La "Rue de Suède" revisitée en Marklin Digital

Super Manu :cheers:

Elles donnent vraiment bien, tant les affiches que tu as patinées (je fais pareil aussi) que la plaque de rue.
Très content d’avoir pu contribuer modestement à ton réseau. Et n’hésite pas quand tu as besoin de créations graphiques.

Amicalement,
Vincent

Merci pour tes créations.

Pour la plaque de rue, je pense que la taille en dessous aurait été plus réaliste, mais il me fallait une loupe pour la lire. Je pense que là c’est un compromis.

Sur ce, je retourne à la patine de la BR 80.

Merci encore
Manu

Bonsoir,
belles réalisations. Bravo. Un plus certain à l’ambiance du réseau. J’aime beaucoup les enseignes des entreprises… Je vais y penser pour mon propre showcase.
Pascal :sleep:

bonjour Pascal

Les enseignes apportent effectivement un plus, mais faudrait que j’essaye sur du papier photo mat pour les plaques de rues pour simuler des plaques émaillées.

Manu

Bonjour,

oui, j pense que c’est une bonne idée. J’ai testé sur du papier blanc normal et le résultat ne me plait pas.

Par contre, pour simuler les pub murales, imprimer sur du papier type “mouchoir” fonctionne bien au niveau du rendu après collage sur un mur latéral. J’ai repris une technique expliquée dans Loco-Revue.

Pascal :sleep:

[size=200]Patine d’une locomotive à vapeur série Br 80 de la DB[/size]

Patine (locomotives)

Épisode 186 - Satisfait par le résultat encourageant de la patine de la Br 38, je me décide à patiner la Br 80.

logo tuturiel.png

La Br 80 est une petite locomotive à vapeur destinée aux manoeuvres fabriquée à 39 exemplaires entre 1927 et 1928 pour la DRG. Elle développait 575 cv et avait une vitesse limite de 45km/h. La référence Märklin 3604 représente la machine 80 030 dont l’original a été conservé en livrée photo au Musée du chemin de fer de Bochum Dahlhausen. Cet exemplaire Märklin, dans une livrée traditionnelle à caisse noire et châssis rouge, m’a été offert par Pierre, modéliste suisse, en novembre 2017. Elle a donc tout d’abord affronté les rampes tourmentées du réseau de Reventhal (166 pages de pur bonheur) avant de poursuivre sa carrière sur la ligne moins profilée de la CIC, où elle a notamment en charge la traction des rames de service pour l’entretien des infrastructures. C’est une locomotive avec électronique Delta.

Satisfait par ma première expérience de patine d’une locomotive à vapeur (voir épisodes 154 & 155), je vais reprendre la même technique. Cette machine n’ayant pas été barbouillée par son ancien propriétaire, je vais donc pouvoir sauter l’étape du nettoyage préalable.


[size=85]Photo 1035 : Patine d’une locomotive à vapeur Br 80 de la DB, Mârklin 3604. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]

Démontage

Sur beaucoup de locomotives à vapeur Märklin, la caisse est fixée au châssis par le biais d’une vis cachée sous un dôme amovible. Sur ce modèle, les vis sont accessibles sous chacune des deux trappes à eau. Le démontage est aisé. Le châssis est mis de côté.

Jus "crasse"

La première phase consiste en l’application de jus “crasse” sur l’ensemble de la caisse. Ce jus “crasse” est issu du jus de nettoyage de mes pinceaux et de mes résidus de peintures précédentes, très dilués dans de l’alcool à 70°. Vous pouvez aussi composer un tel jus en mélangeant 3/4 de noir mat, 1/4 de blanc de titane et une noisette de terre de sienne naturelle. Plus le jus est dilué, plus il permet un travail subtil en appliquant plus ou moins de couches. Ces peintures foncent en séchant, il est donc important de bien attendre le séchage complet avant d’appliquer la couche suivante. Pour la Br 80, j’ai appliqué trois couches de ce jus “crasse”. Elle devrait donc être un peu moins marquée que la Br 38. Un voile de vernis mat en bombe permet de protéger le travail et favorisera l’application des terres à décor.

Terres à décor

La suite du travail sur la caisse se poursuit avec l’application de terres à décor : Rouge rouille, ocres clair et foncé, blanc et noir poussière. Le blanc est appliqué partout où l’eau peut couler et laisser des traces de tartre. Le rouge rouille est apposé sur la caisse notamment au niveau des rivets pour figurer …la rouille. Les ocres couvrent les parties basses de la caisse pour représenter les boues. L’ensemble de la caisse est ensuite traité au noir poussière, puis le tout est fixé avec un voile de vernis mat après avoir pris soin de masquer les fenêtres.

