[size=200]Patine : Une seconde citerne de carburant
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**Épisode 75 - Après une longue période de réflexion, je me décide à patiner la seconde citerne à carburant offerte par Olivier. Après les soucis rencontrés sur l’exemplaire précédent, je modifie un peu la technique. Retour d’expérience.
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Parmi les wagons offerts par Olivier début octobre, il y avait deux wagons citernes Märklin datant des années 1990 : L’un sérigraphié “Téxaco” et l’autre “BP”. Je n’ai eu aucun scrupule à m’exercer à la patine sur le premier car sa tampographie était très dégradée sur l’un des cotés. En revanche, pour le second, j’y ai réfléchi plusieurs jours. Je m’en explique.
Un wagon pour une rame de parade
Patiner, c’est avant tout reproduire au plus près de la réalité. Avant de se lancer, il convient donc de définir la future utilisation de ce wagon.
Le wagon* BP* est certes âgé, mais il est en très bon état. Hormis une ou deux pointes de rouille sur les tampons, le wagon est complet, son marquage, tant sur la citerne que les plaques d’immatriculations, relativement bien conservé, à peine délavé. Même ses vieux attelages métalliques sont au gabarit et absolument pas faussés, ce qui est rare pour un wagon de cet âge.
[size=85]Photo 356 : Le wagon citerne Märklin 4644 à l’éffigie de “BP”. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]
Ce wagon peut-il être incorporé au parc des unités destinées aux manœuvres intensives qui sont la raison d’être de ce module “Z.I. Nord”. ? En réalité non, et ce pour deux raisons :
- La première concerne les attelages justement. Ils sont anciens, volumineux et pas très compatibles avec les attelages courts de la marque en particulier ceux de ma 050 TA 23 qui a pour mission de réaliser ces multiples manœuvres. Il me faut donc envisager son utilisation en rame complète non sécable. De ces rames qui animent ma ZI en la traversant, voire s’y arrêtant un temps, mais qui, ni ne dépose, ni ne reprend de wagon. Une rame de parade en quelque sorte.
N’oublions pas que " Z.I. Nord " n’est qu’un “morceau” de la ligne de la CIC : Tous les trains ne s’y arrêtent pas. Il y a d’autres entreprises à desservir, ailleurs, hors scène. Ce qui peut justifier toute circulation marchandises y compris en train complet.
- la seconde est d’ordre esthétique : Le wagon a presque vingt-cinq ans d’âge. Il est évident qu’il ne répond plus aux standards esthétiques actuels de finesse des détails. Ceci est d’autant plus flagrant s’il est à coté d’un wagon récent, y compris un wagon de la gamme simplifiée dite “Start-up” de la marque.
Patiner pour retracer une histoire
La philosophie de la patine est là : Retracer la vie d’un matériel en reproduisant les empreintes du temps.
[size=85]Photo 357 : A gauche, le wagon citerne Märklin 4750 patiné (ex Texaco) et à droite le wagon citerne Märklin 4644 en livrée BP. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]
Je destine donc mon wagon à mon parc de service, ces matériels de seconde main (au propre comme au figuré) utilisés par la compagnie pour son usage interne : Transport de sable pour la sablerie, transport de ballast pour les réfections ponctuelles, transport de charbon et de carburant pour les engins moteurs et wagon atelier.
Ma citerne sera donc destinée au ravitaillement de mon futur dépôt (N’oublions pas qu’une extension est désormais envisagée…). Wagon ancien, je vais donc le traiter comme le wagon citerne précédent pour avoir deux wagons semblables sans être rigoureusement identiques. Ces deux citernes feront ainsi un ensemble harmonieux indissociable. J’envisage même de virer les attelages d’origine pour les remplacer par une barre fixe.
Mise en peinture
La technique de base ayant déjà été expliquée dans l’épisode 68, je vous invite à vous y référer. Le wagon est décapé à l’acétone à l’exception du logo. Surprise, sous la peinture verte, le plastique de la citerne est teinté dans la masse dans le même vert.
Pour le wagon précédent, j’avais rencontré des difficultés pour la mise en peinture de la citerne : peinture pas assez fluide, teinte ratée, pinceau pas adapté, …
Cette fois, je me prépare un godet de peinture grise acrylique (produits Pébéo pour mémoire). Le godet est un simple récipient de sauce soja récupéré d’un restaurant asiatique (En modélisme, on ne jette rien, on réutilise tout). Avec son couvercle étanche, je vais pouvoir conserver ma peinture sur plusieurs jours sans risque d’évaporation. Car la mise en peinture va nécessiter plusieurs couches.
