Il y a peut-être des détails qui m’échappent, mais je m’y aventurerai.
Les locomotives suisses sont d’abord classées selon leur vitesse maximale : A pour les rapides, B pour les moins rapides, C pour les lentes, D pour encore plus lente (ou tracteurs de manoeuvre ? Je ne me souviens plus.) La différence entre B et C est qu’une C fait moins de 70km/h, une B en fait plus, mais moins que (je crois) 85 km/h, sinon ce serait une A.
Plus tard, s’y est ajouté le R pour des locomotives allant bien plus vite encore, mais pour les vapeur ça n’a pas d’importance.
Les locomotives électriques se voient attribué un e minuscule à leur majuscule de classe-vitesse. Ainsi une Ae est une rapide électrique, une Ce une lente électrique. Les locomotives à moteur (à combustion, comprenons) ont un m minuscule, une Am est une rapide à moteur (par ex. les ex-V200 qui ont trouvé le chemin vers la suisse, Am 4/4).
Puis, les chiffres, là on a un système qui est utilisé en Allemagne aussi pour indiquer le genre, “Gattung”, et p.ex. en Bavière pour les séries entre 1905 et 1920 : le premier chiffre donne les axes moteurs, le second le total des axes. La fameuse S3/6 bavaroise, une pacific, a trois essieux-moteur sur six. La BR96, produite par Märklin, avait le nom bavarois "24/4"
Pareil pour les suisses, une A3/5 est une Ten-Wheeler (230), mais 3/5 peut aussi indiquer une 131.
Nos Ce 6/8 II et III ont deux fois (trois axes moteurs et un axe porteur), soit 23/4 - mais là, les Suisses font vraiment sommaire et disent 6/8.
S’il y a plusieurs séries au même code, on leur ajoute un chiffre romain pour les distinguer, ainsi la Ce 6/8 est devenue Ce 6/8 I quand les crocodiles Ce 6/8 II arrivaient. (Cependant, quand les Ce 6/8 II ont été renommées Be 6/8 II, y avait-il des Be 6/8 I ? J’en doute…)
Ce système ne permet pas de distinguer par exemple une 131 d’une 230, ni une BBB d’une CC.
Les locomotives récentes étant toutes Re, et presque toutes 4/4, le système a perdu de son sens.