,…

Emmanuel

Bonjour

Très bien le rendu du quai, dommage que l’équerre en Canson marque une sur-épaisseur sur celui-ci.
Pourquoi ne pas avoir gravé directement sur le carton-plume ?

Bonsoir,

Effectivement c’est une option à laquelle j’avais pensée, mais un test de gravure ne m’a pas convaincu. Je pense que je ne dois ,.pas avoir une pointe adaptée. Cela me fait des stries assez épaisses. Un outils a me conseiller ?

J’aurais pu aussi mettre une fine couche de sable très fin sur papier de verre. Mais là je craignaient de ne pas avoir une surface homogène. Faudrait que je fasse un essai a blanc.

Merci de ta visite et ta suggestion.
A+
Manu

Re-bonsoir Manu

Un crayon à mine dure bien taillé.
Et du sable directement sur le support.

Mais bon, ce ne sont que 2 techniques sur les dizaines possibles.
Au final, quand le décor sera placé, on n’y verra que du feu.
Pour ne pas " polluer " ton post d’images externes, voici le lien de ma réalisation en Dépron gravé, sable saupoudré et teinté au lavis.

beneluxmodels.net/t2403p175- … reseau-oli

Ils ne sont pas mieux, juste différents.

Mais c’est bien de détailler toute ta réalisation comme tu le fais. C’est toujours une source d’inspiration et de " trucs " pour celui qui " ose " se lancer dans la réalisation d’un module " réaliste ".
Certains membres n’osent pas demander, d’autres n’osent pas montrer. On parle souvent ici de technique digitale, très ( trop ) peu de technique de décor.

Merci à toi, et le fait de ne pas toujours répondre par des " super, génial …" ne veux pas dire que l’on ne suit pas ton projet avec attention.

Bon travail.

tu aurais du inclure tes photos, elles n’auraient pu qu’enrichir le sujet.

Pour ce qui est de ma démarche, elle a surtout pour but de montrer que l’on peut encore " faire du train " sans trop se ruiner et avec des moyens assez basiques. Car si je vois un certain nombre de belles créations faites maison sur le forum, elles nécessitent de posséder un outillage important qui représentent un gros investissement, voire une pièce dédiée.

Rien que les produits de peinture et de patine représentent un budget conséquent si l’on s’oriente sur des produits de qualité.

J’espère que j’aboutirais à un résultat global satisfaisant.

Merci de tes visites sur ce fil et de l’intérêt que yu manifeste par tes commentaires pertinents.

A+
Manu

[size=150]Quelle signalisation pour la Z.I. Nord ?[/size]

Épisode 24 - Le gros oeuvre est maintenant achevé, le plan des voies est définitif et les essais de roulement satisfaisants concluent cette première phase de construction. Ma réflexion porte désormais sur l’exploitation future à organiser en toute sécurité et donc sur la signalisation à prévoir.

L’étude de la signalisation doit tenir compte de plusieurs critères :

letraindemanu (79) signalisation sncf.jpg

• La sécurité des circulations : Comme dans la réalité, elle doit éviter des accidents (rattrapage dans un même sens, collision frontale et protection des points de convergences)

• Les équipements physiques à prévoir : Signaux bien-sûr, mais aussi les accessoires visibles dans l’environnement immédiat telles que les armoires, les caisses à piles,…

• Les équipements électriques à envisager : Interrupteurs, relais, câblages, voyants de répétition, …

• Et le budget alloué à ces installations : Car, comme dans la réalité, tout ce matériel à un coût. Et plus c’est compliqué, plus c’est cher.

• Brin de chauvinisme oblige, j’ai une préférence pour notre signalisation nationale qu’elle soit mécanique ou lumineuse. De fait, c’est également celle que je connais le mieux, ou devrais-je dire le moins mal, car la signalisation ferroviaire française reste malgré tout assez complexe.

[size=85]Photo 79 ci-dessus : Un sémaphore de Bloc Automatique Lumineux SNCF. Il peut afficher VL (voie libre, un feu vert), S (sémaphore fermé, un seul feu rouge) et A (Avertissement, un feu jaune). C’est un signal d’espacement dont la seule fonction est d’éviter le rattrapage d’un train par un autre circulant dans le même sens. Il est franchissable (plaque F) sous certaines conditions. Source : Wikipedia Commons.[/size]

Le plan de la Z.I.

