Message du Jeu 6 Mar 2014 - 1:22
Modern Gala fut fondé en 1990 lors de l’industrialisation de la ville de Shenzhen, rendue nécessaire par la saturation de Hong Kong. Elle emploie environ 500 personnes, ses marchés principaux étant les composants : informatiques ou de téléphonie. Ce sont en grande majorité des produits basiques (capots, boitages) ou 1 personne suffit à suivre plusieurs machines. Elle dispose d’une gamme de jouets premier âge qu’elle commercialise directement ou pour le compte de marques. Les trains sont son produit le plus élaboré, qui nécessite beaucoup de main d’œuvre. Les investisseurs portent le nom de HKTDC qui possèdent d’autres firmes dans le jouet. Le secteur jouet de Modern Gala est la seule activité livrant des produits finis. En 23 ans l’entreprise a réussi à se hisser en haut des standards occidentaux, avec par exemple une rare certification qualité Iso 9002 (1) … Ces investisseurs sont obnubilés par la croissance 25% de cette zone. S’il est très facile de licencier du personnel, le licenciement d’un groupe de personnes serait immédiatement sanctionné en bourse. Pour cette raison l’entreprise ne peut absorber des piques de commandes de flux incertains, qui pourraient conduire à des licenciements.
Si l’on a parlé de saturation et des délais de l’entreprise en juin 2013, il faut savoir que les séries de trains miniatures à 1000 exemplaires ne sont qu’une goute d’eau dans l’activité de l’entreprise. La plus grosse entreprise de la ville Foxconn, avec 400 000 employés est le principal sous traitant en matière de téléphonie, la marque à la pomme lui ayant passé commande de 5 000 000 de Iphone 5. Nos trains miniatures ne pèsent pas lourd dans l’économie locale. L’activité de décoration requiert un minimum de qualifications et les fluctuations de commandes difficilement gérables.
Des séries de 1 000 caisses sont un casse tête pour un industriel, car il faut arrêter les machines, les nettoyer, monter le moule l’essayer, faire les réglages, mettre au rebut les pièces de démarrage. A Shenzhen comme à Oyonnax les responsables de production passent les grosses séries en priorité, et ne font les petites quantités qui nous concernent que quand “ils ont du temps”. Seules les machines nécessitant des cartes digitales achetées en Europe sont mises en priorité, pour récupérer la trésorerie. Ce fut le cas avec les 7200//22000 livrées en masse, ceci étant répercuté aux détaillant dont certains ont eu du mal à financer la mise en stock.
Le salaire mensuel chez Shenzhen est de 250 Euros - cantine 50 Euros, visite médicale, badge, charges sociales, logement. Dans le Nord de la Chine il n’est qu’à 50 Euros
En ce qui concerne la qualité est maitrisée chez Modern Gala. Il existe des quantités d’autres sociétés aptes à produire des trains, y compris dans la province de Guangdong (ou est Shenzhen). C’est une véritable jungle pour savoir ce qu’ils font eux même, s’ils sous-traitent occasionnellement ou régulièrement faute de matériel adapté. Des négociants locaux se chargent de choisir et surveiller les producteurs, encore faut-il en trouver un bon visiteur. Une visite virtuelle des entreprises se déclarant comme producteurs de trains montre une disparité énorme : peinture à la main avec aérographe ou machine automatique avec flux électro statique (technique idéale pour des maquettes avec des reliefs), transport en vrac dans des caisses, ou rangées dans des plateaux avec picots pour éviter le contact entre les caisses. Les références de clients sont spécialement floues. Un n’indique qu’une série Insider pour Märklin. Une même erreur d’étiquette se retrouve chez REE et LS Models, ce qui laisse penser que Modern Gala aurait fait au moins une série pour REE.
C’est à LS Models (monsieur Piron) de hiérarchiser ses commandes dans un volume sans aucune souplesse, tout en tenant compte de la trésorerie. Par volonté commerciale LS Models veut absolument croiser le fer avec ses concurrents, et donc modifie ses priorités en fonction des annonces de la concurrence, ce pour chaque pays européen. Il n’y a qu’à voir tous les doublons avec REE. Pour la CC 6500 Roco a saturé le marché pour quelques temps. La sagesse voudrait d’attendre mais LS ne communique rien… Les détaillants n’ont comme seule donnée fiable des annonces à 3 mois. Il n’y a pas de concurrence pour les CIWL Mistral 56, alors elles sont régulièrement repoussées depuis 5 ans.
Tout ceci est totalement opaque. Il n’y a qu’une chose à faire wait and see. Le mieux mais frustrant est de garder de l’argent d’avance et suivre les arrivées. Personnellement, je suis contre les réservations, le matériel pouvant arriver de manière inopinée en masse selon l’appétit du producteur. Dans ces cas il faut éventuellement assumer des erreurs de désignation ou de couleurs. Pour revenir aux 6 500, les détaillants ont encore à se reconstituer une trésorerie mise à mal par les nez cassés (22 000 / 7200
J.L.
(1) de degré de cette certification signifie entre autre que l’entreprise n’est pas associée dans la création des modèles ; ce qui peut conduire à des retards lors de l’industrialisation.