Bonjour à tous,
Aujourd’hui samedi 26/6 j’ai quasiment traversé (en train !) la Suisse entière pour aller filmer et photographier la 141R 1244 vers St-Gall. Cette machine remplaçait la C 5/6 2969, indisponible, pour cette prestation.
À l’arrêt de Gossau:
Plus belle qu’à sa livraison ou après quelques mois d’entretien à la française ? Il ne me semble pas que l’industrie américaine ait livré des locomotives sales…
Il ne faut pas oublier que ces machines ont été livrées juste à la sortie de la guerre au moment où le pays devait se reconstruire. Je ne pense pas que l’entretien rutilant des machines devait être une priorité à cette époque.
A noter que ces machines ont aussi inauguré la conduite en banalité (une première sur les matériels vapeurs) ce qui n’a probablement pas favorisé l’apparence de leur entretien.
Belle machine.
Elles n’étaient peut-être pas livrées sales mais certainement pas aussi rutilantes surtout après la traversée de l’Atlantique.
D’ailleurs je me demande si la livrée verte est d’origine Us ou si elle a été repeinte par la suite?
Erreur, la conduite en banalité a été inaugurée sur les 141P antérieures à la mise en service des 141R.
Il est vrai que ce mode de conduite n’incite pas les équipes de conduite à astiquer leurs machines comme le faisaient les anciens. Mais la crasse est aussi une des caractéristiques de la France. Il faut voir l’aspect de la majorité des façades des maisons.
Aujourd’hui, malgré l’existence de voies de lavage aux équipements sophistiqués, les engins de traction de la SNCF sont d’une saleté repoussante, tout comme les voitures Corail ainsi que, c’est un comble, les rames TGV.
Alors que la plupart des réseaux de tramways font passer leurs rames au lavage en fin de service avant remise sur voies de garage. Cela ne coûte rien en temps si la voie d’entrée au dépôt est équipée en conséquence. Et les eaux de lavage se recyclent parfaitement pourvu que l’on ait eu le courage d’investir aussi dans une installation ad hoc.
Bonsoir à tous,
Merci de tous vos commentaires. J’ai retrouvé dans mes archives une image de 1975 prise à Romont à l’occasion de l’arrivée en Suisse de la 1244, remorquée par la Ce 6/8 I:
Il est évident que les deux livrées n’ont rien à voir l’une et l’autre et que la dernière comporte une “patte” suisse bien particulière.
À la SNCF, les bielles motrices et la tringlerie de coulisse n’ont jamais été peintes en rouge. Vous pensez, cela aurait trop fait “Verein” et les syndicats de nuisance du rail français n’en voudraient à aucun prix.
Je comprends, c’est pour ça que je trouvais surprenant qu’une conduite « en banalité » soit possible avec du matériel vapeur … j’ai quand même l’impression que cela demandait pas mal d’apprentissage …
Effectivement le terme “en banalité” peu paraître peu adapté à l’apprentissage de la conduite d’une machine à vapeur.
Tout récemment, j’ai fait l’acquisition de circlips pour bloquer un tampon sur un wagon. Comme le coût des circlips était très inférieur au frais d’envoi, j’ai rajouté à ma commande une série de planches de formation à la vapeur datant de 1944 (un an avant ma naissance !! )
Je vous dévoile le sommaire de cette liste de planches qui sont extrêmement détaillées.
Elles sont tirées d’un ouvrage cité en haut de cette planche dont l’auteur est très connu : André CHAPELON.
Ces locomotives à vapeur américaines à simple expansion sont faciles à conduire et ont été conçues pour cela (les 141P étaient aussi banalisées).
Toutes les autres locomotives à vapeur avaient des équipes de conduite “titulaires” qui ne travaillaient donc pas lorsque la machine était bloquée au dépôt pour entretien ou réparation. De même la locomotive ne servait à rien lorsque l’équipe de conduite était de repos ou en congé. D’où l’introduction de la banalisation tout d’abord à grande échelle aux États-Unis.
Les locomotives compound (avec cylindres HP et cylindres BP) étaient délicates à conduire. Toutes les 232U et R, bon nombre de Pacific Chapelon ou de Casso étaient des locomotives de polytechniciens qui avaient trouvé comment utiliser la dernière thermie de la dernière pelletée de charbon. Mais elles se sont toutes révélées désastreuses à l’usage.
Aucune n’a survécu en état de marche. Toutes les machines conservées et en état de rouler (141R, BR 01, BR 23, BR 44 et 50 (Kriegsloks) entre autres) sont toutes des “simple expansion” plus faciles à conduire pour les membres des associations détentrices.
On peut aussi dire que le compoundage et la sophistication des locomotives “d’ingénieurs” à la française a été l’une des causes de la disparition prématurée de la traction vapeur, notamment en France. La DR a circulé à la vapeur jusque dans les années 80 sans sujétions particulières.
La 141 TC Nord de Marc de Casso, a été tout de même une superbe machine qui a assuré le service de la banlieue Nord jusqu’en fin 1970.
Ces machines étaient très performantes avec la réversibilité, et on ne peut pas reprocher l’optimisation de ces machines par des personnes passionnées, pour les faire perdurer, sur un réseau qui en avait grand besoin dans ces années d’après guerre.
Une petite vidéo du web pour illustrer mon discours
Certes, mais cela n’enlève rien à mon avis sur la difficulté de conduite et d’entretien des machines compound qui répondait surtout à la remarque de Julaye sur la “banalité”.
Combien de 141 TC ont survécu pour la postérité ? Il ne doit rester qu’une association qui en possède une et on ne la voit pas beaucoup circuler. Il est vrai qu’en France la préservation du patrimoine historique, hormis quelques passionnés, ne fait pas vibrer grand monde.
Lorsque les Anglais ont besoin de 800.000 € pour remettre une grosse vapeur en état de marche, ils lèvent une souscription qui est couverte en quelques mois. En France…
Comme trésorier de l’association E525 qui préside à la sauvegarde de la 2D2 5525, j’ai matière à déjà écrire un livre de 150 pages sur le sujet et la médiocrité de tous nos interlocuteurs officiels ou non…
Oulala j’ai arpenté les quai de la gare de sarcelles saint brice dans les années 87 … ça me rajeuni pas tout ça et je prenais le train gris que l’on voit à la fin de la vidéo direction Luzarches Beaumont sur Oise