Commençons par un petite présentation du plan sur la photo 80 ci-dessous.

La ligne principale Est/Ouest se dédouble dans la halte, que je vais traiter comme une gare : Voie principale au premier plan (VP) et Voie d’évitement (VE). Elles sont de longueur utile équivalente (115 cm).

Trois voies de dessertes : E1 et E2 sont embranchées à partir de la voie d’évitement, E3 est connectée directement sur la voie principale. La voie E3 se dédouble dans l’emprise de la future entreprise.

Le choix des entreprises n’est pas définitif, mais n’a de toute façon aucune influence sur la signalisation en devenir : Desserte d’un ou plusieurs entrepôts en E1, probable ferrailleur en E2 et un probable distributeur de charbon et carburant en E3.

Trafic prévisionnel

Dans la réalité, la signalisation d’une ligne ferroviaire dépend de son volume de trafic journalier, des caractéristiques des trains qui y circulent (voyageurs, matières dangereuses,…), de la vitesse maximale autorisée et des caractéristiques techniques.

Sur cette ligne, la Compagnie Industrielle et Commerciale fera circuler :

• Principalement des trains courts de marchandises (cabotage) ;

• Des trains plus longs en transit vers des complexes industriels imaginaires desservis par la ligne (transports de matières dangereuses) ;

• Des trains courts de voyageurs : navette ouvrière plusieurs fois par jour, liaisons régulières avec le chef-lieu de canton et circulations saisonnières touristiques.

• La vitesse maximale de la ligne est fixée à 80km/h

Bloc manuel de Voie Unique (BMVU)

Dès lors que le trafic s’annonce assez dense, la signalisation simplifiée n’est plus adaptée. Par ailleurs, je souhaite voir des signaux qui, par leur changements de lumières, apportent de la vie au réseau et animent les circulations aux yeux du spectateur. C’est pourquoi le BMVU m’apparaît plus en adéquation avec mon thème.

Pour mémoire, le BMVU a deux fonctions :

• Assurer l’espacement entre deux trains de même sens ;

• Empêcher la confrontation entre deux trains circulant en sens opposé.

Le signal principal du BMVU est le sémaphore (un feu rouge) en entrée de canton. Il y a donc un sémaphore à chaque sortie de la gare. C’est en principe un signal de groupe s’adressant aux deux voies (présence de deux flèches blanches a prévoir).

Dans le sens inverse, mais ce signal n’est pas visible sur le module, chaque entrée en gare est protégée, à distance suffisante, par une cible ronde appelée disque pouvant présenter le disque (pour protéger des manoeuvres, un feu rouge+un feu orange sur une ligne horizontale) ou l’avertissement (si le sémaphore de sortie est fermé).

En BMVU, les manoeuvres en gare se réalisent sous sémaphore fermé sous la responsabilité d’un agent chef de manœuvre et jusqu’à la pancarte LM (limite de manœuvre) protégée par le disque d’entree en position fermée.

En théorie donc, la signalisation lumineuse de ma gare devrait se limiter à deux sémaphores à deux feux (vert et rouge), un à chaque extrémité de la halte. Ces feux seront par défaut au rouge, y compris pendant les manoeuvres, et ne présenteront le vert que pour un départ vers la coulisse/extension. Autant dire que le vert ne sera allumé que très peu de temps, ce qui risque de limiter un peu le visuel pour le spectateur.

Les voies embranchées

Il faut distinguer les voies E1 et E2 qui débouchent sur voie d’évitement et la voie E3 qui débouche sur la voie principale.

Pour ce qui concerne E1 et E2, leur extrémité en impasse est équipé d’un heurtoir surmonté d’un feu violet. Dans le monde réel, je ne suis pas certain que leur débouché sur la voie d’évitement serait protégé par un carré violet, les mouvements étant dirigés par un chef de manoeuvres.

Pour ce qui concerne E3 - également équipées de heurtoirs à feu violet - la question d’un carré violet peut se poser puisque la voie débouche directement sur la voie principale.

Il me faudra ici affiner l’analyse après avoir soumis mes questionnements auprès des érudits en ce domaine.

