BR78 3703 qui avance par à-coup...

Bonjour,

Je possède une loco BR78 référence Märklin 3703 qui me pose des petits problèmes : elle avance par à-coup et s’arrête volontiers au hasard…

Mon circuit - voie M - a été expurgé des mauvais contacts (la plupart du temps, des rails déformés) et fonctionne avec une fiabilité satisfaisante, j’y fais tourner régulièrement 7 convois qui ne me posent (presque) aucun soucis.

Par contre avec ma BR78, impossible de la faire rouler, elle fonctionne de façon erratique et s’arrête au hasard. Elle est dans un état proche du neuf, malgré son âge, état irréprochable, moteur et décodeur (à 8 commutateurs) d’origine. Le moteur tourne librement, le patin frotteur est neuf et j’ai nettoyé toutes les roues qui sont à présent bien brillantes.

Au “banc” (en fait, retournée sur le dos avec deux fils et pinces croco), elle fonctionne parfaitement à tous les régimes; une fois sur la voie, c’est la catastrophe et est inutilisable sur le réseau…

Je ne sais que faire… j’avais pensé changer moteur et décodeur par du plus moderne, mais je ne sais si ça va régler les choses car au banc, c’est nickel… est-ce un problème de prise de courant sur le plot central, de retour de masse (j’ai vérifié les lames de cuivre qui collent les boggies AV et ARR sur la voie) ?

J’en appelle donc aux forumeurs qui connaissent cette machine…

Grand merci d’avance

Thierry.

Bonjour Thierry,

j’ai quelques questions :
]Est-ce que tu roules en analogique ou en “digital” ? Si “digital”, par quel système de commande ?/:m]
]Quand tu fais rouler la loco avec les feux allumés (selon le décodeur, c’est uniquement en digital), est-ce que les feux scintillent quand le moteur s’arrête ? /:m]

Bonjour Wolfram

Et merci de m’aider à résoudre ce soucis ! :thks:

Je fonctionne en digital (CS2). Lorsque la loco avance par a-coup, les lampes font de même : ça fonctionne quand le moteur délivre de la puissance; lorsque le moteur s’arrête, les lampes s’éteignent… et se rallument lorsque le moteur reprend !

D’autre part, moteur arrêté (vitesse à zéro) les lampes scintillent. Pourtant, le retour de l’éclairage se fait par fil et non par le châssis… curieux donc ! Est-ce là une piste ?

Thierry.

EDIT : voici le schéma du câblage

Capture 3703.JPG
Decodeur 6090
Le retour d’éclairage se fait par un fil… relié à la masse !

Bonjour,
puisque tout s’arrête (moteur + lumières) un petit test : poser la loco sur la voie et la faire rouler.
Quand elle s’arrête, prendre un fil électrique : 1 extrémité sur un rail (PAS le central) et l’autre extrémité sur une partie métallique de la loco. Si elle redémarre, c’est qu’il y a un pb de prise de courant par les roues. Regarder donc la masse de la loco et l’état des roues (nettoyage?).
Au cas où.
Cdt.

Je viens de faire ce test !

Effectivement, quand elle s’arrête, un fil avec deux pinces crocodiles, l’un collé sur l’aimant, l’autre en contact avec la voie, permet une remise en route. Il s’agirait donc d’un problème de masse (je le subodorais …)

J’ai nettoyé mes roues, passé un petit coup de lime afin qu’elles soient bien brillantes… pas d’amélioration : que faire ? Je soupçonne le contact entre les roues et le châssis…

Dans la logique de ce qui a été décrit plus haut, j’ai procédé comme suit :

  • loco “sur le dos”, alimentée par deux fils avec pince crocodile, je l’ai fait tourner pendant une dizaine de minutes : fonctionnement irréprochable. J’en ai profité pour “limer” quelque peu les roues motrices avec des outils de modéliste. Je note que les bogies ne participent pas à la mise à la masse, malgré les lamelles de cuivre dont ils sont équipés et qui les plaquent contre la voie : normal ou pas ?

  • essai de roulage “haut le pied” puis en charge : elle roule depuis une bonne dizaine de minutes sans plus s’arrêter, quasi sans problèmes : encore quelques “hoquets” de temps en temps… la marche s’assouplit de tour en tour.

Problème donc en grande partie résolu; cette loco, restée dans sa boîte durant de nombreuses années avait besoin d’un bon rodage… je pense aux charbons, entre autres.

Elle gagnerait toutefois en souplesse à être équipée d’un rotor cinq pôles voire d’un décodeur plus moderne (et encore concernant ce dernier…)

Bonjour Thierry,

c’est déjà une bonne nouvelle. Car on peut écarter tous les dysfonctionnements du moteur et du décodeur.
Puis, tu as découvert que fort probablement il y a un souci de prise de masse.

J’ai regardé ma T18 (analogique, 3307 je crois), qui a déjà les attelages courts, et dans les bogies je ne vois pas de lamelle de prise de masse. Mais je ne les ai pas démontés.
Ce serait une manière facile d’améliorer la prise de courant.

L’autre est un peu plus labourieuse, mais quand même pas impossible.
C’est que les roulements des essieux moteurs peuvent être saturés en huile, et en crasses laissées par l’huile évaporée. Il faut donc nettoyer. D’abord avec une huile rampante, du style Ballistol ou autre huile à armes à feu. Le WD-40 est aussi une huile rampante, très vite évaporée, qui est sensée chasser l’eau sur les surfaces. Mais avec une bombe, on salit tout !
Il faudra éliminer cette huile-là soigneusement, une fois que les roulements sont propres, sinon tu lubrifieras ton réseau en entier, et c’est pas le but ! Attention à l’essence, la peinture sur les roues peut en souffrir ; je connais des gens qui font baigner la loco en eau savonneuse (savon de Marseille non parfumé), les un peu plus hardis utilisent du liquide vaisselle.
Laisser sécher soigneusement, puis huiler avec très peu d’huile. L’huile à machines à coudre est trop fluide, elle ferait comme l’huile rampante et salirait le réseau. En plus, malgré les indications sur le flacon, ces huiles-là laissent des crasses en s’évaporant.
Certains utilisent de l’huile d’horloger, ce qui est une bonne huile et vu les minuscules quantités qu’on en utilise, ne coûte pas très cher.

