[size=200]JEP 2018 : le dépôt-musée de l’AJECTA (1/2)[/size]
Exposition
Épisode 171 - A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, l’AJECTA ouvrait les portes de son dépôt-musée. Les visiteurs ont pu y admirer de belles pièces de collection et assister à l’inauguration de la 140-C-231 après douze années de restauration.
Dès son arrivée sur le site, le visiteur est envoûté par les veloutes de fumées et les odeurs d’huiles chaudes qui imprègnent l’atmosphère de ce dépôt en cette belle journée ensoleillée. Le passage au guichet est une sorte de fenêtre temporelle qui transporte immédiatement au siècle dernier.
[size=85]Photo 907 : Les locomotives 140-C-231, la CC 68506 et la 141-TC-19 au dépôt de l’Ajecta en septembre 2018. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]
La rotonde
Ce bâtiment mythique d’une époque aujourd’hui révolue est une rotonde en demi-lune édifiée entre 1903 et 1906 et mise en service en 1911. Elle sera utilisée jusqu’en 1967.
Construite en pans de bois avec remplissage de briques, elle comporte 20 voies disposées en étoile et desservies par un pont tournant électrifié en 1917. Chaque voie est équipée d’une fosse permettant l’entretien des machines.
Cette rotonde abrite depuis 1972 le Musée vivant du chemin de fer animé par l’Ajecta, association crée en 1968. Elle est inscrite à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1984.
Créée il y a cinquante ans, L’Ajecta dispose aujourd’hui d’une collection qui comprend une soixantaine de pièces. Les premières unités acquises étaient des matériels légers compatibles avec les moyens techniques d’alors pour les remises en état : locotracteurs, wagons courts, … Au fil des ans, l’outillage disponible a permis le rachat de locomotives plus complexes.
[size=85]Photo 908 : la locomotive à chaudière verticale “Suzanne” construite par Cockerill Seraing, sur le pont tournant de l’Ajecta. Au fond, la rotonde de 1906. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]
La 040 TA 137
Locomotive de manoeuvre construite à 143 exemplaires, numérotés 40001 à 40143 puis 040-TA-1 à 143 à la SNCF. Ces locomotives à vapeur saturée et à simple expansion pouvaient être conduites par un seul agent. Le changement de marche était assuré par un servo-moteur à vapeur particulièrement adapté aux évolutions en triage. La série s’éteignit dans les années 60 concurrencée par les nouveaux locotracteurs diesels plus souples d’utilisation. Deux exemplaires survécurent après la radiation : Les 040-TA- 141 et 137.La 137 a été reconstruite par les Ateliers du Nord de la France à Blanc Misseron en 1922. Elle fut affectée à différents rôles de la région Ouest (dépôts La Roche-sur-Yon, Nantes-Sainte-Anne, Granville, Auray, Rennes, Le Mans) entre 1946 et sa radiation en octobre 1969. Elle est la seule à avoir été équipée par ce dernier dépôt d’une turbo-dynamo et de phares provenant de la 141-R-1055.
Préservée par l’Ajecta, elle arriva au dépôt de Longueville le 12 juillet 1971 avec un timbre de chaudière valable jusqu’en septembre 1975. Elle fut remise en peinture et assura le premier train officiel de l’association le 24 octobre 1971. Afin d’épauler la 130-B-476 à Richelieu, elle a été révisée avec épreuve hydraulique de chaudière en mars 1976 et changement de marche à vis classique (provenant de la 141-C-125) pour rendre plus souple son service en ligne. Expédiée en 1977 pour un service en Tourraine et dans les Cévennes, elle revient à Longueville en 1990.
Elle est aujourd’hui en présentation statique, sa chaudière nécessitant d’importants travaux.