Le vernis va sérieusement atténuer la patine à la terre à décor. On recommence donc cette étape jusqu’au résultat souhaité. Pour ma part, je l’ai renouvelé une fois.

Le châssis

Le châssis est traité avec un jus dilué d’ombre naturelle dilué à l’alcool à 70°. J’ai eu la main plus légère que sur la BR 38 car je voulais conserver la couleur rouge du châssis tel qu’on pouvait le voir sur les locomotives allemandes. Un peu de terre à décor est également appliquée.




[size=85]Photos 1036 à 1038 : patine locomotive à vapeur Br80 de la DB, Märklin 3604. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]

Il ne me reste plus qu’à mettre un peu de charbon de bois pillé sur le haut du tender. Me voilà désormais en possession d’une locomotive un peu plus réaliste pour mes manoeuvres.

Emmanuel

Trés beau résultat, comme toujours :smiley:

Bonsoir Pierre,

Je te réponds ici à ton commentaire déposé - et récupéré - sur ton fil, pour ne pas le polluer.

Bon, je reconnais que mes deux premières patines de locos sont un peu exagérées. Elles font vraiment très usées. Mais je pense que cela correspond à l’état d’esprit de cette ZI Nord : matériel de récupération (en vrai comme en uchronie) sur une ligne à vocation de cabotage industriel. Vieux bâtiments, vielles locos et vieux wagons. Et puis, ce sont mes premières patines. Il m’aura fallu attendre mes 52 ans pour enfin me libérer de la collectionnite pathologique pour enfin oser me lancer dans la patine. Et franchement, entre du matériel au plastique rutilant sortant de sa boite et cette patine un peu “too much”, sans hésitation, je préfère la patine. La prochaine sera la 230F, alors j’essaierai d’avoir la main plus légère.

En tout cas, ta 80 030 semble apprécier sa nouvelle vie plus reposante à la traction des trains de travaux qu’a gravir les pentes abruptes de Reventhal avec des voitures voyageurs. La CIC s’est plus cool car c’est plus plat.

Manu

Wouaw !

Fameux travail de patine Manu !
Mais perso, comme Pierre, je crois que je n’oserai jamais me lancer non plus,

Amicalement,
Vincent

Bonjour Vincent, Manu,

Il ne faut pas rester puriste non-plus en ce qui concerne l’aspect trop neuf de nos matériels.
Je n’ai pas hésité une seconde à noircir des essieux de wagons ou à reprendre des toits de voitures d’aspect “pur plastoc” totalement déplaisants.
J’ai essayé-çà à l’aérographe en me disant que cette solution-là évite le pinceau et les essuyages.
Il n’y a pas de solution unique, le boulot que font Manu ou Vincent sur leurs matériels et bâtiments est remarquable.

… Comme dit Manu : Le plaisir avant-tout ! :smiley:

NB : J’ajouterais… à propos de cette BR 80 : ( à prendre au troisième degré … oeuf corse)
Il fut un temps où mécanicien et chauffeur ripolinaient leur machine par ailleurs le plus souvent attitrée.
Je me demande si le personnel de cette ZI est véritablement à la hauteur.

:laughing: …Tout fout le camp mon bon Monsieur. :mrgreen:

[size=200]Passages à niveau : Quand France 2 sombre dans la médiocrité[/size]

Médias

[size=85]AVERTISSEMENT - Ce billet n’engage que l’opinion de son auteur. Les hyperliens renvoyant aux sources ne sont accessibles que du blog[/size]

Épisode 187 - L’émission " Envoyé spécial " du 8 novembre dernier consacrait un long reportage sur les passages à niveaux. Comme son titre racoleur le laissait craindre, France2 s’est fourvoyée dans le clientélisme tel un opérateur privé, a sombré dans la médiocrité généralement réservée aux chaînes d’infos en continu et a proposé un documentaire partial où le voyeurisme l’emportait sur l’analyse de fond. Elise Lucet nous avait habitués à mieux, mais surtout le service public a-t-il manqué là son rendez-vous pédagogique.

Pour éviter toute redondance, cet article a été publié dans le topic :
« Halte à la désinformation : les passages à niveau français ne sont pas dangereux »
3rails.fr/forum/viewtopic.php?f=33&t=14169&start=20#p201766

Quand on voit la désinformation massive faite sur Bolsonaro au Brésil par le service publique ainsi que les chaînes privées, on ne s’étonne de rien … Je précise que mon épouse est Brésilienne. J’ai eu une toute autre version de la situation au Brésil …
Fermons la page …

[size=200]Peuplons nos rames à moindre coût[/size]

Décor

**Épisode 188 - ARA Production proposait ces derniers jours une offre promotionnelle « port gratuit » sur de nombreuses références. Une centaine de voyageurs ont ainsi pu prendre d’assaut les Bruhats et autres voitures à portières latérales dans ZI Nord et mon négociant en combustibles a également reçu une quarantaine de fûts d’huile. **

Lorsque l’on dispose d’un petit budget, se pose le problème du coût de livraison de petits objets, la livraison étant parfois plus onéreuse que le produit acheté. L’achat en expo est alors une alternative. La compagnie possède plusieurs voitures voyageurs. J’ai donc profité de la promotion ARA Production pour acquérir quelques personnages et des fûts.