Et voilà, la loco devrait fonctionner à nouveau.

*Chez moi, les problèmes de prise de courant viennent plutôt du frotteur, et j’en ai seulement depuis que j’ai la RedBox Booster, dont la tension est bien inférieure à celle du boîtier delta. Certains décodeurs y sont plus sensibles que d’autres ; les 6090 et 6090x ne me font guère de souci, mais les premières générations de décodeur mfx… *

Bonsoir à tous,

En nettoyant les essieux de ta loco avec une lime, tu vas créer des micro rayures, la crasse va s’y incruster et ton problème de mauvaise connexion électrique ne sera résolut que temporairement.

Perso, j’utilise un coton-tige et un peu d’essence F

Les rails, frotteurs et roues ne doivent pas être nettoyés avec des “outils abrasifs”

Le WD40 peut avoir des effets négatif sur les bandages d’adhérence.

Sur les Br78, il n’y a pas de lamelle qui frottent sur la voie.

Sébastien

Bonjour Sébastien,

Merci de ton conseil; j’avais bien entendu commencé par nettoyer les roues avec un coton-tige et de l’essence F mais ça n’a pas suffit… une fine pellicule grisâtre qui n’a pu être éliminée qu’avec une lime douce, recouvrait toujours les roues…

Il faut dire que cette loco, que je possède depuis quelques années, provenait d’une collection et n’avait probablement jamais roulé depuis sa commercialisation en 1993/94 ! Elle était comme neuve ! Et je peux même te dire qu’elle valait 320 francs à cette époque, le prix était encore présent sur la boîte qui semble sortir du magasin !

Contrairement à ce que je pensais, elle était bien équipée à l’origine d’un rotor 5 pôles; son décodeur 6090 fonctionne bien et a bonne réputation.

Il fallait donc la rôder, la fiabiliser comme je le fait avec toutes les locos que je fais rouler sur mon réseau.

En général, ça passe par un nettoyage, un léger graissage, le remplacement du frotteur voire du moteur… dans d’autre cas, je pars de la version analogique que je digitalise, comme cette type 64 belge ref 3086 ou cette BR 85 3309 au sujet de laquelle j’ai publié un post.

Pour être complet sur les problèmes de roulement qui sont évoqués au travers de ce post, il faut redire que mon réseau est en voie M et que la fiabilisation de la voie est aussi un gros travail : tout élément déformé, même légèrement, doit être remplacé ! je pense à la voie C mais c’est un budget…

Thierry.

EDIT :

Les lamelles dont je parle se situent entre le châssis et les bogies et appuient ce dernier sur la voie (voir schéma “explosé”); elles sont en cuivre et sont censées améliorer le contact à la masse via les roues de ces bogies, je le suppose… et ça n’est pas le cas !

Enfin, le WD40 est banni de mes travaux: ça ne sert chez moi qu’à dérouiller les gros boulons récalcitrants (et à décoller les autocollants récalcitrants : si, si, il faut essayer !). Les produits en bombe que j’utilise sont du dégraissant ne laissant aucun résidu, du lubrifiant sec quand la goutte d’huile ne suffit et, parfois, du KF2 nettoyant contact

Ce matin, je me suis intéressé aux bogies de cette BR78 2-3-2.

Sur l’original, ils ont été placés de façon à permettre à la machine réelle d’atteindre sa vitesse maximale de 100km/h aussi bien en marche avant qu’en marche arrière.

Ce petit rappel historique ayant été fait (voir l’excellente documentation que l’on trouve sur le site espagnol LTCM.info), je me suis demandé pourquoi ces bogies ne participaient que très peu,voire pas du tout au retour de masse.

Un démontage s’impose.

On voit bien la languette de cuivre qui se place entre le support noir d’attelage lui-même coulissant de gauche à droite contre le châssis et le bogie lui-même de sorte à l’appliquer contre la voie et - c’est ma théorie - créer un contact de masse entre le châssis et le bogie, donc les roues, donc la voie. Un pivot (au centre de la photo) solidaire du bogie assure la rotation coordonnée de l’ensemble dans les courbes, autour de l’axe matérialisé par la vis de fixation.
Un détail que je n’avais pas vu, c’est que la lame de cuivre possède, près du trou recevant la vis, un ergot qui doit se loger dans un logement correspondant évider dans le porte-attelage. Cet ergot est bien visible près du pli de la lame et le logement juste au dessus.

On distingue aussi le phénomène d’oxydation des roues qui présentent une bande noirâtre sur la surface de roulement.

C’est encore mieux visible ci-dessous, une roue traitée à gauche, une non-traitée à droite :

N’en déplaise aux détracteurs, seul le papier émeri très fin a permis d’enlever ces traces, comme on le voit sur la roue de gauche.

Plus qu’à remonter le tout à veillant bien à positionner correctement tous les éléments, ergot, encoche, pivot, … sans quoi, ça ne fonctionnera pas correctement.

Les essais sur rails pour la suite…

Thierry.

EDIT : les essais montrent à présent un fonctionnement sans faille, même à très faible vitesse… :cheers:

Les raisons : le nettoyage des roues et le remontage correct des bogies (ergot-encoche de la lamelle en cuivre)

Merci pour ces précisions bonnes à rappeler. :slight_smile: