Pourriez vous me documenter sur l’ordre habituel des voitures, notamment mais pas seulement, dans les convois à vapeur ?
Je suppose qu’il y a un ordre entre première, deuxième voire troisième classe.
Et qu’il y a une place bien précise pour le fourgon.
Merci beaucoup.
Bonjour Pierre Emile
Certes, je pense qu’il doit y avoir un ordre de placement dans les archives de toute compagnie au sein d’un même rame, mais pour le profane, je dirais que c’est aléatoire, certainement que pour les cheminots, quelqu’un doit savoir !
Quand on regarde les dispositions, on reste étonné, par l’ordre, prenons l’exemple du fourgon, qui à tord, l’on penserait qu’il doit être en premier ou en dernier, c’est faux !! Il se trouve souvent à toute époque en milieu de rame.
Ensuite l’ordre numérologie des voitures, à l’époque 1900, restait souvent de mettre les classes dites luxueuses en tête alors que les classes inférieure restaient en arriére de rame. Pourquoi ? La déontologie de la classe sociale …
Quelques photos, mais je ne sais si cela répondra à tes questions, enfin, la gentillesse reste, j’espère …


Merci beaucoup.
Bonjour Pierre Émile,
Comme on peut le constater sur les schémas de composition envoyés par Christian, il était une règle de sécurité à la SNCF d’intercaler systématiquement un ou deux fourgons derrière l’engin de traction afin qu’ils servent de “fusibles” protecteurs pour les voitures suivantes en cas de collision ou de déraillement.
Selon les circonstances, cela n’a pas toujours “bien marché”. Ainsi par exemple lors du déraillement du Paris – Nîmes à Nozières-Brignon le 7 septembre 1957. Les deux fourgons situés derrière le tender de la 141F, tous deux à deux essieux et en bois, ont été pulvérisés et basculés sans servir d’amortisseur aux lourdes voitures qui suivaient et qui se sont encastrées les unes dans les autres, avec les plateformes d’extrémité littéralement explosées.
Cette règle a perduré jusque dans les années 80 et compte tenu des pesanteurs de la SNCF elle doit toujours être applicable. Mais il n’y a plus de fourgons…
On pouvait ainsi encore voir dans les années 70 des rapides lourds tractés par des locomotives modernes et constitués de voitures modernes avec interposition d’un ou plusieurs minables fourgons à deux essieux (limités à 140 km/h) entre la loco et la rame. Surtout au PO. Ce sont notamment tous les Dd²a mentionnés dans les compositions ci-après.
Sinon, la position du ou des fourgons pouvait être très disparate en fonction de la composition des trains, notamment ceux comportant plusieurs tranches qui étaient coupées/assemblées au gré des étapes et bifurcation.
Voici à titre d’exemple quelques extraits du vademecum de compositions des trains de Paris-Austerlitz à l’été 1971 :
Express 4325 Angers, Vierzon = DP / B6D / 3 B10 / A3B5 / A8 (Tours) /B5D / 3 B10 / A2B5 / A8 (Angers) / A8 / 3 B10t / B5D (Vierzon)
Rapide 4003 Bordeaux, La Rochelle = PA / Dd² / 6 B10 / 2 A8 / WR (Bordeaux) / 2 A8 / 4 B10 / Dd²a / DP (La Rochelle)
Rapide 501 Irun, Tarbes = PE / Dd² / 6 B10 / 3 A8 (Irun) / WR (Dax) / 2 A8 / 4 B10 / Dd²a (Tarbes)
Rapide 471 Toulouse, Port Bou = DP (Perpignan) / PA / 2 Dd²a (Toulouse) /Dd²a / 6 B10 / A3B5 / A8 (Port-Bou) / WR / A8 / 4 B10 (Toulouse) / A8 (Limoges)