[size=85]Photo 1048 : Personnages assis et fûts achetés chez Ara production. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

La première voiture fut achetée d’occasion à Ferrovi’art 2017. Il s’agit d’une voiture modernisée sud-est dite «* Bruhat* » du nom de son concepteur (Modèle Roco, ref 4222A, des années 1956/1960). Ce véhicule est assez représentatif de la période traitée. Au printemps, une Bruhat en livrée bleu/crème - cette dernière est certes un peu anachronique pour mon réseau, car trop moderne (1981), mais cette livrée me plait -, acquise d’occasion à l’expo de Chelles, a permis d’augmenter la capacité de transport des passagers. Par ailleurs, depuis avril 2017, plusieurs mécènes ont offert des véhicules pour densifier et diversifier le parc roulant de la compagnie. Ainsi la CIC a-t-elle reçu de nombreux wagons de marchandises. Cet été, Antoine m’a offert, entre autres, deux voitures d’occasion à portières latérale ex prussiennes et un fourgon. Les voitures modernisées, plus confortables, sont aujourd’hui destinées aux rames de dessertes du chef-lieu de canton, en particulier les jours de foire. Les voitures à portières latérales sont quant à elles utilisées quotidiennement pour les navettes ouvrières. Pour autant, ces voitures me semblaient bien vides. Et pour cause, il manquait le principal : les voyageurs.


[size=85]Photo 1049 : Mise en place de personnages voyageurs dans une voiture Bruhat roco. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

ARA Production : efficace

C’est mon deuxième achat chez cet artisan, la première concernant des armoires, caisses à piles et pancartes de signalisation. Depuis 2006, cette enseigne animée par Frédéric Parrot est spécialisée dans les produits de décor, d’environnement et de détaillage, dont certaines références sont ses créations d’excellente qualité. Et je dois bien le reconnaître, c’est efficace. Commande passée par internet le vendredi, expédition le samedi et réception le lundi. On peut difficilement faire mieux. Site internet convivial et bien architecturé, même si la charte graphique mériterait d’être modernisée, emballage soigné et facture accompagnée d’un petit mot de remerciement manuscrit, produits ensachés, ARA production est un fournisseur efficace que je recommande une nouvelle fois avec plaisir.
**
Personnages Ho et N**

Ces personnages, aux échelles Ho et N, vendus par sachets de 50 ou 100 unités, debout ou en position assise, sont des produits d’entrée de gamme. Rien à voir avec la qualité des produits Preiser certes, mais cela permet de peupler nos voitures voyageurs à moindre coût : quelques cents par voyageur. Ils ne sont pas très beaux, il faut bien le reconnaître, mais répondent bien à l’objectif à l’intérieur de nos véhicules. Pour ce qui concerne les personnages débout, il conviendra de les réserver à l’arrière plan pour obtenir un effet de foule, cachés derrière une ligne de personnages Preiser.


[size=85]Photo 1050 : Personnages placés dans une voiture Bruhat Roco. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

Des fûts

La Société Laure Noirt vend, entre autres, de l’huile. Une quarantaine de fûts viennent donc d’être livrés dans la cour de ce négociant en combustibles. Il s’agit d’une référence PN Sud Modélisme en résine. Comme pour les armoires et caisses à piles, il convient de bien les nettoyer et dégraisser avant peinture. Sur ce type de support, la peinture de type Humbrol est plus adéquate. J’ai personnellement utilisé de la peinture en bombe pour graf, un ami graffeur m’ayant donné tout un lot de bombes. Après application de jus “crasse” et de vernis, un peu de terre à décor complète la patine.


[size=85]Photo 1051 : Fûts d’huile en résine de PN Sud Modélisme. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]

Les fûts ont été placés à l’entrée de la cour principale de la Société Laure Noirt, près de la lampisterie Joswood devenue pour l’occasion la guérite du gardien des lieux. Ainsi disposés, les fûts verts permettent également de masquer le levier de commande manuelle de l’aiguillage.


[size=85]Photo 1052 : Les futs d’huile PN Sud Modélisme dans la cour de la Société Laure Noirt. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]

Emmanuel

Bonjour Manu,

C’est vrai qu’une voiture « habitée « est quand même plus sympa à voir circuler.