[size=85]Photos 909 et 910 : La locomotive à vapeur 040-TA-137 de l’Ajecta en présentation statique au dépôt de Longueville. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]
La A1A A1A 68506
Cette locomotive diesel-électrique de type CC fut construite par Fives Lille à 41 exemplaires entre 1963 et 1968. Sa masse est de 105 t pour une longueur de 18,010 m. Avec son moteur thermique AGO V12 DHSR (SACM) elle développait une puissance de 1645 Kw lui permettant une vitesse maxi de 130 km/h. Cette motorisation était moins puissante que la série des 68000. Elle consommait 3,79 l/km pour un réservoir de 4175 l. Elle fut utilisée aussi bien pour la traction des trains de voyageurs que pour les rames marchandises. La grande majorité des exemplaires fut octroyée au dépôt de Chalindrey. Quelques unités furent également déployées à Chambéry à l’occasion des JO d’hiver de 1968 à Grenoble.
[size=85]Photo 911 : La locomotive diésel-électrique CC 68506 de l’Ajecta en septembre 2018. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]
La 020-T-105
Cette petite machine à deux essieux fut construite par Corpet Louvet en 1918. D’un poids en ordre de marche de 17,5 T, elle mesure 6,14 m.
Pouvant emporter 1,8 T d’eau et 800 kg de charbon, elle a une pression de chaudière de 12,5 kg. Sa vitesse maxi est de 40 km/h.
Elle fut utilisée à la tréfilerie de Fourchambault jusqu’en 1960. Elle est a été réceptionnée à Longueville en 1973 et restaurée par l’Ajecta en 1974.
[size=85]Photo 912 : La locomotive à vapeur 020 T 105 Corpet Louvet au dépôt de l’Ajecta en septembre 2018. Source : letraindemanu sur Canalblog.[/size]
La 141-TB-407
Elle fut construite en 1913 par les Atelier du Nord de la France à Blanc Misseron. La Compagnie des Chemins de fer de l’est souhaitait acquérir une locomotive puissante pouvant assurer un service dans les deux sens pour faire face à l’accroissement de son trafic omnibus. L’option locomotive-tender fut choisie pour éviter le retournement sur pont tournant. 110 unités furent commandées entre 1913 et 1917. La guerre et les progrès techniques de l’époque annulèrent la commande d’un lot supplémentaire de 50 unités. La 407 fut affectée au dépôt de Brienne pour un service spécial sur le front. Plus de la moitié des effectifs de la série partit en Allemagne lors du second conflit mondial et fut restituée par la DRB en 1945. La 407 connut de nombreux dépôts : Noisy-le-Sec, Epinal, Nancy, Neufchateau, Vaires, Chateau-Thierry, la Vilette, … puis fut garée à Chaumont en septembre 1967.Elle reprit ensuite le service sur la ligne de la Bastille jusqu’au 12 décembre 1969, date d’ouverture du RER A.
Timbrée jusqu’en 1977, elle a assuré quelques trains spéciaux en 1972, puis fut utilisée occasionnellement pour des tournages de films. Démontée entièrement en 1982, elle fût un gros chantier de l’association jusqu’en 2005, où elle fut présentée au public à l’occasion des journées vapeur en octobre. Elle est actuellement en cours de restauration de la chaudière et des essieux en vue d’un nouvel agrément.
[size=85]Photos 913 et 914 : La locomotive à vapeur 141-TB-407 en cours de restauration à l’Ajecta : Crédit photo : Olivier pour letraindemanu sur Canalblog.[/size]
La 030-T Rimaucourt
Construite en 1887 par Batignole, cette locomotive à vapeur à cabine type queue d’hirondelle a une masse de 32 T pour une longueur de 8,556 m. Sa chaudière est timbrée à 10 kg et ses soupapes sont à balanciers. Elle dispose d’un emport d’eau de 3600 l et de 1,4 T de charbon. Sa vitesse maxi est de 50 km/h. Elle est exposée en statique avec une rame Saint-Germain.
[size=85]Photos 915 et 916 : La locomotive à vapeur 030-T Rimaucourt et sa rame Saint-germain au dépôt de l’Ajecta en septembre 2018. Crédits photos : Olivier pour letraindemanu sur Canalblog.[/size]
A suivre : Les autres matériels, l’exposition et l’inauguration de la 140-C-231.
Emmanuel