Les panneaux fixes (pancartes)

letraindemanu (81) pancartes signalisation sncf.jpg

Il y a lieu de tenir compte de la chaussée routière qui traversera les voies à l’Est, comme sur le projet original de Yann Baude.

• Des pancartes “chevron pointe en bas” seront placées à la hauteur de chaque aiguillage d’entrée dans la halte pour indiquer le début de la zone de la zone à vitesse réduite.

• Des pancartes “Imp” seront placées a l’entrée de chaque embranchement pour indiquer que la voie est en impasse. Je peux sans doute les remplacer par des panneaux “Heurtoir à x mètres”.

• Des pancartes “Arrêt” pourraient peut être remplacer les carrés violets des voies E1 et E2.

• Des pancartes “S + J” pourraient encadrer le PN pour indiquer au mécanicien l’obligation d’utiliser l’avertisseur sonore en journée pour la traversée du PN.

Passage à niveau

La signalisation routière devrait être composée de croix de Saint-André surmontées d’un feu rouge clignotant.

** Mise en oeuvre**

Toute la signalisation est manuelle, sans influence sur la marche des trains. Il appartient donc au joueur de respecter la signalisation.

S’agissant de signaux lumineux, ceux-ci sont commandés par des interrupteurs avec répétition au tableau de commande.

Un bouton de test, très simplifié par rapport au système réel, devrait permettre l’ouverture de chaque sémaphore, pour s’assurer que le sémaphore opposé (extensions futures) est bien fermé. Il faut en effet déjà prévoir le câblage de ces signaux.

Toutes ces réflexions sur la signalisation seront amenées à évoluer en fonction des observations de mes lecteurs spécialistes dans ce domaine de compétence.

Emmanuel

[size=150]Préparation du fond de décor[/size]

Épisode 25 - Le fond de décor est un élément à part puisque de sa réussite dépend la qualité scénique du module tout entier. Il ne faut pas se louper.

Dans la version originale de “La rue de Suède”, Yann Baude utilise des techniques photographiques pour dérouler un fond de décor cohérent qui apporte une réelle profondeur à son oeuvre. Forte de cette réussite, les éditions Loco-Revue éditent d’ailleurs dans la foulée ce panorama à l’attention des modélistes qui souhaitent s’inspirer du module original. Malheureusement, ayant augmenté la longueur dans mon projet, cette publication n’est plus adaptée car trop courte.

Si la conception même du fond ne me rebute pas, il ne s’agit somme toute que d’un travail minutieux de montage photographique, les tirages d’essai s’annoncent compliqués n’ayant pas d’imprimante adéquate pour un tel format. Et le tirage définitif sur papier photo mat m’obligerait a faire appel à un onéreux laboratoire pour un fond de plus de 265 x 40 cm. Enfin, n’ayant à ce stade encore aucune idée de l’emplacement des futurs bâtiments, il semble difficile de travailler un fond qui soit raccord.


[size=85]Photo 82 : le module nu, vu ici au tout début du projet. Source : © letraindemanu[/size]

Un fond de décor peint

Pour toutes ces raisons, j’opte donc pour un fond de décor peint : Moins onéreux et plus facilement adaptable à mes futures constructions.

La première étape est de disposer d’un fond lisse et doux comme une peau de nourrisson. Ayant opté pour un support issu d’un fond d’armoire, mon support est donc parfaitement adapté. Si besoin, il faut préalablement masquer les têtes de vis avec un peu d’enduit puis poncer.

Pour ces travaux, je vais utiliser de la peinture acrylique de marque Pébéo. Cette marque est réputée pour la qualité de sa texture et de ses teintes. Pour ma part, j’ai travaillé aux pinceaux-brosse de 25 et 37 mm. Il va de soit que toute la partie “voies” est masquée sous des protections en papier journal. Le module est ensuite basculé d’un quart de tour, le fond de décor se trouvant ainsi en position horizontale.

La première phase consiste donc à recouvrir tout le fond de décor et les montants latéraux d’une couche de blanc de titane diluée à 50% d’eau. Après séchage, et ponçage avec du papier de verre 120, j’ai appliqué une seconde couche cette fois diluée dans 25% d’eau. Cette méthode permet une répartition homogène de la peinture sans trace disgracieuse. A cette étape donc, mon fond présente une belle sous-couche blanche.


