Bonjour,
Il fait moche ce dimanche après-midi : situation idéale pour jouer au petit train électrique.
Aujourd’hui, ce sera comme avant. Un simple ovale sur la table de cuisine. Un vieux transformateur, fil rouge, fil brun, et hop.
Je sors quelques vieilles de leurs boites rouges et bleues: quelques tours de piste et me voilà plein d’admiration, d’émerveillement, d’étonnement : je suis un enfant, je vois le monde pour la première fois, je suis un philosophe.
Je joue au petit train : quel bruit délicieux ! Et les odeurs, vous souvenez-vous des odeurs ? Les machines crient, crissent et grincent. Les inverseurs, chaque fois que je les chatouille, font bondir mes petites vieilles d’un demi-centimètre en avant ou en arrière… Elles n’ont pas perdu un poil de leur jeunesse. Elles sont brutes et belles.
Elles pétillent, cela sautille, elles se dandinent, elles hoquètent, elles se prélassent, elles mugissent, elles grésillent, elles rugissent.
Les vieilles tournent, retournent et tournent encore et me font danser avec elles. Je suis au comble du bonheur. Je plonge en mon âme, je ne suis plus que le petit garçon qui s’abandonne au rêve, tour à tour, mécanicien, contrôleur, chef de gare, policier, valseur à mille temps, danseur d’infini.
Qui suis-je ? Où suis-je ? Pourquoi quelque chose et non rien ? Etre ! Exister ! Palper ! J’avale la vie à larges lampées, tandis que ma petite 96 avale la voie C sans faillir.
Voici quelques photos, instantanés insaisissables par un accélérateur de particules, mais bien réels néanmoins, d’un instant, d’un instant seulement, de bonheur pur, perdu dans un univers immense et infini.
L’analogique est en fête ! :trainregard:
Amicalement,
Pascal From Belgium lost in an infinite universe
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