Ce message est censé donner un survol rapide des différentes générations, mais assez en détail quand même pour permettre au néophyte de s’y retrouver. Je me limite alors aux décodeurs pour locomotives, et aux systèmes destinés au système à conducteur central.
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les débuts : c80 et compagnie
La première centrale Märklin commercialisée était la 6020, un simple boîtier blanc à couvercle noir. Elle avait besoin d’un transformateur pour alimentation, et d’un pupitre Control80 (ou plusieurs) pour commander les locomotives.
Les décodeurs de cette époque sont les c80 (pour moteurs à stator bobiné) et c81 (pour moteurs à aimant permanent genre hamo). Il y a eu quelques autres décodeurs de cette famille, pour les moteurs très gourmands par exemple.
Tous ces décodeurs ont en commun: l’adresse est “programmée” par le “clavier à souris” à 8 touches. Il n’y a qu’une seule fonction commutable, en règle générale les feux de tête (pas forcément alternant en fonction du sens de la marche), la 3665 a les feux branchés directement sur le frotteur pour pouvoir commander l’attelage telex. Le décodeur comprend 16 ordres numériques : 14 crans de vitesse, inversion de direction, commutation fonction.
Nota : il y a eu des décodeurs de fonction sous ce protocole qui ne commandent pas le moteur mais différentes fonctions de la voiture-salle-de-danse et d’une autre voiture de ce genre. -
Première génération, décodeurs de luxe : c90
Märklin avait sorti en 1986 des locomotives analogiques à moteur régulé (5 étoiles, kit 7180, ou locomotives en 35**). Ce principe a été intégré dans les décodeurs c90 qui se distinguent des premiers par deux petits rhéostats sur la platine, permettant l’un de configurer la vitesse de pointe de la machine, l’autre de configurer l’accélération et décélération (un réglage pour les deux). La commande reste la même, mais maintenant on peut réellement profiter des 14 crans de vitesse puisque la loco démarrera au premier cran. Les feux sont commutés en fonction du sens de la marche.
Cette technique nécessite un moteur à aimant permanent, qui est initialement vendu dans le kit 6090, kit qui contient donc le décodeur, l’aimant permanent pour remplacer le stator à bobine, un nouveau rotor cinq paliers. Il ne peut se substituer qu’aux moteurs à collector tambour (deux balais en charbon). -
Faciliter l’accès à la commande de plusieurs trains : DELTA
Le système DELTA veut baisser le seuil d’accès à la commande numérique. À cette fin, est conçue une console (6604) qui sera branchée entre le transformateur et la voie et qui porte un sélectionneur à six positions : stop - loco vapeur - loco diesel - loco électrique - autorail - stop. La tension de la sortie B du transformateur est transposée en signal numérique, et la sortie rail est d’environ 20V permanent avec le signal numérique.
En même temps, Märklin propose le “Delta-Modul” 6603. Pour la première génération, l’adresse est configurée par quatre pontages à faire (ou pas) sur la platine par des points de soudure. Ces modules-là reconnaissent automatiquement le mode de fonctionnement, analogique ou delta/digital. Les générations suivantes ont un “clavier à souris” à 4 touches, mais pour des raisons de droit d’auteur, ne disposent pas de la reconnaissance automatique du mode de fonctionnement : pour le fonctionnement en analogique, il faut mettre les 4 sur “off”. La dernière génération aura même le clavier à souris à 8 touches, et il y aura possibilité de commuter une fonction, en analogique ou en digital. En règle générale les feux sont commutés en fonction du sens de la marche.
Le module delta remplacera au fur et à mesure, les inverseurs électroniques des séries 33** ; la série “Hobby” ex Primex restera en inverseur mécanique pour un premier temps. -
Deuxième génération - décodeurs de luxe : c90x
Avec la présentation de la CU 6021, Märklin-digital évolue fortement. La CU diffère extérieurement de la 6020 par son pupitre de commande intégré - elle contient donc déjà un Control80f (avec les 4 touches f1-f4).
Si les c80 ne trouvent pas de successeur direct, le c90 sera remplacé par le c90x. Ces décodeurs comprennent un protocole élargi : au lieu d’envoyer une commande “changer de sens”, le sens de la marche fait partie de l’ordre de vitesse. Le décodeur n’aura donc plus besoin de “mémoriser” le sens de la marche. De plus, le protocole permet de commander 4 fonctions supplémentaires actionnées par f1-f4, ce qui permet de commander séparément les feux de fin de convoi ou l’attelage telex ou le fumigène, ou encore un module sonore.
Dans un premier temps certains modèles au c80 (36**) restent au programme, mais disparaîtront au fur et à mesure que les modèles au c90x progressent. Ce d’autant plus qu’entre temps, Märklin peut livrer des moteurs de substitution (HLA) pour les locomotives avec collecteur plat.