[size=85]Photo 83 : Le module de la “Z.I. Nord” a reçu sa préparation au fond de décor. source : © letraindemanu[/size]

Quelles teintes ?

J’aborde là un aspect un peu suggestif puisqu’il s’agit de définir le type de ciel que je souhaite reproduire. Si l’on observe de nombreuses photographies, il faut bien se rendre à l’évidence, le ciel tout bleu ça n’existe pas. Dans un environnement urbain comme le mien - en réalité comme sur mon module - on constate plus un dégradé de blanc laiteux vers différentes nuances de gris en fonction de l’enuagement. Il n’y a parfois pas de bleu du tout.

Je démarre du coté “sol du module” en appliquant un blanc de titane 118 auquel j’ajoute avec parcimonie un peu de gris velours 120. Les dosages se font délicatement sur la palette. Il est plus facile d’assombrir par la suite que d’éclaircir. Je fais une première passe de ce blanc legèrement grisé sur la moitié basse du panneau, la moitié supérieure étant recouverte de blanc pur. Il faut ensuite attendre le séchage complet pour avoir le rendu définitif de cette couche.


[size=85]Photo 84: Le module de la “Z.I. Nord” a reçu sa préparation au fond de décor. source : © letraindemanu[/size]

En fonction du résultat obtenu, la couche suivante sera ajustée en conséquence. Personnellement, j’ai conservé la teinte obtenue avec un très léger gris. Il me sera ainsi plus facile par la suite d’assombrir par endroits en fonction de la position et de la forme de mes bâtiments en bas-relief, voire peut-être de travailler avec des gels et mortiers pour donner du relief.

La partie supérieure du fond est travaillée selon la même méthode avec du bleu azur 205.


[size=85]Photo 85 : Le module de la “Z.I. Nord” a reçu sa préparation au fond de décor. source : © letraindemanu[/size]

Le résultat obtenu au final me convient assez bien, en particulier le dégradé gris/blanc/bleu. Ce fond me permet ainsi de mieux appréhender le décor général du réseau et son contenu tout en me laissant une belle marge d’adaptation lorsque mes bâtiments en bas-relief auront été construits et mis en place.

Ce fond de décor ne m’aura coûté qu’une trentaine d’euros de peintures.

Emmanuel

[size=150]Hommage : 41 ans de bonheur avec le train[/size]

Épisode 26 - En ce jour du treizième anniversaire de la disparition de mon père, je souhaitais rendre ici hommage à mes parents trop tôt disparus. Un billet qui a toute sa place sur ce blog puisqu’ils sont à l’origine de ma passion pour le monde ferroviaire.

Depuis quelques semaines, je vous partage mon expérience de “La rue de Suède revisitée en Marklin digital” qui signe là mon retour dans le ferromodélisme après quinze années d’une abstinence autant brutale que forcée. Dans un contexte socio-économique personnel bien plus défavorable et contraint que lors de ma pratique précédente, j’espère pouvoir démontrer que notre hobby reste un loisirs distrayant et malgré tout accessible dès lors que l’on sait se fixer un cahier des charges réaliste.


[size=85]Photo 86 : L’auteur. Crédit : Planète+ / Planète Crimes Investigations.[/size]

Plusieurs d’entre vous ont d’ailleurs manifesté leur intérêt pour ce bien modique projet et je vous remercie ici pour vos encouragements amicaux, vos conseils avisés et vos suggestions constructives. Et c’est avec beaucoup d’humilité que je tiens compte, autant que faire se peut, de ces observations pertinentes pour choisir d’autres options, corriger des erreurs, rectifier des montages et finalement progresser au mieux de mes biens modestes moyens.

Après ce propos liminaire, je souhaite rendre ici hommage à mes parents qui m’ont permis de découvrir ce hobby il y a maintenant quarante-et-un ans.
**
Quarante-et-un ans de passion**

C’est au matin de Noël 1975 que mes parents m’offrirent mon premier train électrique (photo 87 ci-contre) J’avais alors dix ans. Quel ne fut pas mon émerveillement lorsque je découvris au pied du sapin un petit réseau bouclé en voie M monté sur une grande planche flocqué d’un vert improbable. Devant la gare, le modèle Neuvy de Jouef me semble-t-il, une imposante diésel Märklin V200 rouge et noire attendait que je lui donne le départ devant un signal aux grosses ampoules rouge et verte. Trois voitures voyageurs toutes en métal y étaient attelées : une 1ere classe bleue, une 2eme classe verte et une voiture restaurant rouge et crème.

