Je crois qu’il faut répondre à tes questions en “oui et non” ferme et déterminé.
Bien sûr, il faut que le système digital (je garde ce mot parce qu’il est devenu habituel) ait une, et seulement une centrale, un seul cerveau pour tout diriger. Mais après, ça se divise.
Car l’alimentation du réseau à travers la seule centrale connaît une limite en puissance du courant, ce qui est important pour éviter que les fils chauffent.
Donc, pour un grand réseau, tu auras besoin de ce qu’on appelle “booster” (et je ne saurais même pas dire comment l’appeler en français), c’est en fait un appareil qui reçoit, tout comme la centrale, son énergie par un transformateur, mais qui contrairement à la centrale ne génère pas son propre signal digital mais transmet aux appareils qui lui sont connectés, le signal qu’il reçoit de la centrale. Bien entendu, il ne faut pas lier booster et centrale côté rail (ou appareils), mais uniquement par la connexion nécessaire pour que le booster reçoive les informations de la centrale.
Donc ça, c’est un peu comme autrefois, le circuit intérieur était alimenté par un transfo disons rouge (Primex) et le circuit extérieur par un transfo bleu. Maintenant, on alimente le circuit A par la centrale et le circuit B par le booster.
La différence étant que les locomotives peuvent passer du circuit A au circuit B sans que ça se remarque, elles reçoivent le même signal dans les deux circuits.
Prochain pas de réflexion : afin qu’il n’y ait pas d’interférence entre les appareils de voie qui commutent, et les trains, il est préférable de brancher les appareils de voie sur un circuit séparé des trains. C’est ce qu’on faisait déjà autrefois en utilisant un transfo 6002 (me semble-t-il) pour l’alimentation des appareils de voie, celui qui n’a pas de régulateur de tension et juste des broches L et 0.
On lit souvent qu’il est préférable de brancher ce circuit-ci sur la centrale, parce que habituellement il n’utilise pas trop de courant en même temps mais la centrale a besoin d’une part de sa capacité en Ampères pour son propre fonctionnement. Donc, les circuits B et C branchés sur des boosters seraient connectés aux voies, le circuit A à la centrale.
On est loin de l’idée de départ “juste deux fils entre centrale et rails, et les appareils de voie sont connectés directement sur le rail le plus proche”, mais c’est plus sûr en fonctionnement et évite des surcharges de la centrale.
Mais on ne double pas les équipements, sauf peut-être un booster de plus, puisqu’il n’y a pas besoin de plus de décodeurs. Juste d’un peu plus de cables…
(Certains décodeurs, si j’ai bien compris, permettent de transmettre aux moteurs d’aiguillages un courant externe qui peut être en courant alternatif, ce serait à préférer en faveur de la longévité des moteurs, qui n’aiment pas l’alimentation en courant continu ou presque, comme le courant digital.)
J’ai cherché pour ce qui existe de livres sur le digital, la grande librairie luxembourgeoise d’internet n’en a rien en langue française. Il faut voir ce que proposent les grands magazines de ferromodélisme qui éditent de temps en temps des hors-série sur le sujet. Ou bien lire en langue de Goethe, voire de Shakespeare… mais ce n’est pas donné à tous, moi et l’anglais par exemple nous faisons deux.