[size=200]Une façade d’usine pour le fond de décor (2ème partie)[/size]
Épisode 43 - L’idee générale du bâtiment est définie, les travaux peuvent débuter.
Lors de cette étape, je travaille beaucoup au cutter. Attention aux doigts.
Avant de réaliser les premières découpes extérieures, il faut vérifier les cotes et les équerrages. Je trace des traits fins au crayon. Des traits trop épais peuvent induirent en erreur et fausser de quelques millimètres la découpe. J’affute ensuite la lame de cutter puisque je dispose d’un affûteur de qualité -C’est une opération qui nécessite quelques précautions. Nos jeunes amis modélistes nécessitent d’être encadrés par un adulte pour cette tâche à l’occasion de laquelle le risque de blessure n’est pas nul - A défaut on place une lame neuve sur l’outil.
Les découpes extérieures
La découpe de la façade se pratique avec une règle carrée qui permet un meilleur guidage de la lame et en particulier maintient cette dernière en position perpendiculaire dans ce matériau épais de 6 mm. Je démarre toujours des angles et la découpe se fait par passes successives.
[size=85]Photo 211 : La façade avant découpe. Source : © letraindemanu sur Canalblog[/size]
La préparation des fenêtres et des portes
Je ne dispose pas du matériel nécessaire à la confection de fenêtres aux fins montants. J’ai donc décidé d’utiliser les portes et fenêtres surnuméraires de mon kit Walters-Cornerstone (Voir l’épisode 31). Elles sont typiquement industrielles. A défaut de ce kit, vous pouvez piocher dans votre boite à rabiots voire trouver des éléments particuliers auprès de plusieurs artisans. Le choix est assez vaste selon les époques ou les régions de votre réseau.
Ces pièces issues de maquettes plastique comportent un petit pourtour qui sert généralement à leur collage par l’arrière de la façade. Il va falloir le supprimer en intégralité puisque les portes et fenêtres devront être insérées dans la façade à mi-épaisseur du Carton-plume©. Il faut être méticuleux et prudent lors de ces opérations. Le premier risque est de se blesser les doigts par ripage du cutter. Le second est d’abimer les montants des pièces. Lorsque le pourtour a été découpé, je termine par un petit coup de papier de verre. Celui-ci est posé sur le plan de travail et je frotte délicatement les pièces bien horizontalement.
[size=85]Photo 212 : Ponçage des pièces après découpe des pourtours. Source : © letraindemanu sur Canalblog[/size]
La découpe des orifices
L’opération précédente terminée, je peux tracer les emplacements des futurs orifices. J’utilise les pièces pour délimiter les gabarits. Chaque pièce n’étant pas rigoureusement identique, le gabarit est tracé pour chacune d’elle (fenêtre 1 dans orifice 1, fenêtre 2 dans orifice 2, etc).
La découpe est réalisée sur les bords internes des traits de gabarits. Dans le cas contraire, l’orifice sera trop grand de quelques millimètres. Là encore, une règle carrée sert de guide pour la perpenducularité de la lame. Si besoin, faites un essai à blanc sur une chute de Carton-plume©. Les pièces doivent être insérées légèrement en force et se maintenir en place seule. Si elles tombent, c’est que l’orifice est trop grand. Les fenêtres rectangulaires ne posent pas de soucis particulier. Il suffit de travailler en démarrant de chaque angle et par passes successives.
Les pièces arrondies sont un peu plus délicates. Il faut de préférence travailler avec une lame pointue. Même après passage d’un petit coup de papier de verre l’arrondi n’est pas parfait, comme je le craignais. Ce n’est pas très grave, puisque je prévois un maquillage avec des pierres d’ornement faites en carton Canson, dans le même esprit que les rebords du quai de ma halte.
La façade peut être placée sur le réseau pour se faire une idée du volume.
[size=85]Photos 213 et 214 : La façade brute et ses ouvrants. Source : © letraindemanu sur Canalblog[/size]
La structure béton.
Il faut maintenant peler la recto du Carton-plume©. Comme pour la route ou la cour pavée, le pelage se fait délicatement et précautionneusement. Je retire la couche de carton en protégeant le polystyrène pelé par une planchette de MDF. Il ne faut surtout pas poser les doigts, sinon on laisse des empreintes irrémédiables.
J’utilise des profilés Evergreen référence 146 (1.0 × 3.2 mm). Leur qualité est irréprochable et leur renommée fait qu’on les trouve facilement. Personnellement j’achète ce genre de produit de décor chez TET Décotrain (75009). Je vais débuter par deux lignes horizontales. La premiére est située juste sous les fenêtres. Il me faut donc trois morceaux : un du bord gauche jusqu’à la porte, le second de la porte au portail, le troisieme du portail au bord droit. Le seconde ligne est située en haut, juste à la base de toiture en un seul tenant.