Ce fut sans aucun doute mon plus beau Noël. En tout cas celui dont j’ai le souvenir le plus vivace.

Le train, que du bonheur

Avec ce cadeau luxueux - *Märklin était déjà à l’époque une marque emblématique et onéreuse *- mes parents ne se doutaient pas de la place qu’allait prendre le train dans ma vie. Et donc dans la leur. Très rapidement la petite cave de notre pavillon de la banlieue Est parisienne fut réhabilitée pour accueillir ce réseau… Et ses nombreuses extensions qui allaient en découler.

Avantage indéniable d’avoir une telle passion, d’autant plus quand on a la chance d’avoir été adopté par des parents aimants dans une famille aisée, c’est que tout le monde sait ce qui vous fera plaisir aux Noël et aux anniversaires. Revers de la médaille, quand je faisais une connerie, la punition était également vite trouvée : Punition suprême, privé de train électrique !

Toute mon enfance a été profondément marquée par cette véritable passion. L’abondance de l’époque me permit de me constituer un parc roulant conséquent et d’acquerir des accessoires luxueux, notament les grues motorisées, les ponts tournants et les rotondes pour abriter toutes ces locomotives.

[size=85]Photos 88 et 89 ci-dessus : Mon réseau en 1979 dans le pavillon de mes parents. Source : © letraindemanu sur Canalblog[/size]

Si la cave était devenue une caverne d’Ali-baba ferroviaire, ma chambre n’était pas épargnée. Les revues - *époque où je pouvais acheter plusieurs titres chaque mois *- s’amoncelaient un peu partout, des livres sur les trains envahissaient les étagères, les posters décoraient les murs,… Sans parler des catalogues de toutes marques qui s’immiscaient partout. Finalement seules la cuisine et la salle de bain étaient épargnées de cette déferlente.

Mais le train n’avait pas qu’un impact sur notre espace de vie. Un peu plus âgé il eut même un retentissement sur nos sorties puisque beaucoup de destinations étaient choisies en fonction de leur attrait ferroviaire et en particulier sur la proximité de lignes touristiques. C’est ainsi que l’on s’étaient rendus au Chemin de fer de Pithiviers ou au Chemin de fer de Chinon-Richelieu (photo 90 ci-dessous). Même lors de nos voyages à l’étranger, le détour vers la gare la plus proche était programmé. Je me rappelle que mon père m’emmenait parfois le dimanche à la Gare de l’Est uniquement pour faire un aller-retour dans un train. De même, beaucoup de départs en vacances se faisaient en trains auto-couchettes. De ces années, j’ai conservé une mémoire olfactive particulière et le souvenir de mon inmanquable escapade à la librairie de la gare pour acheter les derniers Loco-revue et RMF que j’allais dévorer pendant la semaine de vacances.

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A mon adolescence, le train céda certes un peu de terrain face à ma vie sociale particulièrement active et mes conquêtes amoureuses. Pour autant, il résistait et conservait une place importante lorsque je rencontrais celle qui allait devenir mon épouse. Mais c’est là une autre aventure.


[size=85]Photo 91 : Une partie de la collection Marklin de l’auteur en 1990. Source : © letraindemanu sur Canalblog[/size]

Je remercie mes parents de m’avoir fait découvrir un hobby qui m’a accompagné tout au long de ma vie et grâce auquel j’ai trouvé un épanouissement enrichissant sur les plans manuels, artistiques et intellectuels.

                  ***    A la mémoire de Gisèle et Jean-Bernard***

Emmanuel

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Grand merci, Emmanuel, d’avoir partagé la grande émotion de tes souvenirs enfantins.

Bonjour Manuel

Page nostalgie … passage émouvant de ce récit captivant et pleins d’enseignements.