Personnellement pour limiter le coût je rachète des petits lots sur des bourses ou le net quand les prix sont raisonnables et je limite le nombre de passagers…

Il est vrai qu’en région parisienne les voitures sont plus chargées aussi :wink:

Bonne idée aussi ça, Philippe.
Mais C’est vrai que les produits ARA peuvent s’avère utiles si on doit les placer dans des wagons ou en arrière plan.

Bonjour,

Personnages bon marché, l’idéal pour peupler les voitures : c’est plus réaliste, on n’imagine pas un convoi vide et sans patine…

Bonne continuation

Pascal

[size=200]Un centre de secours pour ma zone industrielle[/size]

Décor

Épisode 189 - Infirmier de profession, ancien secouriste-actif d’une association agréée de Sécurité civile et ancien sapeur-pompier volontaire, je souhaite reproduire un centre de secours dans mon monde miniature. En l’espèce, il s’agira d’un centre de première intervention, plus adapté à la taille de ma modeste zone industrielle des années 50/60. Revenons sur ce corps de métier souvent représenté sur nos réseaux, son organisation et ses moyens pour mieux restituer leurs activités.

Le terme «* sapeur* » vient du verbe «* saper* » qui désigne l’action de « détruire à la base, attaquer les fondations ». Cette étymologie aux origines guerrières est surprenante tant elle est contraire à l’image que nous avons de cette profession que nous considérons, à juste titre, comme altruiste. Pour autant, la « *sape *» de l’époque, qui consistait à détruire des habitations - en bois - pour éviter la propagation du feu, n’est pas très éloignée des techniques actuelles des pompiers d’outre-Atlantique lors de gigantesques feux de forêt : ils se positionnent en aval du feu pour le contrer par des contre-feux. Dans les deux cas on détruit le combustible avant que le feu l’atteigne.

Au Moyen-âge, une veille urbaine était organisée dans des villes aux habitations très mitoyennes et surtout très inflammables. En cas de sinistre, le feu était combattu par de simples seaux d’eau acheminés par des chaînes humaines. Il faudra attendre le XVIIe siècle pour voir des pompes manuelles d’abord tractées à la main puis par des animaux. Preiser propose différents pompiers de l’époque 1900 [1]. Ils nous seront surtout utiles pour représenter une manifestation à caractère historique.

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[size=85]Photo 1053 : Preiser Ho, pompiers germaniques 1900. Source : letraindemanu sur Canablog.[/size]

Une organisation initialement communale

Revenons à une époque plus récente, celle qui intéresse la grande majorité des modélistes ferroviaires. Les sapeurs-pompiers étaient initialement organisés en services d’incendie communaux puisque le maire est responsable de la sécurité sur son territoire municipal. Dès 1925, ils avaient soit le statut de personnel civil sous l’autorité du Ministère de l’Intérieur (Sapeurs-pompiers professionnels, SPP) soit le statut de sapeur-pompier volontaire (SPV). Deux exceptions à cette organisation : Paris (BSPP, depuis 1811 qui couvre quatre départements de l’agglomération parisienne) [2] et Marseille (BMPM, depuis 1939, alors que le reste du département des Bouches-du-Rhône est sous responsabilité du SDIS 13) [3] [4] qui sont défendues par des corps militaires.

Sapeurs-pompiers du Plessis Piquet crédit Paul Javelle.jpg
[size=85]Photo 1054 : La subdivision des sapeurs-pompiers du Plessis-Piquet au début du XXe siècle, photographie de Paul Javelle (collection Christian Gautier). Source : "La Sainte-Barbe, fête des sapeurs-pompiers ", Le Plessis-Robinsson.com[/size]

A partir de 1938, un décret permet d’organiser les secours aux niveaux intercommunaux et départementaux, mais il faut attendre 1955 pour qu’apparaissent les services départementaux de protection contre l’incendie. La départementalisation telle que nous la connaissons aujourd’hui existe depuis 1996 [5] avec la création des services départementaux d’incendies et de secours (SDIS). C’est donc assez récent. Cette période à son importance puisqu’elle va influencer l’harmonisation du parc automobile et rationaliser le maillage territorial, même si cette démarche qualitative avait été entamée depuis plusieurs années déjà. Le SDIS de l’Isère présente en cela une chronologie plus exhaustive [6].


[size=85]Photo 1055 : Incendie dans un camp Rom à Bobigny, commune défendue par !a BSPP, le 25 avril 2013. Source : JENB Productions / Letraindemanu sur Canalblog[/size]

En 2016, 79% des 246 800 sapeurs-pompiers sont des volontaires, 16% sont des professionnels et 5% des militaires (les sapeurs-pompiers des Armées ne sont pas comptabilisés comme personnels de Sécurité civile). Ils suivent tous la même formation de base et les mêmes cursus de spécialisations [7]. Les militaires et professionnels sont salariés de l’état ou des collectivités territoriales. Les volontaires sont eux indemnisés en vacations horaires. Certains volontaires, comme les sapeurs-pompiers de Grièges, dans l’Ain, se désistent de leurs indemnités au profit du budget de fonctionnement de leur CPI. Cela mérite d’être souligné [8].

