Je voulais partager avec vous un curieux constat concernant le matériel roulant des CFF, particulièrement les locomotives électriques anciennes et les loco électriques de manœuvre. Récemment, j’ai revu entre autre, les passerelles ou marches-pieds de toiture d’une Re 4/4 I Piko, mais cela est le cas de nombreux modèles de toutes marques.
Où est-ce qu’ils ont vu que ces éléments étaient de couleurs brunes ? Il s’agit de grilles ou de plaques de métal (aluminium ou acier zingué). J’ai cherché dans des dizaines d’ouvrages des documents photos noir/blanc ou couleur et je n’ai jamais pu constater autre chose qu’une couleur clairement « métal », parfois patiné avec le temps certes.
Est-ce moi qui voit mal ou nos fabricants qui sont créatifs ?
Pour moi quand c’est en brun c’est que cela représente des planches en bois. Un matériau utilisé de manière non négligeable dans ces années (de 1918 à 1950).
Par contre difficile de trouver des preuves de cela, depuis le sol c’est difficile à voir, les planches sont prises dans un cadre en cornières.
Avant de publier, j’ai bien vérifié dans des dizaines d’ouvrages, avec les photos d’origines. Il n’y a aucun doute, il n’y a jamais eu de bois sur ces passerelles. Les nombreuses photos couleurs plus récentes dès 1956 le confirment également.
Sylvain, si des photos montre ces passerelles/marches-pieds de toiture brun/rouille, c’est comme je l’ai mentionné de la patine…la toiture étant très exposée, notamment avec résidus liés de frottement des pantographes et les poussières de frein qui par les mouvements d’air finissent également sur le toit (étonnamment pourrait-on penser.)
Cependant, ce qui m’intrigue, c’est cette interprétation - cette vue qu’on eu de nombreux fabricants un moment ou un autre. J’ai fait un petit tour non-exhaustif…et pourtant, même Fulgurex à fait cette erreur…c’est fou. Par exemple, Fleischmann avec les Ae 3/6 I a également fait cette interpretation, Roco avec la Ee 3/3…la liste est tout à fait surprenante.
J’ai pris juste cet exemple des passerelles de toit, mais par exemple les conduites hautes tensions de toit n’ont pas toujours été dans le orange/rouge qu’on voit très souvent. Au début des locs électriques vers 1920 et jusqu’en 1980, elles ont pu être de couleur argent. Par exemple de nombreuses Ae 6/6 sorties d’usine en sont un bon témoignage, mais également des Re 4/4 II plus récentes. Alors que des 8/14 et d’autres en 1958 portaient du orange sur leurs conduites hautes tension.
Les couleurs des modèles réelles ont été assez variées…parfois nos fabricants préférés en inventent quelques une en plus
Je te donne raison. Cet horrible jaune n’a jamais existé en réalité et tu as bien fait de reprendre cela en gris métallisé. Ce qui atténue aussi l’épaisseur de cette ligne de toiture, bien trop importante. En 1,5 kV, il faut du cuivre pour faire passer les ampères, mais en 15 kV on fait plus léger. I^2 varie d’un facteur 100 à puissance égale.
Le rouge/brun a en effet été utilisé, mais mes souvenirs sont trop flous pour pouvoir dire sur quels matériels cela a été le cas.
Et bien…j’ai enfin trouvé une photo dans mes milliers de photos…qui de fait, vient alimenter le débat. En fait, on peut le voir pour certain engin depuis le sol.
Sylvain a vu juste à propos du bois pour ces passerelles de toiture, merci
Sur des photos prises en 2015, sur une De 6/6, il me semble que c’est bien du bois - Si de nombreux documents photos montre du métal, et il y en a, et bien le bois est également bien là. Il semble de plus être peint avec la teinte de la caisse, par ex. sur les 3/6 I, 3/6 II ou encore Be 4/7.
Les fabricants ayant mis ces passerelles de toit en brun afin de figurer le bois n’ont donc pas inventé. Il semble cependant que, même si certaines sont en bois, la couleur n’est par forcément brun.
Donc voici un élément de preuve en faveur du bois :
C’est typiquement le genre de pièces qui vont évoluer au cours de la carrière de la machine.
Je ne serais pas surpris que toutes les machines jusqu’aux Re 4/4 I aient commencé leur carrière avec du bois puis changement pour des treillis métallique lors des révisions. Sur les deux photos que j’ai mis en lien c’est 2x une Re 4/4 I et la surface n’est clairement pas la même (après la couleur… sur les photos de ces années)
Peindre ces surfaces avec la peinture de la caisse me parait une absurdité, je penche plutôt pour de imprégnation donnant une couleur brun foncé. De manière à conserver une certaine adhérence pour ceux qui les utilisaient. Le brun clair de la De 6/6 ne devait pas trop se voir sur des machines en service…
Et ne pas oublier que l’entretien et le remplacement de ces pièces pouvaient varié d’un arrondissement à un autre (voir même d’un dépôt à un autre).
Il faut aussi prendre en compte le fait que jusqu’à environ une quarantaine d’années (tout du moins pour la SNCF), les conducteurs étaient autorisés à intervenir en toiture des engins moteurs et qu’il fallait donc qu’ils soient isolés du bâtit de la machine au cas où il y aurait eu des courants résiduels, les perches de mise à la terre ne suffisant quelquefois pas.
Autre cause possible de ce changement de matière : le bois retient l’humidité et pouvait entraîner la corrosion de l’encadrement et de ses supports. Passer au tout métallique supprimait ce problème.
Et ligne de toiture comme pantographes étaient souvent peints en rouge ou en brun pour prévenir sur le fait que ces pièces pouvaient être sous (haute) tension.