Maquette « Flendruz » ou comment apprivoiser toutes les ficelles de la construction !
Comme promis, je vous présente ci-dessous, une des mes réalisations ferroviéro-miniature !
J’ai hérité d’un petit train Arnold en « N » (échelle 1 :160), il y a fort longtemps. Ce matériel était resté dans un carton étant donné que je m’adonnais aux joies du H0 trois rails.
La question que tout le monde se pose sûrement est la suivante : qu’est-ce que je fais avec une installation en « N » continu sur un forum dédié aux rois du rail « qui pique » ? Suite à la découverte des livres de Bernhard Stein, l’un des maîtres actuels de la construction de maquettes, j’ai trouvé mon réseau H0 Märklin sur une planche plane bien fade… J’ai donc décidé, en profitant de ce matériel en « N », d’étudier toutes les manières de créer un circuit attrayant avec de grosses différences de niveau.
Le sujet est une petite gare sur une voie unique en décor de moyennes montagnes. Le nom de Flendruz provient d’une petite gare du MOB située pas loin de chez moi alors que j’habitais encore à la montagne. J’ai délimité une surface de 1.2m x 1 m afin de n’avoir pas de gros problème d’entreposage de la maquette. De toute façon, les voies en ma possession ne me permettaient pas de faire beaucoup plus grand. Le tracé délimité, je pouvais passer à la réalisation. Le circuit est une voie unique en« 8 » « recourbé avec une gare principale dotée d’une voie d’évitement et d’une voie de garage qui mène à une petite halle à marchandise. A gauche, la voie de parade grimpe en faisant un 180° puis s’engouffre dans un tunnel avant de faire un nouveau 180° et de ressortir au point le plus haut du réseau, à l’embranchement qui mène à la petite halte près de l’église située sur son promontoire. Si l’on suit la voie principale, celle-ci redescend vers l’« arrière » du réseau (ce dernier pouvant être regardé de tous les côtés, est-ce que l’on peut vraiment parler d’« arrière »?). Nouvelle entrée de tunnel, un 180°, sortie du tunnel sous l’église, petite halte flanquée d’un passage à niveaux, re-tunnel, re 180° et finalement arrivée à droite de la gare principale.
Je n’ai, certes, pas choisi la méthode de construction la plus simple… j’ai construit un réseau sur un cadre libre, les plans de voies reposant sur des « traverses » taillées à différentes hauteurs. Ces hauteurs étant calculées pour supporter le plan de voies. La grosse difficulté de cette méthode est que le plan doit être abouti dès le début. En effet, il est quasi impossible de modifier le tracé des voies voire de corriger une erreur.
En ce qui me concerne, je passe presque autant de temps à observer ma réalisation pour réfléchir à des solutions qu’à construire réellement.
Une fois les voies posées (sur un lit de liège pour diminuer le bruit), vient le temps de la connexion électrique et des essais. Le matériel roulant était composé d’une petite 030 vapeur avec un tender remorqué, d’une diesel verte à disposition d’essieux « B » et de quelques wagons marchandises. Il n’était de toute façon pas question de faire rouler du matériel de grande ligne, le rayon des courbes étant clairement trop petit. Je n’ai pas dépassé une pente supérieure à 5%. Si cette pente est déjà « sévère » pour du H0, mes petits trains en « N » n’avaient aucune difficulté à circuler dans un sens ou dans un autre.
Etape suivante, motorisation des aiguillages manuels qui ont été équipés avec un moteur Lemaco. Solution onéreuse, qui n’apporte pas grand-chose, vu que le mouvement « lent » des aiguilles n’est vraiment pas visible.