« Qu’il s’agisse de secours à victimes, qui représentent près de 80% de leurs départs, d’inondations ou d’incendies, ces volontaires sont en première ligne y compris et surtout dans les plus petits villages. Ils sont le premier maillon des secours de proximité ».

Leur engagement est identique et leur abnégation équivalente, parfois au péril de leur vie [9].


[size=85]Photo 1056 : Morts au feu le 3 novembre 2012. Crédit JENB Productions / letraindemanu sur Canalblog[/size]

De l’incendie aux secours à victimes

C’est la popularisation de l’automobile et les accidents de la route qui s’en suivirent dans les années 50 qui ont métamorphosé cette profession : De la seule extinction d’incendies, le sapeur-pompier est devenu désormais un technicien polyvalent de l’urgence technologique. L’hécatombe routière a donc élargi les compétences de ce «* soldat du feu* » en sauveteur omniscient. Ce sont également ces interventions routières qui vont élargir durablement les compétences dans le domaine du " secours à victimes ".

Le service de santé et de secours médical (SSSM) est légiféré en 1953. A sa création, qui date de deux siècles, il n’avait qu’une vocation interne (évaluations médicales à l’embauche puis périodiques des personnels et premiers secours aux pompiers blessés en intervention) ainsi que le secours aux asphyxiés. Au fil du temps, sa mission s’élargira aux secours aux victimes civiles de tous sinistres.

accident de la route source blogautomobile.jpg
[size=85]Photo 1057 : Accident de la route. Source blogautomobile.fr[/size]

Le VSAB, véhicule de secours aux asphyxiés et blessés, apparaît en 1954 (il est remplacé depuis 1991 par le VSAV, véhicule de secours et d’assistance aux victimes) et les premiers matériels de désincarcération en 1965. Depuis, les missions de secours à victimes n’ont cessé de progresser pour devenir l’activité prépondérante des sapeurs-pompiers.

Les échelons d’interventions

L’organisation des sapeurs-pompiers repose depuis longtemps sur le maillage du territoire. Chaque ville est défendue par un centre de secours (CS) qui peut être commun à plusieurs municipalités. Dans ce cas, des centres de première intervention complètent localement l’offre opérationnelle, soit en suppléance (moyens du CS déjà engagés) soit en renfort. L’implantation d’un centre de secours et son armement dépendent des contraintes locales : volume de population à protéger, risques locaux (industries y compris sites dits " Seveso ", axes routiers, risques aquatiques,…) et les particularités géographiques (zones montagneuses, zones touristiques,…). Il est donc difficile d’établir une liste exhaustive de l’équipement et des effectifs.

Le centre de première intervention (CPI) est l’unité opérationnelle de proximité. Un CPI permet au moins de réaliser un départ en intervention, c’est à dire le départ d’un équipage à bord d’un des véhicules du centre.

Son armement et son effectif sont généralement réduits. De par sa taille, un CPI peut donc être représenté sur tout réseau modèle. A Marcilly-sur-Maulne en Indre-et-Loire, le CPI aujourd’hui disparu de cette bourgade de 250 âmes comprenait, jusque dans les années 90, une Jeep tractant une moto-pompe remorquable et un GMC servant de fourgon pompe (Photo 1058 ci-dessus). Ces matériels, d’origine militaire, étaient remisés dans un simple hangar et l’effectif comprenait une douzaine de pompiers, tous volontaires. De tels véhicules sont reproduits en Ho par REE. [10] et sont très représentatifs des centres de secours en milieu rural d’après-guerre.

Dans un CPI plus contemporain, le bâtiment pourra être plus important, avec trois à quatre stalles accueillant de trois à huit véhicules : au minimum un fourgon incendie premiers secours, un véhicule tous usages, un véhicule de liaison et parfois un VSAB (ou VSAV selon l’époque). Les effectifs sont généralement composés uniquement de SPV. Ces centres modernes sont particulièrement intéressants à reproduire en modélisme de par leur géométrie et leur volume, compatibles avec une construction intégrale. J’y reviendrai ultérieurement.

Le centre de secours (CS) : il peut assurer simultanément un départ en mission de lutte contre l’incendie ou un départ en mission de secours à victime et une autre intervention. Il peut donc faire partir au moins deux équipages à bord de deux véhicules.