La découpe est réalisée sur une feuille quadrillée afin d’obtenir des angles droits.
Apres découpe des différents morceaux, je les peints à la Humbrol 140 gris mat légèrement diluée. Il ne faut pas oublier les tranches et les extrémités qui seront visibles, d’autant qu’après la pose, toute retouche sera très compliquée vu la faible épaisseur des profilés.
Lorsque tout cela est sec, les profilés sont fixés à la colle vinylique (colle à bois à prise rapide). Attention, toute colle à solvant est a proscrire car elle ferait fondre le polystyrène. La colle s’applique délicatement au coton tige. La pose doit etre rigoureuse et bien rectiligne car le profilé sous les fenetres va servir de support pour l’équerre lors de la gravure. Le séchage se fait sous légère pression (un livre par exemple).
[size=85]Photo 215 : Peinture des profilés. Source : © letraindemanu sur Canalblog[/size]
Les soubassements
Toute la partie basse du bâtiment (sous le profilé horizontal du bas) sera en pierres de soubassements de 3 × 5 mm. Je trace donc des traits horizontaux tous les 3 mm en commençant par ledit profilé et en poursuivant vers le trottoir. Raison pour laquelle la pose du profilé doit être rigoureuse.
La gravure se fait au critérium à mine #2 de 0,7. Un peu dans le même esprit que les pavés de la cour précédente. Les traits verticaux sont gravés en s’aidant d’une petite équerre qui prend appui - délicatement - sur le profilé. Seule la zone située sous la porte d’entrée n’est pas gravée pour mettre en valeur le futur pas de porte en ciment.
[size=85]Photo 216 : La façade avec les premiers profilés collés et son soubassement gravé. Source : © letraindemanu sur Canalblog[/size]
Essai de gravure des briques
A ce stade, le volume de la façade est délimité, le soubassement est gravé et les deux profilés horizontaux sont en place. Il est maintenant temps de graver les briques. Autant dire que c’est une étape difficile qui nécessite d’être méticuleux.
En premier lieu, il faut bien préparer son plan de travail. On range tout et on nettoie la surface. Il est préférable d’œuvrer sur un plan foncé pour les contrastes qui permettront de reposer les yeux. Personnellement, je m’installe sur la face lisse d’un panneau de MDF couleur bois issu d’un fond de placard. L’espace doit bénéficier d’un bon éclairage, de préférence une lampe de bureau avec un tube a lumière blanche neutre (4000 k). En effet, pour ce minutieux travail de gravure, il faut éviter les ombres portées : ombres des mains et de l’équerre. Il faudra d’ailleurs ajuster la zone d’éclairage au fur et à mesure de l’avancement des travaux.
Cette étape est peut-être la bonne occasion d’acquérir une large loupe de bureau sur pied. Et si vous optez pour cet investissement durable qui vous sera utile pour d’autres travaux futurs, préférez un modèle équipé d’une troisième main, voire d’un eclairage intégré. Les modèles sont nombreux et les prix variés.
Il semble judicieux de bloquer la pièce de façade entre des petites cales confectionnées dans des chutes de Carton-plume© collées à la colle blanche sur le plan de travail. La façade doit être absolument immobile. Cela évitera de l’abimer pour la maintenir par pression.
L’assise de l’opérateur doit également être confortable. Il faut protéger son dos lors de cette étape assez longue.
Les briques à graver sont plus petites que les pierres de soubassement de ce bâtiment ou les pavés de la cour. De fait, je ne peux pas utiliser le critérium habituel : Les gravures seraient trop épaisses. Je vais donc me servir d’une pointe métallique, celle qui me sert habituellement à réaliser mes avant-trous lors de vissages. Vérifiez bien son intégrité. Si la pointe est abîmée, conservez la pour vos travaux de menuiserie, mais achetez en une neuve pour les gravures. Sinon vous allez déchirer le Carton-plume© et vous serez bon… pour tout recommencer à zéro.
La pointe, par définiton, est progressive : plus vous appuyez, plus le trou est gros. Il faut donc avoir la main très légère. Vous devez tracer de fins sillons, pas des tranchées. La hauteur d’une brique est de 2 mm, et sa largeur de 4 mm.
Je conseille vivement de faire des tests préalables sur une chute de matériau de 10 × 10 cm avec des gravures en lignes horizontales tous les 2mm. Apprenez surtout à maitriser la pression de la main.
[size=85]Photo 217 : Essai de gravure sur une chute de Carton-plume©. Source : © letraindemanu sur Canalblog.[/size]
Quand le résultat des tests est satisfaisant, je peux débuter la gravure sur la façade. Je n’aurais plus le droit à l’erreur.
Emmanuel