Avant de continuer la liste des locomotives reprises de mon frère, puis celles héritées de mon Papa, je tiens à vous présenter - et avec un clin d’oeil à nos amis Philippe Rondet et Pierre “Pierroviaire” - ma dernière “nouvelle”.
Enfin… Christian la connaît déjà, elle a fait une petite visite à Cosmopolis il y a quelques semaines.
L’autre jour (en février), je vais à la bourse du club ferroviaire de Saint Georges de Didonne. (Club sympa - à mon grand dam, leurs rencontres sont aux heures de travail, et même aux heures que la voiture doit être disponible pour chercher la/les drôlesse/s à l’école. Et puis, ils ne connaissent rien, mais reunn du plot central.)
J’étais plus ou moins à la recherche de quelques tomberaux deux essieux qui rentreraient bien dans la conception d’Eisenloh, je n’en trouvais pas. Un vendeur qui se donnait un air d’amateur mais me semblait bien professionnel, avait un stock de vieux locos, voitures et wagons Märklin. [size=50](J’ai vérifié la grammaire, “vieux” est juste, à cause des wagons.)[/size] Mais cher. Et puis, tout d’un coup je me dis, sur la table d’un autre, entre beaucoup de plastique, il y a une petite noire qui brille autrement. C’est pas du plastoche, c’est du métal.
Je regarde, je regarde de près… et oui, un frotteur. Et un levier d’inversion sur la soute à eau.
Affichée 40 Euros.
Eh oui. Une véritable TM800.
Le vendeur, membre du club, avoue qu’il n’y connaît rien, et qu’il n’a jamais réussi à la faire fonctionner. (Dieu et lui-même savent où il l’a trouvée…) Et effectivement, avec tous les moyens sur place nous n’arrivons pas à faire tourner les roues.
Il me propose de me la céder à 20€, et si je n’arrive pas à la remettre en marche, il me la reprendra.
Ma grande crainte était l’inverseur. Sur ces vieux bidules, ce n’est pas l’inverseur à bascule comme sur les modèles des années 70 (sauf telex), mais un inverseur à tambour. J’en avais entendu parler, mais jamais vu. Quand on veut changer de direction, il faut inverser deux fois : au premier coup, le moteur est arrêté mais les feux brillent ; au deuxième coup seulement elle part dans l’autre sens. Mais sur le réseau (alimenté pour l’occasion en analogique - je n’ai même pas enlevé les locos delta !), l’inverseur fonctionne. Pas les lampes. Alors - allons voir plus loin.
Déjà c’est ch… euh, laxatif d’ouvrir la loco.
Il ne suffit pas d’enlever les deux petites vis sous les cylindres. Il faut également déposer les attelages - enfin, déposer… Ils passent par une fente dans la carosserie, et comme ils sont crochetés au bout, pour le ressort de rappel, je n’ai pas réussi à les sortir entièrement. Je n’ai pas forcé le pli de la tôle, c’est vrai - ces bidules coûtent sacrément cher ! Mais finalement j’ai réussi à enlever le capot.
Voilà. Tout a l’air à peu près propre, je ne vois pas de fil désoudé. J’ai un léger doute pour les fils rouge, mais il paraît qu’à certains moments, chez Märklin on a monté des fils rouge, pas seulement noirs. Et je me dis que pardi, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas ! Alors, je sors les balais, qui sont bons, je mets de l’huile là où il en faut, je remets le tout, je nettoie (avec un papier tout simple !) les contacts du tambour. En veillant à ne pas plier les lamelles, ce serait la fin de l’inverseur.
Hop, sur les rails - et ça roule, ma poule !
Ha. Va donc savoir. Remis le capot - et elle ne roule pas. Redémontage, tout vérifié - rien trouvé. Alors, j’ai fermé soigneusement - et maintenant, elle roule.
Les deux ampoules (c’est les deux feux par deux ampoules, comme sur la BR23 et la E18 que Pierre vient de présenter) sont grillées, je dévalise pour l’instant ma BR23, et pour la première fois je vois la TM avec les feux allumés.
Et purée, ce qu’elle est forte ! Christian n’en revenait pas, elle a tracté sans broncher son train de 20 citernes en tôle. Juste le frotteur s’est un peu accroché, c’est un modèle assez ancien où les lamelles de ressort passent par un trou dans la semelle.
Dommage, j’ai oublié de prendre une photo de la TM à côté d’une 3032 (BR81). Cette dernière a les roues bien plus petites, la cabine plus fine, la chaudière moins grosse - et quasi au millimètre près la même longueur hors tampons que la TM. Entre la TM et la 3032 s’est donc passé un changement de génération, même s’il n’y a que quelques années qui les séparent.
Mais voici encore une fois la TM. (TOutes les photos ont été prises dans l’atelier de fortune installé sur la table à manger. Madame n’était pas contente.)
Il va de soi que cette machine ne sera pas restaurée, et encore moins digitalisée. On ne remplace pas un inverseur à tambour qui fonctionne.