[size=200]Construction du tableau de commande et de contrôle[/size]
Épisode 105 - Nous voici arrivés à l’étape de la fabrication du tableau de commande et de contrôle. Futur centre nerveux du réseau, c’est à la fois un outil technique primordial et un élément esthétique essentiel qu’il convient d’élaborer avec soin.
Qu’est ce qu’un tableau de commande et de contrôle - TCC dans la suite du texte - et qu’en attend-on ? Les réponses sont innombrables puisqu’elles dépendent de la taille du réseau, du tracé des voies, de son système d’exploitation, de son interconnexion éventuelle avec un PC et des choix esthétiques de son concepteur.
Le TCC, parfois désigné faussement par le sigle TCO (tableau de commande optique), permet de commander les signaux, aiguillages et itinéraires sur tout ou partie du réseau. Il permet également de contrôler les actions entreprises, généralement par des témoins lumineux : indications des signaux, positions des aiguilles, enclenchements d’itinéraires. Le TCC peut également regrouper les commandes d’un certain nombre d’accessoires : éclairages des bâtiments et de la voirie, animations diverses. Sur de grandes installations, il peut y avoir un TCC principal et des TCC partiels déportés (gare, dépot,…).
Je vais donc exposer les critères qui ont guidé mes choix.
[size=85]Photo 503 : Structure du TCC de la compagnie. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]
Un TCC esthétique
Tout comme la façade, le TCC doit valoriser l’esthétisme général du réseau et conférer un “air de grand” à cette modeste installation. Interrupteurs et voyants de répétition seront à eux seuls une animation à part entière. Disposant d’une grande longueur, 158 cm entre les deux pieds avant du module “ZI Nord”, j’ai pris la décision de représenter l’ensemble des voies du module “ZI Nord” mais aussi de l’extension future “ZI Est”
Pour conserver la charte des teintes du réseau, la couleur de fond du TCC sera un “gris pierre”, pour rappeler la teinte utilisée pour le titrage du premier module et le “gris zingué” servira pour représenter les voies et les cibles.
Une signalisation plus complète
Pour mémoire, ma signalisation n’a aucune influence sur la marche des trains : l’opérateur doit donc tracer manuellement les itinéraires et respecter les signaux à vue. Les cibles étant équipées de leds CMS pas toujours très facilement visibles si l’on n’est pas dans l’axe du signal, la répétition au TCC sera la bienvenue pour l’exploitation.
Dans la mesure où la taille des modules ne permet pas d’implanter physiquement beaucoup de signaux, j’ai décidé de représenter sur le TCC quelques signaux distants : le disque Ouest ainsi que le guidon d’arrêt et le carré de protection Est qui seront dans le module aveugle. C’est donc un total de sept signaux ferroviaires qui figureront sur le synoptique. A cela il convient d’ajouter les deux passages à niveaux et le témoin d’occupation du module aveugle.
Le pupitre regroupera également une dizaine d’interrupteurs pour commander les différents éclairages des bâtiments, de la voie publique et d’éventuelles animations.
Enfin, les boutons poussoirs seront posés en prévision de la motorisation des aiguilles. N’ayant pas encore choisi cette motorisation - dans le projet initial, les aiguilles étaient prévues manuelles -, je ne sais pas s’il y aura rétrosignalisation de leur position.
La Mobile-Station 2 (MS2) sera encastrée dans le pupitre et maintenue par le dessous avec une plaque de CP5 montée sur tiges filetées boulonnées. Bien sûr, par cette disposition, la centrale devient une “Immobile-Station”. Ce choix est motivé par le risque de détérioration de sa prise et la faible surface du réseau (Photo 504 ci-dessous).
[size=85]Photo 504 : Encastrement de la Mobile-Station 2 Märklin dans le TCC. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]
Construction
Le pupitre est fabriqué avec une planche de CP 5mm (L 158 x l 34,5 cm) renforcée par des tasseaux en pin de section 22 x 28 mm collés à la colle vinylique et vissés. Les angles sont renforcés par des équerres métalliques (Photo 503 ci-dessus).
Le tableau est ensuite poncé à la ponceuse électrique au grain fin. Puis application de quatre couches de peinture acrylique “gris pierre” alternées avec des séquences de ponçage. Il faut obtenir un tableau soyeux et agréable au toucher.
La MS2 étant encastrée, il faut découper la plaque à la forme de la centrale. En raison de ses formes, courbes et volumes, il est nécessaire de fabriquer un gabarit de découpe en carton. Le gabarit pourra être recommencé autant que nécessaire, alors que la plaque ne pourra être découpée qu’une seule fois !
Puis, dans une chute de CP5, je découpe une plaque de 16 x 22 cm. Un trou de ○5mm est percé dans chaque angle. Une tige filetée de ○ 5mm est coupée avec un disque à tronconner sur la Drémel (à défaut, à la scie sauteuse) en quatre sections de 6 cm de longueur. La centrale, encastrée dans le pupitre par le dessous, est suite prise en sandwich entre le pupitre et la plaque de renfort fixée à ses quatre angles par les tiges filetées. Les quatre boulons (par tige) sont ensuite collés à la colle cyanoacrylate pour éviter tout desserrage dans le temps.
Interrupteurs et voyants
Je perce dix trous de ○ 12 mm en deux colonnes de cinq et dix trous de ○ 5mm. Dix interrupteurs unipolaires et dix leds y seront placés pour des circuits d’éclairage avec témoin de rappel. Pour un travail propre, un quadrillage est tracé avec un T de dessinateur.
Vient ensuite le moment délicat : celui du placement des signaux sur le synoptique et donc du tracé des voies. Je travaille au crayon à papier car des retouches sont inévitables. Il faut rappeler qu’aucun témoin ou interrupteur ne peut être placé à moins de 30mm du bord de la planche (présence des tasseaux de renfort en dessous).
Chaque signal sera représenté deux fois : une première fois implanté à coté de la voie à laquelle il s’adresse, sur le synoptique et une seconde fois à côté de la MS2 avec son ou ses interrupteurs. Pour chaque led standard, je perce un trou de ○ 5mm. Pour les leds clignotantes, un trou de ○ 3mm.
[size=85]Photo 505 : Perçage des trous pour les leds et les interrupteurs. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]
Chaque interrupteur ou inverseur nécessite un trou de ○ 6mm.
Chaque bouton poussoir, pour les aiguilles, nécessite un trou de ○ 7mm.
Lorsque tous les trous sont percés, un peu de pâte à bois est appliquée sur les écaillages. L’ensemble du panneau est ensuite poncé à la ponceuse électrique, grain fin, recto et verso.
Il est temps de repasser deux nouvelles couches de peinture “gris pierre”.
A suivre.
Emmanuel