Express 4775 Royan, Rochefort, Le Chapus = Dd²a / Bc10 / 2 B10 /A8 / B A3B5 WR (Royan) / 2 A3B5 / B5D / (Le Chapus) / 3 B10 / A8 / 3 B10 / Dd²a / Da (La Rochelle)
Express 4011 Bordeaux, Royan = DP / Dd²a (Bordeaux) / Dd²a / 4 B10 / A8 (Bordeaux ou Arcachon) / A3B5 / B5D / A3B5 / WR (Bordeaux) / 2 A8 / B10 (Bordeaux ou Royan) / 4 B10 ‘Royan) / Dd²a (Tarbes)
Express 4413 Limoges, Montluçon = DP (Brive) / Da (Toulouse) / 2 Dd²a / 4 B10t / A3B5 / A4t4 / A8 / 4 B10t / B5D (Limoges) / B10t / A4t4 / B5D (Montluçon)
Express 4417 Toulouse, Albi, Aurillac, Rodez = Dd² (Rodez) / Dd²a / 2 B10 /A3B5 / Ac3Bc5 (Toulouse) / Ac4Bc5 / Bc10 (Albi) / B5D / B10 / A3B5 / Ac4Bc5 / Bc10 (Rodez) / Bc10 / Ac4Bc5 / A3B5 / B5D / B10 (Aurillac) / A3B5 (Brive)
Rapide 4017 Tarbes = DP / PA (Bordeaux) / PE / Dd² (Pau) / Dd²a / 4 B10 / 2 A8 / 3 Bc10 / Ac4Bc5 / Ac8 / WL AB / 2 WL AS / WL (Tarbes)
Express poste 4421 Périgueux, Agen, Tulle = PE / 2 PA (Brive) / PE / PA / PE / 2 Dd²a / DD (Toulouse) / A3B5 (Tulle) / Dd²a / 2 B10 / A3B5 / 2 Bc10 / Ac8 (Agen) / Ac3Bc5 / A3B5 / Dd²a (Périgueux) / Dd²a (Chateauroux) / Da (Bourges)
Pour n’en citer que quelques-uns. Le document fait 170 pages !
Les PE étaient des ambulants postaux dans lesquels le tri du courrier se faisait en cours de route. Les DA étaient des allèges postales qui ne transportaient que des sacs postaux.
Cela pourra donner quelques idées de compositions de trains pour les nostalgiques du « chemin de fer de papa ».
Bonne lecture !
Pour répondre aussi à une remarque de Christian, les voitures de 1re étaient en fait réparties dans tout le train, car il en fallait bien une ou deux dans les différentes tranches. On ne peut donc pas vraiment parler de ségrégation sociale… qui n’est apparu qu’avec les TGV avec les voitures de 1re théoriquement disposées côté butoir Paris… pour avoir la joie de les voir se remplir et donc encombrés de voyageurs de 2e classe 15 minutes avant l’arrivée à la capitale pour que “pressés” non contents d’avoir roulé à quelque 300 km/h soient sûrs d’être les premiers dans les starting blocks dès le pied posé à quai. Mais avec la multiplication des destinations multiples, ce bel ordonnancement a depuis longtemps du plomb dans l’aile, les rames étant tournées en tous sens, avec souvent une indication fausse du tableau de composition du train disposé sur le quai. Car bien sûr, personne n’est mandaté à la gare de départ pour indiquer le sens réel de la rame aux arrêts suivants.
Il est vrai aussi que la composition des grands rapides “à nom” (Mistral, Etendard, Etoile du Nord, etc.) comportaient une voiture restaurant, voire Pullman de la CIWL en tête de train, mais comme tout le train n’était accessible qu’avec un billet de première…
Bonjour Pierre-Emile, bonjour à tous,
Voilà un lien vers un site qui est très intéressant sur la composition des rames, dont je me suis inspiré pour la création de ma rame Mistral 56.
C’est un site 2 rails, qui est très actif et dont les expositions sont très appréciées.
J’ai travaillé dans une grande entreprise à moins d’un km de cette Association RMB sans jamais la connaitre, quand je résidais en région parisienne
A bientôt
Amitiés du Morbihan