Je mélange donc une belle noisette de “Blanc de titane” avec un peu d’ “ombre naturelle” et de “noir de mars”. L’ “ombre naturelle” est une nouveauté pour moi. C’est donc la première fois que je vais l’utiliser. Je vous invite à lire le tuto dédié sur “Le blog d’Elisa” (blog.arvibel.fr/2015/03/lindispensable-terre-dombre-naturelle/ ) Le tout est dilué avec quelques gouttes d’alcool à 70°. J’obtiens ainsi un joli gris bien plus agréable, pas trop foncé et assez fluide. La quantité doit être suffisante pour plusieurs jours de travail sur la citerne ainsi que le châssis. Il vaut mieux en avoir de trop que pas assez.
[size=85]Photo 358 : Première couche de peinture sur la citerne du wagon Märklin 4644. Notez le godet permettant de conserver le mélange plusieurs jours, la largeur du pinceau et les baguettes de maintien. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]
Le logo
Dans un premier temps, j’ai imaginé pouvoir conserver uniquement le logo “BP”. Je l’ai donc masqué avec un morceau de ruban adhésif aux contours découpés au cutter, directement sur la citerne. Très mauvaise idée !
Après avoir appliqué plusieurs couches de mon mélange, chaque couche étant poncée, les traces de cutter sont restées indélébiles et vraiment très moches. J’ai finalement retiré l’adhésif et ai fait une croix sur le logo en décidant de le masquer définitivement. Nouveau ponçage et nouvelle couche de peinture. J’ai répété l’opération sur plusieurs jours.
La peinture a été appliquée cette fois avec un pinceau plat N°10. Le résultat est plus satisfaisant.
[size=85]Photo 359 : Différentes étapes pour masquer le logo et peindre la citerne sur le wagon Märklin 4644. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]
Une prochaine fois, j’essaierai de recouvrir le logo puis de le nettoyer immédiatement au coton-tige imbibé d’alcool à 70°.
Le châssis
Les temps de séchages entre chaque couche de la citerne ont été mis à profit pour travailler sur le châssis et les garde-corps. J’ai pris un peu de mon mélange initial pour faire un second godet d’un gris un peu plus foncé. J’ai traité le châssis avec ce second mélange.
Pour cette étape, peu de différence avec la citerne précédente.
La rouille
Le résultat obtenu sur la première citerne me convenait. J’ai donc réitéré le processus : Application d’un peu de colle en bombe sur les futurs points de rouille et application au pinceau de terre à décor (TAD) “rouge brique” à ces endroits. L’application est généreuse et se fait au dessus du pot de TAD pour immédiatement récupérer le surplus. J’obtiens ainsi une belle couche de rouille qui sera ensuite atténuée par la TAD noir poussière.
J’en profite pour passer un peu de cette TAD rouge sur les tampons, la passerelle et le garde corps.
Le lavis de gasoil
C’est un vieux wagon mal entretenu. C’est pourquoi il y a beaucoup de traces de gasoil sur la citerne qui émanent de l’orifice de remplissage et qui s’étendent par gravité. Le lavis est réalisé avec du “noir de mars” très dilué à l’alcool à 70° et appliqué par couches successives. J’alterne applications au pinceau et retouches au coton-tige jusqu’à obtenir l’effet désiré. Finalement, ce n’est pas si simple si on ne veut pas tomber dans l’outrance.
[size=85]Photo 360 : Le wagon citerne Märklin 4644 patiné. Source : letraindemanu sur Canalblog[/size]
En conclusion
La patine de ce wagon a été mieux appréhendée, hormis le traitement du logo qui s’est révélée catastrophique. Les wagons d’occasion sont faits pour cela : apprendre.
Le résultat obtenu me convient. Mes deux citernes forment désormais un ensemble harmonieux pour ravitailler mon dépôt en gestation et s’incorporent parfaitement avec mon tombereau Ocem 29 plein de sable et mon wagon atelier.
Il ne manque plus à ces unités que des marquages adéquats par décalcomanies spécifiques que je pourrais trouver sans doute chez “Tchoutchou.fr”. Complétée de deux tombereaux chargés de charbons, cette rame de service pourra trouver sa place sur une voie de débord dans un futur dépôt.
[size=85]Photo 361 : Le wagon citerne Märklin 4644 patiné est incorporé à une rame de service de la CIC. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]
La patine permet ainsi à ces wagons anciens de masquer leur année de fabrication (une génération déjà !) et de côtoyer des modèles plus récents dans ma “Z.I. Nord”.
Emmanuel