Montage d'un kit laiton de wagon à primeurs PLM (kit Huet)

Bonjour à tous.
Je vous propose dans ce sujet de voir le montage étapes par étapes d’un wagon à primeurs du PLM en kit laiton (ref A 605 Huet).
Le kit se présente classiquement de 2 plaques de laiton et une plaque d’arcap photo-gravées, divers fils de laiton, des pièces de fonderie de bronze (ressorts et boites d’essieux, tampons, cylindre de frein à air), d’une planche de décalques à l’eau, des essieux (RP25/88) et d’une notice (bien claire grâce à des schémas assez précis).
Dans mon cas, j’ai trouvé ce kit sur un site d’enchères bien connu et les pièces de fonderies absentes ont été achetée séparément directement chez l’artisan. Les essieux RP25/88 ne sont pas vraiment compatibles avec la voie Märklin (M et K) ou VB, donc je les ai remplacés par des essieux Roco pour le 3 rails.
La première étape (A1 sur la notice) consiste à préparer la plaque châssis en repliant les différents renforts de longerons et en assurant la solidité de ces pliages par un congé de soudure .

Ensuite, on prépare les longerons en soudant les pièces de décoration photo-gravées sur le longeron (A2) : On étame le dos de la pièce avec de la soudure liquide, on la maintient en place avec des pinces et on soude les deux pièces en chauffant les bords avec la panne du fer légèrement chargée de soudure à l’étain. Il ne faut pas hésiter à mettre du flux décapant pour assurer une bonne soudure des pièces.


Je laisse l’étape A3 (pose des marchepieds) pour plus tard parce que je trouve les supports un peu fragiles et qu’il y a encore pas mal de manipulations à faire sur ce châssis.
Ensuite, on soude les longerons sous le châssis (A4). On commence par mettre quelques points de soudure au milieu et aux extrémités en plaçant un petit morceau de fil de soudure aux endroits prévus et en mettant beaucoup de flux : La soudure va filer par capillarité le long du longeron et faire un congé de soudure sur toute la longueur.

Puis on place le dessous des longerons (ici il est constitué d’une seule pièce de photo-gravure)(A5).

On met en place et on soude les tirants de châssis (A6)

L’étape suivante consiste à placer les éléments du frein continu (C19a). Sur ce modèle, conçu avec une suspension en 3 points, les porte essieux sont oscillants, donc seule une partie du dispositif de freinage (sabots de frein, triangle de commande et arceaux de sécurité intérieurs) est solidaire du châssis et le reste est solidaire du porte-essieux.

Puis on soude le cylindre de frein à air et le réservoir d’air (fonderie de bronze) sous le châssis (C17). Ici, j’ai rencontré un problème : L’emplacement indiqué pour le réservoir d’air et exactement en face des plaques du dispositif de commande (manette “vide-chargé” et “plaine-montagne”). J’ai donc remis à plat les supports et soudé le réservoir plus au milieu du wagon. J’ai aussi ajouté un fil de laiton de 0,3 mm enroulé autour de la pièce des palonniers de frein pour évoquer le ressort que l’on trouve généralement à cet endroit et un fil de laiton de 0,7 mm entre le réservoir d’air et la triple valve du cylindre de frein.

Ensuite, on place le dispositif de frein à levier (C19a - C20)


Puis on monte les porte-essieux oscillants (B10-B11-B12-B13) avec leurs dispositifs de frein.

On termine le montage du châssis par la soudure des ressorts et boites d’essieux, des marchepieds et des crochets de halage (Etapes A3-A7-A8-A9-B14-B15-B16 et C18). J’en ai profité pour évoquer les tringles de commande de la triple valve en fil de laiton de 0,4 mm et avec une pièce coudée de récupération d’un autre kit.

J’ai ajouté une conduite d’air du frein continu en fil de laiton de 1mm qui parcourt toute la longueur du wagon et je l’ai connectée à la triple valve par un fil de laiton de 0,7 mm.

Voila le châssis terminé.

A ce point du montage, j’ai voulu faire un test de roulement et j’ai du déchanter : L’entre-pointe des essieux Roco est supérieure à l’espace disponible entre les plaques de garde des essieux. J’ai donc coupé les plaques de garde et je les ai ressoudées contre les ressorts en bronze, directement sur les longerons. Avec cette modification, les essieux Roco tournent parfaitement dans les paliers en laiton soudés sur les plaques de garde.
J’ai aussi noté que ce wagon pouvait être intégré dans des rames voyageurs et qu’il comportait une conduite de chauffage vapeur, que j’ai confectionné avec un fil de laiton de 1 mm.
A ce stade, le châssis est prêt pour un nettoyage-brossage à l’eau savonneuse pour éliminer les traces de flux, suivi d’un bain de quelques minutes dans un mélange d’acides (railcolor P505) destiné à éliminer les surplus de soudure et “dépassiver” le laiton. Il ne restera plus qu’à lui appliquer une couche d’apprêt phosphatant et le peindre en noir.