Vient ensuite la partie qui m’intéresse vraiment : le décor. Utilisant des restes de contreplaqué du chemin de roulement, j’ai créé les différents volumes des montagnes et collines en les collant avec de la colle chaude. Un treillis d’alu « moustiquaire » agrafé sur le relief donnait une excellente idée de la « bête ». J’ai ensuite ballasté les voies visibles avec du ballast brun Faller (pour voie Z). Le sable a été mouillé avec un vapo à eau puis j’ai, au moyen d’une pipette, étendu une solution de colle et d’eau (additionnée de quelques goutes de produit à vaisselle). Le ballast doit vraiment être détrempé. Une attente d’au moins 24 heures si ce n’est 36 est nécessaire avant de pouvoir donner un coup d’aspirateur et de reprendre les coins pas parfaits. Cette façon de faire permet, en cas de problème, de « déballaster » afin de démonter des voies. Il faut juste tremper à nouveau le ballast, puis après quelques minutes, le gratter avec une spatule ou un tournevis.
Le gros du travail du décor a été de tout recouvrir de plâtre et de modeler au ciseau et à la spatule. C’est un « tour de main » qu’il faut apprendre afin de créer des rochers qui paraissent réels. Le meilleur moyen de faire du beau travail est d’abord, d’observer la nature, le monde réel. Comment sont les rochers, les falaises ? Après, on essaie et on recommence…
J’ai utilisé la technique du « lasurage » pour la mise en peinture des rochers. Ceci consiste à poser des « touches » de différentes couleurs à différents endroits puis de laisser sécher. Ensuite, un gros badigeonnage avec une peinture (brune ou grise) un peu diluée avec de l’eau. Avant séchage, un bon coup d’éponge sur la partie enduite. Les parties saillantes se verront lavées de la peinture tandis que les « creux » resteront enduits. Le résultat commençait à être sympa. L’étape la plus importante de la peinture est à mon goût la pose de blanc en technique « dry brushing », à savoir avec un pinceau presque « sec » de peinture. Le but est de faire ressortir les reliefs avec du blanc. L’effet sur les rochers gris est saisissant. Bien entendu, les parties vertes sont badigeonnées sans grande recherche.
Autre étape du décor que j’affectionne : la pose des surfaces « vertes ». A l’époque, je n’avais pas d’appareil électrostatique pour le flocage. J’ai donc encollé puis saupoudré, laissé sécher puis brossé le surplus. Le fond du paysage est du flocage « herbes d’été » Faller. Des couches successives de flocage de diverses couleurs de Faller, Woodlands, Noch, Busch ainsi que du sable finissent la décoration. On ne dirait pas, à voir comme cela, mais il y a plus de 100 sapins, sans compter les arbres. Les sapins ressemblaient à des brosses à bouteilles. Je les ai donc tous « re-floqués » (on trempe dans un bain de colle et on saupoudre ensuite un flocage très fin). Attention à ne pas planter les sapins « au mètre »… La nature, elle encore, nous montre qu’il faut faire des bosquets avec de temps en temps un «spécimen » isolé… Le résultat commençait à me plaire enfin.
L’étape suivante consiste à poser des petites barrières, des panneaux de circulation, peindre les lignes de route ou les places de parc
Pour finir, les véhicules, les personnages afin de donner une vie méritée à ce mètre carré de transpiration, d’écorchures, et de jurons parfois (si si…).
Cette maquette a été présentée à la FAMA à Bulle (expo de modélisme en tout genre) en novembre 2004. Si elle existe encore, elle se trouve auprès d’un éditeur de Strasbourg (à qui je l’ai vendue il y a quatre ans maintenant).
Pour conclure, j’ai beaucoup appris avec ce petit modèle. Cela m’a permis de réaliser des modules (grande gare, grand viaduc de 2.30 m de long, paysage de neige) et de travailler actuellement sur ma maquette Märklin H0 (qui feront tous l’objet de prochaines rubriques).
J’espère que vous pourrez apprécier, comme je l’ai fait avant vous, les joies de la construction. De plus, vous avez la preuve visuelle qu’il ne faut pas nécessairement 50m carrés pour faire de jolies choses.
A bientôt
Pascal
p.s : certaines photos sont de l’argentique scannées ce qui explique la relative mauvaise qualité.
Allez, à bientôt pour les prochaines news ! Meilleures salutations à tous.