Son armement permet de faire face à la plupart des missions courantes sur sa zone de compétence et son parc automobile est donc plus conséquent. On y trouve notamment un ou deux VSAV (ou VSAB selon l’époque), un fourgon pompe pour feux urbains, un second fourgon pompe (éventuellement pour feux ruraux ou feux de forêts), un véhicule tous usages, et des véhicules de liaison (pour un officier de garde, un membre du service de santé,…). Selon le type d’habitats mais aussi les équipements publics ou privés à protéger (maison de retraite, hôpital,…) on peut trouver éventuellement un moyen de secours aérien (véhicule échelle ou nacelle). Un véhicule de secours routier (VSR, FSR) peut compléter cet armement selon les axes routiers à défendre, mais aussi les moyens de transports ferrés (tramway, trains, métro) ainsi que les industries puisque le FSR peut intervenir pour forcer des ouvrants (rideaux de fer,…).

Les effectifs peuvent être composés uniquement de volontaires ou de professionnels renforcés par des volontaires selon l’activité annuelle. Les professionnels de santé (médecins et infirmiers protocolés) sont souvent rattachés à un CS pour compléter localement le dispositif d’aide médicale urgente supervisé par le SAMU.

Le centre de secours principal (CSP) : Il peut assurer simultanément un départ en mission de lutte contre l’incendie, deux départs en missions de secours à victimes et une autre intervention. Il peut donc mobiliser quatre équipages avec quatre véhicules au minimum. Outre ses interventions propres sur sa zone de proximité comme tout CS, le CSP supervise plusieurs CS qu’il est donc amené à renforcer, notamment en moyens spécialisés. En cas d’évènement impliquant des secours nombreux, c’est le CSP qui renforcera le CS initial, voire, si besoin, les renforts viendront de l’autre bout du département. Des SDIS limitrophes peuvent également déployer des moyens. En effet, il ne faut pas altérer le maillage territorial qui doit rester apte à répondre aux activités habituelles malgré un sinistre d’ampleur très mobilisateur.

Le parc automobile du CSP comprend donc plusieurs exemplaires des véhicules déjà vus dans les CS et CPI. En outre, c’est dans les CSP que sont basés les engins de réserves d’air comprimé, les équipes de sauveteurs aquatiques, les pompiers du GRIMP (intervention en milieu périlleux), les unités de lutte contre les pollutions, les équipes NRBC (Nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique), les véhicules de commandement (commandement opérationnel, commandement médical), les postes médicaux avancés, les camions citernes grande capacité, les grues de relevage, les véhicules de sauvetage-déblaiement, …

Le SDIS, c’est à dire la direction opérationnelle (y compris le CRA, centre de réception des appels 18) et administrative départementale, est généralement implanté dans l’un des CSP du département, souvent dans la ville-préfecture. A noter que la plateforme de réception des appels peut être commune à plusieurs services selon les protocoles départementaux dans une époque contemporaine. Ainsi, dans l’agglomération parisienne les appels 18 / 17 / 112 sont centralisés.

Vous trouverez sur le beau site officiel du SDIS de Dordogne une présentation didactique des différents échelons opérationnels, leurs casernements et leur parc automobile [11]. Il vous permettra de mieux appréhender cet armement pour reproduire le plus fidèlement ces bâtiments incontournables sur nos réseaux.

Le prochain billet vous proposera de mieux connaître les véhicules d’interventions.

Emmanuel.

Sources (les hyperliens ne sont accessibles que du blog) :

*[size=85][1] Pompe hyppomobile Preiser ref 30425 chez Jura Modélisme

[2] site officiel de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris

[3] Site officiel du Bataillon des marins-pompiers de Marseille

[4] Site officiel du SDIS des Bouches-du-Rhône

[5] Loi n° 93-369 du 3 mai 1996 relative aux services d’incendie et de secours, site Légifrance

[6] Site officiel du SDIS de l’Isère

[7] Site officiel de l’UES Sapeurs-pompiers de France

[8] Site officiel du CPINI de Grièges

[9] « Dignes-les-Bains : Morts au feu », le blog JENB Productions, 5 novembre 2012

[10] Site officiel REE Modèles

[11] Site officiel du SDIS de la Dordogne[/size]*

[size=200]Les casernes de pompiers en miniature[/size]

Décor

Épisode 190 - Après avoir vu l’organisation des sapeurs-pompiers, je vous propose de survoler l’offre commerciale en centres de secours et casernes de pompiers aux échelles 0, Ho et N.

Dans l’épisode précédent, je vous ai présentés l’organisation territoriale des sapeurs-pompiers en France et les centres de secours. Dans la continuité, je vous propose de parcourir l’offre commerciale actuelle concernant ces bâtiments incontournables et omniprésents sur nos réseaux. Les iconographies qui illustrent cet article sont extraites des sites des fournisseurs présentés.