Quoi dire…tu es un vrai pro!!

Bon courage et vivement la suite!

Amitiés Jo

Merci Johannes.
Je ne pense pas que l’on puisse vraiment me qualifier de “pro”. Ce wagon doit être mon quinzième kit en laiton, donc je ne commet plus les erreurs de débutant et j’ose ajouter quelques modification, mais ce n’est rien comparé à certains Cadors dont on peut admirer les œuvres sur le forum Loco Revue qui refont toute la tringlerie de frein sous leurs wagons.
J’essaie simplement de donner envie à d’autre amateurs de se lancer dans ce genre de réalisation et de montrer qu’en étant soigneux et appliqué, c’est à la portée de beaucoup.

La suite des opérations consiste à monter la caisse (D21-D22): Elle se compose de deux parties représentant un dossier et une face latérale, à plier à angle droit (renforcé par un congé de soudure) à souder ensemble. Sur ce modèle, il n’y a pas de tenons pour faciliter l’ajustage, ce qui le rend un peu délicat. il y a une pièce au milieu du wagon pour assurer un bon écartement des parois.

Ensuite on prépare les faux planchers qui viendront se placer aux extrémités du wagon et porteront les système d’attelage (D23-D24). Le bon alignement des trous de tampons est assuré en y plaçant une pique à saucisses cocktail en bois.


A ce stade, je vérifie le bon ajustement-équerrage de la caisse sur le châssis.

L’étape suivante, un peu délicate, consiste à préparer les habillages des côtés de caisse en soudant les cornières de renfort (D25-D26). On procède comme pour les longerons en étamant le dos des cornières, en les maintenant en place avec des pinces et en faisant glisser la panne du fer légèrement chargée de soudure le long des pièces à souder. L’avantage de la soudure du laiton par rapport au collage du plastique, c’est la possibilité en cas de loupé de dessouder et de recommencer.

Puis on place les leviers des volets (D27).

Après, on habille les dossiers de la caisse (D29-D30-D31)


Et on met en place les décorations des côtés (D32-D33). Il ne faut pas trop chauffer pour ne pas dessouder les cornières posées précédemment.


Ensuite, on habille et on pose les portes (D28-D34-D35-D36) leurs loquets et leurs butées.


Il reste à habiller les traverses de choc et les dossiers avec les porte-lanternes, les chaines de sécurité, les conduites de frein et les tampons (D37-D38a-D39a). N’ayant pas de conduites de chauffage vapeur en bronze, je placerai à la fin du montage des conduites en plastiques de la grappe de détaillage Roco.




On soude maintenant les renforts de la toiture (déjà cintrée) avant de le souder sur la caisse (E40-E41). La notice préconise de coller le toit, mais j’ai préféré le souder par l’intérieur, même si l’ajustage n’est pas très facile malgré les renforts qui aident au centrage.



Voilà, la caisse est prête pour la “trempette” et la mise en peinture.
Pour bien faire, il faudrait sabler l’ensemble pour éliminer les restes de soudure et faciliter l’accroche de la peinture d’apprêt, mais je ne suis pas équipé pour cela et ce n’est pas indispensable.

Je suis avec intérêt (et peu de courage de faire pareil) tes travaux.
Et je n’ai quune seule observation : les tampons… car il y a bien de chaque extrémité du wagon un tampon plat et un tampon bombé, de sorte à ce que toujours quand deux wagons se rencontrent, un tampon plat tamponne un tampon bombé.
Or, sur l’une de tes photos, on voit le tampon plat à gauche et sur l’autre à droite…