Merci Manu

Merci Manu pour ce récit plein d’émotions
Jérôme

Épisode 27 - Le chemin de fer temoigne de l’activité humaine, des migrations régionales et de l’essor économique. Il accompagne le développement des territoires, rapproche les pôles d’attractivité et brasse les populations. Du 13 au 21 mai 2017, l’association “Noisy-le-Sec Histoire” vous invite à remonter le temps en proposant un focus sur la deuxième plus importante gare ferroviaire de l’Est SNCF.

Afin d’éviter les redondances, le contenu de cet article a été publié dans la rubrique “Manifestations ferroviaires en tous genre” sous le titre “Des machines et de hommes : Une expo sur la gare de Noisy-le-Sec” sous le topic :
[Des machines et des hommes : Expo sur la gare de Noisy-le-Sec)

letraindemanu (93) gare noisy-le-sec affiche exposition -276x374.png

Merci pour vos visites et vos messages de sympathie
A+
Manu

[size=150]Un abri de quai pour la halte “Z.I. Nord”[/size]

**Épisode 28 - Le quai de la halte “Z.I. Nord” étant construit, il est temps d’offrir un abri pour mes futurs passagers de la ligne. **

Pour rester dans l’esprit PLM initié par l’acquisition de ma petite 050 TA 23, mon choix se portait soit sur l’abri de quai “Saint-Julien” de Faller soit sur l’abri de quai PLM de PN Sud-Modélisme. Le premier est une maquette plastique traditionnelle, le second est en pierre synthétique et les deux sont dans la même gamme de prix. Celui de PN Sud-Modélisme avait ma préférence mais n’était disponible dans aucune des boutiques parisiennes que je fréquente. Les frais de port représentant un surcoût non négligeable pour un seul article, j’ai finalement opté pour le modèle Faller référence HO1110 acheté chez “Au Pullman” au prix de 26,30 €.

Préparation

La maquette comprend 27 pièces en plastique réparties en trois grappes de couleurs differentes, une planche de décoration et une plaque de Rhodoïde© pour les vitrages.


[size=85]Photo 100 : l’abri de quai “Saint-Julien” de Faller. Source : © letraindemanu sur Canalblog[/size]

Pour améliorer l’aspect final, il faut réaliser une légère patine dont l’ntensité dépend bien-sûr du rendu souhaité. La halte de la “Z.I. Nord” est bien entretenue par la Compagnie Industrielle et Commerciale, la patine sera donc légère. De plus, il faut dès à présent prévoir l’éclairage intérieur (soquet d’éclairage à acheter en option). En effet, les maquettes plastique laissent passer la lumière à travers les murs par transparence. Il faut donc fabriquer un cache qui sera réalisé avec du carton-plume.

Fabrication du cache

En premier lieu, il faut dégrapper les pièces à travailler : Les murs (blancs), les parements de murs (beige) et le toit. Je supprime les ergots de dégrappage avec une petite lime et du papier de verre fin.

Je ne vais éclairer que la lampisterie qui se trouve à gauche. Je découpe dans du carton-plume© de 10mm de quoi recouvrir l’intérieur des quatre murs de cette pièce et un plafond. Dans le calcul des cotes, il y a lieu de tenir compte de l’épaisseur du carton. Toutes les découpes se font avec une lame de cutter neuve. Le plus délicat est de découper proprement l’entourage de la fenêtre.


[size=85]Photo 101 : La maquette en cours de montage. A gauche, on aperçoit le plafond du cache lumière en carton-plume©. Source : © letraindemanu sur Canalblog[/size]

Patine et peinture

Toutes les pièces en plastique sont ensuite placées sur un plan de travail à peinture pour recevoir une fine couche de vernis mat en bombe pulvérisée à une vingtaine de centimètres en passages rapides. Il ne faut pas empâter les détails. Comme avec tout produit à solvant, il faut travailler dans un local bien aéré.

Le vernis sèché fera office de couche d’apprêt incolore. A partir de là, il faut être soigneux car tout retour en arrière sera impossible. Pour mémoire, on travaille toujours par couches successives, du plus clair au plus foncé.