L’offre artisanale

Chauvinisme oblige, commençons par découvrir les offres de nos artisans [1] nationaux. Elles ont l’avantage d’être traitées à l’échelle et ces différentes marques peuvent être panachées entre elles comme le démontre Philippe Cousyn dans le Hors-série n°63 de Loco-Revue consacré à l’ « Avenue de la gare ». Un ouvrage qui pourra vous être utile pour d’autres constructions de votre environnement civil.

Architecture et Passion (Ho et N)

La maison animée par Christophe Constant propose, en bâtiment complet, un centre de première intervention (CPI) typique de nos territoires ruraux. Il s’agit d’une bâtisse avec toit en tuiles et bâtiment administratif accolé (photo 1059 ci-dessous). Ses dimensions modestes (L 193 ; l 115 ; H 120 mm) lui permettent de figurer sur tout réseau, y compris en premier plan vu sa hauteur limitée. Pour gagner de la place, il est sans doute possible de couper le bâtiment en deux pour obtenir deux demi-bâtiments en bas-relief pour le fond de décor. Avec ses deux portes de hangar, il permet, en principe, de recevoir deux véhicules et éventuellement une remorque (moto-pompe remorquable, embarcation légère,…). Mais rien ne vous empêche d’y adjoindre un abri tôlé extérieur pour augmenter le parc automobile qui devra malgré tout rester modeste. Un tel CPI pourrait être armé d’une camionnette tous usages (Type H, Peugeot J7, Renault Master,…) et d’un camion pompe de premiers secours. J’aborderai les véhicules dans un prochain billet.

letraindemanu (1059) sapeurs-pompiers CPI Ho Architecture et Passion.jpg
[size=85]Photo 1059 : Centre de première intervention proposé par Architecture et Passion en Ho et N. Source : Site officiel Architecture et Passion[/size]

Le préfabriqué une salle (Gamme Easydéco, L 8,5 x l 6,8 cm. Dalle L 9,4 x l 7,8 cm) proposé par le même fabricant pourrait compléter ce CPI pour recevoir le siège de l’Amicale des sapeurs-pompiers. Ses larges baies vitrées sont idéales pour reproduire un intérieur soigné. Quelques personnages, en tenue civile, assis devant un instructeur, en uniforme, au tableau peut figurer de manière originale un cours de secourisme par exemple.

Ces deux bâtiments sont disponibles également à l’échelle N : CPI, préfabriqué.

Toujours chez cet artisan, à l’échelle N, il est proposé un centre de secours urbain à quatre stalles. Il s’agit d’un immeuble en bas-relief de trois étages. Sa faible profondeur (39 mm) permet d’envisager une cour ou une place sur sa façade avant, cour qui permettrait de stationner plus de quatre véhicules.

Atelier Belle Époque (0, Ho et N)

Il n’y a pas chez ce fabriquant de centre de secours spécifique. En revanche, la référence Ho « Garage Gaudin » pourrait facilement être reconvertie en petit CPI d’une bourgade rurale. Là encore, deux véhicules seront adaptés à ce modeste centre d’intervention. La version Ho n’est plus en stock chez le fournisseur mais est peut être encore disponible chez certains revendeurs. Les versions N (photo 1060 ci-dessous) et 0 sont en revanche toujours disponibles auprès du fabriquant.

La maison attenante à la remise peut recevoir en son rez-de-chaussée une salle de réunion, le premier étage pouvant accueillir les bureaux de l’amicale et les sanitaires du personnel.


[size=85]Photo 1060 : Le garage Gaudin en N de chez Atelier Belle Époque. Source : Site officiel Atelier Belle Epoque[/size]

Bois Modélisme (Ho)

La jeune entreprise animée par Maxime ne propose pas spécifiquement de caserne de pompiers. Néanmoins, la référence (uniquement disponible en Ho) Garage / Entrepôt, disponible en deux longueurs, pourrait facilement être transposée en CPI (version 1 porte) ou centre de secours (modèle 2 portes) à vocation plutôt urbaine. Avec un étage administratif et ses baies vitrées, la forme cubique est propice à un bel aménagement intérieur. Avec l’ajout d’un éclairage, les véhicules remisés pourraient être bien mis en valeur.


[size=85]Photo 1061 : Garage entrepôt en Ho de chez Bois Modélisme. Source : Site officiel Bois Modélisme [/size]

A noter que Bois et Modélisme distribue un module sonore qui conviendrait très bien pour la sirène d’alerte que l’on entendait autrefois dans les villages de province pour appeler les pompiers.