Nous voila arrivé à l’étape peinture et marquages (Etape F). Je commence par appliquer une couche d’apprêt phosphatant (Railcolor 511 dans mon cas) au pinceau (ce serait mieux à l’aérographe, mais celui que j’ai n’assure pas un débit d’air constant ni suffisant et le produit est assez toxique donc je préfère ne pas en vaporiser des particules dans toute la pièce), puis une couche de noir satiné en bombe (achetée en grande surface, rayon décoration) pour ce wagon dont la toiture et le châssis sont noirs et la caisse est d’une couleur foncée. Ensuite, je peins la caisse au pinceau large en brun rouge (Hull red Tamiya) qui me semble proche du “rouge sidéros” utilisé par le PLM.
On passe un voile de vernis brillant en bombe pour avoir une surface bien lisse pour la pose des décalques. A ce stade (trop tard pour corriger le tir) j’ai noté une contradiction dans la notice sur la place des cadres porte-étiquettes : Lors de la mise en place des décorations de caisse, ils sont placés sur la deuxième travée de planches à droite de la porte alors qu’ à l’étape de décoration, ils sont sur la troisième travée :question: “Nitchevo !” on inverse les décalques et puis voilà.
Lorsque les décalques sont en place (On les humecte avec du Microsol pour qu’elles épousent bien les formes) et sèches, on repasse un voile de vernis brillant qui va estomper le film support des décorations, puis un voile de vernis mat ou satiné.




J’ai rajouté un balancier de freins (pièce de récupération d’un kit Damofer) en plastique puisque le kit ne le fournit pas (Sans doute à cause du système d’essieux oscillants inopérant sur mon modèle).

Tu as parfaitement raison Wolfram, je me suis raté sur ce point et je ne m’en suis aperçu qu’après la peinture :blush: donc un peu tard pour rectifier. Le tampon bombé doit être à gauche. Lorsque le wagon est sur la voie, cela ne se remarque pas (Sauf si on le sait !)

Suite des opérations : les attelages.
Pour mes wagons en kit laiton, j’ai opté pour des attelages à vis fonctionnels (c’est nettement plus joli) mais la contrepartie, c’est qu’il est (presque) impossible de refouler une rame sans faire “du tricot” avec les tampons. Le kit fournit aussi des boitiers d’attelage à élongation assez efficaces mais cela suppose de ne pas installer les conduites de frein, les chaines de sécurité ou les conduites de chauffage (à moins, peut-être des les décaler complètement vers les tampons).

J’ai pris l’habitude avec mes attelages à vis de souder les différents éléments et de ne laisser qu’un seul axe de rotation avec le crochet pour faciliter l’accrochage des wagons entre eux (parfois délicat avec le pince Brucelle).

On glisse la tige du crochet dans l’orifice de la traverse de choc, on y enfile le ressort et le petit arrêtoir en arcap, puis on glisse un fil de laiton dans le petit trou de la tige du crochet et on met un point de soudure pour bloquer le tout. C’est parfois un peu délicat parce que le ressort ne demande qu’à sauter n’importe où, mais avec un peu d’entraînement, on y arrive (G5a).


Il reste à ajuster la caisse sur le châssis (H3)


Ensuite on replace les essieux (H2)

Puis on colle les conduites de chauffage (D39a)


Quelques touches de peinture rouille (sabots de frein et ressorts de suspension), rouge (porte-lanternes), jaune (manettes de frein) et argentée (joints des conduites de frein et de chauffage) et on passe à la patine (Etape I) avec de la terre à décor.


Le wagon est prêt à rouler sur le réseau.




On obtient un wagon qui n’existe pas (à ma connaissance) dans les gammes de wagons des grandes marques.
Ce modèle, à cause des nombreux empilages de petites pièces n’est pas destiné à un monteur débutant, mais il existe (chez AMF87 par exemple) des kits plus adaptés pour débuter (Des citernes anciennes par exemple qui n’ont pas de dispositif de freinage et une citerne en résine).

Bonjour Francis,
un joli wagon qu’on ne voit pas tous les jours!! Les attellages sont de quelle marque?

Jo

Bonjour Francis :smiley: ,

:appl: :appl: :appl:

Merci beaucoup pour ce développement des diverses étapes de la construction de ce wagon en laiton.

J’étais loin de m’imaginer la somme de travail et de la dextérité que cela représente :etonne: :etonne:

C’est du travail d’artiste auquel je n’ai pas trop envie de m’essayer :pale: , mais je t’envie ce don !?! :zen:

Super travail, en tous cas ! :cheers: :cheers: :cheers:

A+,
Amitiés :sunny: ,
Christian

Merci à tous pour vos remarques et encouragements.
Johannes, les attelages à vis font partie du kit et sont à monter : Il comportent le crochet, les deux manetons de liaison, l’évocation de la vis et la manille à plier et mettre en place plus un ressort qui travaille en compression, une rondelle de blocage du ressort et du fil de laiton de 0,3 qui sert à fabriquer les 3 axes (crochet-manetons, manetons-vis et vis-manille)
Si j’y pense, je ferai des photos des étapes du montage de ces attelages lors du prochain montage.
Christian, tu as peut-être tort de ne pas oser, au début cela paraît délicat, mais au final, quelle satisfaction de faire rouler un wagon que tu as construit : C’est une pièce unique !