Des c90x, existe une version pour moteur sans fer (60905), ils sont vendus seuls (60902) ou avec moteur (60901 pour remplacer le moteur à tambour, 60903 pour le moteur à petit collecteur plat, 60904 pour les moteurs à grand collecteur plat). -
Le décodeur “PIC”
Au début des années 2000, Märklin développe un décodeur programmable. Il n’y a donc plus de clavier à souris, plus de potentiomètres, et l’accélération peut être configurée séparément de la décélération. Comme les c90 et c90x, ce décodeur est réglé uniquement pour les moteurs HLA. Comme les c90x et certains Delta, le PIC offre des crans intermédiaires : sur un même cran, la vitesse est légèrement plus élevée quand on descend du cran supérieur, que quand on monte du cran inférieur. Certaines centrales peuvent s’en servir. La régulation du moteur n’atteint cependant pas la qualité des c90 et c90x. Avec la sortie des décodeurs mfx, le PIC deviendra l’entrée de gamme, le module DELTA disparaissant progressivement du programme. Il reviendra en série spéciale, de temps en temps, avant de retrouver une présence permanente au programme, en kit 60760. -
Les débuts du mfx : les décodeurs LokSound OEM
Avec la présentation de la CS (qui deviendra CS1 à la sortie de la CS2), Märklin présente le nouveau protocole mfx, développé en coopération avec ESU, et une série de nouveaux décodeurs fonctionnant en mfx.
Ces décodeurs comprennent les protocoles des centrales précédentes, mais développent toutes leurs capacités en mfx : programmation facilitée, jusqu’à 14 fonctions appelables en plus des feux de tête dont 4 fonctions électriques - la prise de connexion développée en même temps, Märklin-Trix-Connector mtc, permettra d’en utiliser jusqu’à six.
Les décodeurs sont dérivés des Loksound 3.0 d’ESU, avec quelques ajustements spéciaux pour Märklin. Leur principale faiblesse est de ne supporter qu’une tension maximale de 40V=, ce qui correspond à un peu moins de 28V ~ et fait que beaucoup de ces décodeurs ne survivent pas au fonctionnement analogique.
Une version non sonore de ces décodeurs existe également, mais elle ne sera que peu demandée par la clientèle pour les modèles neufs, seulement en kit pour digitaliser (60921-60924). Sous les numéros 60931-933, on peut acheter des décodeurs sonores “génériques”, respectivement pour locomotives à vapeur, diesel, électriques. Le moteur HLA n’est pas inclus dans ce pack. -
Les décodeurs de transition
Ces décodeurs seront vendus sous les mêmes numéros que les précédents, dont ils dérivent ; cependant ils ont été conçus par Märklin tout seul après la séparation d’avec ESU. Les caractéristiques évoluent peu, les soucis restent les mêmes. -
Les MLD et MSD première génération
En 2009, Märklin présente une nouvelle génération de décodeurs. Désormais, le moteur (60941, 43, 44) et le décodeur (60944 pour le MLD muet, 60945-47 pour les MSD sonores, 60962 et -65, -66, -67 pour la version sans mtc mais avec une connexion NEM 652) sont vendus séparément. Le décodeur vendu seul comprend maintenant le DCC, alors que les modèles dotés de ce décodeur ne le comprennent pas - mais comportent presque tous la fonction mfx+, qui est plus ludique que ce que cherchent les “modélistes sérieux” (vous me permettrez ce clin d’oeil) avec, sur la CS2, une image de cabine de loco, et des consommables dont il faut faire le plein de temps en temps.
Les décodeurs sonores 60945 à -47 et -65 à -67 permettent la programmation des sons par la CS2 ou par un programmateur vendu séparément.
À partir de 2014, certains modèles sont aptes à la commande DCC tout en gardant les fonctionnalités mfx+. -
Les MLD/3 et MSD/3
C’est - pour l’instant - la dernière évolution des décodeurs, pleinement autorisée à tout fonctionnement analogique. La régulation est sophistiquée, les variables pour l’adaptation au moteur sont multiples - heureusement, le décodeur permet la configuration automatique. Il existe en version mtc (60972 pour MLD/3, -75 à -77 pour MSD/3) et en version câbles avec connecteur NEM 652 non soudé sur les câbles, mettez un 8 à la place du 7 dans le numéro. Ce qui n’arrange pas l’utilisateur : les 6098x sont en câblage aux couleurs NEM, alors que les platines des 6097x sont aux couleurs Märklin. Une version particulière pour certaines locomotives du rayon StartUp (ex MyWorld ex Hobby) adaptée aux platines de ces machines, est également proposée. Au fur et à mesure, le nombre de fonctions est porté à 28.
La programmation se fait en DCC ou MM ou mfx, le programmateur 60971 et les CS2/CS3 permettent de charger des sons sur les décodeurs - les programmations par 60971 seront considérées comme nouvel “état usine” et resteront donc enregistrées même en cas d’une remise à zéro ultérieure !
En résumé :
- les décodeurs des 4 premiers paragraphes ne comprennent que le protocole des centrales Märklin, appelé communément “MM” pour Märklin-Motorola. Leurs adresses, et éventuellement autres configurations, ne peuvent être changées que par l’actionnement d’éléments mécaniques sur le décodeur - ou par des points de soudure, pour les premiers Delta et quelques rares variantes des c80.
- Tous les décodeurs jusqu’à ce jour comprennent le MM, les décodeurs mfx comprennent, en plus, ce protocole et se déclarent automatiquement aux centrales mfx ; les MLD et MSD à monter soi-même, à partir de 2009/10 comprennent le DCC également alors que les décodeurs montés en usine, aux fonctionnalités mfx+, ne deviennent aptes au DCC qu’à partir de 2014.
- Les décodeurs mfx auront toujours une préférence pour le mfx : si ce protocole est dans le signal de la centrale, ils ne réagiront jamais aux commandes DCC ou MM. En l’absence de mfx, si le signal DCC est détecté ils ne réagiront pas aux commandes MM. À moins, bien évidemment, qu’on les ait programmés à ignorer les protocoles considérés comme supérieurs…