Je commence par les parements de murs (grappe beige). J’utilise donc une terre à décor ocre clair qui va assombrir légèrement le beige d’origine. Avec un petit pinceau (un 6 par exemple), je dépose un peu de terre à décor en haut des murs et je l’étale du haut vers le bas. Il faut y aller vraiment en douceur par petites touches successives en faissant vraiment attention à ne pas créer de tâches disgracieuses. Il faut insister sous les fenêtres et au niveau des angles. Je recommande d’ailleurs de traiter en premier les cotés qui seront le moins exposés au spectateur. On répète l’opération jusqu’à obtention du rendu souhaité.

Pour les murs eux-mêmes, qui sont blancs, j’applique une terre à décor noire poussière. Là encore, du haut vers le bas, en insistant sur les joints ainsi que les cadres de portes et fenêtres.


[size=85]Photo 102 : L’abri de quai Faller en cours de montage. On remarque bien la transparence des murs. La patine n’est pas terminée, mais les portes et huisseries des fenêtres on été peintes en vert olive. Le banc recevra un peinture brun vieux wagon. Source : © letraindemanu sur Canalblog. [/size]

Pour le toit, je fais de même mais avec une terre à décor rouge brique, des tuiles faîtières vers les gouttières.

Si vous êtes satisfait de cette première étape, vous pouvez alors passer un voile léger de vernis pour fixer les pigments. Cela évitera d’abimer cette première patine pendant le montage. Attention, c’est une action irréversible.

Pendant qu’il sèche, je vais peindre quelques pièces. Les fenêtres et portes sont peintes en vert olive (Humbrol 86 mat achetée chez TET Décotrain), le banc en brun vieux wagon de chez ABE, et les gouttières en gris métallique.

Montage

Lorsque tout est bien sec, je peux entamer le montage. Les notices Faller sont bien faites et le montage ne présente pas de soucis particulier. Le collage se fait avec parcimonie avec une colle Faller Expert ou équivalente. Produit idéal puisqu’il dissoud légèrement le plastique en créant une sorte de soudure.

Avant le montage du toit, j’insère le cache-lumière qui est assemblé à la colle vinylique.

La suite du montage se réalise sans difficulté.

Nouvelle patine

Maintenant que la maquette est montée, je finalise la patine : terre a décor vert olive ou vert mousse sur les portes ; noir poussière sur les joints de tuiles, sur les huisseries et le banc, ainsi que les joints des pierres d’angle.

Mise en place des vitrages en rhodoîde (attention aux bavures de colle) et des rideaux issus de la planche déco. Si vous préférez, vous pouvez découper un store dans du papier Canson de couleur orange par exemple.

La plaque “lampisterie” issue de la planche déco est collée au dessus delà porte d’entrée gauche.

Lorsque tout est terminé, je passe un voile de vernis sur l’ensemble pour protéger la patine de la poussière.

Éclairage

Pour l’éclairage j’ai opté pour des soquets à leds Brawa 3401 (14-16V) achetés 2,5 € pièce chez “Les Cheminots”. L’un d’eux est inséré dans la lampisterie par le dessous, puis fixé avec un peu de colle cyano. Le câble est ensuite proprement fixé au Serflex© sous le plan de roulement en attendant son raccordement.

Finition

L’abri est fixé sur le quai à la colle vinylique.

Six petits Preiser avec leurs bagages attendent maintenant le passage de la première navette.


[size=85]Photo 103 : L’abri est en place. Il ne manque plus que quelques finitions. Source : © letraindemanu sur Canalblog[/size]

Il me reste à fignoler la patine (entourages de fenêtres, entourages de toitures), planter de mauvaises herbes au pied du bâtiment, fixer les descentes d’eau, et confectionner les plaques informatives.

Emmanuel

Bonjour Manu, reportage très intéressant.
Il reste sur la Ligne Evian - Bellegarde que j’empreinte pour me rendre à mon travail ce type de bâtiment ex lampisterie et abri d’attente.
Je ferai des photos.

Bonne continuation
Jérôme

Bonjour Jerome,
Ce sera avec plaisir. Merci.
A+
Manu

Bonjour,

Pour éviter la transparence des parois lorsque les bâtiments sont éclairés de l’intérieur, je peins en noir mat puis en blanc brillant toutes les surfaces internes.

A plus
ROZ

Bonjour Roland,
Effectivement ta technique est plus simple.
Merci pour tex conseil et ton intérêt pour le sujet
A+
Manu