***- Je vous en conjure, Gudula, ne me quittez-pas…
Ma décision est irrévocable, Karl-Heinrich, vous manquez par trop de maturité !
Ô ma chérie, pour vous prouver mon grand Amour, je vous offre mes 153 locomotives “Märklin” et les 302 wagons qui les mettent en valeur…***
C’est vrai que ce Karl-Heinrich manque de maturité et fait preuve d’une légèreté bien coupable !
Ou alors, sa passion l’aveugle et le fait dérailler…
AUCUNE Gudula ne vaut 153 locos et 302 wagons sur le marché…
D’après la dernière édition du Moll’s Katalog, une Gudula en bon état (et avec boîte d’origine) se négocie au maximum 3 (petites) locos et une dizaine de wagons (à deux essieux).
J’espère qu’il ne tiendra pas cette folle promesse qui aurait pour conséquence, entre autres, de fausser les statistiques.
Allons, re-saisis-toi, Karl-Heinrich.
Oublie cette maudite Gudula et retourne jouer avec tes p’tits trains.
:trainregard:
Cher Pascal, les techniques utilisées sont très variables…
Quoi qu’il en soit, j’utilise toujours un trépieds.
L’appareil est réglé sur 100 iso et les photographies sont prises sans l’éclairage principal de la pièce.
J’enclenche tous les éclairages des accessoires du réseau et je complète par des éclairages de proximité (bougie, lampe de poche).
Je prends, en moyenne, une cinquantaine de photos du sujet sous des éclairages et réglages différents suivant les reflets des objets à photographier.
Je choisis la “moins moche”…
Ma méthode n’est pas très précise et je te prie de m’en excuser.
Je ne suis pas photographe de métier, mais plutôt “photophile”…
Merci pour ces saynettes délicieuses dont tu nous régales régulièrement et une nouvelle fois, bravo pour la qualité et l’originalité de tes photographies.
Où sont tes sources d’inspiration ?
Serait-ce du “vécu” ?
Madame Josy est-elle ta muse ?
Mon inspiration délirante est due à mon grand âge et à un léger handicap mental que l’on nomme, dans nos régions, le surréalisme…
Quant à madame Josy, une beauté au grand coeur à la générosité sans limite, sa maturité et ses conseils avisés me permettent de ne point trop dérailler…
(s’il plait à Dieu qu’elle me lise, ma seconde locomotive, une grande à vapeur qui fait “tchouctchouc” et toutes sortes de choses, ne sera plus loin de ma salle de jeux).
-Ce sont des éléments de voies ferroviaires qui datent du siècle dernier, chère Gudula.
-Oh, très intéressant, et quels sont leurs noms, mon ami ?
Nous avons, ma très douce, une semelle métallique qui supportait une voie en courbe, nous remarquons son dévers…
Les deux crampons sur taquets servaient à fixer le rail sur la semelle.
Le tire-fond, quant à lui, était utilisé pour fixer la semelle métallique sur la bille ou traverse.
A l’arrière plan, nous avons un boulon d’éclisse…
Tout cela doit peser bien lourd, mon cher Karl !
Plus de 15 kilogrammes …Mais laissez-moi vous raconter ce que cet ineffable Papounet a fait lors de sa promenade.
Avec plaisir, mon amour, je suis toute ouïe…
Papounet a découvert en se promenant le long du talus de l’ancienne voie ferrée, des reliquats ayant servis à la fixation des voies et oubliés par les ouvriers chargés du démontage de celle-ci.
Poussant un cri de bonheur, il s’est empressé d’en charger une partie sur les bras de madame Josy, sa fidèle compagne, et, malgré les protestations de celle-ci, ils se sont empressés de rejoindre leur automobile qui les attendait à quelques kilomètres !
Mais quel goujat, ce Papounet !
Cette madame Josy est une bien brave dame…
-Attendez, très chère, ce n’est point tout !
Sitôt rentré à la maison, ce vielle original a “squatté” la baignoire de sa tolérante amie afin de nettoyer la crasse accumulée sur ces “précieux témoins d’une époque ferroviaire”, ce sont ses propres termes…
C’est inouï , mon cher Karl !
Que compte-t’il en faire ?
Il ne sait pas…mais ça lui a permis de les prendre en photos. (Madame Josy ne les veut pas au mur de son salon !!!).***
***- Gudula, vous êtes vraiment une blonde !!!
Je vous avais dit de ne pas toucher à ce levier…
Karl-Heinrich, la “blonde” que je suis peut , d’ores-et-déjà, vous assurer qu’elle ne touchera plus à aucun levier, y compris le vôtre !!!***
Excellent cette mise en scène.
Hier, toujours accompagné par ma dévouée et courageuse compagne, madame Josy, promenade sur un tronçon de de la voie désaffectée SPA-STAVELOT-TROIS-PONTS datant de 1867 et ayant fait partie de la première liaison internationale LIEGE-LUXEMBOURG.
Des voitures à impériales ont circulé sur cette voie, transportant de belles dames en crinoline et des messieurs en gibus, le coeur dans les étoiles.
C’était au temps où Bruxelles chantait, comme le disait si bien mon compatriote Jacques Brel !
Et, oh, surprise, nouvelles découvertes de “précieux témoins d’une époque ferroviaire” qui embelliront mon “bureau-salle de jeux-atelier-musée” de 8 m²…
La suite au prochain numéro (je dois consulter mes archives…).