Comme évoqué plus haut, voilà en complément un petit tuto du montage des attelages à vis fournis dans les kits Huet.
Chaque attelage se compose d’un crochet, de deux manetons de liaison, de deux pièces en T pou évoquer le système de vis sans fin, d’une manille, d’un ressort (pas sur la photo), d’un dispositif de blocage du ressort (pas en photo non plus), d’un micro-clou (en fait 3, mais je n’en utilise qu’un seul) ou d’un morceau de fil de laiton de 0,3 ou 0,4 mm.

Sur la photo ci dessus, il manque une des manilles d’attelage.
La première étape consiste à former la manille avec une pince à becs ronds et à replier les deux parties du dispositif à vis l’une sur l’autre en respectant l’alignement des trous

Ensuite on glisse un morceau de fil de laiton (ou un micro-clou si on veut garder la rotation) et on fixe le tout par une goutte de soudure (ou on fait un rivet avec le clou que l’on a raccourci)

Puis on place le premier maneton et le crochet de l’attelage en y glissant le micro-clou

On a placé un morceau de fil de laiton (on le 3e micro-clou) à l’autre extrémité du maneton et on y a enfile l’ensemble vis+manille.
Puis on place le 2e maneton que l’on fixe par un point de soudure (ou rivetage)

Il ne reste plus qu’à riveter le clou de maintien du crochet par rivetage du clou raccourci avec une pince plate et à couper le fil de laiton en excès.

On doit encore brunir le tout dans une solution de brunisseur de métaux et mettre l’attelage en place sur le wagon.
Voilà, c’est presque plus long à décrire qu’à réaliser.
Pour les chaînes de sécurité, caractéristiques des anciens réseaux, c’est encore plus simple :
On place l’œillet de fixation de la chaine au châssis en y enfilant un morceau de tige de laiton passant aussi dans le premier maillon de la chaîne et on bloque avec un point de soudure.

On coupe la chaîne à la bonne longueur (5 maillons) et on fixe le crochet (tourné vers l’arrière).

On coupe les fils de laiton en excès.

Ensuite on soude (ou on colle) l’œillet à la traverse de choc du châssis.

Hello Francis :smiley:

C’est,je ne sais pas comment dire …renversant…beau…wonderful…majestueux :appl: :appl: :appl: :Coeur: :Coeur:

Suis en train de me demander si je vais pas t acheter des wagons …pour les envoyer au Québec :youpi: :youpi:

Amitiés du Québec :cheers:

Serge

Je te remercie pour tes compliments Serge.
Je ne suis qu’un simple amateur-monteur de kits, je n’ai pas envisagé d’en construire pour d’autre personnes.
Peut-être dans une autre vie, lorsque l’heure de la retraite aura sonné (au moins 10 ans si les conditions ne changent pas trop d’ici là)

Je suis vraiment bluffé. C’est du bel artisanat. Merci pour cette présentation très didactique et qui donne envie de prendre son courage à deux mains…

Bonjour Francis,

J’ai suivi avec attention et intérêt la leçon.

Bravo pour le tuto et cette superbe réalisation.

Pascal :study:

Merci Pascal et tous les autres forumistes.
Je crois que lorsque le kit est bien conçu et que la notice est claire, il n’y a pas plus de difficulté à monter un kit laiton qu’un kit plastique ou de créer un superbe décor.

Bonjour Francis,

Quelle sont ces petites pinces sur la troisième photo de la page 1 ?

Est ce du matériel spécifique ?

Ou peut on se les procurer ?

Merci

@+

Bonsoir André.
Ces pinces “à cheveux” sont fournies dans le “coffret de soudure pour débutants” (acheté il y a quelques années chez Gérard Huet et maintenant disponible chez AMF87-ref S001).
On peut peut-être en trouver au rayon coiffure de grandes surfaces (Personnellement, je n’en ai jamais vu, mais je n’ai pas vraiment cherché) mais elles sont disponibles chez AMF87 (ref S011 - 4,50 € le lot de 6).
Les pinces plus grosses, genre pince à linge font partie du tourniquet à peinture Tamiya qui en fournit 4.