Cités Miniatures (0, Ho et N)

Là encore, pas de bâtiment spécifiquement pompiers. En revanche, cet acteur économique propose un garage, en plusieurs versions (bâtiment complet ou façade seule) et échelles, qui pourra aisément être reconverti en CPI. L’intérêt de ce bâtiment est ici sa façade arrière de l’immeuble complet (photo 1062 ci-dessous) que je trouve particulièrement propice pour un CPI rural. Il mériterait sans doute d’être coupé en deux pour profiter également de la façade avant. En bas relief en fond de décor, ce hangar vous permettrait de représenter deux activités : un garage auto ou d’engins agricoles avec la façade avant, plutôt urbain, et un CPI avec la façade arrière, plutôt rural.


[size=85]Photo 1062 : Façade arrière du garage proposé par Cités Miniatures. Également disponible en d’autres versions. Source : Site officiel Cités Miniatures.[/size]

Minifer (Ho)

Pas de bâtiment spécifiquement pompier, mais plusieurs références permette d’y remédier. En Ho, il y a par exemple « l’entrepôt toulousain » (photo 1063 ci-dessous). En bas relief ce bâtiment est idéal pour un fond de décor, devant lequel on imagine déjà une scène de départ du fourgon pompe Berliet (qui justifie le feu bleu ou orange, selon l’époque) et d’un Type H partant en premier départ sur un feu d’habitation. La taille des bâtiments permet de justifier jusqu’à quatre petits véhicules.


[size=85]Photo 1063 : Entrepôt toulousain en Ho de Minifer. Source : Site officiel Minifer[/size]

Le «* garage Choubard* » conviendra parfaitement au remisage d’un fourgon et d’une Jeep. Enfin le garage ELF sera idéal pour un CPI d’une petite bourgade.

Régions et Compagnie (0 et Ho)

Cet acteur économique propose de très nombreuses références dont beaucoup sont aménagées intérieurement. Parmi elles, une caserne de pompiers typiquement urbaine du XIXe, avec quatre stalles, en bâtiment complet (Ho uniquement). On pourra en faire un petit centre de secours avec un « *départ normal *» pour feu (c’est à dire un fourgon pompe de premier secours, un moyen de secours aérien tel qu’un engin échelle, un fourgon pompe d’appui) et un véhicule de secours à victime. Pour celui qui dispose de 40 cm, la juxtaposition de deux exemplaires permettrait de reproduire un centre de secours plus important avec en outre un véhicule tous usages, un véhicule de liaison, un véhicule de secours routier et une camionnette de réserve d’air comprimé. L’architecture n’est pas incompatible avec des engins contemporains à l’image de certains centres de secours parisiens.


[size=85]Photo 1064 : caserne de pompiers urbaine en Ho de Régions et Compagnies. Source : Site officiel Régions et Compagnie[/size]

Régions et Compagnies propose également un centre de secours en bas-relief pour le fond de décor, disponible en 0 et Ho.

Toutes les maquettes présentées dans cette première partie sont des créations originales dans des textures à base de bois et de cartons. Elles offrent un réalisme plus saisissant mais requièrent plus de soin au montage qu’une maquette industrielle en plastique. Certaines nécessitent d’être peintes ou travaillées aux terres à décor, mais les fabricants proposent des notices de montage très complètes sur leurs sites respectifs avec parfois des tutos vidéos. Enfin, en choisissant l’une de ces références, vous soutenez le made in France.

L’offre industrielle

Faller, Vollmer, Kibri, Busch,… proposent de nombreuses références de casernes de pompiers de toutes tailles et dans plusieurs échelles. Elles sont souvent très typées outre-Rhin, et ne pourraient convenir qu’à des réseaux d’inspiration alsacienne. Les bâtiments plus modernes sont plus faciles d’intégration mais restent, à mon avis, sous-dimensionnées au regard de la taille des engins poids-lourds et notamment les engins échelles.



[size=85]Photo 1065 : Casernes de pompiers proposées en Ho par Faller. Photo : 1066 : Casernes de pompiers proposées en Ho par Vollmer. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]

Emmanuel

[size=85]Cet article a été rédigé en toute indépendance éditoriale et ne revêt aucun caractère publicitaire. Les marques et produits cités, les caractéristiques techniques, les disponibilités et les tarifs (au 25 novembre 2108) sont communiqués à titre strictement informatif et sont susceptibles d’évolutions et de modifications. Les hyperliens ne sont accessibles qu’à partir du blog.
[1] Le terme " artisan " désigne ici tous les acteurs économiques à petite structure juridique : artisans, auto-entrepreneurs, TPE, PME.[/size]

Bonjour,

Merci Manu pour tous tes articles richement documentés. C’est un plaisir de les lire et surtout pour leurs utilisations futures.

Errol

Bonsoir Pierre, bonsoir Errol,
Bonsoir tout le mo’de,

Je confirme, très belle présentation Pierre !

Bonne soirée,
Vincebt